10 janvier 2010 : De Palenque à Acapulco

Dimanche 10 janvier, nous entrons dans le Chiapas, une des provinces où vivent la majorité des indiens Mayas. Ici la pauvreté se fait vite ressentir,

nous avons l’impression d’être à nouveau au Guatemala, les petits villages indiens perdus dans la forêt tropicale, les enfants sur le bord des routes qui vendent des fruits, des friandises…

C’est également dans cette région du Mexique que le mouvement zapatiste est né et a été il y a quelques années encore très virulent.

Partout sont affichés des emblèmes pro-zapatistes, nous avons même le droit à un barrage payant pour aider le mouvement. Mais malgré la réputation un peu agitée de cette province, une fois encore nous ne ressentons aucune hostilité. Les routes sont sinueuses, pas toujours en bon état et pour couronner le tout, les dos d’âne appelés ici “tope” sont légion ! Nous avançons donc assez lentement et profitons au maximum du paysage !

Nous arrivons à Palenque en fin de journée. Le camping chaudement recommandé par de nombreux voyageurs est effectivement bien agréable. Nous y rencontrons la famille Mora avec qui nous sympathisons rapidement et Christophe un héraultais en vacances avec ses 2 enfants.

La période de froid semble vouloir durer et les soirées sont fraîches. Mais en contre partie, il n’y pas de moustiques et c’est très agréable ! Nous visitons les ruines de Palenque le lendemain

et une fois encore, nous nous projetons dans le temps en imaginant la vie des Mayas,

leurs rites,

leurs coutumes…

La route reprend, toujours sinueuse, nous faisons une halte aux cascades d’Agua Azul,

mais la grisaille persistante ne nous donne pas envie de plonger dans les bassins bleutés.

Prochaine halte, le site de Tonina. Nous pensions en avoir fini avec les Mayas, mais nous nous laissons encore tenter par celui-là et nous ne le regrettons pas.

Il s’agit en fait d’une cité construite à flanc de montagne, une ville verticale en quelque sorte. Au premier niveau un labyrinthe mystérieux nous entraine dans les profondeurs de la cité,

sur chaque niveau,

des temples et des stèles sculptées,

plus nous montons et plus la vue s’étend,

imprenable, sur toute la vallée… Le septième et ultime niveau s’atteint au prix d’une escalade risquée,

les escaliers sont en effet très raides et très étroits,

mais l’effort est récompensé par la vue grandiose.

Jeudi 14 janvier, nous arrivons à San Cristobal de las Casas.

Au camping, nous rencontrons un couple d’héraultais,

décidément, que de français sur les routes ! A part les français, depuis que nous sommes au Mexique, ce sont des Canadiens et des Québecois que nous rencontrons le plus.

La ville est très agréable,

un grand marché artisanal s’étend sur le parvis de l’église.

Les spécialités sont les chemises et vêtements brodés, mais nous commençons à être un peu fatigués de ce perpétuel marchandage qu’il faut effectuer avant d’acheter quelque chose.

Tout autour de San Cristobal , les villages indiens que nous traversons nous ravissent, surtout quand à l’occasion d’un culte, nous croisons les villageois parés de leurs plus beaux costumes. Mais il est très délicat de les photographier, certains nous jettent des regards noirs quand malgré sa discrétion, Olivier se fait repérer!

Lundi 18 janvier, nous partons en excursion sur le canyon del Sumidero.

Cette faille gigantesque atteint par endroit les 1000 m de hauteur.

Nous remontons le rio à bord d’une lancha rapide .

Le guide nous fait découvrir différentes grottes creusées dans les parois de la roche, dont la grotte des couleurs. Nous faisons quelques arrêts crocodiles

et singes avant de nous arrêter devant la plage des vautours…

Le plus bel arrêt a lieu devant le “sapin de Noël”, une paroi rocheuse érodée par une chute d’eau vertigineuse et recouverte de mousse.

Nous gagnons en altitude tout au long de la route qui nous mène à Oaxaca et la végétation change.

Des champs d’agave s’étendent à perte de vue.

Avec cette variété de cactus, les mexicains fabriquent le précieux mesqual. Nous retrouvons également des étendues d’immenses cactus candélabres,

cela nous rappelle le nord argentin. Ici le climat est chaud et sec. A Mitla, nous visitons un petit site archéologique de l´époque zapotèque.

