Dimanche 30 mai, notre grande traversée vers l’Est commence. New York est à 2700 km, autant dire que les journées à venir ne vont guère être passionnantes. La DS des enfants va chauffer ! Nous traversons le Dakota du sud, l’état de Laura Ingalls ( La petite maison dans la prairie )…
Nous sommes au cœur de l’Amérique, c’est vert, c’est plat, les villes traversées semblent fantomatiques. Pour couper un peu la route nous faisons un arrêt à Murdo
pour visiter un musée qui retrace l’évolution de l’automobile américaine.
Un grand bric à brac de véhicules
en tout genre mais aussi d’objets de décoration, de jouets, d’affiches, retraçant les avancées créatives des US.
Nous y voyons l’ancêtre de BEF, qui a permis à ses propriétaires d’arpenter tous les états américains pendant plusieurs années.
Pas mal.
Les états défilent, l’Iowa, l’Illinois, l’Indiana, l’Ohio, la Pennsylvanie et enfin le New Jersey.
Vendredi 4 juin, ça y est, nous arrivons aux abords de New York. Une fois n’est pas coutume, nous avons un super plan pour y séjourner avec le camping car. Un camping situé à New Jersey,
juste en face de l’île de Manhattan. Nous y trouvons un emplacement avec vue sur la statue de la liberté !
Une fois installés, nous sommes impatients de découvrir “La grosse Pomme”. Nous montons dans le cousin du RER qui nous transporte sur l’île de Manhattan.
C’est vendredi soir et l’un des musée phare de la city ouvre gratuitement ses portes. C’est parti pour 2h de visite du magnifique MoMA.
Les chefs d’oeuvre de l’art contemporain emplissent un espace très épuré où les tableaux, photos et sculptures des grands maîtres sont magnifiquement mis en valeur.
En sortant, nous prenons notre premier bain de foule new yorkais.
Est-ce la chaleur torride de ce soir de printemps ou le début de week-end qui attirent une foule si dense ? En tout cas, les rues fourmillent de monde.
Nous déambulons jusqu’à Time Square qui s’illumine peu à peu à mesure que la nuit tombe.
Nous marchons la tête en l’air, admirant les buidings qui se dressent de tout côté. Nous sommes dés nos premiers pas ensorcelés par le charme de cette ville.
Samedi 5 juin, la chaleur est étouffante, nous sortons dans l’après-midi pour une visite émouvante au cœur d’un autre quartier emblématique : Le World Trade Center.
Dés la sortie du métro, nous tombons nez à nez avec cet énorme trou, cet immense vide laissé par la disparition des tours jumelles. Tout le site est entouré de grilles mais nous pouvons apercevoir les travaux de reconstruction qui ont démarré. Partout des grues en mouvement s’affairent à la construction de la future tour de la liberté qui du haut de ses 1776 pieds (541m), en hommage à l’année de l’indépendance des Etats Unis, sera le symbole du renouveau de ce quartier et de toute une ville. Nous en profitons pour relater l’évènement des attentats aux enfants qui nous posent bien sûr un tas de questions sur les raisons d’un tel acte. Bien difficile de donner les réponses justes, la folie humaine sans doute ! Nous entrons dans le mémorial temporaire des victimes de la catastrophe. 9 ans déjà que le drame a eu lieu, mais l’émotion reste entière. Les murs du mémorial sont couvertes des photos des disparus, des films et photos retracent l’apocalypse de ce 11 septembre. Des témoignages sonores sont diffusés, des débris en tout genre provenant des avions sont exposés, on peut même y voir un morceau de structure métallique de l’une des tour, complètement vrillée sous l’effet de la chaleur du terrible incendie. Bref, on en ressort forcément bousculés.
Nous visitons ensuite le quartier de Wall Street,
encore tout un symbole ! Mais aujourd’hui c’est samedi, les traders se reposent et le quartier est plutôt calme.
Nous atteignons ainsi l’extrème sud de l’île où les buildings qui se dressent ici forment la fameuse “Skyline” de New York.
Dimanche 6 juin, grosse journée qui commence par la découverte du quartier de Harlem.
