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12 juillet 2009 : Sur les traces des Incas

Dimanche 12 juillet, nous arrivons à Cuzco. Une arrivée tardive à la nuit tombée nous permet d’avoir une vue illuminée de cette magnifique ville.

Nous élisons domicile dans le jardin-camping d’un Hollandais, qui accueille les nombreux voyageurs qui font halte à Cuzco.

Nous sommes au coeur de l’empire Inca et pour ceux qui voudraient en savoir plus sur ce peuple de légende, voici un petit résumé de leur histoire :
Le XII ème siècle, voit la naissance du premier couple d’Incas, Manco Capac et sa soeur-épouse Mama Huaca, si vous vous souvenez, ils sont nés sur l’île du soleil du lac Titicaca, pour obéir à son père Inti, le dieu soleil, Manco Capac, doit trouver “qosq’o”, le nombril du monde là où il pourra enfoncer un bâton d’or dans le sol. L’ayant trouvé, il fonde la ville qui demeurera la capitale de l’empire Inca et deviendra par la suite : Cuzco. A ce stade et pendant plus de 2 siècles, les Incas ne formeront qu’une petite tribu parmi d’autres.
Vers 1430, un peuple rival attaque Cuzco, l’empereur est mis en déroute, mais son fils, Pachacutec tient tête à ces féroces ennemis et gagne la bataille. Pachacutec s’empare alors du trône et va donner à l’empire Inca un essort et une puissance inégalés. Pendant un siècle environ, les Incas assouvissent les autres tribus, leur promettent protection et subsistance et ainsi obtiennent une main d’oeuvre considérable. Les Incas sont des bâtisseurs, la pierre est leur matériau de prédilection et ils maîtrisent l’art de la taille et du polissage mieux que quiconque. L’empire s’étend sur des milliers de km, de l’Equateur jusqu’au nord du Chili. Ils créent de nombreuses routes pour acheminer les marchandises et provisions provenant des différentes contrées du royaume. En 1527, une épidémie ravagea l’empire et fit succomber l’empereur d’alors. Le royaume se trouva divisé entre ses 2 fils Athahualpa et Huascar. Ce fut le début du déclin de l’empire. Lorsque les espagnols arrivèrent quelques années plus tard, l’empire était déjà dévasté par les nombreuses guerres livrées par les frêres ennemis. Atahualpa fut enlevé par les conquistadors et monnaya sa liberté contre un immense trésor d’or et d’argent. Les richesses affluent de tout l’empire, mais malgré cela les espagnols exécuteront l’Inca.
Par la suite, les espagnols remettront sur le trône un empereur fantoche, mais celui-ci organisera la résistance et malgré la supèriorité des espagnols, le peuple inca résistera encore de nombreuses années. Finalement, l’empire sera pillé, détruit et il n’en reste que des ruines, certaines sont mondialement connues, c’est dans la vallée sacrée le long du fleuve Urubamba, que nous allons les découvrir…
Bien sûr, cette histoire est en partie légendée, les incas ne possédaient pas l’écriture, il n’y a donc aucune trace écrite de leur histoire exceptés les récits que feront les conquistadors par la suite. Sur l’échelle du temps en France à ce moment-lá étaient édifiés les châteaux de la Loire.
La ville de Cuzco a conservé également de nombreux murs de cette époque, dont un trés célèbre qui comprend la pierre à 12 faces,

certains servent de fondation à des églises, et au fil des siècles, ils ont résisté á plusieurs séismes alors que les autres bâtiments de la ville ont été rasés.

Nous nous balladons avec plaisir dans cette ville hautement touristique.

Les rues pavées sont magnifiques,

la Plaza de Armas majestueuse avec sa cathédrale et ses arcades…

A côté de notre camping, se trouve le site de Saqsaywamán. Le seul bémol ici, ce sont les prix exhorbitants ! La plus grosse escroquerie nous la trouvons dans le “bolleto Turistico”, ce billet est le pass pour entrer dans 10 sites ou musées des alentours . Il est valable 10 jours et est vendu 130 soles ( 45 euros). Bien sûr, les 10 sites ne sont pas incontournables et seulement 4 d’entre eux nous intéressent. Mais le prix d’entrée à l’unité des 4 sites est plus cher que le bolleto . Avec Claude et Alain, que nous retrouvons au camping, et sur les conseils d’un guide Péruvien nous essayons de pénétrer dans cette ancienne forteresse sans dépenser le moindre soles en passant par l’arrière du site. Raté !!! Un gardien nous intercepte et c’est en courant à travers bois que nous rebroussons chemin …nous sommes donc coincés et obligés d’acheter ce fameux bolleto. Arnaque pour arnaque, nous mentons délibérement sur l’âge de Robin ´pour qu’il ne paye pas… ( Non mais !!!)
A la fois forteresse et lieu de culte,

le site de Saqsaywamàn impressionne par ses 3 murs en zigzag et la dimension hallucinante de leurs pierres.

Certaines pesant plus de 300 tonnes. Elles sont toutes ajustées à la perfection et nous retrouverons cette rigueur sur tous les sites. Nous visitons le site de jour et revenons la nuit tombée sans les enfants .

Les ruines sont maintenant illuminées et nous sommes seulement deux à profiter de cet instant privilégié.

Nous ne sommes pas au bout de nos dépenses, car maintenant nous devons préparer notre excursion pour le fameux Machu Picchu. Le charme et l’attrait de ce site proviennent en premier lieu de son côté inaccessible. La cité perdue, en haut d’une montagne… au coeur de la jungle ! Seul moyen d’aller là-bas, le train ou la marche. Nous optons pour le train au départ d’Ollantaytambo, à mi-route entre Cuzco et Agua Calientes terminus pour le Machu. L’excursion est programmée du 18 au 20 juillet.
En attendant, nous profitons du bon internet du camping, pour appeler la famille et souhaiter au passage un bon anniversaire à ma chère soeurette qui fête ses 40 ans avec toute ma famille de normandie…( Ce n’est que partie remise Nath !)
Vendredi 17 juillet,

nous prenons la route de la Vallée sacrée pour Ollantaytambo. En chemin, nous ferons halte à Pisac autre grand ensemble de ruines.

Le site perché sur un piton rocheux est immense, les terrasses s’étalent avec majesté et régularité jusque dans la vallée.

Ces terrasses étaient cultivées grâce à un systéme d’irrigation très ingénieux.

Nous grimpons, escaladons ( le top pour les enfants qui rechignent un peu à voir “encore” des cailloux !),

traversons le site jusqu’au temple du soleil,

précieusement caché derrière une colline.

Après 3 heures de visite, nous redescendons au village. De loin, nous apercevons le camping car de Claude et Alain, garé devant une cour d’où s’échappe de la musique.

Le village de Pisac est en fête,

il célèbre la Vierge de Carmen.

Des groupes déguisés se succèdent et dansent.

La bière coule à flot,

tout est gratuit, le repas et les boissons…

Nous admirons le spectacle un petit moment et reprennons la route pour Ollantaytambo, une fois arrivés, nous cherchons un parking gardé pour laisser BEF pendant notre absence. Nous trouvons un hôtel qui accepte le gardiennage.
Samedi 18 juillet, 8h30 nous nous pressons vers la gare,

cela fait bien longtemps que nous n’avons “découchés”, cela fait tout drôle.

Le train est plein de touristes qui se rendent tous à Agua Calientes point de départ quasi-obligé pour visiter le site du Machu Pichu. En chemin,

le paysage change, passant de montagnes arrides à celles couvertes d’une végétation dense.

Nous débarquons à Agua Calientes une heure et demie plus tard. Nous allons directement au restaurant de Patrick, un français croisé par hasard la veille et qui est installé ici depuis 15 ans.

Il nous accueille chaleureusement dans son antre décoré avec beaucoup de goût ( L’ INDIO FELIZ ). Il nous conseille un hôtel (nouveau trou dans le budget) et ensuite nous allons déjeuner chez lui, les enfants se régalent d’une quiche lorraine !!!

Nous passons l’après-midi dans la chambre, Robin et Lola ne veulent plus décoller de cette immense chambre avec télé, baignoire et grand lit…

AH ! les mauvaises habitudes reprennent vite le dessus ! Olivier et moi sortons pour acheter le billet d’entrée au Machu ainsi que l’aller en bus. 400 soles de plus !!! Le soir dodo de bonne heure, car nous voulons partir au plus tôt à l’assaut de la cité perdue…
Dimanche 5h30, nous dégustons un bon petit déjeuner et à 6h nous sommes dans la file d’attente pour le bus.

Environ 600 touristes sont passés avant nous si on en juge par la rotation des mini-bus qui se succèdent toutes les 5 min. Enfin c’est notre tour, le bus parcourt un chemin sinueux et étroit, 20 min plus tard, nous sommes au pied du site,

le soleil va bientôt passé par dessus la montagne et c’est à cette heure matinale que les ruines se parent de la plus belle lumière…Olivier nous presse, il ne veut pas manquer “THE photo”.

Il ya déjà un monde fou, le site accueille plus d’un million 8oo mille visiteurs par an, et en plus nous sommes en haute saison, les groupes défilent , mais nous, nous avons le temps de savourer le moment et d’en prendre plein les yeux !

Le site n’est pas immense,

les ruines assez bien conservées de part leur découverte tardive ( 1911),

comme dans toutes les cités incas, nous retrouvons le même schéma,

une porte d’entrée unique, les quartiers nobles, les temples, les bains céromoniaux, les fontaines et canaux d’irrigation et toujours ces fenêtres et niches de forme trapézoïdales,

ensuite une large place marque la séparation avec les quartiers profanes où l’on retrouve des constructions plus simples,

de maisons, greniers et les fameuses terrasses.

Mais ici, sur ce site, plus que la qualité des constructions, c’est l’emplacement de la cité,

la forme des montagnes qui l’entourent, comme la fameuse Wayna Picchu (le jeune sommet) qui en accentuent la beauté, on a l’impression d’être dans un lieu suspendu…Nous déambulons dans les ruines toute la journée,

les photos s’enchainent…

Petit aparté pour ma grande soeur : “Monique, nous avons rempli le contrat, ton chapeau est allé jusqu’au Machu Pichu !”

Malgré la foule et le prix de l’excursion, nous confirmons : Le Machu Pichu mérite bien son titre de merveille du monde …
Le soir nous retournons chez Patrick,

à l’Indio Feliz, le meilleur resto d’Agua Calientes et nous nous régalons une fois encore en compagnie de Claude et Alain.
Lundi matin, nous reprennons le train et retrouvons notre maison roulante. Nous faisons une visite éclair dans les ruines d’Ollantaytambo

( le côté vieilles pierres commencent un peu à nous lasser)

là encore, les groupes de touristes affluent et de temps en temps nous nous joignons à l’un d’entre eux pour écouter les explications des guides…

Nous nous apprétons à reprendre la route en direction de la côte, mais les chauffeurs de bus nous informent d’un nouveau mouvement de bloqueos qui pourraient durer plusieurs jours . On chosit la prudence et pour éviter d’être bloqués au milieu de nulle part, nous décidons de retourner à Cuzco. Sur la route du retour, nous faisons une petite halte aux Salinas de Maras,

vaste système de puits salants irrigués par une petite rivière très salée.

Ces puits étaient déjà utilisés à l’époque Inca.

Le soleil n’est pas au rendez-vous et ne nous permet pas de profiter à fond du paysage incroyable que forment ces milliers de puits.
Retour à Cuzco, notre périple dans la vallée sacrée s’achève, nous nous préparons maintenant à vivre de nouvelles aventures dans des contrées plus reculées : La fôret Amazonienne…

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25 juin 2009 : Titicaca nous voilà.

Jeudi 25 juin. L’arrivée sur La Paz est à plus d’un titre, impressionnante. D’abord, il faut réussir à se frayer un chemin dans la circulation complètement dingue de El Alto,

autrefois quartier populaire de la capitale et aujourd’hui ville banlieue à part entière. Les feux et les policiers présents n’arrivent pas à réguler le flot de bus et de voitures qui se collent les uns aux autres et forcent le passage à petit coup de klaxon ( nous, nous n’en avons plus, alors on joue la prudence…) au milieu de tous ces fous du volant, les vendeurs ambulants proposent toute sorte de choses et les mamas boliviennes, cuisinent sur le bord du trottoir ( ça donne envie !) Il n’y a rien à dire, cette ville est plus que vivante !

Nous nous rendons à l’usine de gaz pour remplir nos bouteilles . Les employés malaimables refusent de remplir nos bouteilles argentines et nous envoient à une autre usine située à plus de 10km de là… Info ou intox ? Nous trouvons l’usine, mais celle-ci est fermée depuis 6 mois ( intox !) Sur la route du retour, nous croisons un camping-car français, il s’agit de l’équipage de “ Paris-Paname”, une famille fort sympathique que nous rencontrons pour la première fois. Echange d’infos sur nos expériences mutuelles. Eux aussi se sont faits refoulés à l’usine de gaz, alors nous n’insisterons pas…

Après un second passage éprouvant dans El Alto, nous amorçons la descente vers la capitale la plus haute du monde… La ville est construite à flanc de montagne

et le panorama est vraiment étonnant.

Les quartiers pauvres sont sur les hauteurs et les quartiers plus riches, voir très chics sont en contrebas,

à environ 3200 m d’altitude, la vie y est forcément beaucoup moins rude. Nous avons l’adresse d’un hôtel qui accueille les voyageurs sur un grand parking. L’hôtel tenu par un suisse est dans les beaux quartiers. En arrivant, nous y retrouvons d’autres voyageurs déjà rencontrés ( Les thilles ) et d’autres,

avec qui nous faisons connaissance, c’est le cas de Marie-Jo et Sauveur, qui voyagent avec leur grand fiston de 16 ans. L’hôtel a un jardin fort agréable avec jeux pour enfants, une piscine couverte et un jacuzzi

et oh! grand luxe, un service de laverie ainsi que la wifi. Nous n’avons pas envie de rester trop longtemps , comme je l’ai déjà dit, les grandes villes sont peu adaptées à notre style de voyage.

Vendredi, petite visite chez Iveco. Notre batterie montre des signes de faiblesse et nous voulons profiter de la garantie pour la faire remplacer. Les employés du garage sont très sympa, ils défilent à tour de rôle dans le camping-car pour visiter et prendre des photos. Par contre, ils n’ont aucune pièce susceptible de nous intéresser et doivent demander l’autorisation à Iveco Argentine dont ils dépendent, pour faire fonctionner la garantie internationale. Autre réparation nécéssaire: les placards… Ceux-ci sont très grands, évidemment bien remplis et pas suffisamment soutenus pour supporter les secousses. Résultat, ils ne ferment plus et s’affaissent dangereusement.

Nous trouvons deux menuisiers qui nous réparent tout en 2 heures pour la modique somme de…15 euros !

Samedi, j’emmène les enfants dans un parc pendant qu’Olivier va aux nouvelles chez Iveco. Les enfants s’amusent sur les nombreux jeux et se mêlent aux petits boliviens. Samedi soir, nous jouons la carte gourmandise et allons dîner au restaurant de l’hôtel, la réputation de leurs raclettes et fondues n’est plus à faire…
Dimanche, nous nous décidons enfin à visiter La Paz.

Le taxi nous emmène dans le centre. Nous suivons l’itinéraire touristique et remontons successivement de petites rues étroites où sont concentrés les vendeurs de tissus,

ponchos et autres articles textiles.

Nous craquons pour quelques pièces qui décoreront à merveille notre future maison !!! Une autre rue nous conduit au marché des sorcières, sur les étals, des foetus de lamas, de nombreux onguents et autres bizarreries. Et puis dans une autre rue, des revendeurs de DVD copiés par milliers. Ici, tous les marchands sont regroupés par thème, la rue du pain, la rue des fruits, la rue de la quincaillerie… La Paz n’est pas une ville très séduisante.

