Lundi 10 Novembre, 10h
Les sacs sont bouclés, nous attendons Nicolas le propriétaire de l’appartement pour la remise des clés. Tout est ok, le gardien de l’immeuble accepte même de garder nos bagages le temps pour nous de récupérer notre casa rodante.
Direction le port, nous sommes tous impatients et un peu inquiets est-ce que nous allons retrouver notre Bef en bon état ?
Nous savons que la journée va être longue, mais nous ne sommes pas au bout de nos peines !
L’agent maritime nous a donné un plan, à nous de nous débrouiller.
10h30 : le taxi nous dépose à la douane, première étape, ah ! ce n ‘est pas le bon bureau ? On ne comprend évidemment rien à ce qu’on nous dit, alors un gentil monsieur nous conduit au bon endroit ( les argentins sont charmants ). Olivier se précipite pour ouvrir la porte et là les 15 personnes assises sur le banc se lèvent et nous indiquent la file d’attente.
Pas de problème, nous attendons…
Autour de nous, il y a des jeunes, des moins jeunes, des anglais, des allemands, un belge …
Tous sont là comme nous, dans l’espoir de récupérer quelque chose, souvent un véhicule, parfois un container…. bienvenue dans la communauté des voyageurs !
11h, : quelqu’un sort enfin du bureau, tiens c’est un français, nous nous élançons vers lui, tout souriant, il a obtenu son laissé passer, il prend le temps de nous donner quelques conseils : « les plus grosses baleines sont arrivées, il n’y a pas de temps à perdre pour descendre à la péninsule Valdès…ah ! au fait, il y a eu de nombreux vols sur les véhicules, allez bon voyage ! »
Ok, ne cédons pas à la panique, de toute façon c’est sûr ils ont dû nous faucher les 2 roues de secours sanglées sur le toit, on a pris un risque en les laissant !
11h15, il ne se passe pas grand chose, tout le monde attend ; Nous voyons une famille arrivée avec 2 enfants et ils parlent français. Robin et Lola sont tout contents et commencent à jouer avec eux.
En fait, nous venons de rencontrer nos partenaires de galère, ils sont suisses et ils viennent récupérer leur ccar . Ah ! quel plaisir de discuter en français !
Les heures s’écoulent, la file d’attente ne diminue pas, je commence à me demander ce qui se passe dans ce bureau pour que ce soit si long ? C’est le belge qui nous mettra sur la piste, la photocopieuse est en panne et l’ordinateur fait des siennes.
Nous rencontrons également un couple Suisse/Argentin qui s’installe en Argentine et qui attend son container de meubles.
13h : un monsieur (premier argentin pas sympa) sort du bureau, c’est l’heure de déjeuner alors il distribue des numéros dans l’ordre d’arrivée, nous avons le numéro 5, il nous faut revenir à 14h30.
14h30 : nous attendons toujours, apparemment, c’est un peu comme ça partout en Argentine, c’est long !
Heureusement, les enfants jouent et improvisent un match de foot avec une vieille bouteille ( c’est donc vrai, les enfants peuvent s’amuser avec 2 fois rien quand ils n’ont pas leur DS.)
16h : « Numéro cinco » : Olivier et Eugénie ont décidé d’unir leurs forces, ils entrent ensemble dans le bureau.
Nous les voyons ressortir peu de temps après, dépités, il manque une photocopie du passeport et du bon de transfert. Mais la photocopieuse est toujours en panne, heureusement là encore un charmant monsieur vole à leur secours et les emmène faire une photocopie dans un autre bureau. Pour nous tout est bon, nous obtenons enfin la précieuse autorisation d’importation signée de la douane.
Apparemment, les douaniers étaient débordés, 14 dossiers à traiter dans une journée, ça laisse pas beaucoup de temps pour siroter son maté (boisson nationale) !!!
Pour nos compagnons de galère, problème de nom, il faut retourner chez l’agent maritime.
Il est 16h45, nos espoirs de récupérer BEF aujourd’hui sont minces, mais on y croit encore !!!
Il faut maintenant aller payer les différentes taxes d’importation, pour ce faire, direction l’autre bout de la zone portuaire, heureusement une petite navette nous y emmène.
Là-bas nous serons reçus par un employé très souriant et plein de bonne volonté, mais malheureusement il est 17 h et les chefs sont partis, donc personne n’est autorisé à encaisser plus de 200 pesos.
Bon, nous ne retrouverons pas notre BEF ce soir, nous sommes donc sdf il va falloir trouver un hôtel pour la nuit…
Mardi 11- 10h, nous payons nos diverses taxes et une fois notre papier tamponné, nous sommes plein d’espoir en ce qui concerne la suite …Tout d’abord il nous faut reprendre la navette pour retourner à la douane, Olivier est seul autorisé à passer la barrière et nous le voyons passé et repassé devant nous à plusieurs reprises accompagné à chaque fois d’une personne différente. BEF est par ici ? non il est par là ! La pression commence a monter, comment allons-nous retrouver ce qui sera notre maison pour les prochains 20 mois ?
Olive repasse devant nous : « Bon ! il manque encore un papier, je dois reprendre la navette, reste-là avec les enfants ! »
Entre temps, je retrouve nos amis suisses, qui continuent eux aussi leurs démarches.
Olivier revient, en fait il est allé là-bas pour rien, en suivant les indications douteuses d’un des douaniers (deuxième argentin pas sympa).
Pour finir, il obtient le bon de sortie et repart à la recherche de BEF…
Avec les enfants, nous trépignons d’impatience derrière le grillage et soudain, nous voyons Olive arriver au volant du ccar, il me fait signe que tout va bien, il s’avance près des barrières, je sors le caméscope pour immortaliser l’évènement, mais la barrière ne s’ouvre pas, Olivier fait marche arrière et disparait .
11h30, nous attendons toujours avec les enfants, en plus Lola s’est fait une entorse et elle ne peut pas marcher, donc je suis clouée sur mon banc.
30 minutes s’écoulent, toujours pas d’Olive, je prends mon courage à 2 mains et me dirige vers un policier, avec mes 3 mots d’espagnol, j’arrive à lui demander si par hasard il y aurait une autre sortie, car mi marido a disparu .
Non non, c’est la seule sortie, attendez là.
12h : Olivier réapparait au volant et s’approche à nouveau de la barrière, cette fois elle s’ouvre, je m’avance pour filmer et me fait gronder, interdiction de filmer l’évènement !
Nous sommes soulagés, mais Olivier a un doute en ce qui concerne notre lecteur CD/GPS/Caméra de recul , les 2 vis du cache ( brillamment imaginé et conçu par Michel ) ont été dévissées, nous craignons que sous le cache se soit le grand vide, mais non, il n’en est rien, tout est à sa place, même les roues de secours sont là !
Plus tard nous relèverons quand même 2 petits enfoncements sur le véhicule.
Il est 13h, après la joie des retrouvailles, il nous faut récupérer les bagages à l’hôtel, allez Olive, il est temps de nous montrer de quoi tu es capable dans cette jungle urbaine…
Nous passerons ensuite l‘après-midi à chercher du gaz, un adaptateur, du gasoil, de l’eau et pour finir un petit plein de courses devinez où ? A carrefour ! Finalement on n’est pas si loin que ça …
Le soir, nous retrouverons nos amis suisses pour notre premier bivouac à Buenos Aires, sur un parking, au bord du Rio del Plata ça mérite bien un peu de champagne non ?