Les mosaïques de pierre qui ornent les façades restaurées sont assez étonnantes

et les enfants se réjouissent de pouvoir entrer dans 2 des tombeaux du site.

Non loin de là, se trouve le site de Hierve el agua “ l’eau qui boue”, les guides nous promettent une baignade inoubliable, rien de tel pour attiser notre curiosité… A 1700 m d’altitude,

une piste assez chaotique nous amène sur un lieu de toute beauté.

Des sources minérales se jettent de hautes falaises en laissant sur la roche des traces de minéraux

qui donnent à ces chutes d’eau des allures de cascades pétrifiées.

Deux bassins naturels récupèrent également ces eaux,

et la baignade un peu fraîche y est malgré tout divine.

Nous payons un petit droit d’entrée et nous sommes invités à rester là aussi longtemps que nous le souhaitons. Nous sommes en pleine semaine, il n’y a donc pas grand monde et nous avons notre piscine à débordement rien que pour nous !

Un petit chien vient même nous tenir compagnie pendant 2 jours

et nous suit dans toutes nos balades.

Autre merveille de la nature non loin de là : El arbol del Tule .

Un mastodonte qui a défié les millénaires, un géant devant lequel on se sent infiniment petit et fragile.

Cet arbre (de la famille des cyprès) de 58 m de diamètre et de 42 m de hauteur est sous haute protection car il est menacé par le tarissement des sources qui lui apportent l’eau nécessaire à sa survie. Son age est estimé entre 2000 et 3000 ans… un record de longévité !

Vendredi 22 janvier, nous arrivons à Oaxaca. Nous consacrons le week-end aux évaluations du CNED, et les 2 jours suivants nous les passons au garage pour changer les amortisseurs fatigués de BEF.

Ceci se soldant par un échec, car les nouveaux sont pires que les anciens et qu’il faut tout démonter pour remettre les anciens préalablement ressoudés car ayant été découpés pour ajuster les nouveaux trop courts ! Bref, heureusement que la main d’oeuvre est bon marché ! Nous trouvons quand même le temps de visiter la très belle ville d’Oaxaca

de jour,

l’église de Santo Domingo,

le zocalo : la grande place ombragée,

le mercado qui recèle de friandises comme les sauterelles grillées auxquelles nous saurons résister,

les boutiques d’artisanat et leur penchant pour les squelettes…

Et Oaxaca de nuit,

avec son zocalo très animé où nous assisterons à un petit concert de marimbas, cousins du xylophone.

Mercredi 27, cap sur le Pacifique : 235 km séparent Oaxaca de la côte. Nous allons mettre 6h pour faire la route en nous relayant avec les enfants pour la place avant dés que la nausée devient insoutenable .

Ça tourne, ça monte, ça descend, ça saute toujours à cause de ces horribles topes qui rendent la route infernale. Enfin, vers 19h nous longeons l’océan et trouvons refuge au camping de Zipolite

Le climat particulièrement agréable de cette côte attire un nombre impressionnant de retraités canadiens et québécois qui viennent y passer l’hiver. A Zipolite, c’est la dolce vita, ambiance que nous allons retrouver sur toutes les plages alentours. Les naturistes surprennent et amusent les enfants,

les vacanciers font la sieste dans leur hamac sous les palapas,

les routards sirotent leur corona en regardant les rouleaux du pacifique et nous on adopte facilement le rythme,

entre baignade,

dégustation de poissons, couchers de soleil

et balades sur les plages immenses.

A Mazunte,

nous allons visiter le centre de protection de la tortue marine.

Sur les 11 espèces de tortues marines qui existent dans le monde, 10 viennent se reproduire sur les côtes du Mexique.

Autrefois chassées et mangées, elles sont aujourd’hui très protégées.

Nous avançons comme ça, de plage en plage, en faisant de temps en temps des bivouacs en pleine rue, comme à Puerto Escondido.