Lundi, nous laissons une nouvelles fois BEF chez Iveco et pendant ce temps nous parcourons d’autres quartiers de la ville. Pour aller d’un endroit à l’autre, nous prenons le taxi et à chaque fois, tour de manège garanti dans les ruelles étroites, au milieu des nombreux mini-bus et autres voitures !!! En fin d’après-midi, nous récupérons BEF doté d’une batterie neuve et d’un beau klaxon puissant !
Jeudi 25 juin, nous quittons La Paz, à nouveau nous bouchonnons dans El Alto,

mais cette fois, Olive se régale avec son gros klaxon et rivalise avec les locaux ! Direction Copacabana et le lac Titicaca . la route est très belle, au loin se dressent les sommets enneigés de la cordillère royale et nous parcourons une dernière fois la campagne bolivienne.

60 km après avoir quitter La Paz, nous apercevons dans le coucher de soleil, le fameux lac sacré des Incas…
Pour atteindre la ville de Copacabana, il faut traverser le petit détroit de Tiquina et la barge est obligatoire pour les piétons comme pour les véhicules.

BEF prend place sur une barge derrière un bus. La place est juste, Olivier l’accompagne tandis que moi et les enfants devont prendre un petit bateau pour traverser le détroit. De loin, nous observons les bateliers et Olivier qui munis d’une perche essaient de pousser la barge au large. Que se passet-il ? BEF serait-il trop lourd ? Nous sommes débarqués depuis un petit moment et Olivier est toujours sur l’autre rive… Enfin ça y est, la barge avance, espérons qu’elle est assez solide et que notre bon BEF ne va pas finir au fond du lac !!!

Le temps pour moi de prendre quelques images pour le prochain “clip”, et voilà notre maison roulante qui arrive à bon port… Olivier nous racontera que la barge était enlisée, et qu’ils étaient une dizaine à essayer de la dégager… BEF : Trop lourd !!! Encore une trentaine de kilomètres sur une route surplombant le lac et nous arrivons à Copacabana…

Un petit air de vacances flotte sur cette station balnéaire très fréquentée.

Nous nous posons sur la plage, où nous retrouvons Claude et Alain, couple de voyageurs déjà rencontrés à plusieurs reprises. Avec eux, nous mangerons une excellente truite (élevée dans le lac) dans un des nombreux petits resto-barraques qui longent la plage. Pour la digestion, un peu d’exercice : nous prenons la direction du calvaire situé en haut d’un cerro qui surplombe la baie.

L’ascencion est plus que ardue, nous nous arrêtons tous les 20mètres pour reprendre notre souffle

(alt : 3 960m). Une fois en haut, la vue sur le lac est réconfortante,

nous plaignons les nombreux vendeurs de boissons, friandises et souvenirs, qui empruntent ce chemin tous les jours !!!

Samedi matin, il y a foule devant la cathédrale,

les voitures, les bus et camions se parent de fleurs et de décorations avant de recevoir la bénédiction du prêtre… BEF sera décoré lui aussi, mais ne recevra pas d’eau bénite…

La cathédrale est très belle

et derrière l’autel se dresse la célèbre sculpture de la Vierge de Copacabana à laquelle on attribut de nombreux miracles.

Dimanche matin, nous retrouvons par hasard Caroline et Olivier les 2 cyclistes géologues que nous avions déposés un mois plus tôt au Sud Lipez.

Les retrouvailles se célèbrent autour d’une truite !
Nous décidons de prendre ensemble un bateau privé pour faire l’excursion sur L’Isla Del Sol .

Cette île est la plus emblématique du lac Titicaca, car selon les croyances Incas, elle a vu naître le soleil ainsi que le premier couple du peuple Incas.

Départ prévu à 7h30… Olivier et Caro se sont chargés d’apporter le petit dèj, que nous dégusterons une fois sur l’île. Après 2 h de bateau, nous débarquons au nord de l’île et notre capitaine nous donne rendez-vous pour le retour à 16h précises au sud de l’île. On s’installe sur une plage, devant les eaux cristallines du lac…

on prend le petit déjeuner et on s’émerveille devant tant de beauté…

Au nord de l’île, après une petite heure de marche nous atteignons les ruines de Chincana qui comprennent le Palacio del Inca,

sorte de labyrinthe de murets et de petites portes,

puis la Mesa Ceremonica sûrement une table de sacrifice et enfin,

le fameux rocher du puma ou Titi Khar’ka au sein duquel le soleil aurait fait sa première apparition, ainsi que la lune et le couple fondateurs de l’empire Inca .

Nous distinguons les 4 niches de la légende, creusées dans le rocher.
Pas de temps à perdre maintenant nous avons l’île à traverser du nord au sud et pour ce faire, un peu moins de 4h. La ballade sera dure,

nous évoluons sur la crête de l’île, bénéficiant ainsi d’un panorama fabuleux sur le lac.

A près de 4 000m d’altitude, notre rythme n’est pas très rapide, les enfants se plaignent un peu au début mais ils finiront la randonnée en tête de peloton.

2500 personnes environ habitent sur l’île et sont divisés en 3 communautés. C’est ainsi que nous devons nous acquitter d’un droit de passage pour passer d’une communauté à l’autre. Ce péage impromptu nous fait sourire et nous donne l’occasion d’une photo.

Nous atteignons maintenant le sud de l’île. Un grand escalier l’Escalera Del Inca nous permet de redescendre sur la plage, là où doit nous attendre notre bateau.

Il est 16h30, nous sommes en retard et le bateau n’est pas là !!! Le capitaine aurait-il eu la mauvaise idée de ne pas nous attendre ? Apparemment, personne n’a vu son bateau, c’est plutôt bon signe, il a du être retardé…Nous attendons, il commence à faire froid et les derniers bateaux collectifs qui assurent la liaison entre l’île et Copacabana, sont partis depuis bien longtemps ! Les insulaires curieux viennent nous voir et l’un d’entre eux nous propose de nous ramener pour 400 bolivianos ( un peu plus que ce que nous aurions du payer pour l’aller et retour ) aprés une négociation serrée et vu que nous n’avons pas du tout envie de passer la nuit ici, nous acceptons de rentrer avec lui pour 200 bol. Heureusement nous n’avions pas versé la totalité de la traversée au marin d’eau douce de ce matin qui nous a posé un lapin…
Caro et Olivier qui n’en sont pas à leur première arnaque bolivienne, sont un peu sur la défensive…Nous embarquons et quelques km plus loin, le pilote stoppe le moteur et nous demande de payer. Olive lui fait une blague en lui tendant 150 bol, mais l’autre n’a pas le sens de l’humour et lui en réclame 250 ! Bon maintenant, ça commence à bien faire, ON VEUT RENTRER et pas à la nage ! Les 2 Olivier perdent leur sang froid et il en faut peu pour que l’arnaqueur ne finisse dans le lac ! Devant leur air menaçant, le bolivien prend les 200 bol et redémarre. Il nous ramenera sur le continent à une vitesse minimale, mais on s’en moque, le paysage est superbe !

Pour nous, cela aura été la seule tentative “d’escroquerie” dans ce pays, c’est sûr, en tant que touristes nous sommes trés sollicités et on a souvent l’impression que les commerçants abusent, aucun prix n’est indiqué, alors c’est un peu à la tête du “ gringo”…
Demain nous quittons la Bolivie, après un mois de découverte. Nous n’en avons vu qu’une partie, celle des Andes et des hauts plateaux, mais partout, la nature y est splendide, malheureusement pas beaucoup respectée si l’on en juge par le nombre de déchets qui jonchent les talus et les rivières. Nous avons apprécié les boliviens, respecté leurs traditions et adoré leurs artisanats. La cuisine ne restera pas un grand souvenir, mais n’aura pas non plus trop affecté notre budget…
Mardi 7 juillet, nous passons la frontière et entrons au Pérou. Simple formalité, douaniers très avenants, seul petit bémol, on nous prévient que toutes les routes sont bloquées.

Depuis plusieurs semaines le pays est en crise et les conflits sont nombreux entre les indiens et le gouvernement qui souhaite privatisé une grande partie des ressources du pays. Les bloqueos durent 3 jours en général. La première ville est Yunguyo, triste, peu attrayante, je n’ai vraiment pas envie de rester là 3 jours ! Je sors la carte et nous décidons d’un itinéraire bis pour rejoindre la ville de Puno, notre prochaine destination. Une piste semble pouvoir nous faire éviter le bloqueo. Nous voyons des pierres sur la route, de temps en temps du verre brisé, mais rien qui nous empêche de rouler. Les gens nous font de grands signes pour nous stopper, certains bien imprégnés de bierre nous conseillent de faire demi-tour… Au bout de quelques km, un gros tas de terre barre la route et nous enlève tout espoir. Nous sommes contraints d’attendre. Sur les conseils d’un passant, nous trouvons un bivouac agréable sur une plage toujours au bord du lac. Je rumine, Olivier lui est plus zen et les enfants eux retrouvent le sable avec plaisir…
Le lendemain matin, en haut de la colline qui surplombe la plage, des gens nous font de grands signes, les enfants et Olivier vont leur dire bonjour et c’est ainsi que nous faisons la connaissance de Lucio et de sa famille.

Olivier fait des photos avec eux et tout le monde vient visiter le camping car.

Lucio et sa fille Diana, du même âge que Lola nous emmènent voir leur troupeau d’alpagas. Pour nous, ils les attrapent,

nous pouvons ainsi les caresser et apprécier la douceur incroyable de leur laine.

Pendant que nous discutons sur la plage, de jeunes mariés et leurs convives viennent faire quelques pas de danse et boire quelques litres de bière…

Le lendemain matin, les paysans reviennent chercher leurs photos imprimées et nous offrent plusieurs kilos de pommes-de-terre pour nous remercier. Nous discutons longuement avec Lucio, autour d’un atlas et nous parlons de l’Europe, du monde, de son pays, du nôtre… Vendredi matin, lorsque vient l’heure du départ,

ils nous invitent à prendre de l’eau chez lui, il est tout ému au moment de dire au-revoir aux enfants et à vrai dire,

il n’est pas le seul… Ces 3 jours de stand-by forcé nous ont permis de rencontrer ces gens simples, curieux , ouverts et tellement attachants.
Sur la route de Puno, le bloqueo est bien levé, il reste quelques pierres par endroit et des traces de pneus brûlés.

Puno est une grande ville située au bord du Titicaca et sert de point de départ aux excursions vers les autres îles du lac. Nous réservons un bateau pour aller sur les îles Uros dés le lendemain. L’après-midi, nous prenons la moto-taxi puis le vélo-taxi pour nous rendre au centre-ville. Ce moyen de déplacement est très répandu au Pérou et c’est plutôt pratique.

Le soir nous dormons près de l’embarcadère.

Les îles flottantes,

imaginées par les indiens Uros, sont entièrement réalisées à la main avec les roseaux(totora) qui poussent en abondance dans le lac.

Les îles sont composées de plusieurs couches de ces roseaux et ont une épaisseur d’environ 2 à 3 m. Sur ces petites îles au nombre de 40, des familles vivent dans des maisons en roseaux, se déplacent sur des barques en roseaux et survivent du tourisme et de la pêche.

Aussitôt débarqués sur l’une de ces îles, les femmes nous accueillent très chaleureusement

et nous entraînent tout aussi chaleureusement vers leurs étals de souvenirs et d’artisanat.

Elles sont vétues de couleurs très vives, certaines portent de longues tresses avec de nombreux pompons,

avec le jaune des roseaux séchés et le bleu du lac, c’est un festival de couleurs. Je réclame ma ballade sur un belle embarcation de paille, juste pour le plaisir des sens…

Une famille nous accompagne et les 2 petites filles s’empressent de nous chanter quelques airs , contre une petite “contribution”bien évidemment…

Nous visitons une deuxième île, une femme brode, nous allons la voir et sans harcélement, il nous est beaucoup plus agréable d’acheter un petit souvenir !

Notre ballade autour du sompteux lac Titicaca se termine. Malgré un tourisme de masse et ses effets pervers, nous avons apprécié ce lieu riche en histoire et en légende…
Prochaine étape, Cusco et la vallée sacrée…tout un programme !

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10 juin 2009 : Sur les routes Boliviennes

La Bolivie en quelques chiffres :

-9 millions d’habitants pour un territoire 2 x grand comme la France.

-monnaie : le boliviano ( 1 euro = 10 bol )

-3 langues officielles : l’espagnol, le quechua et l’aymara.

-70 % de la population en dessous du seuil de pauvreté.

Mercredi 10 juin, dés notre sortie du magnifique salar d’Uyuni, nous nous dirigeons vers notre première ville bolivienne qui n’est autre que Uyuni.

De la Bolivie pour l’instant, nous n’avons vu que de sublimes paysages et très peu de boliviens…A Uyuni, nous allons vite être projetés dans la réalité de ce pays…A la différence de l’Argentine et du Chili, ici, nous nous sentons tout de suite dépaysés. D’abord par les tenues des femmes,

certes la jupe boule plissée n’est pas des plus avantageux pour leur silhouette, elles portent toutes quelquechose sur le dos dans un grand tissu noué autour du cou,

les jeunes mamans portent leurs enfants et les plus agées, leurs courses ou leurs camelotes qu’elles s’apprètent à vendre sur le marché. Sur la tête, un chapeau de paille ou de feutre et deux longues nattes.

Les enfants ont tous comme point commun les joues tannées voir brûlées par le soleil andin et la morve au nez ! Mais que ces gens sont souriants, curieux et agréables !

Dans cette ville, il fait un froid glacial, mais tous les habitants sont dans la rue, cuisinent, vendent des boissons, des friandises, des jus de fruits.

Dans le mercado central, nous trouvons de nombreux légumes et fruits, à des prix très attractifs. Les femmes, car les étals sont essentiellement féminins, sont couvertes avec de nombreuses couvertures et d’énormes chaussettes, dans leurs petites sandales… Pour le déjeuner, tous les restaurants proposent un “almuerzo”, c’est le menu du jour, composé d’une soupe,

d’un plat principal et d’un dessert pour la modique somme d’environ 20 bolivianos (2 euros) et en plus, c’est bon! Les enfants adorent les soupes et le service est hyper rapide. Nous passons une seule nuit glaciale un peu à l’abris du mur du cimetière de la ville(tous les bivouacs ne sont pas de rêve !) Le lendemain matin,

après une visite ludique au cimetière des trains,

véritable terrain de jeux

pour toute la famille,

nous reprennons la route vers une ville emblèmatique du pays : Potosi.

La piste qui relie les 2 villes nous a été annoncée comme très mauvaise et en travaux. Heureusement, ce jeudi 11 juin est un jour férié ici et la route ne sera pas encombrée par les engins de chantier. La piste monte, tourne, descend, remonte tout cela à une altitude de plus de 3 500m,

le moteur et l’embrayage de BEF sont une nouvelle fois mis à l’épreuve, mais la faille ne viendra pas de ce côté, après une vingtaine de kilomètres, un pffeuu suivit d’un claq claq nous annonce notre première crevaison !!! C’est le pneu avant gauche qui a rendu l’âme. Courage Olive, il faut vider toute la soute pour attraper l’échelle qui te permettra de monter sur la galerie pour prendre le cric qui est dans le coffre de toit…nous avons un cric de 3,5 t, BEF frôle les 4,5 t réussira t-il à soulever la bête ? OUI, en à peine une heure, mon mécano de mari changera la roue, rangera tout son matériel dans la soute et dans le coffre de toit et aura même le temps de nous faire une réparation de fortune sur le filtre à air qui se ballade à cause des nombreuses secousses …

Nous pouvons désormais cocher sur notre liste du parfait bourlingueur :

– enlisement : c’est fait.

– crevaison : c’est fait.

Vendredi 12 juin, nous arrivons enfin à Potosi.

La ville a été construite au pied du Cerro Rico, montagne majestueuse de plus de 4 800m et source de toutes ses richesses.

