26 Janvier 2009 : Une lente remontée

Dimanche 26 janvier, la tribu reprend la route direction El Chalten,

ce petit village perdu proche de la frontière chilienne ne doit sa renommée touristique qu’au fameux Mont Fitz Roy ( 3 405 m. ) pour une fois, la météo est avec nous et nous pourrons l’admirer dans toute sa splendeur !!!

Le site nous permettra de faire 2 belles randonnées.

Nous apercevons de temps en temps quelques condors qui planent bien haut dans le ciel, leur silhouette est caractéristique et leurs ailes immenses, les Andes sont leurs territoires.

En regardant la carte, nous constatons que nous sommes encore très bas et que la remontée s’annonce longue. En plus du nombre conséquent de kilomètres que nous devons parcourir, s’ajoute la piètre qualité des routes qu’il nous faut emprunter.

La ruta 40, qui parcours l’Argentine du sud au nord a très mauvaise réputation. Nous allons vite en prendre la mesure… 3 heures de route pour seulement 100 km. La route est vraiment mauvaise, cailloux, poussière, nids de poule, taule ondulée, un des rares véhicules qui circulent sur cette route nous double et nous voyons arriver une projection de cailloux qui ne tardent pas à s’abattre sur le pare-brise ( 2 fissures ), le vent est violent dans cette partie de la Patagonie et Olivier peine à tenir le cap. Nous passerons une nuit sur le bord de cette route isolée, dans un vent de folie.

Nous sommes avec Isa et Greg et heureusement, nous nous remontons le moral, Olivier réussira même à nous faire une grillade dans ces conditions extrêmes (désolé, pas de photos, ambiance trop poussiéreuse)

Le lendemain, après une matinée studieuse ( les évaluations approchent !), nous reprenons courageusement la route, notre objectif pour aujourd’hui est d’atteindre Bajo Caracoles, un point sur la carte 200 km plus au nord

Nous l’atteindrons en fin d’après-midi. Le village compte 50 habitants, 1 « camping » Une station service- bar- resto-épicerie. Les gens semblent tristes, nous ne leur en voulons pas, pour vivre ici il faut avoir un grand sens du sacrifice ou avoir fait le choix de vivre à l’écart de tout. L’endroit est surréaliste, mais il n’est pas unique, nous en avons déjà traversé plusieurs de ces villages fantômes patagoniens…

Le seul atout du village est qu’il est situé relativement près ( 50 km ) d’un site d’intérêt historique : Cueva de las Manos.

Dans cette grotte, on a retrouvé des peintures essentiellement de mains et d’animaux.

Elles datent de 8 à 10 mille ans et ont été réalisées avec des pigments de couleur rouge et noire.

Le site est au bord d’un canyon magnifique.

Après ce petit intermède culturel et vu que nos compagnons de route sont tout comme nous de bons vivants, nous décidons de commander un agneau grillé au camping.

Pendant la cuisson un match de foot franco-argentin s’organise…

Finalement, même si le lieu était un peu sordide, nous y avons passé une étape agréable.

Maintenant, notre objectif est de retourner au Chili et d’attaquer la Carretera Australe, une route célèbre chez les voyageurs pour son côté difficile. La route qui nous y conduit est d’une qualité épouvantable,

nous progressons à une vitesse moyenne de 30 km/h mais le paysage est incroyable et nous fait un peu oublier les vibrations…

Des espaces infinis avec en toile de fond les Andes,

au loin des sommets enneigés  tranchent avec le bleu du ciel, nous apercevons encore quelques glaciers, et puis des couleurs fantastiques qui me donnent des envies de peinture,

des herbes folles prennent naissance dans des lagunes bleutées

où quelques moutons viennent s’abreuver paisiblement…

A chaque tournant nous poussons une exclamation d’admiration et les arrêts photos se multiplient.

La description est difficile tant ce paysage est riche en détails et fascinant. Nous arrivons même à nous demander combien de temps la magie va opérer, combien de temps nous extasierons-nous devant les charmes de dame nature ?

