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26 mai 2009 : Une autre planète

 

Mardi 26 mai : une fois la frontière chilienne passée, nous arrivons à San Pedro de Atacama,

ce village ultra-touristique,

haut-lieu de rencontre des voyageurs du monde entier, est situé au bord du désert d’Atacama. Nous prenons nos quartiers au camping Los Perales, situé à 100m de la rue piétonne.

Nous y retrouvons la famille Parcé. Dés le lendemain, nous dressons la liste des choses “à voir” et “à faire”et elles sont nombreuses dans le coin. Première sortie prévue : observation du ciel.

Un astronome français a installé un observatoire pas très loin de San Pedro, ici le ciel est extrêmement pur ce qui en facilite l’observation. Pendant 2h, nous aurons la tête dans les étoiles et le nez en l’air !!! Toutes les explications sont en anglais, pour les enfants c’est un peu barbant, mais lorsqu’ils mettent l’oeil au télescope géant pour apercevoir les anneaux de Saturne, là ils sont bleuffés. Moi personellement, c’est la lune qui m’a ébloui…

et puis, les nébuleuses, les constellations,la milky way ( et non, ce n’est pas seulement une barre chocolatée ! ) ces milliards d’étoiles qui scintillent, dont certaines, les plus brillantes, seraient 1000 fois plus grosses que le soleil ! Tout cela est fascinant et nous ramène à la minuscule place que nous occupons dans l’univers…

Jeudi matin, c’est la ballade à cheval qui est programmée. Les enfants trépignent d’impatience ! C’est une française qui propose les ballades, mais les 2 guides forts sympathiques qui nous accompagnent sont chiliens.

Chacun prend place sur sa monture, les selles rembourées en peau de mouton sont assez confortables.

Belle ballade de 2h dans le désert au pied de la cordillère de sel et beaux moments de rigolades.

Pour le déjeuner, nous avons repéré la devanture d’un resto du nom de “La Cave”, tenu lui aussi par un français. Michel, toulousain est installé au chili depuis de nombreuses années. Ce charmant endroit va vite devenir notre cantine. Vendredi, le vent se lève et le camping étant très poussiéreux nous décidons de partir nous mettre l’abris dans une petite vallée recommandée par les guides.

Erreur, nous sommes dans le désert le plus arride du monde, ici on trouve du sable, des cailloux, du sel mais pas d’abris !!!

Tampis, allons vers le salar d’Atacama, au moins en roulant nous serons un peu protégés. BEF passe le premier, Olive se régale de rouler sur les pistes douteuses qui traversent le salar.

Greg et Isa nous suivent avec la caravane, mais soudain le sol devient un peu plus mou et ils s’ensablent.

Tout ceci se déroulant en pleine tempête de sable. Enfin, quelques pelletés de sable plus tard,

nous repartons…

Samedi matin le vent semble s’être calmé, aujourd’hui au programme, nous avons la Valle de la Muerte .

Son nom viendrait d’une déformation de “Marte” qui signifie Mars. Le paysage est en effet une succession de falaises et de dunes de sable dans un ton ocre monochrome, qui peut faire penser aux paysages martiens que nous connaissons. Nous avons loué des sandboards pour surfer sur ces immenses dunes,

l’excercice n’est pas aisé,

surtout que le vent se lève à nouveau et que pour être polie, nous en prennons plein la “poire”.

Mais cela ne nous empêche pas d’apprécier ce paysage surprenant.

Après la planéte Mars, direction la Valle de la Luna.

Nous espérons pouvoir y bivouaquer à l’abris… Ce ne sera pas possible,

mais cela n’enlèvera rien au charme de cet endroit vraiment splendide.

Il est 17h, nous décidons sur un coup de tête d’aller voir les geysers de Tatio, à quelques 100 km de route. Les geysers sont surtout actifs au lever du soleil, nous nous avançons le plus possible sur une mauvaise piste qui grimpe. Arrêt à 3 600 m pour la nuit, au dessus, il nous sera pénible de dormir et Isa et Greg n’ont plus de chauffage dans leur camion. La nuit sera courte et froide, réveil 4h30, il nous reste encore pas mal de km à parcourir avant d’arriver aux geysers situés à 4300 m d’altitude. Vers 6h30, nous apercevons les premières fumerolles.

Beaucoup de touristes sont là et se gèlent tout comme nous (- 10º) à regarder cracher ces trous dans le sol.

Aprés un bon chocolat chaud et avec les premiers rayons du soleil, le site nous semble plus accueillant et l’atmosphère qui s’en dégage est assez étrange.

Le phénomène des geysers est dû au choc thermique de rivières souterraines qui entrent en contact avec les pierres chaudes volcaniques,

un jet de vapeur plus ou moins puissant sort ainsi de la terre et atteint parfois 10m de haut.

Une petite piscine naturelle avec une eau à 28º ne tentera que les plus courageux d’entre nous…

Nous croiserons sur la route du retour

de nombreuses vigognes,

cousines éloignées, mais sauvages des lamas et puis de drôles de petits animaux moitié lapin moitié kangourou : les vizquachas.

Lundi 1er juin, nous célébrerons chez Michel, notre soirée d’au revoir avec la famille Parcé. Autour d’une bonne fondue, nous étoffons encore une fois cette belle amitié née pendant ce voyage. Nos routes vont s’éloigner, peut-être nous retrouverons-nous un peu plus loin dans ce voyage…

Mardi 2 juin, le réveil est difficile, la soirée d’adieux a laissé quelques traces, mais il faut se motiver, c’est aujourd’hui que pour la première fois nous allons fouler le sol bolivien.

Avec la famille Lebourg, nous attaquons le Sud Lipez… Cette région de la Bolivie compte parmi les plus isolées, les plus difficiles et les plus belles du pays. Nous espérons que le camping car tiendra la route, car par ici, le 4×4 est roi !

En quittant San Pedro de Atacama, nous empruntons d’abord une longue, très longue côte. La route est belle, asphaltée, mais en 45 km, nous sommes passés de 2 500m d’altitude à 4 800m. Dans le camping car, tout le monde se sent mal, Olive a des palpitations, moi une bonne migraine, les enfants ont mal au ventre et pour certains à la tête. Seuls Caroline et Olivier, les 2 cyclistes français que nous avons pris en stop semblent s’être bien acclimatés (eux, ils n’ont pas fait la soirée d’adieux de la veille) . Chez les Lebourg, mêmes symptômes, le manque d’oxygène se fait sentir et surtout, nous n’avons fait aucun palier d’ adaptation. Pour essayer de nous soulager, tisane et mastiquage de feuilles de coca pour tout le monde. Cette plante cultivée en Bolivie et vendue sur les marchés pour presque rien, est fortement consommée par les populations andines. Les gens ici la mâchent à longueur de journée. Ce n’est pas très bon, un peu amer, mais cela semble être assez efficace contre le mal des montagnes. La frontière bolivienne se passe assez vite, nous laissons Caroline,Olivier et leurs vélos dans un froid glacial, mais ils ont un moral d’acier…

Nous commençons notre périple du sud Lipez, par la laguna verde.

Cette lagune d’un bleu vert cristallin est au pied du majestueux volcan Licancabourg qui culmine à plus de 6 000 m.

Paysages d’une beauté innouie, dans un environnement extrème.

La laguna blanca ensuite, en partie gelée

et puis nous traversons le désert de Dali,

étendue de sable sur laquelle se dressent des rochers aux formes étranges et nous projette directement dans un tableau du maître du surréalisme.

Nous roulons sans encombre, les pistes sont dans l’ensemble correctes. Le soir, nous bivouaquons au bord de la laguna colorada autre joyau de la région.

Isa et Greg sont venus sans leur caravane, nous accueillons leurs 2 filles ainées Margot et Marie pour la nuit.

Dehors le thermomètre affiche – 23º, nous sommes à 4 300m d’altitude, seuls, perdus au milieu d’une nature grandiose et peu accessible, notre maison roulante s’est encore posée au milieu d’un jardin extraordinnaire ! La nuit a été agitée, comme souvent à des altitudes élevées. Nous reprennons la route et longeons la laguna colorada qui se teinte de reflets rouges.

Les flamands roses ajoutent de la couleur au spectacle…

Après le calme et la tranquilité des lagunes, nous retrouvons le bouillonnement de la terre…

A sol de Mañana, la terre est en colère, la vapeur des geysers, les trous de boues en ébullition, les fumées sulfureuses qui s’en dégagent et pourtant l’endroit est beau composé d’une palette de couleurs des plus variées.

Un peu plus loin,à la laguna Polques,

une autre piscine naturelle à 35 º, fera le régal des enfants, les parents trop frileux n’oseront pas se jeter à l’eau !