1544, un jeune berger péruvien part à la recherche d’un de ses lama égaré dans cette montagne. Surpris par la nuit, il fait un feu pour se réchauffer. Sur le sol, à l’endroit du foyer, il voit alors sortir de la terre un métal coulant. Il vient de découvrir le secret du Cerro Rico : cette montagne regorge d’argent. Ce gisement devient vite la priorité des colons espagnols, 10 ans après sa création, Charles Quint donne à la ville de Potosi le titre de ville impériale. Potosi devient la plus grande cité d’Amérique du sud et rivalisera même au XVII ème siècle avec Paris et Londres. Les gisements d’argent semblent inépuisables et feront la fortune des espagnols pendant près de 3 siècles. En contre partie, le nombre de vies humaines sacrifiées sur l’autel du profit est incalculable. Les indiens meurent par milliers ainsi que les esclaves noirs amenés d’Afrique. Pour imager cette époque, on parle de 2 ponts. Pour relier Potosi à Madrid, le premier pourrait être en argent (environ 30 000 t extraites) et le second réalisé avec les ossements de tous les mineurs morts dans ces mines!

Aujourd’hui, de nombreuses mines sont encore exploitées,

le Cerro Rico est un vrai gruyére et les conditions de travail des mineurs ne se sont guère améliorées, ils se sont regroupés en coopératives privées. Samedi 13 juin, nous allons leurs rendre visite. Notre guide nous explique en français, le petit rituel qui entoure la visite. Premièrement, le mini-bus nous emmène au marché des mineurs.

Il est de bon ton d’apporter quelques présents à ces travailleurs de l’ombre. Au choix, nous pouvons leur apporter des boissons, des biscuits, mais le plus prisé reste le sac de feuilles de coca avec la petite bouteille d’alcool de canne à sucre ( 96º). Nous achetons également un kit d’explosifs,

utilisés pour décrocher le minerai de la roche. Ensuite, direction l’habillage, nous revêtons des tenues appropriées à la descente dans la mine.

Nous montons ensuite vers le Cerro. Sur un immense terril qui surplombe toute la ville, le guide nous fait une petite démonstration d’explosion.

La force de la détonation nous surprend tous. Une fois les lampes ajustées sur les casques, nous entrons dans une des nombreuses galeries souterraines.

Claustrophobes s’abstenir, les tunnels sont étroits, très bas et bien sûr très sombres. Nous nous arrêtons devant une drôle de statue qui n’est autre que le divin El Tio, sombre divinité inventée par les colons pour garder le contrôle sur les indiens…

Régulièrement, les mineurs se livrent à un petit rituel pour s’assurer de la protection d’El Tio. Ils lui versent de l’alcool, lui offrent des feuilles de coca et des cigarettes. Nous réalisons ce petit rituel et puisque Tio fume notre cigarette, cela est bon signe, il nous accepte dans sa mine (ouf !) Malheureusement, nous sommes samedi et les mineurs ne travaillent pas (erreur de notre part, le routard le signalait), nous avançons dans la mine en marchant entre les rails et par endroit nous sommes courbés en 2, ici la sécurité est minime, les voûtes des galeries sont soutenues par de simples morceaux de bois, au-dessus de nos têtes, 16 étages de galeries comme celle-ci. Le bus nous emmène ensuite vers une autre mine, à la recherche d’éventuels mineurs.

L’entrée est très basse et la ridicule hauteur des galeries ne facilite pas notre progression. Le guide nous montre une veine d’argent et de zinc. Nous rencontrerons au fond d’une cavité un mineur sûrement placé là pour que nous ne soyons pas trop déçus !!!

Même sans les avoir vu travailler, il n’est pas difficile d’imaginer les conditions de travail épouvantables de ces hommes encore aujourd’hui, au XXI ème siècle. La séquence frisson n’est pas encore terminée, puisque maintenant, nous allons assister à un sacrifice de lama. C’est la “Fiesta Del Espiritu” et l’occasion pour les mineurs de remercier la Pachamama et de lui demander sa protection et sa générosité.

Pour ce faire, un pauvre animal va avoir la gorge tranchée ! Le sang récolté est jeté sur l’entrée de la mine, le spectacle est un peu gore (si BB voyait ça !!!) mais il s’agit là d’actes et de coutumes ancestrales pour ces peuples indigènes.

La viande de lama est ensuite cuisinée par les femmes et dégustée par toute la communauté.

La ville de Potosi est classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987, d’une part pour son histoire mais aussi pour son incroyable richesse architecturale.

Dans ses rues étroites et sinueuses, nous admirons les façades colorées,

dans l’ensemble bien entretenues.

Pas moins de 80 églises ont été érigées dans la ville.

La visite de la ville la plus haute du monde (4 000 m) est rude et se fait dans un froid glacial.

Dimanche 14 juin, visite de la “Casa de la Moneda”,

c’est dans ce splendide bâtiment qu’ont été frappées les premières pièces de monnaie en argent bien sûr, destinées au royaume d’Espagne.

Le soir, nous fêterons les 7 ans de Lola

autour d’un bon gâteau au chocolat après avoir longuement hésité avec les somptueux gâteaux de toutes les couleurs qui trônent près du mercado central !!!

Lundi soir, nous retrouvons le calme de la nature près de l’Ojo del Inca.

Cette lagune parfaitement circulaire est en fait un cratère rempli d’une eau à la température clémente de 35º.

L’eau chargée en minéraux volcaniques auraient des vertues apaisantes pour la peau. Au petit matin, nous nous glissons avec délice dans cette lagune. Après une heure de baignade (2 pour les enfants),

le plus dur c’est de sortir de l’eau et oui, nous sommes encore à plus de 3 500m d’altitude et dehors il FAIT FROID !!!

Notre prochaine direction est la ville de Sucre, capitale constitutionnelle du pays et considérée comme la plus belle ville de Bolivie.

Sur les conseils d’autres voyageurs, nous nous installons sur une petite place proche du centre-ville.

L’endroit est idyllique pour les camping caristes que nous sommes. Le quartier résidentiel est des plus tranquilles, nous sommes à 15 minutes à pied du centre, proche du seul supermercado de la ville et comble du luxe, nous avons un bon wifi…

Tous les bâtiments coloniaux ainsi que les immeubles, maisons et commerces du centre, sont blancs.

Cela tranche avec le bleu profond du ciel et le vert des jardins qui sont largement arrosés toute la journée par des employées de la ville.

La ville est très propre, assez riche. Nous visitons un ancien couvent, aujourd’hui transformé en école privée,

afin d’accéder au toit

et de jouir d’une vue panoramique sur la ville.

Nous visitons également un musée très intéressant sur l’art textile et son évolution depuis plusieurs siècles. La richesse, la créativité la finesse des motifs font de ces tissus et tapis de véritables chefs-d’oeuvre. Le savoir-faire des différentes communautés de tisseurs (Jalq’a,Tarabuco,Chu’tas…) a bien failli se perdre et heureusement grâce à certaines associations, aujourd’hui cet art connait un nouveau souffle. Nous apprenons de nombreuses choses sur les vêtements, la spécificité des couleurs choisies selon les tribus ou selon l’usage des pièces d’habillements. Dans le patio, nous pouvons regarder deux femmes tisser et nous admirons leur patience et leurs gestes précis (photos interdites).

Samedi après-midi, nous nous éloignons de la grande ville et prenons la route vers Tarabuco,

ce grand village propose tous les dimanches un des marchés les plus typiques et des plus réputés de Bolivie. Dimanche matin, nous observons l’arrivée des différents “exposants”, nombreux arrivent avec leurs ânes,

ou simplement en portant sur leur dos leurs précieuses marchandises. Nombre d’entre eux portent la tenue traditionnelle de leur groupe ethnique et nous retrouvons dans la rue ce que nous avons vu la veille dans le musée !

A peine arrivés sur la place du village, nous nous faisons interpeller de tous les côtés, Olivier dans le rôle du grand et Lola dans le rôle de la blonde, cela suffit à détourner sur nous tous les regards…La concurrence est rude entre tous les marchands, l’endroit est touristique et nous redoutons un peu de nous faire avoir.

Nous marchandons un peu et repartons avec un poncho pour Lola, un tissu et un bonnet anciens tissés à la main. Les 3 heures passées sur ce marché ont été épuisantes et à la fin, nous repoussons sans scrupule les assauts de tous les revendeurs.

Sur la route du retour, nous serons les “saint-bernard” d’un groupe de touristes anglo-français . Leur bus a crevé et ils n’ont pas de cric.

Fier de sa nouvelle acquisition Olive leur prêtera son beau cric 10 t tout neuf !!!

Notre prochaine destination est La Paz à 750 km, nous avons le choix entre la belle route asphaltée et la ruta 6, piste qui traverse des villages de tisserands. Soyons fous, prenons la piste !!! Vitesse moyenne, 25 km/h, ça monte, ça descend , ça secoue, ça tremble,

…mais c’est terriblement beau.

Nous sommes au coeur de la Bolivie, telle que l’on se l’imagine. Ici, le temps s’est arrêté, les bergers surveillent leur troupeau de brebis, moutons ou lamas,

ils portent le poncho et le bonnet traditionnel. Dans les nombreux champs, les hommes et les femmes travaillent,

ils nous saluent toujours souriants et semblent se demander mais quel est ce véhicule étrange qui emprunte cette piste d’habitude réservée aux camions bondés

qui remplacent les bus, ou aux ânes ?

Nous nous arrêtons au premier grand village, Rabelo, ici nous ne trouverons pas de tisserands, mais nous ferons l’animation à l’heure du déjeuner. Sitôt garés, tous les enfants du village s’attroupent autour de nous, nous organisons une visite guidée de notre “Casa Rodante”,

les enfants s’agglutinent à bord et écoutent nos explications très impressionnés. Nous leur montrons notre parcours sur une carte, ils ne savent pas où se trouvent la France,

mais je ne suis pas sûre qu’en posant la question:” où se trouve la Bolivie ?” à nos petits écoliers français, qu’ils sachent nous répondre… Petit moment de bonheur pour eux comme pour nous. Les femmes visitent également et ont les yeux qui brillent devant tant de confort. L’une d’entre elle nous offrira même des biscuits pour nous remercier. Séance photo avec tous ces charmants enfants.

Nous repartons, nous traversons d’autres villages en adobe.

Ces villages pour la plupart ont l’eau potable, grâce aux programmes de l’Unicef et il y a des écoles. Le président Evo Morales a semble-t-il fait beaucoup également pour ces populations villageoises.

Nous mettrons 2 jours pour parcourir 200 km, mais nous ne regrettons pas notre intrusion dans cette partie reculée du pays et ce contact direct avec ces populations. Les villageois chanceux que nous avons pris en stop, se souviendront longtemps de ce drôle de vaisseau blanc qui un jour a croisé leur route…

Mercredi 24, nous arrivons à Tiwanacu. Cette civilisation préinca a connu son apogée entre l’an 700 et 1200 de notre ère, les constructions étaient parfaitement rectilignes et les blocs de pierre immenses qui forment les murs d’enceintes sont ajustés au mm.

C’est sur ce site que nous allons pouvoir admirer la fameuse “porte du soleil”,

bloc de grès de 40 tonnes gravé de symboles (repris par Hergé pour les aventures de” Tintin et le temple du soleil”). Les ruines font l’objet d’un grand chantier de rénovation et de fouilles, nous sommes d’ailleurs très étonnés de voir des familles entières au travail sur ce site classé.

Nous pouvons admirer d’énormes monolithes,

pour certains à l’abris dans une salle du musée. Dans le temple semi-souterrain,

170 têtes sculptées nous observent

et inspirent nos deux petits photographes en herbe.

Le 21 juin a encore lieu sur ce site, la fête du solstice, célébrée par de nombreuses communautés indigènes … Le culte du soleil n’est pas mort !!!

Prochaine destination : La Paz

PS : En lisant vos nombreux commentaires qui nous réjouissent (il faut continuer!!!), nous nous rendons compte que vous voyagez avec nous. Vous aurez sans doute remarqué que nous mettons de plus en plus de photos dans les articles pour vous montrer le plus de choses possibles, et vous donnez envie peut-être à votre tour de fouler ce merveilleux continent sud-américain. Vous nous réclamez aussi des vidéos, des clips…soyez patients…il faut que les idées mûrissent…et surtout que notre chef réalisateur se motive !!!

En tout cas, ne changez rien et continuez à “commenter”nos carnets de route et à nous donner de VOS nouvelles.

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26 mai 2009 : Une autre planète

 

Mardi 26 mai : une fois la frontière chilienne passée, nous arrivons à San Pedro de Atacama,

ce village ultra-touristique,

haut-lieu de rencontre des voyageurs du monde entier, est situé au bord du désert d’Atacama. Nous prenons nos quartiers au camping Los Perales, situé à 100m de la rue piétonne.

Nous y retrouvons la famille Parcé. Dés le lendemain, nous dressons la liste des choses “à voir” et “à faire”et elles sont nombreuses dans le coin. Première sortie prévue : observation du ciel.

Un astronome français a installé un observatoire pas très loin de San Pedro, ici le ciel est extrêmement pur ce qui en facilite l’observation. Pendant 2h, nous aurons la tête dans les étoiles et le nez en l’air !!! Toutes les explications sont en anglais, pour les enfants c’est un peu barbant, mais lorsqu’ils mettent l’oeil au télescope géant pour apercevoir les anneaux de Saturne, là ils sont bleuffés. Moi personellement, c’est la lune qui m’a ébloui…

et puis, les nébuleuses, les constellations,la milky way ( et non, ce n’est pas seulement une barre chocolatée ! ) ces milliards d’étoiles qui scintillent, dont certaines, les plus brillantes, seraient 1000 fois plus grosses que le soleil ! Tout cela est fascinant et nous ramène à la minuscule place que nous occupons dans l’univers…

Jeudi matin, c’est la ballade à cheval qui est programmée. Les enfants trépignent d’impatience ! C’est une française qui propose les ballades, mais les 2 guides forts sympathiques qui nous accompagnent sont chiliens.

Chacun prend place sur sa monture, les selles rembourées en peau de mouton sont assez confortables.

Belle ballade de 2h dans le désert au pied de la cordillère de sel et beaux moments de rigolades.

Pour le déjeuner, nous avons repéré la devanture d’un resto du nom de “La Cave”, tenu lui aussi par un français. Michel, toulousain est installé au chili depuis de nombreuses années. Ce charmant endroit va vite devenir notre cantine. Vendredi, le vent se lève et le camping étant très poussiéreux nous décidons de partir nous mettre l’abris dans une petite vallée recommandée par les guides.

Erreur, nous sommes dans le désert le plus arride du monde, ici on trouve du sable, des cailloux, du sel mais pas d’abris !!!

Tampis, allons vers le salar d’Atacama, au moins en roulant nous serons un peu protégés. BEF passe le premier, Olive se régale de rouler sur les pistes douteuses qui traversent le salar.

Greg et Isa nous suivent avec la caravane, mais soudain le sol devient un peu plus mou et ils s’ensablent.

Tout ceci se déroulant en pleine tempête de sable. Enfin, quelques pelletés de sable plus tard,

nous repartons…

Samedi matin le vent semble s’être calmé, aujourd’hui au programme, nous avons la Valle de la Muerte .

Son nom viendrait d’une déformation de “Marte” qui signifie Mars. Le paysage est en effet une succession de falaises et de dunes de sable dans un ton ocre monochrome, qui peut faire penser aux paysages martiens que nous connaissons. Nous avons loué des sandboards pour surfer sur ces immenses dunes,

l’excercice n’est pas aisé,

surtout que le vent se lève à nouveau et que pour être polie, nous en prennons plein la “poire”.

Mais cela ne nous empêche pas d’apprécier ce paysage surprenant.

Après la planéte Mars, direction la Valle de la Luna.

Nous espérons pouvoir y bivouaquer à l’abris… Ce ne sera pas possible,

mais cela n’enlèvera rien au charme de cet endroit vraiment splendide.

Il est 17h, nous décidons sur un coup de tête d’aller voir les geysers de Tatio, à quelques 100 km de route. Les geysers sont surtout actifs au lever du soleil, nous nous avançons le plus possible sur une mauvaise piste qui grimpe. Arrêt à 3 600 m pour la nuit, au dessus, il nous sera pénible de dormir et Isa et Greg n’ont plus de chauffage dans leur camion. La nuit sera courte et froide, réveil 4h30, il nous reste encore pas mal de km à parcourir avant d’arriver aux geysers situés à 4300 m d’altitude. Vers 6h30, nous apercevons les premières fumerolles.

