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3 septembre 2009 : Latitude 0º 00. 00’

Voici le programme des prochaines semaines :
Le 4 Octobre, nous embarquons avec BEF à bord d’un bananier au départ de Cartagène (Colombie) à destination du Costa-Rica. Il nous reste donc un petit mois pour parcourir plus de 2500 km.
Jeudi 3 septembre, nous quittons Manta et ses plages pour rejoindre les Andes. La route assez mauvaise

passe au milieu de forêts tropicales. Les vallons verdoyants, la température moite, les vendeurs de banane et de fruits sur les bords de la route, les gens allanguis dans les hamacs devant leur maison …C’est dans ce joli décor que BEF choisit de faire des siennes et se refuse brutalement à avancer… plus de puissance, nous roulons à 40 km/h. Les voyants s’allument sur le tableau de bord et clignotent en alternance !!! Le livret Iveco nous annonce clairement la couleur : “panne grave, contactez votre garage Iveco le plus proche !” Au fait, il est où notre garage Iveco le plus proche ? Ah oui, à Quito, à 250 km !!! Olivier éteint la bête, la rallume, de temps en temps les voyants s’allument, puis s’éteignent et pour finir, BEF se met à cracher une fumée noire et épaisse digne des camions les plus polluants du continent ! Nous sommes près de la ville de Quevedo, nous décidons d’aller chercher secours auprès d’un garage. Toyota, c’est pas mal, ils ont des moteurs modernes ça doit ressembler un peu à Iveco ! Les employés sont très aimables, Olivier leurs expose le problème, il explique que notre filtre à aire ne tient plus, que peut-être la poussière de la mauvaise route à bloquer les injecteurs, le mécano semble sceptique, mais il répare quand même le filtre. Pour le reste, le diagnostique ne peut être établi qu’avec un ordinateur…et oui, nous redoutions d’être confrontés à ça un jour, mais voilà c’est fait ! Le moteur trop moderne de notre engin nécéssite un bilan électronique qui dépasse les compétences des garages sud-américains. Mais le garagiste nous redonne malgré tout espoir…il connait quelqu’un qui possède les programmes et l’ordinateur pour faire les diagnostiques de panne sur Mercedes. Pas de temps à perdre, il nous y emmène. L’ordinateur se connecte, mais malheureusement, les programmes de diagnostiques s’adressent aux voitures, toutes les marques défilent, mais bien sûr pas d’Iveco… Tout le monde est désolé pour nous, BEF ne dévoilera pas sa faille ! Tant pis, nous décidons de dormir ici, il parait que la nuit porte conseil !!!
Vendredi matin, au démarrage, les voyants sont tous éteints, BEF ronronne normalement et plus de fumée noire à l’horizon !!! Alors on décide d’avancer, de poursuivre la route, en faisant confiance à notre bon camping car qui jusqu’alors, ne nous a jamais déçu. Le test va être vite fait, car nous retrouvons les Andes et des altitudes qui frôlent les 4000m. BEF a besoin de toute sa puissance pour franchir les nombreux cols…

et il y parvient avec brio !!! Le mystère restera entier, mais puisque ça marche, on avance …
Si tôt passés de l’autre côté de la cordillère, nous retrouvons les paysages et une population andine que nous connaissons bien. De ce côté, la végétation est toute autre, les versants des montagnes sont plus arides, les paysans cultivent de petites parcelles de quinoa et de pommes de terre… Partout des enfants au visage tanné et aux grands yeux noirs surveillent leur petit troupeau de moutons. Première halte : la laguna Quilotoa.

Cette lagune se trouve à 400m de profondeur dans le cratère d’un ancien volcan. Nous arrivons en fin d’après-midi, le vent souffle très fort nous empéchant presque d’avancer. De plus, l’ascencion a été un peu rapide et Lola souffre de l’altitude : maux de tête et vertiges. Nous passons la nuit à 3 800m au bord du cratère. Insomnie pour toute la famille à cause de l’altitude et du vent tempétueux qui nous secoue dans tous les sens ! Samedi matin, le vent n’a pas faibli, nous renonçons à la randonnée de 3h qui descend au bord de la lagune. On décide de redescendre un peu pour se réadapter plus doucement .
L’Equateur est aussi le pays des volcans, pas moins de 20 sommets se dressent dans cette partie du pays. Nombre d’entre eux sont actifs. Celui que nous allons voir fait parti des plus hauts ( 5897m) et des plus beaux. Un parc national porte son nom : le parc Cotopaxi.

