Pour commencer cette nouvelle missive, je voudrais souhaiter la bienvenue à la petite Thelma Rose Naus, née le 8 décembre dernier. Nous l’embrassons bien fort ainsi que son grand frère Ruben et leurs heureux parents Rochelais d’adoption. Loin des yeux mais toujours près du cœur, nous pensons souvent à vous tous famille et amis qui êtes un peu partout dans notre bon vieux pays…
Ceci dit, pour l’instant nous n’avons pas encore le mal du pays. Cependant, Lola regrette le bon camembert de Normandie moulé à la louche, Olive la bonne charcuterie et de temps en tant se laisserait bien tenter s’il en avait par un petit verre de Calvados !
Mais sinon, nous trouvons pour l’instant à peu près tout pour satisfaire notre gourmandise !
Il est vrai qu’à l’approche des fêtes, nous allons sûrement regretter un petit toast de foie gras mais vous en dégusterez en pensant bien à nous !
Après ce petit intermède culinaire, reprenons notre récit…
Position actuelle : 50 ° parallèle sud.
Buenos Aires est à 2200 km au Nord et Ushuaia à 800 km au sud.
Nous avançons assez lentement, faisant des haltes de 2 à 3 jours à chaque endroit qui nous intéresse. La dernière nous l’avons effectuée au Monumento Natural Bosques Petrificado, un lieu impressionnant de majesté. Après une cinquantaine de kilomètres de pistes caillouteuses sur lesquelles BEF se comporte à merveille (exception faite de la poussière qui s’infiltre partout et des grincements de plus en plus nombreux qui apparaissent dans la cellule), nous arrivons au beau milieu de nulle part.
Une immense étendue de steppe semi-désertique peuplée de quelques guanacos,
nandous et renard gris que nous aurons la chance de rencontrer.
Tout autour, une chaîne de monts et d’anciens volcans. Au milieu, des troncs immenses, couchés et pétrifiés.
Nous avions déjà vu ce phénomène lors d’une précédente étape à la différence que cette fois, tout c’est passé sur place il y a environ 150 millions d’année.
A cette époque, l’endroit était une vaste forêt luxuriante bientôt dévastée par des vents violents et recouverte d’un manteau de cendres volcaniques. L’eau de pluie en s’infiltrant dans le bois des arbres, se cristallise et provoquera ce phénomène de pétrification au bout de plusieurs millions d’années.
Nous passerons 2 nuits à côté de ce parc national, dans un silence absolu.
Comment dans ces conditions voulez-vous que nous ouvrions un oeil avant 8h30 le matin ?
A cette heure-là, bon nombre d’entre vous ont déjà attaqué courageusement leur journée de travail et tous les petits écoliers sont en rang devant la porte de leur classe ! C’est ce que nous mettons en avant quand Robin et Lola ouvrent péniblement leur cahier de français vers 10h, en se plaignant de ne jamais avoir le temps de jouer.
Comme vous l’aurez compris, l’école en voyage ce n’est pas si simple et notre patience de parents éducateurs est bien souvent mise à rude épreuve. Mais nous sommes rassurés de constater que dans les familles qui voyagent depuis longtemps, les enfants prennent le rythme la deuxième ou troisième année !
Allons nous devoir prolonger notre voyage pour vérifier ces dires ?
Enfin, aujourd’hui le week-end commence et nous rangeons les cours du CNED bien au fond du placard… Place à la découverte et à l’observation de la nature !
Nous nous dirigeons vers un parc national côtier : El Parque Monte Leon, pour y accéder, encore 20 kilomètres de mauvaise piste (en Argentine, les beaux endroits se méritent !)
Mais une fois encore, nous ne sommes pas déçus. Cette fois, il s’agit d’une côte très découpée, et qui laisse apparaître à marée basse, des îles, des promontoires et des grottes sculptées au fil des ans par les marées successives.
Il y a comme un petit air d’Etretat sur ces falaises !
Nous passerons tout le week-end dans ce parc avec nos amis français. Les enfants passent leurs journées sur la plage à observer, gratter le sable, construire des barrages, ramasser des coquillages.
Ils remontent juste au campement à l’appel du ventre et une fois rassasiés, repartent à leurs découvertes. Il y a un parfum de liberté très fort qui flotte autour de nous, et souvent nous repensons à vos réactions à tous, lorsque nous vous avons annoncé notre désir de faire ce voyage. La plupart d’entre vous nous qualifiait de « courageux » et bien non, je vous assure nous ne sommes que « chanceux » .
Demain, nous reprenons la route, dans 3 jours au plus tard, nous sommes sur la Terre de Feu, le bout du monde approche…
Hasta luego amigos !