Beaucoup de touristes sont là et se gèlent tout comme nous (- 10º) à regarder cracher ces trous dans le sol.

Aprés un bon chocolat chaud et avec les premiers rayons du soleil, le site nous semble plus accueillant et l’atmosphère qui s’en dégage est assez étrange.

Le phénomène des geysers est dû au choc thermique de rivières souterraines qui entrent en contact avec les pierres chaudes volcaniques,

un jet de vapeur plus ou moins puissant sort ainsi de la terre et atteint parfois 10m de haut.

Une petite piscine naturelle avec une eau à 28º ne tentera que les plus courageux d’entre nous…

Nous croiserons sur la route du retour

de nombreuses vigognes,

cousines éloignées, mais sauvages des lamas et puis de drôles de petits animaux moitié lapin moitié kangourou : les vizquachas.

Lundi 1er juin, nous célébrerons chez Michel, notre soirée d’au revoir avec la famille Parcé. Autour d’une bonne fondue, nous étoffons encore une fois cette belle amitié née pendant ce voyage. Nos routes vont s’éloigner, peut-être nous retrouverons-nous un peu plus loin dans ce voyage…

Mardi 2 juin, le réveil est difficile, la soirée d’adieux a laissé quelques traces, mais il faut se motiver, c’est aujourd’hui que pour la première fois nous allons fouler le sol bolivien.

Avec la famille Lebourg, nous attaquons le Sud Lipez… Cette région de la Bolivie compte parmi les plus isolées, les plus difficiles et les plus belles du pays. Nous espérons que le camping car tiendra la route, car par ici, le 4×4 est roi !

En quittant San Pedro de Atacama, nous empruntons d’abord une longue, très longue côte. La route est belle, asphaltée, mais en 45 km, nous sommes passés de 2 500m d’altitude à 4 800m. Dans le camping car, tout le monde se sent mal, Olive a des palpitations, moi une bonne migraine, les enfants ont mal au ventre et pour certains à la tête. Seuls Caroline et Olivier, les 2 cyclistes français que nous avons pris en stop semblent s’être bien acclimatés (eux, ils n’ont pas fait la soirée d’adieux de la veille) . Chez les Lebourg, mêmes symptômes, le manque d’oxygène se fait sentir et surtout, nous n’avons fait aucun palier d’ adaptation. Pour essayer de nous soulager, tisane et mastiquage de feuilles de coca pour tout le monde. Cette plante cultivée en Bolivie et vendue sur les marchés pour presque rien, est fortement consommée par les populations andines. Les gens ici la mâchent à longueur de journée. Ce n’est pas très bon, un peu amer, mais cela semble être assez efficace contre le mal des montagnes. La frontière bolivienne se passe assez vite, nous laissons Caroline,Olivier et leurs vélos dans un froid glacial, mais ils ont un moral d’acier…

Nous commençons notre périple du sud Lipez, par la laguna verde.

Cette lagune d’un bleu vert cristallin est au pied du majestueux volcan Licancabourg qui culmine à plus de 6 000 m.

Paysages d’une beauté innouie, dans un environnement extrème.

La laguna blanca ensuite, en partie gelée

et puis nous traversons le désert de Dali,

étendue de sable sur laquelle se dressent des rochers aux formes étranges et nous projette directement dans un tableau du maître du surréalisme.

Nous roulons sans encombre, les pistes sont dans l’ensemble correctes. Le soir, nous bivouaquons au bord de la laguna colorada autre joyau de la région.

Isa et Greg sont venus sans leur caravane, nous accueillons leurs 2 filles ainées Margot et Marie pour la nuit.

Dehors le thermomètre affiche – 23º, nous sommes à 4 300m d’altitude, seuls, perdus au milieu d’une nature grandiose et peu accessible, notre maison roulante s’est encore posée au milieu d’un jardin extraordinnaire ! La nuit a été agitée, comme souvent à des altitudes élevées. Nous reprennons la route et longeons la laguna colorada qui se teinte de reflets rouges.

Les flamands roses ajoutent de la couleur au spectacle…

Après le calme et la tranquilité des lagunes, nous retrouvons le bouillonnement de la terre…

A sol de Mañana, la terre est en colère, la vapeur des geysers, les trous de boues en ébullition, les fumées sulfureuses qui s’en dégagent et pourtant l’endroit est beau composé d’une palette de couleurs des plus variées.

Un peu plus loin,à la laguna Polques,

une autre piscine naturelle à 35 º, fera le régal des enfants, les parents trop frileux n’oseront pas se jeter à l’eau !

Ce premier contact avec la Bolivie nous a comblé, nous repartons du Sud Lipez des images plein les yeux. Cette nature sauvage, intense, extrême se mérite, mais quelles émotions et quels merveilleux souvenirs elle va nous laisser. Le soir, retour à San Pedro et soirée d’au revoir cette fois avec Isa, Greg et leur 4 filles. C’est une fois encore chez Michel que nous partageons un dernier dîner. Leur voyage prend fin, plus de 3 ans sur les routes du monde, à côté d’eux nous ne sommes que des débutants, mais quel plaisir d’avoir partagé avec eux tant d’émotions, de rires, de complicité… Chao chao amigos y suerte !!!

Jeudi matin, le Meriguet-tour reprend la route,

nous faisons une halte à Calama ( 100 km au nord de San Pedro ) dernière grande ville chilienne, avant d’attaquer la Bolivie. Nous achetons quelques vêtements aux enfants dans une sorte de grand centre commercial à l’européenne et faisons un gros plein de courses dans un hypermarché…cette épreuve nous donne vite le tournis et nous n’avons qu’une hâte, retrouver les grands espaces “naturels”. Le lendemain, visite à la mine de Chuquicamata,

celle-ci est la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde.

Le cratère géant mesure 4km de diamètre sur 1km de profondeur.

Les camions qui remontent le minerai sont tout aussi géants !

Le Chili est le premier producteur de cuivre mondial, et cette mine ne cesse de s’étendre. Nous passerons notre dernière nuit chilienne, au bord de la route qui nous mène à Ollague, entourés de volcans et de champs de lave.

Samedi midi, nous passons la frontière Bolivienne.

Accueil sympathique, même si nous devons nous acquitter d’un droit d’entrée de 55 bolivianos (environ 6 euros) . Maintenant, nous n’avons qu’une idée en tête : arriver le plus vite possible sur le SALAR D’UYUNI !!! Les douaniers nous indiquent la piste la plus directe pour entrer sur le salar. Directe, mais perdue, sans aucune indication, nous nous orientons au GPS

Nous traversons le village de San Juan sous le regard surpris des habitants, pas de doute, nous sommes bien au fin fond de la Bolivie. Dimanche matin, plus que quelques kilomètres et nous allons enfin arriver sur le salar !!! La route est vraiment affreuse, de la tole ondulée qui malmène notre pauvre BEF.

Plusieurs fois Olivier tente d’emprunter des pistes de sable et de terre qui longent la route principale et de suivre les nombreux 4×4 d’expéditions qui nous doublent. Mais, nous n’avons pas un 4×4, et même si BEF passe à peu près partout, il pèse plus de 4t…Mon intuition féminine suggère à Olivier de reprendre la route, en effet j’ai lu que les abords du salar étaient assez marécageux et qu’il ne valaient mieux pas s’y aventurer. Mais entre la route pourrie et la tentante piste de terre blanchâtre, notre conducteur émérite n’hésitera pas longtemps. Il sort du véhicule, fait quelques pas pour s’assurer que le sol est assez ferme et remonte confiant : “ça passe !” Effectivement, ça passe sur 300m et puis c’est …l’enlisement !

Terminus, tout le monde descend… Inspection des dégats : côté gauche légèrement enfoncé. Comme toujours dans ce genre de situation,on essaie de mettre un bon coup d’accélérateur pour essayer de se dégager… très mauvaise idée, BEF s’embourbe davantage. Sous la première couche de terre se dissimule une épaisse couche de boue visqueuse et gluante. Bon, je suis un peu énervée, mais comme le souligne mon cher mari, de toute façon on ne va pas vivre ici, on va bien finir par sortir. Certes, vue sous cet angle, l’avenir me paraît moins sombre…

surtout qu’un 4×4 arrive au loin. Les enfants l’arrêtent. Le conducteur s’approche et nous donne de bons conseils : Il faut soulever les roues enlisées, mettre de la terre sèche dessous, des branches, des cailloux et d’ici 2 ou 3 heures de ce travail de fourmi, nous devrions sortir, il ne peut pas nous aider, il va travailler. Au boulot… Olivier creuse, dégage la roue, nous faisons un tapis de terre et de branches sèches,

confiants de notre travail, nous essayons de repartir : rien, BEF ne bouge pas d’un cm ! On creuse davantage, la terre est de plus en plus collante. A la deuxième tentative, au lieu de reculer comme nous l’aurions souhaité, BEF s’enfonce un peu plus du côté gauche. STOP. Cette fois, on ne touche plus à rien, nous avons besoin d’une aide extérieure.

Olivier part au village le plus proche (3km) où parait-il il y a un tracteur, seule chance de nous tirer de là. Il revient bredouille. Une seconde voiture passe ( et oui, nous sommes dans le désert, loin de tout et cette route est très peu empruntée !) 2 boliviens viennent nous voir, ils regardent notre véhicule d’un air dépité, qu’est ce qu’on est venu faire sur cette piste ? Ils finissent par accepter d’emmener Olivier à un autre village plus loin pour trouver du renfort. Un peu plus tard, j’aperçois un camion, je lui fais de grands signes et il s’arrête. Je lui demande de venir nous aider, il refuse d’essayer de nous tirer au risque de s’enliser à son tour. Olivier revient au même moment, les 2 hommes de la voiture et ceux du camion se connaissent, ils décident finalement de venir avec le camion pour nous tracter. Nous préparons les câbles, ça y est, on va enfin sortir de ce mauvais pas…

Le camion malheureusement n’arrivera pas jusqu’à nous, il s’enfonce lamentablement 50 m en amont.

Nous comprenons le dégout du chauffeur et tout le monde se met au travail pour le faire sortir de là. Ce sera fait après 3 heures de dur labeur. Le soleil se couche, BEF est toujours pris au piège, nous aussi. Les hommes repartent, ils donnent rendez-vous à Olivier le lendemain matin à 7h pour l’emmener à un autre village chercher un éventuel tracteur…La nuit glaciale tombe sur le désert, nous sommes seuls, un peu soucieux, qui va nous faire sortir de là ? Comme prévu, Olivier part de bon matin, mais reviendra sans tracteur ! Le propriétaire de l’engin ne souhaite pas nous aider, même en étant payé. On retrousse nos manches, et une fois encore on tente de soulever le véhicule pour dégager les roues. Quelque temps plus tard, nous voyons un véhicule de voyageurs passer sur la route. Ceux sont des allemands, leur gros Man 4×4 pourra sans aucun doute nous sortir de là… Ils acceptent de nous aider, l’homme semble confiant, son camion va relever le défi…ils s’engagent sur la piste maudite et 30 m plus loin, sont à leur tour prisonniers de la boue !!!

Cette fois, nous sommes démoralisés et eux, verts de rage!!! A nouveau à grand renfort de pierres et de coups de pelles, nous essayons de délivrer l’engin. Finallement, les boliviens de la veille reviendront à notre secours et par un astucieux système de levier, ils réussiront à soulever BEF et à placer sous ses roues des plaques en fer et des planches de bois qui lui permettront de retrouver la terre ferme.

Pas de casse à déplorer, tout le monde saute de joie, cela vaut bien un petit verre de pastis !!!

De la même façon ils sortiront le camion des allemands et nous pourrons quitter cet endroit en laissant derrière nous un beau chantier…

C’était notre premier enlisement, et comme d’habitude nous n’avons pas fait les choses à moitié !

Mardi 9 juin, nous entrons enfin sur le Salar d’Uyuni. Du blanc, du blanc et encore du blanc. Lunettes de soleil obligatoires, la réverbération est maximale.

Immense espace plane de plus de 11 000 km2 (environ 2 départements français) sous nos pieds, 40 m de couches de sel. Pureté absolue, je crois que nous n’avons encore rien vu d’aussi beau. Au milieu du salar, La Isla Inca Huasi, petite île volcanique recouverte de cactus (certains sont millénaires et mesurent plus de 10 m de haut).

Du sommet de l’île, la vue panoramique sur le salar est édifiante.

Nous laissons la piste principale tracée par les nombreux tours et autres expéditions pour nous perdre dans ce désert blanc. C’est notre chance et notre liberté de pouvoir circuler où et quand bon nous semble. Robin recevra sa première leçon de conduite et je pense qu’il s’en souviendra toute sa vie…

Petite séance photo pour déjouer les règles de la perspective

et alors que le soleil se couche,

nous admirons bien à l’abris dans notre petit chez nous, les variations de lumière sur le sol immaculé.

Pleine lune,

bivouac de rêve…

Le matin, c’est encore plus beau, le ciel d’un bleu profond tranche avec le blanc intense du salar.

Nous quittons à regret ( pour pénurie d’eau ) cet endroit majestueux et reprennons la piste vers la ville d’Uyuni. A la sortie du salar, se trouve l’usine de traitement du sel . La production est de 20 000 t par an et sert à la consommation des boliviens et du bétail. Les ouvriers qui récoltent le sel travaillent dans des conditions éprouvantes et sont payés une misère.

C’est le côté sombre du salar. Espérons que cet endroit demeurera encore longtemps aussi pur et sauvage et que la richesse de son sous-sol ( la moitié des réserves mondiales de lithium) ne poussera pas les politiques à le dévaster…

 

Pour finir cet épisode, nous vous remercions encore pour votre participation à notre petit jeu et nous félicitons notre grande gagnante : Gwenaëlle H…

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7 mai 2009 : Tchao Argentina.

Jeudi 7 mai, nous avons rendez-vous avec la famille Lebourg, leur voyage va bientôt se terminer, nous avons décidé d’aménager chacun notre programme pour nous retrouver et partager encore ensemble quelques bons et beaux moments. C’est à Tafi del valle ( 300km au sud de Salta) que nous nous retrouvons. Leur petite Maud a maintenant 2 mois et demi et est en pleine forme. Mais la bande n’est pas au complet, dés le lendemain nous retrouvons la famille Parcé enfin débarrassée de tous ses problèmes mécaniques… C’est un peu comme si nous retrouvions des amis de longue date ! les enfants sont aux anges ! Premier bivouac à 3 et première soirée bien arrosée…

Samedi matin, nous sommes rejoints par une autre famille française, les Anautica, rencontrée à Ushuaia. Le convoi part en direction du musée de la Patchamama.

Cette divinité symbolise “la terre-mère”. Un artiste de la région a construit ce musée il y a une dizaine d’années et l’endroit est fascinant.

Tous les murs, les sols, les différentes sculptures sont composés de dessins d’inspirations indigènes réalisés avec les pierres de la région.

L’ensemble est d’une richesse créative incroyable.

La visite terminée, nous nous dirigeons vers le village de Quilmes nous allons visiter les ruines d’une ancienne cité : celle des indiens Quilmes.

Cette communauté était implantée là depuis l’an mille. Elle a résisté aux Incas, et également aux colons Espagnols pendant plus de 130 ans. Une fois vaincue, les indiens rescapés ont été déracinés de leur territoire et conduits à Buenos Aires. Seulement 15 % du site a été défriché, mais l’on comprend aisément l’organisation de la cité.

A flan de montagne se dressent les forteresses ainsi que la maison du chef et du shaman. Plus bas, les paysans qui vivaient de l’élevage des lamas et de différentes cultures.

La guide, descendante de ces indiens nous laisse sous entendre le fort désir de sa communauté de se voir réapproprier ces milliers d’hectares longtemps laissés en concession pour une bouchée de pain au fameux artiste qui nous avait tant plu lors de la visite du musée de la Patchamama. Aujourd’hui l’affaire est aux mains de la justice et semble s’engluer…

Dimanche, arrêt express à Cafayate . Dégustation d’empanadas, ces fameux petits chaussons fourrés dont nous essaierons d’obtenir la recette un de ces jours. Le convoi repart sous les yeux éberlués des habitants. Quand nous circulons seuls avec BEF, nous attirons l’attention, mais 2 camping cars suivis d’un sprinter avec caravane et d’un énorme camion, c’est pire qu’une invasion d’extra-terrestres dans ces petites villes…

Le soir nous trouvons un bivouac de rêve dans la Quebrada de Cafayate.