Le volcan a le sommet recouvert par les glaces, il se dresse majestueusement au milieu du parc. Après une petite ballade autour d’une jolie lagune,

nous décidons de monter avec le camping-car jusqu’au refuge situé sur le versant nord du volcan à plus de 4800m. Encore une fois, BEF arrive à se hisser jusqu’en haut d’une piste bien éprouvante.

Une fois là -haut, il est possible d’aller toucher les glaces du Cotopaxi

après une heure de marche…

Mais, c’est sans compter le vent violent et glacial qui souffle ici ! Seul Olivier est prêt à relever le défi, nous, nous l’attendrons bien à l’abris…

Au bout d’une heure et demie, il revient gelé et déçu, trop dur, trop froid et trop loin la neige éternelle… Nous redescendons au bord de la lagune, pour un bivouac de rêve,

seuls au monde face à ce volcan sublime.
Lundi 7 septembre, on rejoint la panaméricaine en direction de Quito. La capitale de l’Equateur est décrite dans nos guides comme un bijou de l’art colonial.

Le quartier historique est classé à l’Unesco . Mais Quito est aussi une ville moderne et la “ville nouvelle”est une succession de buildings, hôtels modernes et boutiques branchées. Nous trouvons une petite cour d’hôtel pour stationner pendant quelques jours. Pour avoir un aperçu général de la ville,

nous prenons le téléphérique construit sur les flancs du volcan Pichincha. Terminus : la Cruz Loma, 4 100m. Quito est situé au fond d’une haute vallée andineentourée de montagnes et volcans.

Ensuite, nous découvrons le centre historique, de belles églises, de beaux bâtiments…on sent presque comme une petite lassitude, non ? Alors soyons fous, visitons pour une fois une de ces églises par l’envers du décor !!!

Les tours et le clocher de La Basilica del Voto National vont nous donner quelques sensations fortes… Les enfants aujourd’hui, séance escalade. On commence l’ascencion par un escalier classique, ensuite sur une petite passerelle en bois,

on passe au dessus des voûtes, au bout de la nef, une échelle raide nous amène au premier niveau d’une des tours et ensuite 2 échelles rouillées successives adossées à la façade nous permettent d’atteindre le plus haut niveau de la tour…

Les enfants et Olivier adorent et moi j’évite de regarder en bas .

Mercredi, j’entraîne ma petite troupe à la découverte d’un immense artiste équatorien : Oswaldo Guayasamin. Ce monsieur a consacré une grande partie de son oeuvre aux indigènes qui ont tant souffert à l’arrivée des conquistadors.

Pour que l’on n’oublie pas ces milliers de morts et que l’humanité ne connaisse plus ce genre de tragédie, il a construit “La Capilla del Hombre”sorte d’oeuvre d’art /musée dédié à l’éternel espoir d’un monde meilleur !

Nous sommes séduits par ses peintures et ses fresques monumentales.

Ensuite nous visitons son ancienne propriété transformée en musée, l’occasion de contempler sa collection privée d’objets précolombiens.
La visite de Quito se termine, elle fut brève mais nous laissera de bons souvenirs.
Jeudi 10, maintenant une urgence s’impose, il nous faut trouver une usine de gaz pour remplir nos 2 bouteilles. En général, nous trouvons facilement, en plus le gaz en Equateur est vraiment très bon marché. Cette fois, c’est un peu plus compliqué, l’usine n’est pas sur notre route et nous faisons un bon détour pour nous y rendre.

En plus, les employés ne sont pas très préssés et nous font patienter 2 bonnes heures !!! Enfin, nous aurons gagné en patience durant ce voyage… Il est plus de 17h, pas de bivouac en vue, on décide de la reprendre la route. Notre GPS nous indique que nous ne sommes plus très loin de franchir la ligne de l’Equateur, alors on continue, ce soir on veut dormir dans l’hémisphère Nord !!! On suit avec une certaine excitation la descente des degrés et des minutes, et au moment où le GPS affiche 0º 00. 00’,

c’est la fête !!! Par contre, rien sur la route, même pas un petit trait !!! Première nuit en hémisphère Nord (sur une station service), ça mérite bien un petit apéro avec une bonne terrine de campagne !!! Le lendemain les caprices de la route, nous font repasser dans le côté sud du globe, et c’est ainsi qu’un peu plus loin, à Cayambe , se dresse un monument signalant : mitad del mundo.