Et parfois, on est obligé de déménager au milieu de la nuit, quand une voiture peu scrupuleuse se gare juste à côté de nous la musique à fond vers 4h du matin ! Même si nous sommes habitués au bruit, là c’est trop, alors on change de place pour trouver un endroit plus calme ! Heureusement, une québécoise vient toquer à notre porte le lendemain matin et nous renseigne sur l’emplacement d’un petit camping. Bien installés, nous allons pouvoir profiter au maximum de la plage

et admirer le balai des surfeurs au soleil couchant…

Jeudi 4 février, nous arrivons à Acapulco, sous une pluie battante. Fait rarissime en cette saison, car en hiver sur la côte pacifique il ne pleut quasiment jamais ! Ici, la météo affiche beau fixe en permanence et les températures oscillent entre 27 et 30º toute l’année…ça fait rêver !

Acapulco

c’est tout un mythe, toute une légende, une vieille dame qui a eu son heure de gloire et à fait rêver le monde entier quand les stars d’Hollywood avaient jeté leur dévolu sur cette baie magnifique. Pour moi, c’était plus un souvenir d’enfance, me rappelant les opérettes de Luis Mariano que mes parents nous emmenaient voir… Olivier lui, c’est pour les célèbres plongeurs de la quebrada qu’il voulait venir…alors même si aujourd’hui, la ville est parait-il décevante, nous, nous avons envie d’y aller, pour mettre des images sur des émotions lointaines.

La ville a plusieurs visages, nous découvrons en premier le moins plaisant,

celui des bidonvilles qui l’encerclent avec une population qui survit dans des conditions difficiles et bien sûr, en bord de mer,

les hôtels paradent au milieu des centres commerciaux modernes. La circulation est dense,

nous sortons un peu de la ville pour trouver un petit havre de paix afin de nous poser quelques jours. Nous trouvons un camping les pieds dans l’eau,

à Pie de la Cuesta à 15 km d’Acapulco. Un immense banc de sable coincé entre une lagune et l’océan.

Le lendemain, nous nous levons sous le soleil et faisons connaissance avec nos voisins québecois. BEF parait ridiculement petit à côté de leurs immenses bus ou cellules aménagées…

Les canadiens sont en général très admiratifs de notre voyage, car peu d’entre eux osent aller plus loin que le Mexique !

Après 2 jours au bord de l’océan, nous nous décidons à aller visiter Acapulco . Direction la quebrada et ses fameux “ plongeurs de la mort”. Les Clavadistas effectuent leur show plusieurs fois par jour. Le jeu consiste à plonger dans une petite crique rocheuse, du haut d’une falaise de 35m.

Nous les voyons escalader agilement la paroi, prier un instant avant de s’approcher du vide et dans un élan majestueux, réaliser seul ou à plusieurs un incroyable saut de l’ange.

Ensuite, nous longeons la costera qui nous fait découvrir la très belle baie d’Acapulco. La lumière ici est particulièrement belle et invite à l’admiration de l’océan

et de cette côte découpée en nombreuses petites criques.

Le soir nous dormons en plein cœur de ville,

entre les nombreux hôtels qui longent la plage.

Visite rapide, mais voilà, nous avons pu ressentir une ambiance et c’est juste ce que nous voulions.

Dimanche 7 février : pour rejoindre notre prochaine étape, nous optons pour l’autoroute.

Ici au Mexique, ils sont hors de prix, mais permettent de gagner beaucoup de temps. Nous arrivons donc à Taxco en milieu après-midi. Fini la plage, bonjour la montagne, nous sommes à 1700m d’altitude et découvrons cette ville particulière, construite à flanc de colline.

Les maisons sont blanches,

les ruelles escarpées, les escaliers s’entrecroisent et les célèbres coccinelles taxi sont blanches elles aussi.

Nous en prenons une pour nous faire déposer au sommet de la ville,

au pied du christ.

De là-haut, nous avons une belle vue sur la ville et la vallée.

Nous redescendons à pied,

en suivant de près les indications précises d’un policier sous peine de nous perdre dans ce labyrinthe de ruelles.

Une fois sur la place principale,

nous admirons la magnifique façade sculptée de l’église de Santa Prisca. Taxco a tiré sa richesse des mines d’argent et aujourd’hui se présente comme la capitale de ce métal précieux, faisant commerce essentiellement de bijoux.