Ce premier contact avec la Bolivie nous a comblé, nous repartons du Sud Lipez des images plein les yeux. Cette nature sauvage, intense, extrême se mérite, mais quelles émotions et quels merveilleux souvenirs elle va nous laisser. Le soir, retour à San Pedro et soirée d’au revoir cette fois avec Isa, Greg et leur 4 filles. C’est une fois encore chez Michel que nous partageons un dernier dîner. Leur voyage prend fin, plus de 3 ans sur les routes du monde, à côté d’eux nous ne sommes que des débutants, mais quel plaisir d’avoir partagé avec eux tant d’émotions, de rires, de complicité… Chao chao amigos y suerte !!!

Jeudi matin, le Meriguet-tour reprend la route,

nous faisons une halte à Calama ( 100 km au nord de San Pedro ) dernière grande ville chilienne, avant d’attaquer la Bolivie. Nous achetons quelques vêtements aux enfants dans une sorte de grand centre commercial à l’européenne et faisons un gros plein de courses dans un hypermarché…cette épreuve nous donne vite le tournis et nous n’avons qu’une hâte, retrouver les grands espaces “naturels”. Le lendemain, visite à la mine de Chuquicamata,

celle-ci est la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde.

Le cratère géant mesure 4km de diamètre sur 1km de profondeur.

Les camions qui remontent le minerai sont tout aussi géants !

Le Chili est le premier producteur de cuivre mondial, et cette mine ne cesse de s’étendre. Nous passerons notre dernière nuit chilienne, au bord de la route qui nous mène à Ollague, entourés de volcans et de champs de lave.

Samedi midi, nous passons la frontière Bolivienne.

Accueil sympathique, même si nous devons nous acquitter d’un droit d’entrée de 55 bolivianos (environ 6 euros) . Maintenant, nous n’avons qu’une idée en tête : arriver le plus vite possible sur le SALAR D’UYUNI !!! Les douaniers nous indiquent la piste la plus directe pour entrer sur le salar. Directe, mais perdue, sans aucune indication, nous nous orientons au GPS

Nous traversons le village de San Juan sous le regard surpris des habitants, pas de doute, nous sommes bien au fin fond de la Bolivie. Dimanche matin, plus que quelques kilomètres et nous allons enfin arriver sur le salar !!! La route est vraiment affreuse, de la tole ondulée qui malmène notre pauvre BEF.

Plusieurs fois Olivier tente d’emprunter des pistes de sable et de terre qui longent la route principale et de suivre les nombreux 4×4 d’expéditions qui nous doublent. Mais, nous n’avons pas un 4×4, et même si BEF passe à peu près partout, il pèse plus de 4t…Mon intuition féminine suggère à Olivier de reprendre la route, en effet j’ai lu que les abords du salar étaient assez marécageux et qu’il ne valaient mieux pas s’y aventurer. Mais entre la route pourrie et la tentante piste de terre blanchâtre, notre conducteur émérite n’hésitera pas longtemps. Il sort du véhicule, fait quelques pas pour s’assurer que le sol est assez ferme et remonte confiant : “ça passe !” Effectivement, ça passe sur 300m et puis c’est …l’enlisement !

Terminus, tout le monde descend… Inspection des dégats : côté gauche légèrement enfoncé. Comme toujours dans ce genre de situation,on essaie de mettre un bon coup d’accélérateur pour essayer de se dégager… très mauvaise idée, BEF s’embourbe davantage. Sous la première couche de terre se dissimule une épaisse couche de boue visqueuse et gluante. Bon, je suis un peu énervée, mais comme le souligne mon cher mari, de toute façon on ne va pas vivre ici, on va bien finir par sortir. Certes, vue sous cet angle, l’avenir me paraît moins sombre…

surtout qu’un 4×4 arrive au loin. Les enfants l’arrêtent. Le conducteur s’approche et nous donne de bons conseils : Il faut soulever les roues enlisées, mettre de la terre sèche dessous, des branches, des cailloux et d’ici 2 ou 3 heures de ce travail de fourmi, nous devrions sortir, il ne peut pas nous aider, il va travailler. Au boulot… Olivier creuse, dégage la roue, nous faisons un tapis de terre et de branches sèches,

confiants de notre travail, nous essayons de repartir : rien, BEF ne bouge pas d’un cm ! On creuse davantage, la terre est de plus en plus collante. A la deuxième tentative, au lieu de reculer comme nous l’aurions souhaité, BEF s’enfonce un peu plus du côté gauche. STOP. Cette fois, on ne touche plus à rien, nous avons besoin d’une aide extérieure.

Olivier part au village le plus proche (3km) où parait-il il y a un tracteur, seule chance de nous tirer de là. Il revient bredouille. Une seconde voiture passe ( et oui, nous sommes dans le désert, loin de tout et cette route est très peu empruntée !) 2 boliviens viennent nous voir, ils regardent notre véhicule d’un air dépité, qu’est ce qu’on est venu faire sur cette piste ? Ils finissent par accepter d’emmener Olivier à un autre village plus loin pour trouver du renfort. Un peu plus tard, j’aperçois un camion, je lui fais de grands signes et il s’arrête. Je lui demande de venir nous aider, il refuse d’essayer de nous tirer au risque de s’enliser à son tour. Olivier revient au même moment, les 2 hommes de la voiture et ceux du camion se connaissent, ils décident finalement de venir avec le camion pour nous tracter. Nous préparons les câbles, ça y est, on va enfin sortir de ce mauvais pas…

Le camion malheureusement n’arrivera pas jusqu’à nous, il s’enfonce lamentablement 50 m en amont.

Nous comprenons le dégout du chauffeur et tout le monde se met au travail pour le faire sortir de là. Ce sera fait après 3 heures de dur labeur. Le soleil se couche, BEF est toujours pris au piège, nous aussi. Les hommes repartent, ils donnent rendez-vous à Olivier le lendemain matin à 7h pour l’emmener à un autre village chercher un éventuel tracteur…La nuit glaciale tombe sur le désert, nous sommes seuls, un peu soucieux, qui va nous faire sortir de là ? Comme prévu, Olivier part de bon matin, mais reviendra sans tracteur ! Le propriétaire de l’engin ne souhaite pas nous aider, même en étant payé. On retrousse nos manches, et une fois encore on tente de soulever le véhicule pour dégager les roues. Quelque temps plus tard, nous voyons un véhicule de voyageurs passer sur la route. Ceux sont des allemands, leur gros Man 4×4 pourra sans aucun doute nous sortir de là… Ils acceptent de nous aider, l’homme semble confiant, son camion va relever le défi…ils s’engagent sur la piste maudite et 30 m plus loin, sont à leur tour prisonniers de la boue !!!

Cette fois, nous sommes démoralisés et eux, verts de rage!!! A nouveau à grand renfort de pierres et de coups de pelles, nous essayons de délivrer l’engin. Finallement, les boliviens de la veille reviendront à notre secours et par un astucieux système de levier, ils réussiront à soulever BEF et à placer sous ses roues des plaques en fer et des planches de bois qui lui permettront de retrouver la terre ferme.

Pas de casse à déplorer, tout le monde saute de joie, cela vaut bien un petit verre de pastis !!!

De la même façon ils sortiront le camion des allemands et nous pourrons quitter cet endroit en laissant derrière nous un beau chantier…

C’était notre premier enlisement, et comme d’habitude nous n’avons pas fait les choses à moitié !

Mardi 9 juin, nous entrons enfin sur le Salar d’Uyuni. Du blanc, du blanc et encore du blanc. Lunettes de soleil obligatoires, la réverbération est maximale.

Immense espace plane de plus de 11 000 km2 (environ 2 départements français) sous nos pieds, 40 m de couches de sel. Pureté absolue, je crois que nous n’avons encore rien vu d’aussi beau. Au milieu du salar, La Isla Inca Huasi, petite île volcanique recouverte de cactus (certains sont millénaires et mesurent plus de 10 m de haut).

Du sommet de l’île, la vue panoramique sur le salar est édifiante.

Nous laissons la piste principale tracée par les nombreux tours et autres expéditions pour nous perdre dans ce désert blanc. C’est notre chance et notre liberté de pouvoir circuler où et quand bon nous semble. Robin recevra sa première leçon de conduite et je pense qu’il s’en souviendra toute sa vie…

Petite séance photo pour déjouer les règles de la perspective

et alors que le soleil se couche,

nous admirons bien à l’abris dans notre petit chez nous, les variations de lumière sur le sol immaculé.

Pleine lune,

bivouac de rêve…

Le matin, c’est encore plus beau, le ciel d’un bleu profond tranche avec le blanc intense du salar.

Nous quittons à regret ( pour pénurie d’eau ) cet endroit majestueux et reprennons la piste vers la ville d’Uyuni. A la sortie du salar, se trouve l’usine de traitement du sel . La production est de 20 000 t par an et sert à la consommation des boliviens et du bétail. Les ouvriers qui récoltent le sel travaillent dans des conditions éprouvantes et sont payés une misère.