Cette fois, c’est officiel nous sommes bien sur la ligne virtuelle de l’Equateur, la seule, l’unique, mesurée au degré près par l’armée.
Au moment où nous franchissons cette ligne, nous sommes à peu près au milieu de notre voyage, sur le chemin du retour en quelque sorte…
Notre périple en Equateur touche à sa fin, pour ce dernier week-end, nous allons une dernière fois nous méler à la foule et à la population du pays pour le marché hebdomadaire d’Otavalo. Mais avant de rejoindre la dernière grande ville de notre parcours, nous empruntons des chemins de traverse pour admirer les lagunas de Mojanda…

La piste que nous allons suivre nous entraîne dans des paysages magnifiques,

mais les nuages de poussière que BEF déplace me laisse présager du pire en ce qui concerne l’habitacle… Je ne suis pas déçu du résultat, la poussière brune et fine s’est bien infiltrée PARTOUT, dans tous les recoins, mais pour un fois, je ne cède pas à l’appel de l’aspirateur, allons nous balader, le ménage attendra.
A Otavalo, se tient tous les samedi, un immense marché.

Les rues sont bondées, les vendeurs ambulants nombreux,

les étals proposent des mets de toute sorte,

pour certains peu appétissants… Une place de la ville est consacrée à l’artisanat. Nous négocions quelques articles (maintenant, on sait y faire !), mais l’artisanat nous déçoit, rien de nouveau ici, en fait nous voyons les mêmes produits depuis la Bolivie ! L’après-midi, nous allons observer les rapaces et autres oiseaux de proie au Parque condor.

L’occasion de voir de prêts tous ces oiseaux qui planent dans le ciel équatorien y compris le gigantesque condor des Andes!!!

Ce petit mois passé en Equateur ne nous a permis de découvrir qu’une partie de ce petit pays aux multiples facettes. Nous reviendrons…plus tard ! Maintenant, en route vers la Colombie …

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11 août 2009 : Un petit pays au milieu du monde.

Mardi 11 août, après des formalités douanières trés rapides, nous entrons en Equateur. La température s’est réchauffée, mais nous commençons notre découverte du pays par la sierra et l’air y est encore frais.

Première nuit dans le petit village de Catacocha. Nous demandons aux habitants si l’endroit est sûr, on nous confirme notre impression, le village est très tranquille, nous pouvons dormir sur nos 2 oreilles ! Le lendemain, direction Loja, première ville de moyenne importance, sans grand intérêt à part un grand parc avec des reconstitutions de bâtiments célèbres,

de nombreux jeux pour les enfants,

un lac sur lequel nous faisons un petit tour de pédalo…

et un zoo.

Nous passons une seconde nuit à Saraguro village typique où tous les hommes ont les cheveux longs, portent des pantalons courts noirs, un poncho et un chapeau de feutre.

Les femmes elles aussi pour la plupart sont vétues d’une tenue traditionnelle. Nous déjeunons dans un restaurant populaire tenu par des femmes, qui reversent les bénéfices à une association de femmes dans le besoin. Le repas est copieux et très bon, le prix de ces almuerzos est toujours dérisoire, ici 1,8 dollars.

Nous achetons un peu d’artisanat et les prix affichés en dollars sont beaucoup plus élevés que leurs voisins péruviens et boliviens… Depuis l’année 2000, l’Equateur a adopté la monnaie américaine et connu une inflation conséquente.

Vendredi 14, nous approchons de Cuenca, troisième ville du pays. Sous les conseils de Mariane et Nicolas, nous faisons étape à Terraventura…

C’est un lieu d’eco-tourisme, tenu par Luis, amoureux et grand connaisseur de sa terre natale et de la nature en générale. Il n’a pas l’habitude de recevoir des camping car, mais il accepte volontier de nous accueillir pour la nuit, nous fait visiter son beau jardin où s’épanouissent toutes sortes de plantes aromatiques et médicinales.

Sa maison et ses 60 hectares sont un vrai havre de paix.

Samedi, après une belle ballade matinale,

nous reprenons la route pour Cuenca.

Nous sommes trés étonnés des infrastructures modernes, des “Mall”(immenses centres commerciaux à l’américaine) présents dans chaque ville moyenne…l’Equateur nous surprend par sa” modernité”, nous avions une autre image de ce pays…Comme quoi, rien ne vaut le voyage pour contrer les fausses idées reçues !!! Ici aussi, la ville est jugée tranquille par ses habitants et nous bivouaquons à côté d’un grand parc du centre ville.