Nous sommes entourés de formations rocheuses aux teintes féeriques.

Soirée au coin du feu, les journées sont chaudes mais les nuits frisquettes !

Lundi 11 mai, nous partons explorer la Quebrada de Cafayate , sur une cinquantaine de kilomètres,

des curiosités géologiques

se dressent de part et d’autre comme “los castillos”,

ou sont creusées dans la roche comme “la garganta del diablo”.

En chemin nous rencontrons une autre famille française avec 3 enfants, qui débute leur voyage.

Nous les invitons à passer la soirée avec nous. Et oui, ce soir je fête mes 38 ans et nous avons prévu une petite soirée.

Après le délicieux assado,

place à la danse, la musique résonne entre les montagnes, ici pas de danger de déranger les voisins…………Ah !!! Que ça sent bon la liberté !!!

Mardi, après le Cned, le convoi se remet en route.

Cette fois, nous allons attaquer les vallées Calchaïques. Nous sommes sur la ruta 40 et pour la première fois, je conduis sur la piste. Baptême du feu, les paysages sont beaux,

nous sommes dans la Quebrada de las flechas

et pendant qu’Olivier prend les photos, je me concentre sur chaque bosse et chaque trou. La route est sinueuse, étroite et au bout de 2h de conduite, je suis épuisée…pourtant nous n’avons parcouru que 60 km ! Petite halte au village de Molinos

l’église est originale,

sa charpente ainsi que son confessional sont en bois de cactus et le traditionnel chemin de croix est tissé en laine d’alpaga.

Le lendemain, nous atteignons Seclantas c’est dans ce charmant petit village que nous avons rendez-vous avec Luc (de Salta).

Nous sommes accueillis chez un de ses amis, Fido. Fido et son épouse Berta ont une hospedaje (chambres d’hôtes)

, nous sommes reçus très chaleureusement autour du traditionnel “Mate”(tisane).

Luc nous a organisé une randonnée pour le lendemain. A 8h30 : départ. Lola ne viendra pas, elle a encore une petite entorse. La randonnée commence après avoir parcouru 14 km dans le lit du rio. Seuls le 4×4 de Luc et le camion d’André sont aptes à rouler dans des conditions pareilles…

Estomacs fragiles s’abstenir, à l’arrière du 4×4, nous sommes secoués comme des pruniers pendant 45min !!!

Mais, nous ne sommes pas au bout de nos peines, il va nous falloir escalader quelques rochers avant de commencer la ballade.

Ensuite, 1h de grimpette pour arriver au sommet d’un cratère vertigineux.

Nous sommes presque à 3000m d’altitude et nous faisons de nombreuses haltes pendant l’ascencion. Fido nous sert de guide, ces terres lui appartiennent, ils montrent des empreintes d’animaux aux enfants, dont une assez fraîche de puma !

Après 2h de marche, le pique-nique est le bienvenu. Nous repartons pour une autre ballade, toujours dans le lit du rio complètement asséché en cette saison.

La troupe commence à fatiguer,

mais tous nos efforts sont récompensés car nous sommes dans un décor extraordinnaire.

Les falaises de sable regorgent de formes étonnantes,

nous entrons dans des grottes façonnées par l’érosion,

peu de gens sont venus ici, nous avons un peu la primeure de l’endroit et cela lui confère un charme puissant.

Quelle belle journée. Le soir, Berta nous a préparé un bon repas et nous fêtons avec eux les 5 ans de leur plus jeune fille. Lola qui a joué avec elle toute la journée lui offre une de ses poupées barbie… Marguerita est aux anges ! Nous sommes tous épuisés par cette longue jounée de marche, mais ravis. Le lendemain, chaleureux adieux avec Fido et sa famille. Luc nous quitte également, mais nous sommes tous attendus chez lui, à Salta dés le samedi soir.

Peu après Seclantas, nous empruntons le chemin des artisans. Il s’agit surtout de tisseurs.

Leur travail est magnifique, les étoffes, les ponchos, les écharpes en laine de lama ou de mouton sont de toute beauté…

essayage, négociage et achetage pour grand nombre d’entre nous !!!

Vendredi soir, arrivée à Cachi, encore une petite ville typique et bien agréable.

Samedi matin, nous poursuivons notre remontée vers Salta. Là encore, les paysages se succèdent et ne ressemblent pas, nous empruntons une route sinueuse et vertigineuse.

En chemin nous prennons un couple d’auto-stoppeurs,

l’homme est en tenue de gaucho, ils se rendent à un rassemblement un peu plus loin. Nous les y déposons et tombons en plein milieu d’une procession religieuse

suivie de cavaliers en tenue traditionnelle.

Samedi soir, nous arrivons chez Luc et Colette et nous envahissons leur jardin. Pendant 5 jours, nous allons rester chez eux avec les Lebourg et les Parcé. Fidèles à eux mêmes, ils accueillent nos amis comme ils l’avaient fait avec nous quelque temps auparavant. 5 jours de convivialité,

de rencontres avec leurs amis argentins,

de victuailles ( ah!!! Le délicieux locro !)et de plaisir. Nous fêterons même l’anniversaire de Thierry au son de la guitare argentine…

Jeudi 21 mai, l’heure est aux séparations. Salta restera une étape marquante de notre voyage en Argentine. Colette et Luc, merci pour votre gentillesse et votre convivialité.

Le nord de l’Argentine est une région sublime, en progressant vers le nord, toujours en compagnie de la famille Lebourg, nous entrons dans la Quebrada de Humahuaca. Cette vallée est classée au patrimoine mondial de l’Unesco.Tout d’abord, nous sommes un peu déçus, c’est vrai les montagnes sont belles, colorées,

mais nous avons déjà vu plus joli, plus étonnant…

Et puis, nous nous arrêtons dans les différents villages qui bordent la route, d’abord Tilcara où nous retrouvons un couple de voyageurs retraités déjà rencontrés en Argentine. Avec eux, nous partagerons un délicieux repas, nous goûtons pour la première fois à la viande de lama, très tendre et très bonne. Sur la place centrale, c’est le marché artisanal,

les vendeurs ne sont pas très aimables, nous achetons malgré tout quelques babioles.

Un groupe d’enfants présentent un spectacle à l’occasion du 25 mai,

jour de l’indépendance de leur pays.

Après Tilcara, nous visitons Humahuaca.

Ces villages sont assez touristiques, mais malgré tout très typiques, peuplés exclusivement de “nativos”.

Sur la route, un panneau et un drôle de monument nous signalent que nous venons de passer le tropique du Capricorne.

Plus nous progressons dans cette quebrada et plus le charme opère, les montagnes arborent des couleurs incroyables, comme “la palette du peintre”, devant laquelle se trouve le pittoresque cimetière de Maimara.

Enfin, nous arrivons à Purmamarca. Ce village est situé au pied de la montagne aux 7 couleurs. Une ballade matinale dans le cerro situé juste en face nous permet d’avoir une vue panoramique sur cette merveille de la nature et là franchement, on reste sans voix …

En plus, le village par son architecture est vraiment bien intégré au site, les nombreux hôtels et boutiques d’artisanat sont pour la plupart enduits des mêmes pigments que ceux qui colorent les montagnes,

et utilisent pour leurs boiseries, le bois de cactus, qui abonde dans cette région.

Lundi en fin d’après-midi, nous arrivons en vue d’une étendue éblouissante, nous traversons notre premier salar.

Evidemment, la question ne se pose pas, c’est ici que nous allons bivouaquer…

“Les salinas grandes” s’étendent à perte de vue et sont d’une blancheur ennivrante.

Le sel qui remonte à la surface forme des plaques géométriques assez régulieres.

Les enfants creusent : ah oui, il ya bien de l’eau sous cette croûte épaisse ! Dés que le soleil se couche, la température chute brutalement (nous sommes à 3500 m d’altitude), la nuit sera froide : -5º à l’extérieur et seulement 5º à l’intèrieur de Bef le matin au réveil…

Voilà 7 mois que notre voyage a commencé, nous avons parcouru l’Argentine du Sud au Nord et d’Ouest en Est. Ce pays tellement vaste nous a donné du fil à retordre avec ses nombreuses pistes cahotiques, nous avons parcouru près de 20 000 km pour aller voir toutes les merveilles naturelles qui composent ce territoire. Alors aujourd’hui, mardi 26 mai, en reprenant la route qui nous mène à la frontière chilienne,

nous avons un petit pincement au coeur… Mais nous quittons ce pays en beauté et par la grande porte, celle des Andes… Alors point trop de blabla, regardez plutôt…

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13 avril 2009 : Destination Salta

 

Mercredi 13 avril, nous quittons la province de Misiones. Je dois dire que cette région de l’Argentine m’a beaucoup plu et je la quitte à regret. Mais je sais que l’Argentine ne nous a pas encore montrée toutes ses richesses et que la région de Salta et tout le Nord-Ouest argentin apparait pour de nombreux voyageurs comme la destination phare à ne surtout pas manquer !

Alors en voiture, nous devons parcourir un peu plus de 1 400 km !

Mais avant de quitter cette ambiance sub-tropicale, je réussis à convaincre Olivier de nous conduire dans une zone reculée et très difficile d’accès : La réserve nationale Ibera.

La piste de 140km qui nous y conduit est en majeure partie une piste de sable.

Prêts pour le Paris-Dakar, accrochez-vos ceintures !!!

BEF malgré ses 4 tonnes bien tassées réussi à franchir les nombreuses ornières de sable, son moteur puissant, à moins que ce ne soit la conduite habile d’Olivier, nous emmènera à bon port !

Sur cette piste, nous rencontrerons un équipage d’un autre temps, la chaleur et la difficulté de la piste ne leurs ont pas ôté leur bonne humeur…

Finalement, voyager n’est vraiment pas une histoire de moyens financiers.

Tonya et Manuel, avec ce mode de déplacement vont vraiment au plus près des gens et se font toujours accueillir chaleureusement, par contre c’est certain, ils n’avancent pas bien vite !

Nous voilà arrivés à la réserve del Ibera. Il s’agit en fait d’une immense étendue marécageuse riche d’une grande bio-diversité.

Dés notre arrivée, un jeune guide vient nous proposer une excursion. Le seul moyen d’accéder à la réserve étant la barque. Il nous conseille le lever ou le coucher du soleil, 2 moments de la journée où les animaux sont le plus visible.

Nous optons pour le matin, rendez-vous est pris pour 7h30. Il nous reste à trouver un bivouac, chouette, nous trouvons un endroit qui a l’air parfait, au dessus des marais et nous assistons à un magnifique coucher de soleil…

L’ euphorie sera de courte durée, à peine avons-nous allumé les lumières du camping-car, qu’une nuée de moustiques et d’insectes en tout genre viennent se coller derrière les moustiquaires préalablement aspergées de répulsif, je précise! Toutes les ouvertures en sont pourvues, même les lanternaux de toits et vu la chaleur extérieure, toutes les fenêtres sont ouvertes. Bientôt, certains d’entre eux franchissent les moustiquaires et nous assistons impuissants à une invasion !!! Nous sommes coincés, impossible de fermer les fenêtres sans en faire rentrer davantage… Je sauve les enfants en les enfermant dans la salle de bain et je sors mon arme de destruction massive : la bombe insecticide ! Nous avons le choix entre mourir asphixiés ou nous donner en pature à ces insectes voraces. Je choisis l’intoxication. Ouf, nous refermons vite les fenêtres et tant pis pour le sauna !!!

Finalement je me réjouis d’avoir choisi l’excursion matinale, espérons que ces sales bêtes seront encore endormis !

La lumière du matin est vraiment belle,

César nous installe dans sa petite embarcation et nous entrons dans la réserve.

Là !!!!

Un caïman !!!

Un autre !!!

Partout, des petits yeux jaunes sortent de l’eau.

Ils sont parfaitement immobiles et pourtant quand notre guide chatouillera l’un d’eux avec le bout de sa rame, nous serons témoins de sa vivacité ! Nous apercevons ensuite nos premiers capybaras,

énormes rongeurs aux pattes palmées, puis nous voyons des cerfs d’eau

qui paissent paisiblement sur les îles éponges formées par les plantes aquatiques. Durant cette ballade de 2 heures au fil de l’eau, nous observerons aussi une multitude d’oiseaux d’espèces différentes.

Nous pouvons les approcher assez prêts tous ces animaux pour qui, l’homme ne représente pas une menace.

Les clichés se multiplient, maintenant nous avons 2 photographes ! Tout est calme, silencieux, les fleurs aquatiques s’ouvrent peu à peu, les caïmans se dorent au soleil, les capybaras dégustent quelques plantes et les oiseaux chantent…

Un petit goût de paradis pour tous les habitants de cette réserve.

Après la ballade en barque, nous empruntons un petit sentier botanique au coeur de la forêt tropicale en scrutant le haut des arbres,

car des singes y ont élus domicile. C’est une fois de plus Robin qui les débusquera…c’est l’heure de la sieste, ils dorment en haut d’un arbre…

Nous savons qu’il faudra refaire ces 140 km de piste pour repartir, mais quel bonheur d’avoir pu vivre ces instants merveilleux !

Sur la route nous recroiserons Tonya et Manuel qui souffrent de la chaleur tout comme leur mule. Nous leur offrons une petite cerveza bien fraîche et ils retrouvent le sourire.

Pour passer le week-end, nous faisons halte au bord du Rio Parana.

Ce fleuve, deuxième plus grand d’Amérique du sud est très large et ses rives offrent des plages de sable.

Journée trempette et bronzette et dépoussiérage pour BEF.

Lundi 20 avril, nous entrons dans la province de Chaco. Ici, l’épidémie de dengué est assez répendue, le soir nous traquons le moindre insecte suspect et nous continuons d’utiliser abondamment le répulsif, seul moyen efficace de ne pas être contaminés.

La ruta 16 qui nous mène à Salta est sans intérêt, nous traversons successivement 2 grandes villes Corrientes et Resistencia puis nous choisissons le camping municipal de Saenz Pena pour passer la soirée d’anniversaire de notre “petit” Robin : 10 ans.

Champagne,

crêpes et nutella sont dégustés sur un air de Cumbia, musique traditionnelle et folklorique de la région.

Si il y a 10 ans une petite fée s’était penchée au-dessus de son berceau pour me dire que ce petit homme fêterait son dizième anniversaire en Amérique du sud, je ne l’aurais certainement pas cru !!! Comme quoi, la vie est pleine de surprises…

Mercredi, nous allons visiter la ferme d’un Français expatrié ici depuis 30 ans et rencontré par hasard à Saenz Pena.

Cet homme assez triste et résigné nous racontera toutes les difficultés qu’il rencontre en tant que petit fermier, ici la sécheresse s’accentue un peu plus chaque année menaçant la survie de son maigre troupeau. La fabrication du charbon de bois est un revenu supplémentaire et lui permet de nettoyer ses terres en brûlant des arbres de piètre qualité.

Nous assistons au remplissage d’un des fours à charbon. Comme quoi, chaque rencontre est source d’apprentissage…

Nous arrivons à Salta vendredi soir, première nuit au camping municipal. Cet endroit est un peu le rendez-vous incontournable de tous les voyageurs en transit dans la région. Nous passons la soirée avec 2 familles allemandes en “grand” voyage, comme nous.

Pendant les préparatifs du voyage, un journaliste du midi-libre avait fait un petit reportage sur nous, c’est de cette façon que Colette et Luc Pujol, couple de mézois expatriés à Salta ont eu connaissance de notre voyage. Luc nous avait aussitôt appelé d’Argentine et nous avions convenu d’aller leur rendre visite lors de notre venue à Salta. L’ heure de la rencontre a sonné …

Nous sommes accueillis chaleureusement dans leur magnifique propriété. Ils mettent à notre disposition une maison secondaire avec tout le confort.