C’est le côté sombre du salar. Espérons que cet endroit demeurera encore longtemps aussi pur et sauvage et que la richesse de son sous-sol ( la moitié des réserves mondiales de lithium) ne poussera pas les politiques à le dévaster…

 

Pour finir cet épisode, nous vous remercions encore pour votre participation à notre petit jeu et nous félicitons notre grande gagnante : Gwenaëlle H…

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15 Mars 2009 :Route des Andes – Route des vins

Dimanche 15 mars : allez, il est temps de quitter le Chili, nous sommes attendus à San Rafaël lundi soir pour retrouver Sandrine et Daniel, couple suisse-argentin rencontrés à la douane de Buenos Aires quelques mois plus tôt ! Pour rallier l’Argentine voisine, nous allons emprunter la route des Andes.

Le passage de frontière est à 3000 m d’altitude, c’est donc sur une route de montagne que nous avançons, la fameuse route en lacet qui a récolté de nombreux commentaires élogieux.

Je vais tout vous dire, pour faire cette photo, nous avons dû prendre le petit déjeuner dans un virage, sur le bord de la route en attendant que le soleil éclaire toute la route ! J’avoue, le résultat est concluant, donc parfois il faut s’armer de patience et savoir attendre la bonne lumière, j’en ai pris bonne note !

Une fois la frontière chilienne passée, nous arrivons au parc Aconcagua, qui tient son nom, du plus haut sommet des Amériques : Le Mont Aconcagua qui culmine à 6962 m d’altitude.

La balade qui permet de s’en approcher et de le contempler dure environ 2 h. Allez, c’est parti… à nous le toit des Amériques !!!!!!!!

Les enfants ne sont pas du tout motivés, même l’idée du pique-nique ne les emballe pas.

Robin a un bobo au genou qui « l’empêche » de marcher et Lola trouve la promenade trop longue. Peu importe, Olivier et moi, nous savons que ce genre de rendez-vous ne se manque pas, alors on motive les troupes et en marche. Des lagunes,

des formations rocheuses de toutes formes charriées par les anciens glaciers, aujourd’hui disparus, forment le paysage.

L’Aconcagua se dresse majestueux devant nous, son sommet est enneigé et se distingue des autre monts qui l’entourent. Dans cette partie des Andes, les sommets vont de 5000 à presque 7000m, c’est vraiment impressionnant, on se sent si petit !

La ballade nous a fatigué, nous sommes quand même à plus de 3000m et nous le ressentons.

Nous reprenons la route et juste après la frontière argentine, nous arrivons au village de Puente Del Inca.

Le site est extrêmement touristique et juste derrière les nombreux vendeurs d’artisanat, nous découvrons le fameux pont formé par les Incas qui en détournant les eaux sulfureuses d’un fleuve ont réussi à créer cette arche ocre orangée qui scintille sous le soleil.

La journée a été bien remplie,

nous établissons le bivouac à Uspallata, pour la petite histoire c’est dans cette région que Jean-Jacques Annaud a tourné Sept ans au Tibet, pour sa ressemblance avec l’Asie mineure.

Demain soir nous devons être à San Rafaël, qui est à 4h de route plus au sud. Hélas, il en sera autrement : Lola souffre de forts maux de ventre depuis 20h, elle a un peu de fièvre et toute la nuit qu’elle passera avec moi sera ponctuée de réveils et de pleurs. Le lendemain, nous préférons allés consulter le médecin de garde à l’hôpital d’Uspallata.

Il y a beaucoup de monde, c’est un peu le bazar. Nous sommes reçus par le médecin de garde qui semble avoir 2 de tension tellement elle est dynamique. Nous expliquons le problème de Lola qui peine à dire où elle a mal tant la douleur est étendue. L’hypothèse de l’appendicite est évoquée. Mais rien n’est moins sure, une prise de sang et une analyse d’urine sont prescrites. Nous allons au laboratoire, Lola redoute les prises de sang et semble angoissée :

«  Maman, c’est normal que je ne voie plus rien ? »

Juste le temps de la prendre sur mes genoux, notre petite Lola a failli tomber dans les pommes ! Elle est blanche comme un linge, nous la ramenons au médecin, l’infirmière l’allonge, sort un carton du placard et 2 paquets de coton et lui cale sous les jambes (position de sécurité ?) Nous sommes obligés d’aller chercher de l’eau dans le camping-car pour lui donner un peu à boire. Peu à peu elle reprend des couleurs, l’infirmière lui pique le bout du doigt pour récolter un peu de sang et ensuite une fois sur ses 2 jambes je l’emmène faire l’analyse d’urine dans un WC qui ne ferme pas, sans papier toilette ni savon.

Nous attendons les résultats environ 1 heure. Le médecin nous conseille par précaution d’aller à l’hôpital pédiatrique de Mendoza (100 km), car les analyses révèlent un taux de globules blancs trop élevés et elle ne peut écarter l’hypothèse de l’appendicite. Elle met à notre disposition une ambulance, pas pour l’urgence, mais plus pour éviter une attente insupportable à Mendoza, en effet, les enfants qui arrivent en ambulance sont reçus en priorité. Je prends donc place dans l’ambulance avec ma petite malade. Olivier et Robin nous suivent avec BEF.

1h30 plus tard, nous débarquons aux urgences. Je me renseigne sur la renommée de cet hôpital auprès de l’ambulancier, qui ne tarit pas d’éloge : « el mejor ». Olivier n’est pas autorisé à entrer avec nous, un seul accompagnant par enfant. J’explique brièvement le problème à l’infirmière et nous voilà parti pour une nouvelle attente. Inutile de vous raconter le film catastrophe qui se déroule dans ma tête à ce moment- là… J’imagine l’opération, dans un hôpital en mal d’hygiène avec toutes les complications que cela impliquent… Enfin le médecin arrive, il tâte avec application le ventre douloureux de Lola : le verdict tombe : inflammation des intestins, l’appendicite est écartée. Le soulagement est simultané pour moi et Lola. Par contre, pas de médicament, la diète est préconisée.

Nous quittons l’hôpital de Mendoza à 16h, quelle journée !

Nous passons 3 jours à Mendoza,

nous préférons restés à proximité de l’hôpital et en plus, BEF va faire sa première vidange. La ville est agréable, très arborée, les places et jardins sont nombreux.

En faisant nos traditionnelles courses à Carrouf, nous rencontrons un couple de français. Ils possèdent une bodega (domaine viticole) à 70km de Mendoza et nous proposent de la visiter. Rendez-vous est pris pour le lundi suivant.

Vendredi 20 mars, direction les thermes de Cacheuta.

L’endroit est très grand et les bassins plus ou moins importants. Ils sont construits dans la roche, certains sont froids et d’autres très chauds. De quoi nous occupés tout l’après-midi. Il y a même un toboggan qui fait la joie des enfants.

Pour passer le week-end, nous optons pour un camping au bord d’une rivière. Il fait chaud, l’endroit est calme, nous avons un barbecue à notre disposition et il y a de l’eau pour occuper les enfants, que demander de plus ? Le dimanche, les argentins arrivent en grand nombre pour passer la journée. Ils sont très équipés et sont friands de ces journées au camping. A peine sortis de la voiture, les familles parfois entassées à 8 dans une vieille auto, débarquent tout le nécessaire et allument le feu pour l’asado du dimanche. Bientôt notre petit endroit paisible se transforme en champs de fumée et la musique jaillit de toute part ! Tant pis, nous ne nous mélangerons pas à la foule locale, nous préférons chercher un endroit plus paisible pour terminer le week-end !

Lundi 23, nous rejoignons Vista Flores pour visiter la bodega de monsieur et madame Cuvelier.

Leur domaine fait partie d’une vaste propriété que se partagent 7 familles françaises dont certaines assez connues (Rothschild et Dassault).

Le clos de los siete existe depuis une dizaine d’années. Avant, cet endroit était un désert au pied des Andes. La culture de la vigne n’est possible que grâce à un vaste système d’irrigation.

C’est l’époque des vendanges

et nous commençons la visite là où arrive le raisin fraichement cueilli.

Les grappes sont ramassées à la main dans des cagettes. Ensuite, le tri manuel commence. Nous goûtons quelques grains de merlot et de malbec délicieux et très sucrés. Les grains débarrassés de leur rafe, tombent dans une cuve en inox refroidit afin que la fermentation ne débute pas trop tôt. Une fois pleine, celle-ci est déplacée au dessus des immenses cuves de la cave.

Bertrand et son épouse nous expliquent chaque étape, jusqu’à la mise en bouteille. Bien sûr, nous aurons droit à une petite dégustation, d’abord du jus de raisin fraîchement pressé puis en cours de fermentation et enfin, nous finirons par la cuvée collection de 2006.

Malheureusement, l’angine que j’ai depuis 2 jours et le rhume d’Olivier nous empêchent d’apprécier à sa juste valeur ce délicat nectar. Le soir, nous dormirons dans les vignes, face à la cordillère des Andes, un petit moment de pur bonheur.

Encore une rencontre inattendue qui nous a permis de passer une journée passionnante. Un grand merci à monsieur et madame Cuvelier pour leur accueil.

Mercredi 25 mars, nous faisons route vers San Rafaël la région recèle de choses à voir, mais il nous faut faire des choix, car le temps passe si vite. Voilà 5 mois que nous sommes sur les routes et il nous reste tant de pays à parcourir… Nous portons notre choix sur le Canyon Del Atuel

et en faisons le tour par la route.