Cuenca est une ville classée à l’Unesco, mais ce qui nous intéresse surtout ici, ce sont les fameux “Panama”…

Ces chapeaux de paille tréssés à la main et célèbres dans le monde entier sont en effet bien mal nommés, puisqu’ils portent le nom d’un autre pays ! Erreur historique qui leurs volent leur identité.

Nous visitons un petit musée où sont fabriqués ces fameux sombreros de toquilla. Les fibres (toquilla)sont issues d’une espèce de palmiers qui poussent exclusivement sur la côte équatorienne ;

lavées, bouillies, séchées parfois blanchies, elles sont ensuite apportées aux femmes de Cuenca qui ont une habilité particulièrepour tresser les fibres et donner forme aux chapeaux.

Chez Barrenco, nous voyons les phases de finition et essayons les nombreux modèles ( je me revois quelques années en arrière quand je travaillais chez une grande modiste parisienne…).

A “La Casa del sombrero”, nous aprécions le savoir-faire d’Alberto Pulla,

ce vieux monsieur de plus de 80 ans, fabrique ces chapeaux de paille depuis qu’il a 6 ans.

Les prix de 15 à 200 euros dépendent de la finesse du tressage. Ainsi, un superfino se négocie ici dans les 300 dollars et une fois en Europe, dans les boutiques des grands couturiers, il se vendra 10 fois plus cher !

Le dimanche est jour de marché, nous visitons quelques villages aux alentours de Cuenca, pour nous plonger dans les traditions locales… C’est à Gualaceo, que nous nous immergeons dans l’ambiance du pays.

Le marché de fruits et légumes occupe la place du village, partout des bananes en quantité phénoménale, des jaunes ,des vertes, des rouges,des petites, des grosses jamais nous n’ avions vu autant de variétés.

D’ailleurs, “LA” banane est la principale source de revenus du pays, les cultures de plantain s’étendent à perte de vue et dans la nourriture de tous les jours, la banane ou plantain se consomme sous toutes les formes.

Les autres fruits sont bon marché, mûrs à point et délicieux. Pour le déjeuner, une autre expèrience typique nous attend. Nous décidons de nous méler aux locaux pour le déjeuner dominicale au ”comedor”. Au menu : cochon d’Inde rôti…c’est “LA” gourmandise du pays.

Les pauvres bêtes sont embrochées de bas en haut et se font dorer la panse près du feu, délicatement tournés par les femmes… Finalement, je n’arrive pas à oublier mon petit cochon d’inde qui me servait d’animal de compagnie pendant ma tendre enfance et nous ne goûterons pas cette spécialité !

A l’intèrieur du comedor, le spectacle continu, les stands et étals de nourriture sont largement approvisonnés, les gens choisissent leur plat et prennent place à une table. Au second étage, le met à l’honneur est le cochon rôti. Les femmes qui s’en occupent, plonge la main sous la peau dorée pour en extraire une chair tendre et savoureuse.

Nous portons notre choix sur le cochon, en espérant que la madame se soit bien lavée les mains avant de nous servir !!! Les gens nous regardent curieusement, mais avec sympathie, une famille de “gringos” au comedor populaire, ce n’est pas chose courante…

Lundi 17 août, nous quittons Cuenca pour rejoindre Guayaquil, ville côtière en plein essort. Nous ferons la route en 2 jours, car c’est une route de montagne, en travaux, comme quasiment toutes les routes du pays et en plus, il nous faudra traverser à plusieurs reprises,

une mer de nuages qui nous empêchent d’y voir à plus de 2 mètres.

Dommage, car les paysages traversés doivent être sublimes sous le soleil !!!

Une fois redescendus au niveau de la mer, nous sentons la moiteur et la chaleur tropicale. Nous atteignons Guayaquil en fin de matinée. Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur cette ville de plus de 2 millions d’habitants, si ce n’est qu’elle est dangeureuse, peu de voyageurs s’y arrêtent et nous n’avons pas de bon plan pour bivouaquer.

On se lance dans un premier tour de ville : circulation dense, rues en sens unique, tous les parkings sécurisés n’acceptent que les petits véhicules, après une heure de recherche infructueuse, nous décidons de tenter notre chance en nous éloignant du centre. Nous arrivons alors dans un quartier récent, au bord du fleuve, ici des bâtiments luxueux sont à peine terminés, mais tous possèdent un parking gardé. Nous négocions notre place auprès du chef de la sécurité, qui nous promet une surveillance 24/24. BEF est entre de bonnes mains, nous partons nous promener dans la ville, l’esprit tranquille… Déjeuner au fast food, pas bon, mais une fois n’est pas coutume…

Ensuite nous empruntons “ la” ballade touristique par excellence : le Malecon 2000.