Nous plaisantons sur le fait de ne pas trop nous choyer, sinon ils auront du mal à nous faire partir !!!

Leur petit paradis est aussi celui de nombreux animaux et les enfants ne savent plus ou donner de la tête… chiens, lapins, chêvres,

cochons,

poules, une jument et son poulain

et même un guanaco bien familier !!!

La visite est suivie d’un délicieux assado. Les discussions sautent de l’Argentine à Méze et nous retrouvons avec plaisir l’accent chantant de notre région.

Comme prévu, nous nous sentons bien ici, le confort douillet de la maison, la chaleur de ses propriétaires font que les journées s’écoulent paisiblement.

Aprés le rythme assez soutenu de ce dernier mois de vagabondage, il n’est pas désagréable de se poser quelques jours… De plus,nous attendons des nouvelles de nos amis voyageurs, les Lebourg et les Parcé que nous devons retrouver ici prochainement, alors, nous ne sommes vraiment pas préssés.

Nous profitons de cette étape pour faire le grand nettoyage de BEF, les rideaux, les housses de coussins, du sol au plafond c’est le big décrassage, Olivier et moi mettrons 4 après-midi à tout nettoyer…

Luc et Colette connaissent parfaitement leur région qu’ils adorent et sont plein de bons conseils. Nous établissons ensemble la feuille de route de notre prochaine expédition.

Jeudi 30 avril, nous reprennons la route pour une petite virée de quelques jours. Nous allons suivre le parcours du train des nuages…

Départ de Salta et arrivée à San Antonio de Los Cobres à quelques 160 kilomètres de là.

Tout au long de la route, les paysages de montagne sont superbes,

nous retrouvons avec plaisir les Andes et leur immensité.

Le long de la Quebrada del Toro, nous verrons quelques petits villages typiques de la région avec des maisons très basses en briques de terre et au toit de chaume,

les habitants de ces minuscules villages, sont les natifs, descendants directs des tribus indiennes qui vivaient sur ces terres avant l’arrivée des colons.

Nous faisons une halte aux ruines de Tastil, ancienne cité qui date de la période pré-Inca.

Par ici, les montagnes sont couvertes d’énormes cactus

ce qui rend le paysage très étonnant.

Nous montons progressivement

et nous franchissons le col de Abra Blanca d’une altitude de 4080m.

C’est la première fois que nous sommes si hauts !!!

Tout le monde a l’air de bien supporter l’altitude, même BEF qui grimpe allègremment…

Nous arrivons à San Antonio de Los Cobres le vendredi soir.

C’est une ville grise et poussiéreuse.

De nombreux enfants aux cheveux noirs et aux visages tannés par le soleil viennent aussitôt nous voir pour nous demander quelques pesos.

L’envie est forte de leur donner, mais cette habitude est à bannir, nous leur donnons quelques biscuits et en échange de belles pierres qu’ils nous offrent, nous leur donnerons quelques pièces. Ils sont ravis.

Samedi 2 mai, nous faisons route

vers le viaduc de Polvorilla,

cet ouvrage de 220m de long et de 64m de haut qui culmine à 4220m, fait partie de la fameuse voie du train des nuages,

une des plus hautes lignes de chemin de fer du monde sur le point de reprendre du service après plusieurs années d’arrêt.

En chemin, au milieu d’une piste perdue, nous croisons un véhicule de voyageurs…tiens, des français !

Le plus amusant est que ce couple nous avait contacté pendant les préparatifs de notre voyage et qu’ils suivent notre périple via le blog. Echange d’anecdotes et d’informations…

Mais nous n’en avons pas fini avec les records d’altitude, cet après-midi au programme nous avons un col de 5000m à franchir…

L’atmosphère qui régne sur ce haut plateau des Andes est un mélange de pureté, de sérénité et d’énergie vivifiante.

Avant de commencer notre ascension, nous croisons un jeune enfant et son troupeau de lamas, ici les gens les élèvent pour leur laine ;

ils sont beaux, avec leurs petits fils de couleurs accrochés aux oreilles et dans leur épaisse toison.

Nous grimpons progressivement en espérant que BEF ne souffrira pas trop et nous non plus du manque d’oxygène !!! Plus nous prenons de la hauteur, plus nous nous émerveillons de ces paysages qui s’étendent à l’infini dans une palette de couleur des plus variées.

Le GPS nous indique au fur et à mesure notre progression…4500m, nous croisons des vigognes ( cousins sauvages des lamas), de nombreux ânes et au détour d’un virage, nous voyons planer au-dessus de nos têtes, les majestueux condors ;

à cette altitude, ils sont tout proches de nous… Enfin, nous atteignons le sommet du col Abra Acay vers 18h.

Notre GPS indique 4975m, mais il paraît que le col a été remesuré dernièrement à une hauteur de 5061m sans doute la plus haute route nationale (routa 40) du monde… quoi qu’il en soit, nous sommes plus hauts que le Mont-Blanc !

Il fait très froid, l’air est sec et le manque de souffle se fait sentir dés que l’on fait un effort. Impression de liberté, nous sommes un peu seuls au monde dans ce décor de rêve !

Nous redescendons pour dormir à une altitude plus raisonnable : 4000m. On ressort les couettes et les couvertures polaires, la nuit sera très froide !

Nous refaisons la route en sens inverse pour rentrer à Salta,

et nous retournons rassurer Luc et Colette, notre petite excursion s’est parfaitement déroulée.

Mardi 6 mai, les mézois se séparent, dernière photo de famille.

En route pour Tucuman , où nous devons retrouver notre bande de voyageurs en fin de semaine.

Luc et Colette, merci pour tout … ce n’est qu’un au revoir !!!

Nous vous rappelons que le dernier jour pour participer à la tombola est le 10 mai.

Bientôt le tirage au sort !!!

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27 mars 2009 : IGUAZU-Paseo de la luna

Notre feuille de route est ficelée, nous devons être aux chutes d´Iguazu le 9 avril pour la pleine lune. Voilà un mois que nous conditionnons notre voyage avec cette date, l’avenir nous dira si nous avons eu raison.

Nous sommes le 27 mars, il nous reste 2 100 km à parcourir pour traverser d´Ouest en Est l´Argentine.
Bien sûr, nous prévoyons quelques haltes rapides le long de la route, la première se fera à Portrero de los Funes sous les conseils d´un pompiste. La ville s´est organisée autour du circuit automobile lui même construit autour d´un lac.

BEF prend la pôle position sous les yeux amusés des autres automobilistes.

Nous sommes hors saison et il y a peu de monde, mais nous peinons à trouver un bivouac sympa.

La halte sera brêve, dès le lendemain, nous repartons vers les sierras du centre. La région est très agréable et nous nous installons à Mina Clavero pour le week-end.

Au programme, trempette dans la rivière, construction de barrage,

et dégustation des meilleurs alfajores du pays ( les alfarojes sont de délicieux petits gâteaux fourrés au dulce de leche et recouverts de chocolat) c’est dans cette ambiance paisible et sobre que nous fêterons les 37 ans d’Olivier.

Lundi 30 mars : direction Alta Gracia. La ville présente un double intérêt : le premier historique, on peut y voir une ancienne estancia jésuite en partie restaurée, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Second intérêt, la maison d´enfance d´Ernesto “CHE” Guevara.

Cette maison est désormais transformée en musée, relatant la vie passionnée de ce révolutionnaire.

Les nombreuses photos retraçent sa vie, ses parents, ses amis, ses rencontres dont celle décisive avec Fidel Castro.

Nous traversons les pièces de la maison et remontons le cours de sa vie, la visite est émouvante et nous avons une idée plus précise de ce personnage, les enfants le découvrent et s’intéressent á son histoire.

Mardi, nous filons en direction de Cordoba.

Cordoba est la deuxième plus grande ville d’Argentine, elle compte parmi les villes les mieux conservées pour son architecture coloniale. Mais les grandes villes ne sont pas faciles d’accès en camping car ; il faut d’abord réussir à s’orienter, puis à s’immiscer dans la circulation dense, ensuite, il faut se garer…bref, un vrai tour de force ! Enfin, il faut penser à trouver un bivouac pour la nuit, et les mises en garde sont nombreuses quand on s’approche des grandes villes… Bref, les grandes villes on ne s’y attarde pas. Nous faisons juste refaire notre compartiment pour les bouteilles de gaz, complétement délabré à cause des projections de cailloux, et nous faisons réparer la fissure de la capucine (souvenir de la traversée en cargo). Les travaux sont réalisés par Gibert Car, plus grand constructeur de cellules aménagées du pays . Lui et sa femme sont de grands voyageurs et par sympathie, ils réalisent les travaux en un temps record. Pendant ce temps, Olivier s’installe au volant d’un vieux bus aménagé, plein de nostalgie …

Le 2 avril est un jour férié en Argentine et nous en profitons pour visiter le centre historique de Cordoba. Les rues sont désertes, BEF trouve une place de choix et nous pouvons déambuler sereinement dans les rues piétonnes. Les bâtiments anciens sont en pleine rénovation,

le quartier le plus célébre est la Manzana Jésuite, qui regroupe une église de toute beauté, une université des plus renommée…

l’ensemble des bâtiments est classé à l’Unesco.

En quittant Cordoba, nous passons devant des quartiers insalubres, bidonvilles installés au beau milieu de décharges à ciel ouvert. C’est chose commune en Argentine, dés que l’on s’éloigne un peu du centre ville, la pauvreté et la précarité sont présentes partout.

Nous entrons dans la province d’Entre Rios , il parait que dans cette région, les policiers sont parfois un peu tatillons et un peu corrompus … nous allons vite en faire les frais !!! Il est 12h en ce samedi 4 avril et nous apercevons au loin un barrage de police.

D’habitude, les policiers nous arrêtent plus par curiosité et après un bref contrôle de nos papiers, ils nous souhaitent un bon voyage. Celui qui nous arrête n’a pas l’air engageant… Permis, assurance, feuille d’importation temporaire de la douane, nous sommes parfaitement en règle. Il fait le tour du véhicule et pendant ce temps, avec Olivier nous pressentons qu’il cherche la petite bête!!! Bingo ! Il revient et nous informe de son air le plus mal aimable que nous n’avons pas l’autocollant qui indique la vitesse maximale autorisée pour notre véhicule. Olivier est prié de le suivre auprès de son supèrieur encore moins sympathique. Celui-ci informe Olivier que l’autocollant est obligatoire en Argentine, et que pour cette “falta grava”, il nous en coûtera la modique somme de : 900 pesos (environ 200 euros). Olivier refuse de payer, cette somme nous parait vraiment exorbitante. Il lui confisque les papiers et le renvoie au camping car.

Nous ne sommes pas préssés et nous comptons bien leur montrer…Nous préparons le repas et dégustons nos spaghettis devant le poste de police. Une heure plus tard, le sous-chef rappelle Olivier dans son bureau et lui demande de payer 500 pesos (ça diminue!). Hors de question, nous ne paierons pas, nous expliquons que nous sommes étrangers, que nous ignorions cette loi et que jusqu’à aujourd’hui, aucun policier ne nous l’avait mentionné. Nous proposons même d’aller acheter l’autocollant à la prochaine ville (60 km plus loin) et de revenir lui montrer. Rien à faire, il ne veut rien savoir et renvoie Olivier au camping car. Les enfants paniquent un peu, Robin supplie Olivier de payer pour que nous puissions partir, mais nous refusons cette corruption déguisée en abus de pouvoir. Pendant ce temps, nous discutons avec un routier chilien qui vient de payer une amende de 300 pesos pour un pare-chocs trop bas de 2 cm, et qui est désolé pour nous d’être tombés dans les mains de ces policiers tristement célèbres pour leurs pratiques peu scrupuleuses !!! 1 heure plus tard, Olivier est rappelé au bureau, nouvelle proposition des policiers : il doit partir en stop acheter l’autocollant et revenir. Nous frisons le ridicule et la situation commence à s’envenimer. Olivier refuse de partir et de nous laisser seuls, mais le policier se montre de plus en plus borné! Mon mari resté très calme jusqu’à présent retrouve son instinct de guerrier et colle une droite au policier !!!
Non, je blague ! Il menace juste d’appeler l’ambassade de France, il sort son téléphone, qui ne fonctionne pas ici, tape un numéro bidon sous l’oeil inquiet du petit chef, et là, celui-ci le rappelle dans son bureau. Le policier dresse une amende de 1700 pesos, à régler lorsque nous sortirons du pays, et demande à Olivier de signer. Refus. C’est alors que sorti d’on ne sait où, le chef apparait. Il appelle Olivier dans son bureau et lui explique qu’il faut signer ce papier, mais que celui-ci sera ensuite annulé. Olivier vient me chercher. Je ne comprends rien à ces explications, je comprends juste le “falta grava” qui revient dans la discussion et je m’énerve ( en espagnol, ça vaut le coup !) , comment l’absence d’autocollant peut-il constituer une faute grave dans un pays qui laisse circuler des poubelles ambulantes dans lesquelles sont entassées des familles entières, sans ceintures et de plus, pendant notre sitting devant le barrage de police, nous avons vu passer de nombreuses camionnettes sans ce fameux autocollant !!! Ce qui est sûr, c’est que nous ne signerons pas ce papier sans être absolument certains que nous n’aurons rien à payer. Le chef est tout souriant, très calme, mais incompréhensible. Il finit par nous faire le papier d’annulation et nous commençons à nous détendre. Nous signons, reprennons nos papiers et promettons d’acheter l’autocollant dés que possible. Il est 15h30, nous repartons soulagés et finalement satisfaits de ne pas avoir cédé à ces pratiques douteuses. 60 km plus loin, nous achetons le fameux autocollant et les bandes réfléchissantes… Ça y est, cette fois nous sommes vraiment aux normes argentines !!!

La route est encore longue jusqu’à Iguazu, mais loin d’être monotone. Nous arrivons dans la province de Misiones, la végétation change, il fait de plus en plus chaud et la terre devient rouge.

Cette couleur donne aux villages taversés une chaleur particulière, les maisons, les chiens errants, les voitures tout est teinté de rouge.

Nous croisons nos premières grosses bébêtes !!!

Dimanche soir, après une longue journée de route, nous arrivons à San Ignacio. Nous bivouaquerons pendant 2 jours dans le jardin d’un petit hôtel avec piscine et internet.

Nous arrivons dans la région subtropicale de l’Argentine, et ici certains moustiques transmettent de sales virus ! Je sors ma panoplie complète de répulsifs et nous nous pulvérisons allègremment à chaque sortie nocturne. La nuit tombe très tôt, vers 18h30.

La région de Misiones rassemble une grande partie des missions jésuites créées au XVII ème siècle.

Pour un bref rappel historique, ces missions ont éte crées par l’ordre des jésuites, pour évangéliser les tribus d’indiens guaranis. Une sédentarisation forcée mais pacifique, pour ces tribus jusqu’àlors persécutées et asservies par les colons. La mission fonctionnait comme un vrai village avec son église, son cimetière,son hôpital, sa place centrale et constituait un état autonome, 2 pères pour 4 000 indiens. Chaque famille avait sa maison, les récoltes étaient en partie commune et la vie s´organisait autour des nombreux ateliers de sculpture, peinture…

L’expulsion des jésuites et le massacre de milliers d’indiens ont tragiquement mis fin à une forme de communauté unique au monde. Des 30 missions réparties entre le Paraguay et l’Argentine, ne reste que des ruines. Celles de San Ignacio Mini font parties des mieux restaurées. Nous les découvrons en fin de journée,

sous une lumière magnifique qui met en valeur ces vestiges du passé.

Le site, le calme, la jungle

qui nous entoure, l’histoire de ce lieu font planer au-dessus de ces ruines une ambiance bien étrange et très émouvante.

Mardi 7 avril, Puerto Iguazu : 230 km. Les chutes d’Iguazu marquent la frontière entre le Brésil et l’Argentine. Des 2 côtés, les excursions s’organisent pour admirer ces immenses chutes d’eau. Nous voulons commencer par le côté brésilien qui offre une vue panoramique. Le passage de frontière est une simple formalité et les douaniers sont très accueillants. C’est vrai on est au BRESIL !!!!!!!!!!! Le portuguais est une langue très chantante,mais à laquelle nous ne comprennons rien. La monnaie est le Real. Nous trouvons un camping juste à côté de l’entrée du parc. Il n’y a personne, sauf des dizaines de papillons multicolores…nous aurons même la chance de voir des toucans !