Le fleuve qui coule en bas du canyon est le rio Atuel, le long duquel sont construits 4 barrages hydro-électriques.

Le paysage est très beau,

la roche sculptée se décline dans tous les tons d’ocres.

Les activités sportives sont nombreuses dans la région, et pour le plaisir de toute la famille, nous optons pour un peu de rafting. Une fois équipés de gilets de sauvetage et de casques,

le guide Fernando, nous enseigne les gestes de bases et surtout les ordres qu’il faudra suivre. Nous prenons place sur l’embarcation avec un autre couple argentin.

Les vagues des rapides et les nombreuses éclaboussures que nous infligent Fernando avec sa rame, finirons de nous tremper intégralement.

Nous descendons 7km du rio et passons plusieurs rapides. Les enfants s’éclatent, et nous aussi… c’est sûr, il faudra renouveler l’expérience !

Prochain objectif : Iguaçu, à quelques 2100 km de là vers le nord-est… Roule BEF ! Et tient le bon cap !

Hasta Luego amigos.

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5 Mars 2009 : Santiago – Valparaiso

Jeudi 5 mars : nous entamons notre remontée vers Santiago. Nous avons un timing serré pour monter jusqu’à la capitale, mais nous décidons de faire un premier stop à Valdivia, sur la côte pacifique. En arrivant dans une ville importante, nous savons qu’il est préférable de s’en éloigner un peu pour trouver le bivouac idéal. Olivier grâce à son flair de camping–cariste rôdé, nous trouvera une petite plage parfaitement tranquille dans le petit village perdu de Los Molinos.

Bien que nous ayons déjà aperçu l’océan Pacifique dans les nombreux fjords du sud chilien, c’est la première fois que nous l’avons à perte de vue devant nos yeux éblouis… Les enfants ne tardent pas à se tremper les pieds

et à jouer dans les vagues sans avoir pris le temps de se déshabiller,

ils reviendront trempés et hilares de cette première baignade dans le Pacifique. Des enfants du village viennent nous faire la causette et nous déplorons toujours autant de ne pas maîtriser l’espagnol. Ils veulent savoir combien nous a coûté le camping-car, cet ovni qu’il voit pour la première fois, la conversion en pesos est difficile (x 750) et leurs yeux s’écarquillent devant la somme annoncée. Ils collectionnent les monnaies étrangères et nous leur donnons nos derniers euros.

Le lendemain, nous retournons à Valdivia sur les conseils d‘un couple de voyageurs allemands, pour admirer une colonie de lions de mer

domiciliée sur le port près du mercado central.

Les mâles sont énormes,

ils se vautrent repus de poissons sur les pontons de bois

et grognent

si on vient les regarder d’un peu trop près.

C’est tout ce que nous verrons de la ville, car nous voulons être à Santiago au plus tard dimanche.

Vendredi, après avoir parcouru plusieurs centaines de kilomètres, nous testons notre premier bivouac sur une aire d’autoroute ! La station est très propre, assez calme et luxe de chez luxe, il y a le wi-fi !!!

Samedi, encore beaucoup de kilomètres à parcourir, Robin et Lola en profitent pour regarder des films sur l’ordinateur. Nous arrivons près de la route des vins et sortons de l’autoroute pour visiter quelques domaines viticoles. Première propriété : Miguel Torrès.

En descendant du camping-car, nous ressentons Olive et moi un vrai choc olfactif. Exceptée la cordière des Andes en arrière plan, on se croirait chez nous !

L’air est tiède, ça sent la vigne et la figue ; autour de nous, des palmiers, des platanes et des vignes à perte de vue. AH !!!! Ça fait du bien ! Allez, ne perdons pas de temps allons faire une petite dégustation.

Ce domaine est réputé, mais l’accueil est un peu froid. Nous goûtons du carmenere un cépage très apprécié au Chili et un bon viognier. Les prix sont assez élevés, mais nous prenons quelques bouteilles que nous essaierons d’envoyer en France pour une dégustation future.  

Dimanche matin nous poursuivons la dégustation dans un autre domaine : Viu Manent,

beaucoup plus accueillant…

Il est 10h, je laisse le soin à Olivier de tester les différents crus ! 

L’endroit est sublime, la salle de dégustation a été décorée par un artiste de la région,

le restaurant du domaine a des allures de vieille grange retapée avec soin,

il y a également un magasin d’artisanat dans lequel je m’éclipse quelques temps… Bref, tout est pensé pour les touristes, car cette route des vins est un vrai circuit touristique.

Il nous reste peu à parcourir jusqu’à Santiago, où nous sommes attendus chez un couple d’enseignants français rencontrés quelques mois plus tôt à Ushuaia. Nous arrivons en fin d’après-midi. Julia et Pierre que nous avions juste croisés à Ushuaia en décembre dernier, nous accueillent comme si nous étions des amis de longue date. Julia d’origine tahitienne, nous met tout de suite à l’aise, pour elle l’hospitalité s’écrit avec un grand « H »…

Nos lits sont prêts, les enfants sont installés dans la chambre de leur fils Louis, qui a un jour de moins que Lola ! Nous allons goûter le confort 4 étoiles d’une maison pendant 4 jours !

Nous sommes choyés, logés, nourris et même blanchis…

Nous profitons également de leurs conseils pour découvrir la ville de Santiago où ils habitent depuis 3 ans. Cette ville très étendue, rassemble le tiers de la population chilienne.

Les nombreux tremblements de terre qui ont sévis dans cette région ont malheureusement détruit beaucoup de bâtiments anciens et l’architecture de la ville n’est donc pas des plus intéressantes.

Pour avoir une vue globale de la ville, nous prenons un funiculaire jusqu’au sommet du Cerro San Cristobal.

La ville est entourée de hautes montagnes et le panorama serait encore plus beau sans la couche jaunâtre de pollution qui monte de la cité.

Pour descendre, ce sera le téléphérique, des petits oeufs colorés qui plaisent beaucoup aux enfants et dans lesquels nous continuons notre « survol » de la ville.

Le soir, nous retrouvons avec plaisir nos hôtes.

Lola ne veut plus repartir, l’ambiance « maison » semble lui plaire. Mardi, place à la culture, je « traîne » toute la famille au musée d’arts pré-colombiens.

Les nombreuses pièces retracent cet art qui s’étend du Mexique au sud du Chili. Poterie, bijoux, tissus, objets de culte, vaisselle… décidément, cet art me plait. Dans une salle, des momies datant de 2 000 ans, effraient un peu Robin et Lola. Nous testerons ensuite le métro (français) absolument impeccable.

Mercredi, jour des enfants oblige, nous les emmenons au musée interactif de sciences. Situé assez loin du centre, nous laissons BEF et c’est avec le 4×4 de Pierre et Julia que nous y allons…

Olivier se débrouille comme un chef et se fond à la circulation comme un vrai citadin !

Après 3 heures d’expériences en tout genre, dont celle qui consiste à s’allonger sur un matelas de clous,

nous allons acheter du champagne et quelques pâtisseries françaises (éclairs au chocolat et tarte au citron !)  pour fêter notre dernière soirée à Santiago avec nos amis.

Jeudi après l’école, il est temps pour nous de quitter cette charmante famille. Quel accueil incroyable, c’est un bel exemple de la solidarité des français à l’étranger ! Julia, Pierre et Louis, si vous lisez ces quelques lignes, MERCI de tout cœur de votre générosité, votre BED&BREAKFAST est au TOP !!!!

Nous reprenons la route vers la côte, au programme de ces prochains jours : Valparaiso.

Première halte à Quintay, un tout petit port, ancienne « Ballenera » où les chasseurs pouvaient ramener plusieurs baleines par jour à l’apogée de leur activité heureusement interdite aujourd’hui.

Océan,

rime avec poisson et fruits de mer, nous nous offrons un bon resto pour goûter à quelques spécialités chiliennes. Apéritif : Piscosour (eau de vie de raisin et jus de citron, très bon !) ; entrée : camarones au pilpil (crevette aïl et piment) et ceviche (poisson crus marinés dans le citron vert + oignons + coriandre : un délice) ; plat : mérou grillé et ravioles au crabe et en dessert, crêpes au dulce de leche !  Nous nous endormons comme des bébés au rythme soutenu des vagues du pacifique.

Vendredi : aujourd’hui, pas d’école, c’est notre luxe, adapter les cours à notre emploi du temps et non l’inverse.

Valparaiso nous fait rêver, nous avons hâte de la découvrir.

Cette ville a été au XIX ème siècle, le plus grand port du continent et a vu défilé les bateaux et les marins du monde entier. Elle a la particularité d’être composée de 45 collines,

accessibles grâce à de très vieux ascenseurs

en service depuis plus de 100 ans pour certains.

Les maisons sont colorées,

les ruelles escarpées

reliées entre elles par de minuscules escaliers pentus.