Entièrement rénové, cette belle promenade longe le Guayas.

Nous atteignons le parc Simon Bolivar

(figure légendaire d’Amérique du sud) où nous allons rencontrés des habitants venus d’un autre âge : dans ce petit parc, en plein centre-ville, vivent des Iguanes !

Très familiers, habitués aux humains, les enfants leurs donnent à manger et nous pouvons même les caresser.

Le soir, profitant de l’aubaine d’avoir un bataillon armé pour garder BEF, nous sortons pour visiter le quartier de Las Penãs.

400 marches nous mènent au sommet pour une vue panoramique.

Le quartier a été totalement rénové, autrefois bidonville, aujourd’hui “petit Montmartre”.

Nous dînons dans un restaurant au cadre agréable mais à la nourriture désastreuse ! Cette petite escapade nocturne était quand même bien agréable.

Mercredi matin,

Olivier part avec Emigdio au bureau de celui-ci. Ce monsieur a lui aussi fait un beau et grand voyage en 1953 au volant d’une Ford de 1928. Il est fier de partager avec Olivier ses souvenirs de voyage…

Nous mettons ensuite les voiles en direction de la Ruta del Sol. C’est le nom donné à la route qui longe la côte pacifique. Nous devons retrouver Claude et Alain sur la plage des surfeurs : Montañita.

Sur la Ruta del Sol en cette saison , il n’y a pas beaucoup de “sol”. Nous sommes dans la saison sèche, qui se caractérise ici en Equateur, par une température douce, mais une couverture nuageuse quasi permanente. Mais en contre-partie, l’océan est “chaud”. Premier bain pour moi dans le Pacifique. Jeudi nous remontons encore un peu la ruta del sol jusqu’à Puerto Lopez.

En arrivant, nous assistons au déballage de poissons tout droit sortis des barques des pécheurs.

Les poissons sont jetés dans le sable et classés : par-ici les dorades, par-là les requins marteaux un peu plus loin les thons…

La scène est typique et amusante.

Nous allons ensuite rencontrer un drôle de personnage : Winston, qui affiche clairement son goût pour les chansons paillardes françaises !!!

Il propose des sorties en mer pour aller observer les baleines à bosses. Juillet et Août sont les 2 mois durant lesquels les baleines à bosses viennent dans les eaux chaudes du Pacifique au large de l’Equateur pour s’accoupler. Elles restent près du littoral, il est donc facile d’aller les observer. Nous réservons la sortie pour le lendemain matin en espérant que le temps s’améliore un peu…

Vendredi matin, il pleuviote… Winston nous affirme qu’au large le temps est plus clair et que de toute façon, cela n’a aucune incidence sur l’activité des baleines. La mer est démontée, nous sommes un peu secoués dans la petite embarcation ; premier arrêt pour voir les Fous à pattes bleues.

Après un bon moment, nous apercevons d’autres bateaux de touristes regroupés, les baleines sont là !

Les mâles pour séduire leur belle, se livrent à une série de sauts et de battements de nageoires. C’est le spectacle que nous sommes venus voir, mais pour l’instant, ces géants des mers se contentent d’avancer. Elles passent juste à côté des bateaux, elles sont énormes et très nombreuses, il y en a environ une dizaine autour de nous. Winston en fin connaisseur, nous demande d’être patients, il y a trop de bateaux autour d’elles, les baleines ont besoin d’un peu d’intimité pour se livrer à leur parade amoureuse.

Effectivement, 2 des embarcations s’éloignent et nous assistons à un véritable festival de sauts.

C’est notre deuxième rendez-vous avec les baleines, mais celui-ci est vraiment magique… Après ce spectacle grandiose, Winston nous emmène pécher. La mer est assez forte et une fois l’ancre jetée, la houle nous rend un peu nauséeux et en plus le poisson se fait rare. Seul Alain remontera une petite prise…

Avant de rentrer, à l’abris d’une falaise sur laquelle sont regroupés une multitude de Fous , Frégate à col rouge et autres oiseaux marins,

petite baignade pour les moins frileux !

Samedi, nous disons définitivement au-revoir à Claude et Alain qui rentrent en France pour quelques mois, nous avons partager avec eux de très bons moments.