Mercredi matin, nous sautons du lit de bonne heure : c’est le matin qu’il faut aller voir les chutes, il y a moins de monde, il fait encore un peu frais et la lumière est la plus belle. Et puis surtout, nous avons hâte de les voir ces chutes si réputées ! Un bus nous conduit dans le parc, de là, partent plusieurs sentiers aménagés le long desquels on peut admirer

les cascades nimbées d’arcs-en-ciel.

La balade dure 2 heures

et nous amène au mirador le plus convoité,

celui duquel on contemple “la gorge du diable”. Le nom est bien choisi, à cet endroit, le rio Iguazu tombe brutalement dans une faille de plus de 70 mêtres de haut.

La violence des chutes à cet endroit est inouie, le bruit est assourdissant

et le nuage d’écume qui s’en échappe est visible à plusieurs kilomètres à la ronde.

La visite au Brésil sera brêve, finalement, nous n’irons pas à Rio, ce sera pour un autre voyage…nous ramènerons juste une paire de tongs et 2 hamacs.

Nous profitons de notre proximité avec le Paraguay pour faire un saut à Ciudad Del Este,

ville frontière et vaste zone franche.

Les prix sont intéressants, nous remplaçons un de nos ordinateurs et nous achetons un bel appareil photo à notre Robinou qui va bientôt fêter ses 10 ans !

Jeudi 9, c’est le grand jour… La pleine lune !!! Notre excursion nocturne aux chutes d’Iguazu côté argentin est pour ce soir. Nous nous installons au superbe camping de Puerto Iguazu. La balade est prévue à 20h30, précédée d’un dîner au restaurant du parc. Avec un peu de retard, la centaine de personnes qui nous accompagnent et nous même prenons place à bord du petit train écologique qui parcourt le parc. Après 10 min de trajet dans la forêt tropicale, nous descendons pour parcourir une série de passerelles qui traversent le fleuve jusqu’à la fameuse Garganta del Diablo. La pleine lune est le seul éclairage, mais il est suffisant pour rendre ce moment magique et innoubliable. Les passerelles se succèdent, nous respirons les odeurs de la jungle, écoutons les bruits lointains des animaux sauvages…Robin et Lola aimeraient croiser la route d’un jaguar ou d’un puma, mais même si ces fauves vivent ici, il est très rare de les rencontrer (ouf !) Au loin, nous commençons à entendre le rugissement des chutes et le nuage de vapeur qui s’en échappe est bien visible. Enfin ça y est, la dernière passerelle nous amène au bord du gouffre et maintenant, place au spectacle !!!

Le débit des chutes est si puissant que l’on ne peut pas apercevoir le fond de la gorge noyé dans les remous.

De tous les côtés, l’eau tombe violemment et semble vouloir nous entraîner dans sa chute. C’est tout simplement grandiose !

Nous passerons le week-end pascal au camping équipé d’internet, ce qui nous permettra de passer un petit moment avec certains d’entre vous via skype… Le dimanche matin, après l’évaluation de maths, la chasse à l’oeuf de Pâques a lieu dans la végétation luxuriante.

Dépêchez-vous les enfants, le chocolat fond à vue d’oeil !!!

Pour éliminer tous les chocolats avalés, rien ne vaut une petite promenade de 8h dans la forêt tropicale! C’est ce que nous ferons lundi.

Départ 9h30, direction le parc national d’Iguaçu. Le parc du côté argentin est beaucoup plus étendu, la visite des chutes prend une journée entière. Un circuit nous amène tour à tour aux pieds des nombreuses cascades

qui s’étendent le long du fleuve. Un petit bateau nous permet d’accoster sur l’Isla San Martin, encore un autre point de vue.

Il commence à faire vraiment chaud et nous pique-niquons à l’ombre, l’odeur du pain ne tarde pas à attirer un groupe d’oiseaux affamés…

Ensuite, le paseo supérieur nous permet de surplomber les différentes cascades.

Les enfants marchent courageusement sous la chaleur, ils n’ont qu’une envie, croiser les fameux coatis au long nez … Nous les rencontrerons enfin en milieu d’après-midi,

ils sont très mignons, mais très mal élevés,

ils n’hésitent pas à fouiller dans notre sac à dos à la recherche de nourriture !

Puis c’est la chasse aux papillons, Robin les prend tous en photo.

Enfin, nous referons la même balade que celle de la pleine lune

et le spectacle de la gorge du diable en plein jour est aussi saisissant.

Nous rentrons fatigués, des images plein les yeux, ravis de cette nature spectaculaire. Robin notre petit oeil de lynx nous montrera encore 2 toucans et le bonheur sera total.

Prochaine destination, Salta et le Nord Ouest argentin…

Au sujet de la tombola-tour, nous souhaitons remercier tous ceux qui ont participé, pour les autres, les jeux sont ouverts jusqu’au 10 mai !!!

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15 Mars 2009 :Route des Andes – Route des vins

Dimanche 15 mars : allez, il est temps de quitter le Chili, nous sommes attendus à San Rafaël lundi soir pour retrouver Sandrine et Daniel, couple suisse-argentin rencontrés à la douane de Buenos Aires quelques mois plus tôt ! Pour rallier l’Argentine voisine, nous allons emprunter la route des Andes.

Le passage de frontière est à 3000 m d’altitude, c’est donc sur une route de montagne que nous avançons, la fameuse route en lacet qui a récolté de nombreux commentaires élogieux.

Je vais tout vous dire, pour faire cette photo, nous avons dû prendre le petit déjeuner dans un virage, sur le bord de la route en attendant que le soleil éclaire toute la route ! J’avoue, le résultat est concluant, donc parfois il faut s’armer de patience et savoir attendre la bonne lumière, j’en ai pris bonne note !

Une fois la frontière chilienne passée, nous arrivons au parc Aconcagua, qui tient son nom, du plus haut sommet des Amériques : Le Mont Aconcagua qui culmine à 6962 m d’altitude.

La balade qui permet de s’en approcher et de le contempler dure environ 2 h. Allez, c’est parti… à nous le toit des Amériques !!!!!!!!

Les enfants ne sont pas du tout motivés, même l’idée du pique-nique ne les emballe pas.

Robin a un bobo au genou qui « l’empêche » de marcher et Lola trouve la promenade trop longue. Peu importe, Olivier et moi, nous savons que ce genre de rendez-vous ne se manque pas, alors on motive les troupes et en marche. Des lagunes,

des formations rocheuses de toutes formes charriées par les anciens glaciers, aujourd’hui disparus, forment le paysage.

L’Aconcagua se dresse majestueux devant nous, son sommet est enneigé et se distingue des autre monts qui l’entourent. Dans cette partie des Andes, les sommets vont de 5000 à presque 7000m, c’est vraiment impressionnant, on se sent si petit !

La ballade nous a fatigué, nous sommes quand même à plus de 3000m et nous le ressentons.

Nous reprenons la route et juste après la frontière argentine, nous arrivons au village de Puente Del Inca.

Le site est extrêmement touristique et juste derrière les nombreux vendeurs d’artisanat, nous découvrons le fameux pont formé par les Incas qui en détournant les eaux sulfureuses d’un fleuve ont réussi à créer cette arche ocre orangée qui scintille sous le soleil.

La journée a été bien remplie,

nous établissons le bivouac à Uspallata, pour la petite histoire c’est dans cette région que Jean-Jacques Annaud a tourné Sept ans au Tibet, pour sa ressemblance avec l’Asie mineure.

Demain soir nous devons être à San Rafaël, qui est à 4h de route plus au sud. Hélas, il en sera autrement : Lola souffre de forts maux de ventre depuis 20h, elle a un peu de fièvre et toute la nuit qu’elle passera avec moi sera ponctuée de réveils et de pleurs. Le lendemain, nous préférons allés consulter le médecin de garde à l’hôpital d’Uspallata.

Il y a beaucoup de monde, c’est un peu le bazar. Nous sommes reçus par le médecin de garde qui semble avoir 2 de tension tellement elle est dynamique. Nous expliquons le problème de Lola qui peine à dire où elle a mal tant la douleur est étendue. L’hypothèse de l’appendicite est évoquée. Mais rien n’est moins sure, une prise de sang et une analyse d’urine sont prescrites. Nous allons au laboratoire, Lola redoute les prises de sang et semble angoissée :

«  Maman, c’est normal que je ne voie plus rien ? »

Juste le temps de la prendre sur mes genoux, notre petite Lola a failli tomber dans les pommes ! Elle est blanche comme un linge, nous la ramenons au médecin, l’infirmière l’allonge, sort un carton du placard et 2 paquets de coton et lui cale sous les jambes (position de sécurité ?) Nous sommes obligés d’aller chercher de l’eau dans le camping-car pour lui donner un peu à boire. Peu à peu elle reprend des couleurs, l’infirmière lui pique le bout du doigt pour récolter un peu de sang et ensuite une fois sur ses 2 jambes je l’emmène faire l’analyse d’urine dans un WC qui ne ferme pas, sans papier toilette ni savon.

Nous attendons les résultats environ 1 heure. Le médecin nous conseille par précaution d’aller à l’hôpital pédiatrique de Mendoza (100 km), car les analyses révèlent un taux de globules blancs trop élevés et elle ne peut écarter l’hypothèse de l’appendicite. Elle met à notre disposition une ambulance, pas pour l’urgence, mais plus pour éviter une attente insupportable à Mendoza, en effet, les enfants qui arrivent en ambulance sont reçus en priorité. Je prends donc place dans l’ambulance avec ma petite malade. Olivier et Robin nous suivent avec BEF.

1h30 plus tard, nous débarquons aux urgences. Je me renseigne sur la renommée de cet hôpital auprès de l’ambulancier, qui ne tarit pas d’éloge : « el mejor ». Olivier n’est pas autorisé à entrer avec nous, un seul accompagnant par enfant. J’explique brièvement le problème à l’infirmière et nous voilà parti pour une nouvelle attente. Inutile de vous raconter le film catastrophe qui se déroule dans ma tête à ce moment- là… J’imagine l’opération, dans un hôpital en mal d’hygiène avec toutes les complications que cela impliquent… Enfin le médecin arrive, il tâte avec application le ventre douloureux de Lola : le verdict tombe : inflammation des intestins, l’appendicite est écartée. Le soulagement est simultané pour moi et Lola. Par contre, pas de médicament, la diète est préconisée.

Nous quittons l’hôpital de Mendoza à 16h, quelle journée !

Nous passons 3 jours à Mendoza,

nous préférons restés à proximité de l’hôpital et en plus, BEF va faire sa première vidange. La ville est agréable, très arborée, les places et jardins sont nombreux.

En faisant nos traditionnelles courses à Carrouf, nous rencontrons un couple de français. Ils possèdent une bodega (domaine viticole) à 70km de Mendoza et nous proposent de la visiter. Rendez-vous est pris pour le lundi suivant.

Vendredi 20 mars, direction les thermes de Cacheuta.

L’endroit est très grand et les bassins plus ou moins importants. Ils sont construits dans la roche, certains sont froids et d’autres très chauds. De quoi nous occupés tout l’après-midi. Il y a même un toboggan qui fait la joie des enfants.

Pour passer le week-end, nous optons pour un camping au bord d’une rivière. Il fait chaud, l’endroit est calme, nous avons un barbecue à notre disposition et il y a de l’eau pour occuper les enfants, que demander de plus ? Le dimanche, les argentins arrivent en grand nombre pour passer la journée. Ils sont très équipés et sont friands de ces journées au camping. A peine sortis de la voiture, les familles parfois entassées à 8 dans une vieille auto, débarquent tout le nécessaire et allument le feu pour l’asado du dimanche. Bientôt notre petit endroit paisible se transforme en champs de fumée et la musique jaillit de toute part ! Tant pis, nous ne nous mélangerons pas à la foule locale, nous préférons chercher un endroit plus paisible pour terminer le week-end !

Lundi 23, nous rejoignons Vista Flores pour visiter la bodega de monsieur et madame Cuvelier.

Leur domaine fait partie d’une vaste propriété que se partagent 7 familles françaises dont certaines assez connues (Rothschild et Dassault).

Le clos de los siete existe depuis une dizaine d’années. Avant, cet endroit était un désert au pied des Andes. La culture de la vigne n’est possible que grâce à un vaste système d’irrigation.

C’est l’époque des vendanges

et nous commençons la visite là où arrive le raisin fraichement cueilli.

Les grappes sont ramassées à la main dans des cagettes. Ensuite, le tri manuel commence. Nous goûtons quelques grains de merlot et de malbec délicieux et très sucrés. Les grains débarrassés de leur rafe, tombent dans une cuve en inox refroidit afin que la fermentation ne débute pas trop tôt. Une fois pleine, celle-ci est déplacée au dessus des immenses cuves de la cave.

Bertrand et son épouse nous expliquent chaque étape, jusqu’à la mise en bouteille. Bien sûr, nous aurons droit à une petite dégustation, d’abord du jus de raisin fraîchement pressé puis en cours de fermentation et enfin, nous finirons par la cuvée collection de 2006.

Malheureusement, l’angine que j’ai depuis 2 jours et le rhume d’Olivier nous empêchent d’apprécier à sa juste valeur ce délicat nectar. Le soir, nous dormirons dans les vignes, face à la cordillère des Andes, un petit moment de pur bonheur.

Encore une rencontre inattendue qui nous a permis de passer une journée passionnante. Un grand merci à monsieur et madame Cuvelier pour leur accueil.

Mercredi 25 mars, nous faisons route vers San Rafaël la région recèle de choses à voir, mais il nous faut faire des choix, car le temps passe si vite. Voilà 5 mois que nous sommes sur les routes et il nous reste tant de pays à parcourir… Nous portons notre choix sur le Canyon Del Atuel

et en faisons le tour par la route.

Le fleuve qui coule en bas du canyon est le rio Atuel, le long duquel sont construits 4 barrages hydro-électriques.

Le paysage est très beau,

la roche sculptée se décline dans tous les tons d’ocres.

Les activités sportives sont nombreuses dans la région, et pour le plaisir de toute la famille, nous optons pour un peu de rafting. Une fois équipés de gilets de sauvetage et de casques,

le guide Fernando, nous enseigne les gestes de bases et surtout les ordres qu’il faudra suivre. Nous prenons place sur l’embarcation avec un autre couple argentin.

Les vagues des rapides et les nombreuses éclaboussures que nous infligent Fernando avec sa rame, finirons de nous tremper intégralement.

Nous descendons 7km du rio et passons plusieurs rapides. Les enfants s’éclatent, et nous aussi… c’est sûr, il faudra renouveler l’expérience !

Prochain objectif : Iguaçu, à quelques 2100 km de là vers le nord-est… Roule BEF ! Et tient le bon cap !

Hasta Luego amigos.

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5 Mars 2009 : Santiago – Valparaiso

Jeudi 5 mars : nous entamons notre remontée vers Santiago. Nous avons un timing serré pour monter jusqu’à la capitale, mais nous décidons de faire un premier stop à Valdivia, sur la côte pacifique. En arrivant dans une ville importante, nous savons qu’il est préférable de s’en éloigner un peu pour trouver le bivouac idéal. Olivier grâce à son flair de camping–cariste rôdé, nous trouvera une petite plage parfaitement tranquille dans le petit village perdu de Los Molinos.

Bien que nous ayons déjà aperçu l’océan Pacifique dans les nombreux fjords du sud chilien, c’est la première fois que nous l’avons à perte de vue devant nos yeux éblouis… Les enfants ne tardent pas à se tremper les pieds

et à jouer dans les vagues sans avoir pris le temps de se déshabiller,

ils reviendront trempés et hilares de cette première baignade dans le Pacifique. Des enfants du village viennent nous faire la causette et nous déplorons toujours autant de ne pas maîtriser l’espagnol. Ils veulent savoir combien nous a coûté le camping-car, cet ovni qu’il voit pour la première fois, la conversion en pesos est difficile (x 750) et leurs yeux s’écarquillent devant la somme annoncée. Ils collectionnent les monnaies étrangères et nous leur donnons nos derniers euros.