Nous allons déjeuner dans un restaurant au nom familier : « Le filou de Montpellier »,

malheureusement, le patron n’est pas là, nous ne parlerons pas du pays avec lui ! Au menu : bœuf bourguignon, gratin dauphinois et tomate à la provençale ! L’endroit semble apprécié, il y a foule !!! Nous sommes sous le charme de cette ville et si nous ne traînions pas 2 boulets (eh oui ! Parfois les enfants se plaignent…), Olivier et moi nous nous serions bien attardés un peu plus longtemps dans ces ruelles.

Je renonce à la visite d’une des maisons musée de Pablo Neruda qui a écrit grand nombre de ses oeuvres dans cette ville,… pour le bien-être familial !!!

Plus haut sur la côte, une immense station balnéaire Vina del Mar,

nous fait fuire par son gigantisme, nous passerons la nuit un peu plus loin sur une autre plage… bruyante !

Le lendemain, nous retournons à Valparaiso, visiter un autre quartier et finir le reportage photo avec une meilleure lumière.

Pour finir cet article, nous voulions juste souhaiter un très bon rétablissement à Michel, le père d’Olivier qui a subi un très grave accident cardio-vasculaire le 11 mars. Heureusement, aujourd’hui les nouvelles sont bonnes, c’est un vrai miracle ! Le plus difficile maintenant pour lui va être de se reposer !!! Spécial gros bisous à Annie et à Michel, et prenez soin de vous.

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15 Février 2009 : La route des lacs

Vous êtes nombreux à nous dire que vous attendez avec impatience le récit de notre voyage, et nous, nous lisons avec délice vos commentaires. Nous sommes ravis, notre objectif est atteint, ce blog est un véritable journal de bord qui nous sera bien utile plus tard pour nous remémorer ce début de voyage, mais c’est aussi un vrai lien que nous gardons avec la France et avec vous tous qui nous suivaient avec tant d’enthousiasme.

Vous l’avez compris, notre style de voyage n’est pas synonyme de vacances, et nous manquons de temps pour répondre à vos nombreux e-mails. Nous avons retrouvé un grand nombre d’amis grâce à ce blog, certains avec qui nous n’avions plus de contact depuis plusieurs années et c’est de l’autre bout du monde que nous renouons le fil, on adore !

Bref, ceci est un petit message pour vous dire que l’on vous aime familles, amis, lecteurs d’un jour ou accro au Meriguet-tour !!!

Nous vous avons quitté sous la pluie, nous vous retrouvons sous la pluie !!! Il se pourrait bien que le dérèglement climatique soit bel et bien d’actualité.

Après 4h de traversée, le ferry nous débarque sur l’île de Chiloé.

Cette petite île, grande comme la Corse a des airs de Bretagne, elle est surtout connue pour ses nombreuses églises témoin de la colonisation jésuite. L’architecture est particulière, les maisons colorées sont recouvertes de tuile en bois d’alerce. Nous passons notre première soirée en bord de mer… la pluie se remet à tomber, laissant peu de temps à Olivier pour prendre quelques photos.

Nous sommes prévenus, ici, il est coutume de dire qu’il pleut « 370 » jours par an, ça nous remonte le moral !

Cette première étape sur l’île, nous permettra de goûter à l’une de ses spécialités : le curanto.

Mélange de saucisses, de viande de porc cuisinée avec des fruits de mer dont des moules géantes et des palourdes. Ce plat ne nous laissera pas de souvenir impérissable, mais plutôt quelques lourdeurs digestives !

Nous reprenons la route vers Castro, la capitale de l’île. Nous y retrouvons nos amis les Pouzet et les Lebourg. Il pleut toujours… Nous visitons la cathédrale de Castro,

dont l’intérieur tout en bois sculpté est des plus chaleureux,

et en quittant la ville, nous  prendrons rapidement une photo des célèbres palafitos (maisons de pécheurs sur pilotis) classés patrimoine de l’UNESCO.

Toujours sous la pluie, nous faisons route vers la petite île de Quinchao, après 5 min de traversée, nous avançons résignés, sous un ciel plombé, vers l’un des endroits recommandés par nos guides touristiques. Effectivement, le petit village de Curaco de Velez avec son église en bois

et toutes ses petites maisons multicolores semble être d’un autre temps.

Nous trouvons un bivouac en bord de mer et admirons le spectacle des cygnes blancs à tête noire qui paressent sur la plage.

Nous sommes en face d’un restaurant qui propose de déguster les fameuses huîtres géantes de l’île.

L’endroit est plein de charme et les huîtres vraiment géantes, les empanadas au fromage sont divins et les quelques bouteilles de bon vin blanc nous font presque oublier la pluie !!!

Le lendemain midi nous décidons de continuer le festin avec des empanadas aux fruits de mer. Rien de tel qu’un bon repas entre amis pour oublier les caprices de la météo chilienne.

Jeudi 19 février, nous quittons l’île de Chiloé un peu déçus, mais maintenant c’est sûr, ce qu’il nous faut c’est du soleil, alors direction le nord (et oui, ici pour avoir du soleil il faut aller vers le nord !)!!!

Isabelle va bientôt avoir son bébé, nos amis décident de s’arrêter à Puerto Varas pour attendre l’heureux évènement. Nous trouvons un camping au bord du lago Lanquihe, face au magnifique volcan Osorno.

Nous y passerons tout le week-end sous le soleil ; les enfants sont ravis de profiter encore un peu de leurs amis, car l’heure des séparations approche.

Lundi matin, nous reprenons la route tous les 4, direction l’Argentine et San Carlos de Bariloche. Nous roulons toute la journée, et découvrons cette région rebaptisée la Suisse argentine en fin d’après-midi. Nous sommes dans la région des lacs, qui, entourée de montagnes recouvertes de sapins ressemble un peu il est vrai à la Suisse.

De plus, l’une des spécialités de la ville est le chocolat ; on y trouve également du fromage et plusieurs resto proposent des fondues. Nous en rêvions en venant ici, mais malheureusement nous subissons à tour de rôle notre premier épisode de turista !!!

La ville est hyper touristique, les rues commerçantes regorgent de magasins de marque et de chocolatiers, la clientèle est assez huppée. Pendant qu’Olivier mettra le blog à jour au cyber café du coin, j’emmène les enfants au musée. Une des salles est consacrée à la faune patagonienne. L’occasion de voir de nombreux animaux empaillés. Nous avons déjà vu certaines espèces, et nous en découvrons d’autres. Le deuxième étage est consacré aux indiens Mapuches, peuple qui vivait dans cette partie de la Patagonie et qui a été largement décimé par les colons espagnols.

Le lendemain, après avoir fait le plein d’excellents chocolats, nous quittons la ville de Bariloche pour découvrir ses environs. Nous prenons le téléphérique qui nous monte au sommet du cerro Campanorio

et nous permet d’apprécier une vue panoramique grandiose de cette région.

Il fait chaud, nous bivouaquons au bord d’un lac et une petite baignade rafraîchissante est la bienvenue.

Vendredi 27 : nous bouclons les évaluations numéros 7, elles sont au nombre de 10, cela signifie que nous avons déjà effectué les ¾ du programme scolaire… à ce rythme nous serons en grandes vacances fin mai ! Je m’occupe le plus souvent de Lola et Olivier de Robin, même si nous échangeons nos élèves de temps en temps selon notre degré de patience !

Au programme géographique cet après-midi, nous avons la route des 7 lacs. Cet itinéraire est chaudement recommandé par notre bon vieux guide du routard. Nous prenons d’abord la route qui longe la vallée enchantée,

curieuse suite de rochers sculptés par des siècles d’érosion. Certains ont un nom, comme le « doigt de Dieu »,

d’autres sont libres d’interprétation et chacun y voit un animal ou une forme différente. Ensuite nous empruntons une très mauvaise piste pour découvrir ces fameux lacs.

Rien d’exceptionnel, ces paysages n’ont rien de dépaysant pour nous européens. Bivouac en pleine nature au bord d’une petite rivière, c’est le calme absolu… Au réveil, chaque matin une vue différente… les enfants nous avouent ne plus savoir toujours où ils sont lorsqu’ils ouvrent les yeux !

Prochain objectif, le volcan Lanin (3759 m).

Nous l’atteignons après avoir traversé une forêt d’araucarias, arbres résineux très « piquants » .

Dimanche matin, nous faisons une belle ballade jusqu ‘au pied du volcan.

En consultant nos e-mails, nous apprenons la naissance de Maud, quatrième fille de nos amis Isa et Greg. Pas de temps à perdre, nous redescendons jusqu’à Puerto Varas. Là-bas, toute notre bande d’amis est réunie pour fêter la naissance de ce bébé voyageur ! Retrouvailles chaleureuses autour du traditionnel barbecue !

Nous profitons pleinement de ces derniers instants tous ensemble, voilà 3 mois que nous nous suivons et partageons ces quelques milliers de kilomètres entre l’Argentine et le Chili…

Dan, Mariléna et leurs trois enfants rentrent en Europe dans moins d’un mois et sont les premiers à partir, nous nous reverrons sans aucun doute sur un autre continent !