Notre prochaine mission maintenant, est de récupérer 3 colis, dont les nouveaux cours du Cned . Nous avons réussi à obtenir l’adresse de Kostia, un français installé à Manta depuis 3 ans et qui a accepté de recevoir nos colis. Aux dernières nouvelles, il n’a rien reçu, en attendant, nous allons passer le week-end à Crucita,

une autre plage bien animée.

Dimanche nous nous réveillons avec le soleil, et passons la journée à jouer dans les vagues. Le temps d’une ballade sur la plage pour observer le repas des pélicans qui plongent raides comme des arbalettes pour saisir le poisson,

nous prenons nos premiers vrais coups de soleil ! En Equateur, le soleil frappe fort !

Mardi midi,nous rencontrons Kostia et après un passage à la poste, l’employé nous confirme que nos 3 paquets sont arrivés, mais qu’il faut revenir le lendemain matin pour les formalités de douane. Kostia nous recommande une plage à côté de Manta pour passer l’après-midi.

Santa-Marianita est un spot de kite-surf et Olivier veut se lancer dans l’aprentissage de ce nouveau sport. Il prend un premier cours et le stage durant 10 heures,

nous allons rester un petit moment sur cette plage ! Le soir nous rejoignons Kostia pour un Manta by night : resto et soirée casino,

BEF trouve sa place juste devant l’entrée et les enfants peuvent dormir tranquillement pendant que nous allons jetter quelques pièces dans les machines à sous !!!

Mercredi 26 à 9h : nous sommes à la poste. La douanière se fait attendre et nous patientons 1h et demie. Les clients devant nous ressortent tous du bureau des douanes sans leur colis mais avec le montant des taxes à payer avant de réceptionner leur paquet. Pour certains le montant est énorme, plus de 200 dollars. Nous commençons à nous inquiéter, car en plus des cours du Cned, nous attendons un appareil photo, des pièces de rechange pour BEF et…du pâté !!! Enfin c’est notre tour. La douanière nous demande juste ce qu’il y a dans ces colis, nous répondons des livres d’école. Les colis ne seront pas ouverts (ouf!) mais elle nous demande 70 dollars de taxe. C’est une nouvelle loi, tous les colis arrivant en Equateur sont taxés ! Nous demandons une dérogation du fait de notre voyage, de notre nationalité étrangère, mais elle ne peut rien pour nous, il faut nous adresser à la caisse des douanes situées à 3 km de là ! A la caisse des douanes même blabla, cette fois on nous parle de surpoids, nos colis dépassant les 30 kilos… bon d’accord, mais on l’a payé ce surpoids à la poste française ! 300 euros de frais d’envoi c’est déjà pas mal ! Dialogue de sourds, il faut payer ! Mais pas ici, dans une banque … on repart…une fois le montant acquitté, nous retournons à la poste et cette fois nous en ressortons avec les paquets sous le bras !

Le soir nous dégustons une bonne boîte de terrine française et ça…ça n’a pas de prix !

Jeudi 27 août : c’est la rentrée !!!

Les enfants découvrent leurs nouveaux livres et nous nous remettons dans le bain tout doucement. Pendant que les petits travaillent, papa fait du sport : deuxième leçon de kitesurf pour Olivier ( dur, dur ) .

Le lendemain lors de la troisième leçon, c’est la blessure : retournage des 2 orteils et étirement des ligaments ( Rémi ne te moque pas ! ) Nous restons malgré tout sur cette plage et nous rencontrons plein de gens sympathiques et pour la plupart kite surfeur.

Lundi, Olivier peut reprendre les cours, il n’arrive toujours pas à se hisser hors de l’eau, mais tout le monde le rassure en lui disant que le vent n’est pas assez fort pour lui. Mais la persévérance paiera et à la derniére leçon, ça y est, il glisse sur l’eau !

Nous quittons ce petit bivouac bien agréable, cela faisait longtemps que nous n’étions restés aussi longtemps dans un même lieu, sans rien faire, mais nous en avions tous besoin.

Mercredi soir, nous retrouvons Kostia pour une petite soirée d’au revoir. Il nous a organisé une paëlla chez ses voisins espagnols Manuel et Maria.

Nous sommes encore une fois accueillis comme des princes par des gens au grand coeur.

Jeudi 3 septembre, nous quittons Manta, petite photo souvenir avec Kostia devant le bureau de son agence WAPA qui vend et fabrique des filtres à eaux.

Un immense merci à toi Kostia et longue vie à WAPA !!!

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