A l’origine, ce quartier destiné à une clientèle aisée est finalement devenu le fief principal de la communauté noire américaine. Nous ne venons pas ici par hasard, mais dans le but d’écouter un gospel dans une des nombreuses églises du quartier. Les mamies se pressent au premier rang, joliment endimanchées dans leur petit ensemble blanc et chapeautées d’une précieuse voilette. La chorale se met en place derrière les précheurs. Sur l’estrade l’orchestre est prêt et dés la première chanson, nous vibrons au rythme de ce formidable ensemble. On comprend aisément les paroissiens qui tout à coup se lèvent et esquissent quelques pas de danse, emportés par la chaleur des choeurs et la puissance du soliste. Les photos sont bien sûr interdites, il ne s’agit pas de spectacle mais bien de culte. Expèrience étonnante qui nous a donné la chair de poule. Nous poursuivons notre découverte du quartier
en flânant dans les rues à l’architecture bien particulière.
Quelques rues plus loin, nous atteignons Central Park,
le poumon vert de la ville. Cet endroit a été aménagé et paysagé, au moment de la création de la ville. Quelle riche idée d’avoir créé un si grand espace vert, un lac, une véritable forêt au milieu de cette jungle urbaine !
Tout au long des 4km du parc, nous croisons une multitude de joggeurs, cyclistes et promeneurs, nous regardons un match de Base ball,
nous traversons la foule rassemblée à l’occasion de la journée du Japon,
nous dégustons un bretzel, nous nous moquons du dancing un peu désuet des patineurs… Enfin bref, nous nous mettons dans la peau d’une famille new yorkaise, un dimanche ordinaire. L’orage menace en ce milieu d’après-midi et dés les premières gouttes de pluie, nous nous mettons à l’abris dans le modernissime Apple store.
Ici, une foule impressionante se bouscule pour essayer en toute liberté le fameux Ipad et tous les modèles de Mac exposés. Olivier est aux anges, et les enfants jouent un peu aux jeux vidéos sur écran géant. Mais la journée n’est pas terminée, nous continuons notre visite de la ville et arpentons les rues de Midtown,
une fois encore le nez en l’air !
Comme dans la chanson de Gainsbourg, nous fredonnons “C’est haut New York …New York USA …Oh c’est haut…”.
Nous faisons le tour des gratte-ciel qui ont été érigé en premier lieu pour affirmer le prestige d’une entreprise ou d’un groupe industriel c’est le cas du sublime Chrysler Buiding
de plus de 77 étages ou également pour assouvir le caprice d’hommes puissants d’avoir leur nom gravé en haut d’une de ses tours, n’est-ce pas monsieur Donald Trump !!! Un petit détour nous amène à la plus ancienne gare de la ville Grand Central Station
dont le prestigieux hall a servi de décor à de maintes scènes cinématographiques.
Nous descendons ainsi la 5ème avenue
jusqu’à l’Empire State Building, le plus haut édifice de la ville, 448m au bout de la flèche. L’édifice datant de 1931 est l’un des plus célèbre de la city, même King Kong l’a escaladé !
Les contrôles de sécurité sont drastiques pour entrer dans le bâtiment, le prix pour grimper jusqu’au sommet est déprimant, et nous nous préparons à faire 2 heures de queue… Mais finalement, la chance est avec nous, il n’y a pas un chat en ce début de soirée. A bord d’un des nombreux ascenseurs, nous mettrons à peine 1 min pour gravir 86 étages. Une fois en haut,
il ne nous reste plus qu’à admirer la vue 360 º sur toute la ville.
Alors que peu à peu
le soleil se couche,
les lumières de la ville s’allument,
les buildings se mettent à scintiller et leurs formes se découpent dans la pénombre.
Quel beau spectacle, New York tu nous fascines ! Il fait maintenant bien nuit, les enfants n’en peuvent plus, au total nous aurons parcouru plus de 16 km aujourd’hui à marcher dans la ville…allez encore un petit hamburger et on rentre !
Lundi 7, repos et shopping.
Mardi 8, c’est reparti pour une journée de folie. Le matin nous abordons 2 autres quartiers de la mégalopole, Greenwich Village et Soho.
Le contraste est frappant , ici pas de hautes tours, mais de petites maisons ou immeubles bas.
Beaucoup de petits restos et cafés jalonnent les trottoirs, également de nombreuses boutiques de mode et de déco. L’ambiance est plus relax. Certaines rues comme Greene Street ont une architecture bien particulière.
A 14 h, nous sommes dans la file d’attente pour embarquer sur Liberty Island. Là encore, contrôle de sécurité impressionnant. Nous embarquons pour aller voir de plus près l’emblème de la ville : Miss Liberty.