Lundi 8, nous ne sommes plus très loin de la capitale, où nous allons attendre impatiemment l’arrivée de ma sœur Nathalie, de tonton Rémi et de cousins Juliette et Louis. Ils viennent partager un petit bout de notre aventure, nous sommes tous les 4 hyper excités à l’idée de les revoir et de les embarquer sur les routes mexicaines…

Le prochain récit sera certainement très riche en émotions …

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9 réflexions au sujet de « 10 janvier 2010 : De Palenque à Acapulco »

  1. Laurent

    Ola , je suis surppris que tu n’es pas plongé Olive !!!! Autrement vous êtes tous les 4 trop beaux et je crois nous avons trouvé notre nouveau Yann Arthus Bertrand. Je vous embrasse.

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  2. tirbois david et muriel

    apres vos magnifique photos nous avons hate d’arriver sur la cote pacifique, actuellement nous sommes en equateur et demain direction la frontiere colombienne.
    nous avons rencontres les petits nomades au Perou (les guadeloupeens).
    a bientot les tirbois
    http://lestirboisencamio.unblog.fr

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  3. Simone HIVERT

    Souvenirs, souvenirs …
    Merci beaucoup de ces belles photos qui me rappellent tant de bons moments !
    Souvenirs d’autant plus émouvants que je viens d’accompagner à sa dernière demeure le grand Monsieur qui avait organisé, commenté et fait apprécier ce très beau voyage, plein de couleurs et de chaleur humaine.
    Bonne continuation et bienvenue aux nouveaux voyageurs, ils ont beaucoup chance… les veinards.
    Bisous à tous,

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  4. monique lefebvre

    un petit coucou
    je sais que vous allez bien
    j’ai eu nathalie au telephone hier
    tout le monde piaffe d’impatience au vue du départ eminent
    moi je penserai à vous dans le froid et la grisaille
    merci pour ce moment de rêve que vous nous avez encore fait partager
    mille bisous à tous et plein de lechouilles de kitty qui profite de la neige!!!!!
    bisous bisous
    momo

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  5. laine

    Merci pour ce petit moment de chaleur et de depaysement, je rejoins Monique sur le fait qu’il fait froid et qu’il neige. On en a marre! On veut du bleu et du chaud et c’est pour ca que l’on est bien content de lire vos aventures et de voir vos magnifiques photos. Embrassez fort Nat et sa tribu lors de leur arrivee. On pense fort a vous. A bientot

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  6. Marjorie et Arnaud Blanchard

    Coucou la famille…
    Les photos sont top, et l’on voit l’oeil de l’expers…
    Vous donnez goût aux voyages…
    Nous, nous revennons à peine de notre voyage de Noces : Maldives…et nous avons déjà envie de repartir!!!
    Bonne continuation…Des bises à tous…profitez bien.
    Marjo

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  7. Jack sparrow family

    Merci pour ces réconfortants, chaleureux et magnifiques moments que vous partagez ! Encore de splendides et paradisiaques paysages. A Mèze on en a bien besoin : L’hiver est bien installé et ce matin il a été impossible de quitter la ville pour aller travailler, la 113 étant verglacée (accident) et embouteillée jusqu’à l’autoroute ! Impossible de passer également par Villeveyrac la route étant verglacée et le patinage de mise (artistique bien sûr); Au moins 5 voitures dans le fossé, les voitures arrêtées sur la route…la pagaille quoi! Enfin il faut bien que l’on ait notre part d’aventure et de galère nous aussi 😉
    A très bientôt et continuez à nous régaler !
    Bravo à Olive pour les photos et à notre journaliste en herbe, Stephanie, ainsi qu’aux enfants pour leurs poses créatives!
    @ + les ondes.

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  8. avenel maurice

    Je suis toujour,ravi de voir toutes ces magnifiques régions commentées agreablement et avec des images qui nous rapprochent de vous .La famille Bousquet arrivera sous peu et je me réjouis d’avance de vous savoir tous réunis les deux familles au complet avec les enfants Ils penseront probablement de venir d’aussi loin pour voir( des si près)
    Bon séjour parmi les Mexicains basanés
    Gros bizous PAPYMO

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  9. david parsy

    salut la petite famille,on prend toujours autant de plaisirs a regarder vos photos ainsi que vos commentaires.je trouve particulierement magnifique cette partie du voyage,continuer a profiter,ne changer rien,et comme on dit chez nous merde.bisous LE GROS

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