Les Lebourg vont adapter leur rythme à celui du bébé, Les Parcé vont visiter des lieux que nous connaissons déjà, mais rendez-vous est pris avec eux pour de prochaines destinations !

Quant au Meriguet-tour : destination Santiago ! 1000 km nous séparent de la capitale chilienne, mais cette fois, c’est de l’autoroute… autant dire du caviar !

Hasta pronto…

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26 Janvier 2009 : Une lente remontée

Dimanche 26 janvier, la tribu reprend la route direction El Chalten,

ce petit village perdu proche de la frontière chilienne ne doit sa renommée touristique qu’au fameux Mont Fitz Roy ( 3 405 m. ) pour une fois, la météo est avec nous et nous pourrons l’admirer dans toute sa splendeur !!!

Le site nous permettra de faire 2 belles randonnées.

Nous apercevons de temps en temps quelques condors qui planent bien haut dans le ciel, leur silhouette est caractéristique et leurs ailes immenses, les Andes sont leurs territoires.

En regardant la carte, nous constatons que nous sommes encore très bas et que la remontée s’annonce longue. En plus du nombre conséquent de kilomètres que nous devons parcourir, s’ajoute la piètre qualité des routes qu’il nous faut emprunter.

La ruta 40, qui parcours l’Argentine du sud au nord a très mauvaise réputation. Nous allons vite en prendre la mesure… 3 heures de route pour seulement 100 km. La route est vraiment mauvaise, cailloux, poussière, nids de poule, taule ondulée, un des rares véhicules qui circulent sur cette route nous double et nous voyons arriver une projection de cailloux qui ne tardent pas à s’abattre sur le pare-brise ( 2 fissures ), le vent est violent dans cette partie de la Patagonie et Olivier peine à tenir le cap. Nous passerons une nuit sur le bord de cette route isolée, dans un vent de folie.

Nous sommes avec Isa et Greg et heureusement, nous nous remontons le moral, Olivier réussira même à nous faire une grillade dans ces conditions extrêmes (désolé, pas de photos, ambiance trop poussiéreuse)

Le lendemain, après une matinée studieuse ( les évaluations approchent !), nous reprenons courageusement la route, notre objectif pour aujourd’hui est d’atteindre Bajo Caracoles, un point sur la carte 200 km plus au nord

Nous l’atteindrons en fin d’après-midi. Le village compte 50 habitants, 1 « camping » Une station service- bar- resto-épicerie. Les gens semblent tristes, nous ne leur en voulons pas, pour vivre ici il faut avoir un grand sens du sacrifice ou avoir fait le choix de vivre à l’écart de tout. L’endroit est surréaliste, mais il n’est pas unique, nous en avons déjà traversé plusieurs de ces villages fantômes patagoniens…

Le seul atout du village est qu’il est situé relativement près ( 50 km ) d’un site d’intérêt historique : Cueva de las Manos.

Dans cette grotte, on a retrouvé des peintures essentiellement de mains et d’animaux.

Elles datent de 8 à 10 mille ans et ont été réalisées avec des pigments de couleur rouge et noire.

Le site est au bord d’un canyon magnifique.

Après ce petit intermède culturel et vu que nos compagnons de route sont tout comme nous de bons vivants, nous décidons de commander un agneau grillé au camping.

Pendant la cuisson un match de foot franco-argentin s’organise…

Finalement, même si le lieu était un peu sordide, nous y avons passé une étape agréable.

Maintenant, notre objectif est de retourner au Chili et d’attaquer la Carretera Australe, une route célèbre chez les voyageurs pour son côté difficile. La route qui nous y conduit est d’une qualité épouvantable,

nous progressons à une vitesse moyenne de 30 km/h mais le paysage est incroyable et nous fait un peu oublier les vibrations…

Des espaces infinis avec en toile de fond les Andes,

au loin des sommets enneigés  tranchent avec le bleu du ciel, nous apercevons encore quelques glaciers, et puis des couleurs fantastiques qui me donnent des envies de peinture,

des herbes folles prennent naissance dans des lagunes bleutées

où quelques moutons viennent s’abreuver paisiblement…

A chaque tournant nous poussons une exclamation d’admiration et les arrêts photos se multiplient.

La description est difficile tant ce paysage est riche en détails et fascinant. Nous arrivons même à nous demander combien de temps la magie va opérer, combien de temps nous extasierons-nous devant les charmes de dame nature ?

Dimanche 1er février, nous atteignons notre but, nous faisons nos premiers kilomètres sur la fameuse carretera chilienne, la ruta 7…

 

Cela mérite un bon repas, nous entrons dans le village de Cochrane et trouvons un petit resto. On s’y sent comme à la maison, les propriétaires sont charmantes et nous ont concoctées un bon petit menu.

Nous passons 2 jours dans ce village tranquille, en pleine nature au bord d’une rivière.

Au camping où nous sommes installés, il y a même des poules et les enfants inventent un nouveau style de pêche : la pêche à la poule !

Le lendemain, nous fêtons l’anniversaire d’Ilinca (3 ans), la plus jeune des enfants voyageurs, un petit spectacle est organisé par les enfants et les adultes une fois encore se retrouvent devant le barbecue ( déception, la viande est beaucoup moins tendre qu’en Argentine !)

Dans ce genre d’endroit bucolique, nous pourrions facilement nous arrêter une semaine, mais cela risque de compromettre la suite du voyage, il nous reste tant à parcourir et les semaines s’égrainent à toute vitesse… Alors en voiture !!!

La route est tellement mauvaise, que nos amis cassent une fenêtre de leur caravane à cause des vibrations.

Les Pouzet arrachent complètement un des coffres du bas de caisse de leur camping-car (identique au nôtre) en descendant une côte pleine d’ornières. Chez nous, les grincements augmentent de jours en jours et la poussière s’infiltre un peu plus de tous les côtés. Nous commençons à nous demander s’il est raisonnable de poursuivre sur cette route au risque d’endommager sérieusement notre bon vieux BEF…

Nous longeons maintenant un lac d’une couleur bleu turquoise surnaturelle,

Dan le pêcheur de la bande forcera la troupe à bivouaquer à côté dans l’espoir d’y attraper quelques poissons…

mais une fois encore ce sont des … que nous faisons griller !

Mercredi 4 février : ce matin petit tour en barque pour admirer la Catedral de Marmol.

Curieux rocher de marbre sculpté par les eaux du lac.

Nous passons dessous pour la plus grande joie des enfants.

Jeudi 5, un peu d’école, un peu de route et un bon bivouac en pleine nature pour fêter l’anniversaire de Greg. Tous les enfants lui ont préparé une pièce de théâtre,

c’est incroyable de les voir si imaginatifs, ils ne s’ennuient jamais et s’approprient en un temps record un environnement chaque jour différent.

Vendredi, ça y est, nous atteignons Coyhaique et nous en avons terminé avec la plus mauvaise partie de la carretera australe.

Nos compagnons de route sont catégoriques, ils ne veulent plus continuer cette route et s’empressent de réserver un ferry pour l’île de Chiloé, notre prochaine destination.

Nous, nous hésitons, cette route mythique qui continue encore sur 600 km vers le nord fait partie des étapes incontournables que nous avions prévues dans ce voyage ( enfin surtout Olivier !).

Moi je l’ai toujours un peu redouter cette route et la poursuivre seuls, c’est moins rassurant…

D’après les renseignements que nous avons pu récolter, l’état de la piste est nettement meilleur à partir d’ici. Alors banco, on continue jusqu’à Chaiten, 420 km plus haut.

Mardi matin, nous quittons nos amis et reprenons la route seuls !

Nous commençons par 80 km de route goudronnée,

ça c’est la bonne surprise, ensuite 20 km de cailloux gros comme des pommes ( aïe ! je commence à regretter notre choix ) et puis à nouveau du goudron, à ce rythme, nous atteignons notre premier objectif, la ville de Puyuhuapi

Le soir même. Le paysage est complètement différent, nous traversons une forêt très dense où la nature se montre exubérante.

Malheureusement, une fois encore c’est dans la grisaille et sous la pluie que nous progressons, nous ne faisons qu’apercevoir des paysages que nous savons spectaculaires.

Le lendemain, pluie !

La grisaille me mine, je suis de mauvaise humeur, le camping-car me semble minuscule, il nous faut un peu de réconfort… Ca tombe bien, nous sommes juste à côté des célèbres thermes de Puyuhuapi. L’endroit semble paradisiaque, situé sur une petite île au milieu d’une végétation luxuriante. L’eau qui alimente les thermes provient de 4 volcans et donc est très chaude !!!

Exactement ce qu’il nous faut pour détendre nos nerfs…

Nous embarquons donc pour un après-midi de plaisir.

Olivier n’est pas attiré par la baignade, alors c’est seule avec les enfants que nous plongeons avec délice dans les piscines d’eau chaude.