L’occasion de rappeler que c’est un artiste français (Auguste Bartholdi) qui réalisa ce monument offert aux États Unis d’Amérique en gage de l’amitié franco-américaine. L’île sur laquelle se dresse la statue est très petite et nous en faisons rapidement le tour. En plus d’apprécier cet monument ultra connu,
nous ne nous lassons pas d’admirer la vue sur l’île de Manhattan.
Nous réambarquons pour une autre île au lourd passé historique : Ellis Island.
C’est en effet ici que transitèrent tous les candidats européens à l’immigration du 19ème au début du 20ème siècle. Débarqués dans la salle des bagages, ils étaient ensuite oscultés par des médecins et étaient soumis à de petits tests d’intelligence.
Certains étaient recalés, d’autres mis en quarantaine pour se faire soigner, mais dans la majorité des cas, les immigrants qui débarquaient avec leur baluchon et qui avaient fuit une vie de misère ou de persécussion recevaient leur droit d’entrer pour le “nouveau monde”… Des ordinateurs permettent de faire des recherches sur tous les arrivants et de remonter une éventuelle lignée familiale. Pour notre part, aucun Meriguet ni Avenel n’est arrivé jusque-là !
Nous finissons la journée par un petit tour sur le magnifique pont de Brooklyn.
Mercredi 9, journée pluvieuse, journée shopping ! Le soir nous préparons les affaires, les valises sont sorties et dépoussiérées, cela sent la fin….
Vendredi matin, nous arrivons à Baltimore dans les bureaux du transitaire chargé du rapatriement de notre bon BEF. Olivier est seul autorisé à amener l’engin au port, nous quittons donc notre maison roulante avec un petit pincement au cœur. Les démarches sont rapides et assez simples. Nous allons ensuite louer une voiture pour finir notre périple américain. Vers 13h, à bord de notre vrombissante Dodge Charger,
nous arrivons à Washington. Nous prenons une chambre dans un motel pour nos trois dernières nuits sur le continent américain. La chaleur tropicale et sans doute le fait que nos esprits soient désormais tournés vers la France, nous plongent dans une semi torpeur qui ne nous incite pas trop à visiter la capitale ! C’est donc à bord de notre voiture de course climatisée que nous découvrons la ville.
Petit tour à la Maison Blanche,
au Washington Monument,
au Capitole
et devant tous les mémoriaux des présidents américains qui ont tous des allures de temples grecs. Cette capitale a vraiment des airs de ville de province, et certains quartiers respirent l’ambiance village. Autre intérêt majeur de la ville, une grande concentration de magnifiques musées. Notre choix se porte sur le musée de l’air et de l’espace,
très intéressant avec de nombreux modéles d’avions et de modules satiaux exposés.
Lundi 14 juin, Lola souffle sa 8ème bougie
et nous nous préparons au grand départ. Retour à New York, notre avion ne décolle qu’à 23h50, la journée va être longue…
Enfin voilà, nous y sommes nous embarquons dans notre airbus de la compagnie XL airways.
Contrairement au nom de la compagnie, les places sont loin d’être XL et Olivier a du mal à caser ses grandes jambes. Vol de nuit, nuit de folie ! 7h à se tortiller pour essayer de trouver une position confortable et espérer s’assoupir quelques instants. Les enfants y parviennent et dorment quelques heures. A 5h00, c’est petit déjeuner et une heure plus tard, nous atterrissons à Roissy. La plus étrange des premières sensations est de comprendre tout ce qui se dit autour de nous ! Avec le décallage horaire il est maintenant plus de 13h à Paris , nous sortons un peu déboussolés et assomés par le voyage, les enfants ont un sourire jusqu’aux oreilles, contents d’être rentrés et nous les parents ? Et bien on vous le dira plus tard …
Nous passons quelques jours à Montesson chez nos amis voyageurs la famille Lebourg avec qui nous avions partagés plusieurs mois sur les routes argentines et chiliennes, Isa nous attend à l’aéroport, c’est super pour nous d’être ainsi accueillis. Nous retrouvons avec un immense plaisir toute la famille et partageons encore avec eux quelques histoires de voyage.
C’est maintenant le temps des retrouvailles, des bons repas, des récits… On atterri en douceur, je crois qu’il va nous falloir un certain temps durant lequel nous allons essayer de ne pas prendre 10 kilos en abus de fromages, pains, charcuteries et autres gourmandises…
Douce France…Cher pays de mon enfance…
Ceci est donc notre dernier récit de voyage, mais dans quelques temps on vous dira où on en est dans nos têtes et dans nos vies c’est promis.
MERCI.