Le lendemain, nous retournons à Valdivia sur les conseils d‘un couple de voyageurs allemands, pour admirer une colonie de lions de mer

domiciliée sur le port près du mercado central.

Les mâles sont énormes,

ils se vautrent repus de poissons sur les pontons de bois

et grognent

si on vient les regarder d’un peu trop près.

C’est tout ce que nous verrons de la ville, car nous voulons être à Santiago au plus tard dimanche.

Vendredi, après avoir parcouru plusieurs centaines de kilomètres, nous testons notre premier bivouac sur une aire d’autoroute ! La station est très propre, assez calme et luxe de chez luxe, il y a le wi-fi !!!

Samedi, encore beaucoup de kilomètres à parcourir, Robin et Lola en profitent pour regarder des films sur l’ordinateur. Nous arrivons près de la route des vins et sortons de l’autoroute pour visiter quelques domaines viticoles. Première propriété : Miguel Torrès.

En descendant du camping-car, nous ressentons Olive et moi un vrai choc olfactif. Exceptée la cordière des Andes en arrière plan, on se croirait chez nous !

L’air est tiède, ça sent la vigne et la figue ; autour de nous, des palmiers, des platanes et des vignes à perte de vue. AH !!!! Ça fait du bien ! Allez, ne perdons pas de temps allons faire une petite dégustation.

Ce domaine est réputé, mais l’accueil est un peu froid. Nous goûtons du carmenere un cépage très apprécié au Chili et un bon viognier. Les prix sont assez élevés, mais nous prenons quelques bouteilles que nous essaierons d’envoyer en France pour une dégustation future.  

Dimanche matin nous poursuivons la dégustation dans un autre domaine : Viu Manent,

beaucoup plus accueillant…

Il est 10h, je laisse le soin à Olivier de tester les différents crus ! 

L’endroit est sublime, la salle de dégustation a été décorée par un artiste de la région,

le restaurant du domaine a des allures de vieille grange retapée avec soin,

il y a également un magasin d’artisanat dans lequel je m’éclipse quelques temps… Bref, tout est pensé pour les touristes, car cette route des vins est un vrai circuit touristique.

Il nous reste peu à parcourir jusqu’à Santiago, où nous sommes attendus chez un couple d’enseignants français rencontrés quelques mois plus tôt à Ushuaia. Nous arrivons en fin d’après-midi. Julia et Pierre que nous avions juste croisés à Ushuaia en décembre dernier, nous accueillent comme si nous étions des amis de longue date. Julia d’origine tahitienne, nous met tout de suite à l’aise, pour elle l’hospitalité s’écrit avec un grand « H »…

Nos lits sont prêts, les enfants sont installés dans la chambre de leur fils Louis, qui a un jour de moins que Lola ! Nous allons goûter le confort 4 étoiles d’une maison pendant 4 jours !

Nous sommes choyés, logés, nourris et même blanchis…

Nous profitons également de leurs conseils pour découvrir la ville de Santiago où ils habitent depuis 3 ans. Cette ville très étendue, rassemble le tiers de la population chilienne.

Les nombreux tremblements de terre qui ont sévis dans cette région ont malheureusement détruit beaucoup de bâtiments anciens et l’architecture de la ville n’est donc pas des plus intéressantes.

Pour avoir une vue globale de la ville, nous prenons un funiculaire jusqu’au sommet du Cerro San Cristobal.

La ville est entourée de hautes montagnes et le panorama serait encore plus beau sans la couche jaunâtre de pollution qui monte de la cité.

Pour descendre, ce sera le téléphérique, des petits oeufs colorés qui plaisent beaucoup aux enfants et dans lesquels nous continuons notre « survol » de la ville.

Le soir, nous retrouvons avec plaisir nos hôtes.

Lola ne veut plus repartir, l’ambiance « maison » semble lui plaire. Mardi, place à la culture, je « traîne » toute la famille au musée d’arts pré-colombiens.

Les nombreuses pièces retracent cet art qui s’étend du Mexique au sud du Chili. Poterie, bijoux, tissus, objets de culte, vaisselle… décidément, cet art me plait. Dans une salle, des momies datant de 2 000 ans, effraient un peu Robin et Lola. Nous testerons ensuite le métro (français) absolument impeccable.

Mercredi, jour des enfants oblige, nous les emmenons au musée interactif de sciences. Situé assez loin du centre, nous laissons BEF et c’est avec le 4×4 de Pierre et Julia que nous y allons…

Olivier se débrouille comme un chef et se fond à la circulation comme un vrai citadin !

Après 3 heures d’expériences en tout genre, dont celle qui consiste à s’allonger sur un matelas de clous,

nous allons acheter du champagne et quelques pâtisseries françaises (éclairs au chocolat et tarte au citron !)  pour fêter notre dernière soirée à Santiago avec nos amis.

Jeudi après l’école, il est temps pour nous de quitter cette charmante famille. Quel accueil incroyable, c’est un bel exemple de la solidarité des français à l’étranger ! Julia, Pierre et Louis, si vous lisez ces quelques lignes, MERCI de tout cœur de votre générosité, votre BED&BREAKFAST est au TOP !!!!

Nous reprenons la route vers la côte, au programme de ces prochains jours : Valparaiso.

Première halte à Quintay, un tout petit port, ancienne « Ballenera » où les chasseurs pouvaient ramener plusieurs baleines par jour à l’apogée de leur activité heureusement interdite aujourd’hui.

Océan,

rime avec poisson et fruits de mer, nous nous offrons un bon resto pour goûter à quelques spécialités chiliennes. Apéritif : Piscosour (eau de vie de raisin et jus de citron, très bon !) ; entrée : camarones au pilpil (crevette aïl et piment) et ceviche (poisson crus marinés dans le citron vert + oignons + coriandre : un délice) ; plat : mérou grillé et ravioles au crabe et en dessert, crêpes au dulce de leche !  Nous nous endormons comme des bébés au rythme soutenu des vagues du pacifique.

Vendredi : aujourd’hui, pas d’école, c’est notre luxe, adapter les cours à notre emploi du temps et non l’inverse.

Valparaiso nous fait rêver, nous avons hâte de la découvrir.

Cette ville a été au XIX ème siècle, le plus grand port du continent et a vu défilé les bateaux et les marins du monde entier. Elle a la particularité d’être composée de 45 collines,

accessibles grâce à de très vieux ascenseurs

en service depuis plus de 100 ans pour certains.

Les maisons sont colorées,

les ruelles escarpées

reliées entre elles par de minuscules escaliers pentus.

Nous allons déjeuner dans un restaurant au nom familier : « Le filou de Montpellier »,

malheureusement, le patron n’est pas là, nous ne parlerons pas du pays avec lui ! Au menu : bœuf bourguignon, gratin dauphinois et tomate à la provençale ! L’endroit semble apprécié, il y a foule !!! Nous sommes sous le charme de cette ville et si nous ne traînions pas 2 boulets (eh oui ! Parfois les enfants se plaignent…), Olivier et moi nous nous serions bien attardés un peu plus longtemps dans ces ruelles.

Je renonce à la visite d’une des maisons musée de Pablo Neruda qui a écrit grand nombre de ses oeuvres dans cette ville,… pour le bien-être familial !!!

Plus haut sur la côte, une immense station balnéaire Vina del Mar,

nous fait fuire par son gigantisme, nous passerons la nuit un peu plus loin sur une autre plage… bruyante !

Le lendemain, nous retournons à Valparaiso, visiter un autre quartier et finir le reportage photo avec une meilleure lumière.

Pour finir cet article, nous voulions juste souhaiter un très bon rétablissement à Michel, le père d’Olivier qui a subi un très grave accident cardio-vasculaire le 11 mars. Heureusement, aujourd’hui les nouvelles sont bonnes, c’est un vrai miracle ! Le plus difficile maintenant pour lui va être de se reposer !!! Spécial gros bisous à Annie et à Michel, et prenez soin de vous.

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15 Février 2009 : La route des lacs

Vous êtes nombreux à nous dire que vous attendez avec impatience le récit de notre voyage, et nous, nous lisons avec délice vos commentaires. Nous sommes ravis, notre objectif est atteint, ce blog est un véritable journal de bord qui nous sera bien utile plus tard pour nous remémorer ce début de voyage, mais c’est aussi un vrai lien que nous gardons avec la France et avec vous tous qui nous suivaient avec tant d’enthousiasme.

Vous l’avez compris, notre style de voyage n’est pas synonyme de vacances, et nous manquons de temps pour répondre à vos nombreux e-mails. Nous avons retrouvé un grand nombre d’amis grâce à ce blog, certains avec qui nous n’avions plus de contact depuis plusieurs années et c’est de l’autre bout du monde que nous renouons le fil, on adore !

Bref, ceci est un petit message pour vous dire que l’on vous aime familles, amis, lecteurs d’un jour ou accro au Meriguet-tour !!!

Nous vous avons quitté sous la pluie, nous vous retrouvons sous la pluie !!! Il se pourrait bien que le dérèglement climatique soit bel et bien d’actualité.

Après 4h de traversée, le ferry nous débarque sur l’île de Chiloé.

Cette petite île, grande comme la Corse a des airs de Bretagne, elle est surtout connue pour ses nombreuses églises témoin de la colonisation jésuite. L’architecture est particulière, les maisons colorées sont recouvertes de tuile en bois d’alerce. Nous passons notre première soirée en bord de mer… la pluie se remet à tomber, laissant peu de temps à Olivier pour prendre quelques photos.

Nous sommes prévenus, ici, il est coutume de dire qu’il pleut « 370 » jours par an, ça nous remonte le moral !

Cette première étape sur l’île, nous permettra de goûter à l’une de ses spécialités : le curanto.

Mélange de saucisses, de viande de porc cuisinée avec des fruits de mer dont des moules géantes et des palourdes. Ce plat ne nous laissera pas de souvenir impérissable, mais plutôt quelques lourdeurs digestives !

Nous reprenons la route vers Castro, la capitale de l’île. Nous y retrouvons nos amis les Pouzet et les Lebourg. Il pleut toujours… Nous visitons la cathédrale de Castro,

dont l’intérieur tout en bois sculpté est des plus chaleureux,

et en quittant la ville, nous  prendrons rapidement une photo des célèbres palafitos (maisons de pécheurs sur pilotis) classés patrimoine de l’UNESCO.

Toujours sous la pluie, nous faisons route vers la petite île de Quinchao, après 5 min de traversée, nous avançons résignés, sous un ciel plombé, vers l’un des endroits recommandés par nos guides touristiques. Effectivement, le petit village de Curaco de Velez avec son église en bois

et toutes ses petites maisons multicolores semble être d’un autre temps.

Nous trouvons un bivouac en bord de mer et admirons le spectacle des cygnes blancs à tête noire qui paressent sur la plage.

Nous sommes en face d’un restaurant qui propose de déguster les fameuses huîtres géantes de l’île.

L’endroit est plein de charme et les huîtres vraiment géantes, les empanadas au fromage sont divins et les quelques bouteilles de bon vin blanc nous font presque oublier la pluie !!!

Le lendemain midi nous décidons de continuer le festin avec des empanadas aux fruits de mer. Rien de tel qu’un bon repas entre amis pour oublier les caprices de la météo chilienne.

Jeudi 19 février, nous quittons l’île de Chiloé un peu déçus, mais maintenant c’est sûr, ce qu’il nous faut c’est du soleil, alors direction le nord (et oui, ici pour avoir du soleil il faut aller vers le nord !)!!!

Isabelle va bientôt avoir son bébé, nos amis décident de s’arrêter à Puerto Varas pour attendre l’heureux évènement. Nous trouvons un camping au bord du lago Lanquihe, face au magnifique volcan Osorno.

Nous y passerons tout le week-end sous le soleil ; les enfants sont ravis de profiter encore un peu de leurs amis, car l’heure des séparations approche.

Lundi matin, nous reprenons la route tous les 4, direction l’Argentine et San Carlos de Bariloche. Nous roulons toute la journée, et découvrons cette région rebaptisée la Suisse argentine en fin d’après-midi. Nous sommes dans la région des lacs, qui, entourée de montagnes recouvertes de sapins ressemble un peu il est vrai à la Suisse.

De plus, l’une des spécialités de la ville est le chocolat ; on y trouve également du fromage et plusieurs resto proposent des fondues. Nous en rêvions en venant ici, mais malheureusement nous subissons à tour de rôle notre premier épisode de turista !!!

La ville est hyper touristique, les rues commerçantes regorgent de magasins de marque et de chocolatiers, la clientèle est assez huppée. Pendant qu’Olivier mettra le blog à jour au cyber café du coin, j’emmène les enfants au musée. Une des salles est consacrée à la faune patagonienne. L’occasion de voir de nombreux animaux empaillés. Nous avons déjà vu certaines espèces, et nous en découvrons d’autres. Le deuxième étage est consacré aux indiens Mapuches, peuple qui vivait dans cette partie de la Patagonie et qui a été largement décimé par les colons espagnols.

Le lendemain, après avoir fait le plein d’excellents chocolats, nous quittons la ville de Bariloche pour découvrir ses environs. Nous prenons le téléphérique qui nous monte au sommet du cerro Campanorio

et nous permet d’apprécier une vue panoramique grandiose de cette région.

Il fait chaud, nous bivouaquons au bord d’un lac et une petite baignade rafraîchissante est la bienvenue.

Vendredi 27 : nous bouclons les évaluations numéros 7, elles sont au nombre de 10, cela signifie que nous avons déjà effectué les ¾ du programme scolaire… à ce rythme nous serons en grandes vacances fin mai ! Je m’occupe le plus souvent de Lola et Olivier de Robin, même si nous échangeons nos élèves de temps en temps selon notre degré de patience !

Au programme géographique cet après-midi, nous avons la route des 7 lacs. Cet itinéraire est chaudement recommandé par notre bon vieux guide du routard. Nous prenons d’abord la route qui longe la vallée enchantée,

curieuse suite de rochers sculptés par des siècles d’érosion. Certains ont un nom, comme le « doigt de Dieu »,

d’autres sont libres d’interprétation et chacun y voit un animal ou une forme différente. Ensuite nous empruntons une très mauvaise piste pour découvrir ces fameux lacs.

Rien d’exceptionnel, ces paysages n’ont rien de dépaysant pour nous européens. Bivouac en pleine nature au bord d’une petite rivière, c’est le calme absolu… Au réveil, chaque matin une vue différente… les enfants nous avouent ne plus savoir toujours où ils sont lorsqu’ils ouvrent les yeux !

Prochain objectif, le volcan Lanin (3759 m).

Nous l’atteignons après avoir traversé une forêt d’araucarias, arbres résineux très « piquants » .

Dimanche matin, nous faisons une belle ballade jusqu ‘au pied du volcan.

En consultant nos e-mails, nous apprenons la naissance de Maud, quatrième fille de nos amis Isa et Greg. Pas de temps à perdre, nous redescendons jusqu’à Puerto Varas. Là-bas, toute notre bande d’amis est réunie pour fêter la naissance de ce bébé voyageur ! Retrouvailles chaleureuses autour du traditionnel barbecue !

Nous profitons pleinement de ces derniers instants tous ensemble, voilà 3 mois que nous nous suivons et partageons ces quelques milliers de kilomètres entre l’Argentine et le Chili…

Dan, Mariléna et leurs trois enfants rentrent en Europe dans moins d’un mois et sont les premiers à partir, nous nous reverrons sans aucun doute sur un autre continent !

Les Lebourg vont adapter leur rythme à celui du bébé, Les Parcé vont visiter des lieux que nous connaissons déjà, mais rendez-vous est pris avec eux pour de prochaines destinations !

Quant au Meriguet-tour : destination Santiago ! 1000 km nous séparent de la capitale chilienne, mais cette fois, c’est de l’autoroute… autant dire du caviar !

Hasta pronto…

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