Les bassins extérieurs affichent jusqu’à 40 ° et c’est un beau pied de nez au mauvais temps. Nous enchaînons jacuzzis,

bassins d’eau tiède et d’eau chaude, un régal… le soir nous sommes ramollis et notre peau est douce comme celle de nouveau-nés !

Jeudi, nous reprenons la route, il nous reste 145 km jusqu’à Chaiten notre ultime étape sur la carretera australe. Il pleut toujours lorsque nous atteignons notre but en début d’après-midi.

La ville a subi une éruption volcanique en mai 2008 et a été recouverte de cendre.

Tout est resté en l’état

et le gouvernement refuse de la réhabiliter car la menace d’une nouvelle éruption est toujours présente.

Les rares habitants revenus dans leur foyer survivent sans eau, sans électricité et réclament l’aide de l’état.

L’ambiance qui résulte de cette situation est des plus pesantes. Nous nous renseignons à la compagnie maritime qui assure la liaison avec l’île de Chiloé, le prochain bateau est prévu dans la nuit de samedi à dimanche. Il nous faut donc patienter 3 jours dans cet environnement peu attrayant et en plus, il PLEUT !!!

Nous cherchons un bivouac, la plage de Santa Barbara attire notre attention et nous nous y installons. Le lendemain, profitant d’une petite éclaircie, nous longeons la plage de sable noir.

Joli paysage. Soudain un aileron attire mon attention… des dauphins !

Ils sont à quelques mètres du bord, nous les suivrons un bon moment.

Retour au camping-car, car il pleut à nouveau, mais nous sommes ravis de ce petit spectacle.

Notre bateau partira finalement dimanche matin.

Nous sommes pressés de quitter cette ville morte et souhaitons beaucoup de courage à ses habitants résistants…

 Prochaine destination : L’île de Chiloé.

 Hasta luego amigos !

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13 Janvier 2009 : La nature dans toute sa splendeur

Mardi après-midi, nous prenons la route vers l’un des plus beaux et des plus réputés parc national chilien : Torres del Paine.

110 km au nord de Puerto Natales, dont 80 km de piste. Nous commençons à appréhender ce genre de routes qui pourtant constituent l’essentiel du réseau routier. Nous sommes toujours surpris de la mauvaise qualité de certaines qui mènent à des parcs nationaux très touristiques et qui sont donc largement empruntées.

Bref, nous oublions vite l’épreuve lorsque nous pénétrons dans le parc.

Il s’agit en fait d’un ensemble montagneux appartenant aux Andes dont certains pics atteignent plus de 3 000m d’altitude alors que nous, nous sommes à peine à 100m au-dessus du niveau de la mer.

Au cœur du parc, 3 pics se dressent majestueusement, il s’agit des 3 tours qui ont donné leur nom au parc. Malheureusement, d’épais nuages gris cachent leur sommet.

Le parc est très étendu plus de 240 000 ha et constitué de lacs, cascades, glaciers, de forêts, steppes et montagnes.

Nous nous installons pour passer la première nuit au bord d’une cascade tumultueuse, bientôt rejoints par une famille de voyageurs autrichiens, déjà rencontrée à Ushuaia. Les gardes du parc ne tardent pas à nous déloger et nous indiquent un endroit où l’on peut passer la nuit. Nous sommes garés en face des Torres et n’avons pas perdu au change.

Nous passerons la soirée à discuter autour d’une bonne bouteille de vin avec nos amis autrichiens.

Le lendemain matin, le vent souffle violemment, nous restons à l’abris pour faire le Cned.

Retrouvaille avec la famille Parcé, avec qui nous échangeons nos dernières mésaventures mécaniques. Ils ont acheté quasiment le même véhicule que nous, chez le même concessionnaire et ont eux aussi quelques déconvenues de batteries, frigo etc… Mais cela ne les empêchent pas de garder un moral d’acier.

L’après-midi, nous décidons d’avancer un peu dans le parc, après le vent, c’est la pluie qui s’installe et nous parcourons des kilomètres de pistes dans un paysage exceptionnel gâché par ce mauvais temps. La route est longue et difficile, mais nous prévoyons quand même de la refaire en sens inverse quand le temps sera plus clément, tant nous sommes frustrés. Olivier est plus que prêt à tenir le siège jusqu’au retour du soleil !!!

Nous dormirons au bord du lac Péhoé, magnifique par sa couleur turquoise. Il pleuvra toute la nuit, puis toute la matinée ( parfait pour l’école ) l’après-midi le vent redouble de force et nous reprenons la route vers le glacier Grey qui se trouve à l’extrémité du parc. Nous retrouverons sur la route Greg, Isa et leurs 3 filles.

Le soir une fois les enfants couchés, nous établissons ensemble le programme des prochaines randonnées. Malheureusement, c’est sans compter sur cette fichue météo réputée pour être extrême dans cette partie du pays. Il pleuvra ainsi 2 jours et 2 nuits…

Nous commençons à accuser le coup, la pluie glaciale et le vent qui nous donne l’impression de vivre et de dormir dans une lessiveuse, c’est trop pour moi ! Petit coup de blues et mauvaise ambiance généralisée. Enfin, le samedi matin, nous profitons d’une petite accalmie et tentons notre chance. Nous choisissons la randonnée pour voir le glacier.

Il fait froid et finalement les magnifiques icebergs détachés du glacier que nous verrons, illustrent parfaitement la température de la région.

L’après-midi, le soleil fait son apparition mais le vent est tellement violent, que nous choisissons de faire une autre randonnée sans les enfants. Nous les laissons tous les 5, bien à l’abris devant un bon DVD. Cette fois, nous partons à l’assaut des 3 cornes ( Los Tres Cuernos) autre massif montagneux emblématique du parc. La ballade est rude à cause du vent, mais nous pouvons enfin admirer sous le soleil, ces monstres de granit aux sommets bicolores qui se jettent dans un lac bleuté. 

16 km de marche dans la journée, c’est dur et le soir nous nous couchons fatigués mais ravis.

Demain c’est décidé, nous repartons voir les Torres, convaincus que cette fois le beau temps va enfin s’installer !

Et bien non, les nuages jouent avec nos nerfs,

et cette fois, les réserves alimentaires sont plus que désastreuses, il nous faut capituler. Nous quitterons le parc un peu déçus, Olivier n’aura pas « la » photo, mais voici que la pluie refait son apparition, alors vite roulons vers d’autres horizons moins nuageux !!!

Mardi 20, nous nous arrêtons à El Calafate, dernière ville très touristique avant d’entrer dans le parc national des glaciers. Ici aussi, tout est beaucoup plus cher pour les étrangers !!!

Nous retrouvons Dan et Marilena avec leurs 3 enfants et Eric, Patricia et leurs 2 filles, avec qui nous faisons route depuis un bon moment et c’est un convoi de 4 véhicules qui se dirige vers l’entrée du parc.

Sur nos guides datant de 2008, l’entrée du parc est annoncée à 30 pesos. Lorsque nous arrivons, nous constatons que celle-ci vaut maintenant 60 pesos et qu’en plus, elle n’est valable qu’un seul jour ! C’est fou ce que les prix ont augmenté depuis un an ! Heureusement, nous bénéficions d’un euro fort en ce moment ( 1 euro = 4,40 pesos ) mais il est vrai que tous les parcs nationaux sont payants ici et que cela représente un budget conséquent !

Encore 30 kilomètres de route semi-goudronnée et nous arrivons devant le Perito Moreno…

Ce monstre de glace est le plus imposant et le plus accessible de tous les glaciers qui composent El Campo de Hielo Sur (Le champs de glace du sud, 500 km de long, à cheval entre l’Argentine et le Chili).

Le Perito Moreno, nous en rêvions, nous avions lu et vu tant de témoignages et de photos à son sujet, mais en arrivant sur les passerelles qui le surplombent, le choc est réel. 

On reste sans voix devant une telle splendeur.

Imaginez un géant de glace de 50 km de long et de 4 km de large atteignant les 60 m de haut qui se jette dans un lac aux reflets turquoises. Ce géant est vivant, il avance de 2m par jour dans une succession de craquements et de détonations.

Nous restons là à l’observer durant des heures guettant les morceaux de glace qui se décrochent dans un grand fracas et se brisent en arrivant dans l’eau. Le soir de notre arrivée, nous organisons une sortie nocturne pour obtenir une magnifique photo de nuit.

Il pleut à nouveau toute la nuit ( nous sommes poursuivis !) et le réveil prévu à 5h45 pour la photo au lever du jour est annulé. Mais quelques heures plus tard, le soleil est là et nous passons toute la journée à contempler le spectacle que nous offre ce glacier.

Les enfants contemplent les nombreux pics et crevasses qui se tintent de mille reflets bleutés.

Le soir, nous avons du mal à quitter cet endroit.

Nous passerons ensuite 2 jours dans un camping gratuit, au bord du lago Roca. 

Nous prenons place entre les arbres, à l’abris du vent. Un petit air de liberté et de bien être souffle au-dessus de nos têtes. Nous faisons la connaissance de Peter et Anke, un couple d’Allemands en voyage de noce. L’apéro s’improvise dans la bonne humeur. 

Notre bande ne cesse de s’agrandir, et notre regroupement fait parfois penser à un camp de gitans ! Nous profiterons ( je profiterai) de ce petit havre de paix pour faire un grand nettoyage de BEF.

La poussière des pistes s’infiltre de plus en plus et j’emploie tous les stratagèmes pour la combattre. Les vis des placards continuent à tomber allègrement ( nous en avons une boîte pleine ) et quelques-uns uns seulement ferment normalement. Le pauvre BEF est bien malmené, Olivier a du mal à assurer la maintenance, la splendide boîte à outils que son papa lui a offert ne l’inspire pas plus que ça !

Vendredi 24 : La croisière s’amuse !

Réveil à 7h, nous partons à la découverte de 3 autres glaciers accessibles uniquement en bateau.

Là encore, nous sommes assommés par l’augmentation des tarifs : 295 pesos par adultes et 205 pour les enfants au-dessus de 6 ans !

Dan, qui parle très bien l’espagnol essaie de négocier un tarif de groupe, rien à faire, les touristes sont nombreux, les bateaux sont pleins, pourquoi nous ferait-il une faveur ?

Comble de l’arnaque, il faut repayer l’entrée du parc national (valable une seule journée) !

Heureusement nous avions gardé nos anciens tickets et nous réussissons à les faire passer, ni vu ni connu !

La croisière nous emmènera d’abord au pied du glacier Upsala dont la superficie est plus grande que la ville de Buenos Aires.

Nous naviguons sur le magnifique lac Argentino, entre les icebergs plus ou moins bleutés selon leur ancienneté, car plus la glace est ancienne et donc tassée, plus le bleu est profond.

Certains sont gigantesques et dérivent tranquillement.

Deuxième arrêt devant le glacier Spegazzini, que je trouve sublime.

Et enfin, après 6 heures de navigation,

nous sommes au pied du Perito Moreno

une fois encore nous le contemplons sans nous lasser.

Retour à 16h30.

La splendide ballade a été un peu longue par moment et heureusement nous avons parmi nous Thierry, ancien notaire et futur comique qui se charge de mettre un peu d’animation…

Le soir, nous bivouaquons tous ensemble autour d’une montagne d’empanadas !!!

De retour au camping-car, nous apprenons par SMS le décès accidentel de Renaud, le cousin d’Olivier. Nous sommes sonnés. Comble du sort, nous avions parlé de lui quelques heures plus tôt en expliquant à nos amis les joutes languedociennes.

Nous savons que dans ces moments si difficiles, les mots sont dérisoires, mais nous tenions à dire à toute la famille que nous partageons votre peine et que nous pensons sincèrement très fort à Gersande sa femme, Kelly, Pauline, Hugo et Ronan ses enfants, Jacky et René-Paul ses parents, et à toute la famille. 

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9 Janvier 2009 : Bienvenue au Chili

Vendredi 9 janvier, voilà une semaine que nous nous battons pour récupérer notre colis. Il est 17 h, nous raccrochons le téléphone après une ultime tentative d’explications espano-anglaises. Fedex Argentine nous confirme que le colis est bien bloqué en douane à l’aéroport de Buenos Aires.

3 solutions s’offrent à nous :

– Retourner à Buenos Aires ( 3 000 km)

– Abandonner notre colis ( 600 € de perdus)

– Faire appel à un broker ( intermédiaire habilité à retirer des colis bloqués pour les particuliers ( combien ça va nous coûter ?)

Cela implique une prise de décision délicate. Quoi qu’il en soit, nous n’avons plus rien à faire à Ushuaia, et nous décidons de larguer les amarres le soir même. Une nuit au bord d’un joli lac à Tolhuin qui nous vaudra un coucher de soleil divin, quelques bons empanadas et notre moral remonte.

Le lendemain, nous quittons la Terre de Feu et repassons la frontière du Chili.

Première ville étape, Puerto Natales. La route qui nous y conduit est sublime, nous longeons un bon moment le détroit de Magellan, puis nous passons devant une suite d’Estancias joliment entretenues avec de nombreux et impressionnants troupeaux de bétails. Petite halte sur le bord de mer où 2 carcasses de bateaux échoués datant du 18ème siècle, rouillent paisiblement depuis plusieurs dizaines d’années. Pourtant classés monuments nationaux, ils ne bénéficient d’aucun entretien.

Ils sont échoués devant une estancia elle aussi à l’abandon,

le tout forme un paysage désolé et saisissant.

Quelques km avant d’arriver à Puerto Natales, nous sommes intrigués par un rassemblement de voitures et de chevaux, il s’agit en fait d’un tournoi de rodéo. Génial, un spectacle auquel nous n’avons pas encore assisté !

Les participants sont vêtus de la tenue traditionnelle des gauchos ( pantalon noir bouffant, bottes de cuir, large ceinture et béret sur la tête), le cheval sauvage est attaché à un poteau, on lui bande les yeux, on lui met un genre de tapis sur le dos, de drôles d’étriers et une fois le cavalier en selle, le cheval est détaché ; s’en suit alors une série de ruades auxquelles les participants résistent tant bien que mal,

tout ça sous les coups de klaxons des spectateurs assis dans leur voiture autour de l’enclos…

Lundi matin, nous décidons de nous tourner vers Fedex France, pour nous aider à résoudre notre problème de colis. Le commercial chargé de notre dossier nous annonce très vite la couleur : « vous feriez mieux de renoncer à votre paquet, l’Argentine c’est la misère, les douaniers sont tous des « c…s », je ne vois pas de solutions, à part vous, personne ne peut débloquer la marchandise ! » Il insiste en nous disant que s’il avait connu notre situation, il n’aurait jamais fait partir notre colis !!!

En fait, le colis a été envoyé de France par notre concessionnaire et contient des pièces pour le camping-car : des protections isolantes (qui auraient dû nous être livrées avec le camion !), un ventilateur pour le frigo, un système de filtre pour les WC… mais ce colis portait bêtement la mention pièces électriques, la douane l’a intercepté et le considérant comme marchandises d’importation, elle réclame des taxes d’où le blocage ! 

Nous commençons à baisser les bras… Parmi nos obligations ménagères, nous avons celle d’aller régulièrement porter notre linge sale à la laverie. Celle que nous choisissons est tenue par un personnage haut en couleur : Tomislav Govic. C’est un Chilien d’origine croate, qui a pas mal bourlingué et a vécu quelques temps au Québec, nous commençons à discuter en Français, parlons de notre voyage etc… En plus de la laverie, il tient également un centre d’informations touristiques et nous donne des renseignements sur nos prochaines destinations.

Nous décidons d’aller manger une bonne pizza pour nous remonter le moral bien malmené par cette histoire de colis. Et pendant le repas, nous vient une idée, si nous demandions à Tomislav d’appeler pour nous la douane et d’essayer de débloquer notre situation ? Notre anglais trop limité et notre espagnol hésitant sont des obstacles à toutes discussions et tentatives de négociations. De retour à la laverie, nous expliquons notre désarroi à .Tomislav qui est tout de suite d’accord pour nous aider. Nous prenons place dans le camping-car et grâce à Skype, notre hôte se met au travail.

Pendant plus de 2 heures, baladé de numéros en numéros il va batailler, discuter, négocier, plaider notre cause et obtenir la possibilité de faire intervenir un broker pour débloquer le colis à notre place et le faire parvenir à Rio Gallegos ( 350 km plus au sud en Argentine).

Comme il se plait à nous le dire, notre colis est maintenant son colis, et il fera tout pour bousculer cette léthargie douanière et procédurière si caractéristique de l’Argentine voisine.

Bilan, si nous voulons notre marchandise, il nous faut :

retourner à Rio Gallegos ; faire un virement de 340 dollars au broker ; envoyer nos bons de transports originaux en express 34 dollars de plus ; payer les frais de garde du paquet 4 dollars par jour depuis le 26 déc. soit 80 dollars, attendre le colis encore plusieurs jours, et enfin, payer les taxes d’importation au bon vouloir du douanier !

Tomislav a fait tout son possible, il a surtout mis sa générosité et sa verve à notre service et nous lui en sommes grandement reconnaissants,

mais l’addition se révèle trop lourde et cette histoire nous a déjà fait perdre suffisamment de temps, nous renonçons à notre colis.

Dans la liste des choses à ne pas faire, nous ajouterons celle-ci : 

Ne plus jamais se faire envoyer d’effets autres que personnels en Argentine !!!

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A la recherche d’internet !

Les fidèles lecteurs du Meriguet-Tour s’impatientent !!! Pas de nouvelles de nous depuis plus d’1 mois, et pourtant, nous nous efforçons de vous tenir au courant de nos déambulations le plus vite possible…

Les retards sont dus au manque de connexion internet haut débit au fin fond de la Patagonie !!!

Mais réjouissez-vous, aujourd’hui à Cochrane (Chili) c’est peut-être gagné, la suite du feuilleton est pour bientôt !!!