Dimanche 1er février, nous atteignons notre but, nous faisons nos premiers kilomètres sur la fameuse carretera chilienne, la ruta 7…

 

Cela mérite un bon repas, nous entrons dans le village de Cochrane et trouvons un petit resto. On s’y sent comme à la maison, les propriétaires sont charmantes et nous ont concoctées un bon petit menu.

Nous passons 2 jours dans ce village tranquille, en pleine nature au bord d’une rivière.

Au camping où nous sommes installés, il y a même des poules et les enfants inventent un nouveau style de pêche : la pêche à la poule !

Le lendemain, nous fêtons l’anniversaire d’Ilinca (3 ans), la plus jeune des enfants voyageurs, un petit spectacle est organisé par les enfants et les adultes une fois encore se retrouvent devant le barbecue ( déception, la viande est beaucoup moins tendre qu’en Argentine !)

Dans ce genre d’endroit bucolique, nous pourrions facilement nous arrêter une semaine, mais cela risque de compromettre la suite du voyage, il nous reste tant à parcourir et les semaines s’égrainent à toute vitesse… Alors en voiture !!!

La route est tellement mauvaise, que nos amis cassent une fenêtre de leur caravane à cause des vibrations.

Les Pouzet arrachent complètement un des coffres du bas de caisse de leur camping-car (identique au nôtre) en descendant une côte pleine d’ornières. Chez nous, les grincements augmentent de jours en jours et la poussière s’infiltre un peu plus de tous les côtés. Nous commençons à nous demander s’il est raisonnable de poursuivre sur cette route au risque d’endommager sérieusement notre bon vieux BEF…

Nous longeons maintenant un lac d’une couleur bleu turquoise surnaturelle,

Dan le pêcheur de la bande forcera la troupe à bivouaquer à côté dans l’espoir d’y attraper quelques poissons…

mais une fois encore ce sont des … que nous faisons griller !

Mercredi 4 février : ce matin petit tour en barque pour admirer la Catedral de Marmol.

Curieux rocher de marbre sculpté par les eaux du lac.

Nous passons dessous pour la plus grande joie des enfants.

Jeudi 5, un peu d’école, un peu de route et un bon bivouac en pleine nature pour fêter l’anniversaire de Greg. Tous les enfants lui ont préparé une pièce de théâtre,

c’est incroyable de les voir si imaginatifs, ils ne s’ennuient jamais et s’approprient en un temps record un environnement chaque jour différent.

Vendredi, ça y est, nous atteignons Coyhaique et nous en avons terminé avec la plus mauvaise partie de la carretera australe.

Nos compagnons de route sont catégoriques, ils ne veulent plus continuer cette route et s’empressent de réserver un ferry pour l’île de Chiloé, notre prochaine destination.

Nous, nous hésitons, cette route mythique qui continue encore sur 600 km vers le nord fait partie des étapes incontournables que nous avions prévues dans ce voyage ( enfin surtout Olivier !).

Moi je l’ai toujours un peu redouter cette route et la poursuivre seuls, c’est moins rassurant…

D’après les renseignements que nous avons pu récolter, l’état de la piste est nettement meilleur à partir d’ici. Alors banco, on continue jusqu’à Chaiten, 420 km plus haut.

Mardi matin, nous quittons nos amis et reprenons la route seuls !

Nous commençons par 80 km de route goudronnée,

ça c’est la bonne surprise, ensuite 20 km de cailloux gros comme des pommes ( aïe ! je commence à regretter notre choix ) et puis à nouveau du goudron, à ce rythme, nous atteignons notre premier objectif, la ville de Puyuhuapi

Le soir même. Le paysage est complètement différent, nous traversons une forêt très dense où la nature se montre exubérante.

Malheureusement, une fois encore c’est dans la grisaille et sous la pluie que nous progressons, nous ne faisons qu’apercevoir des paysages que nous savons spectaculaires.

Le lendemain, pluie !

La grisaille me mine, je suis de mauvaise humeur, le camping-car me semble minuscule, il nous faut un peu de réconfort… Ca tombe bien, nous sommes juste à côté des célèbres thermes de Puyuhuapi. L’endroit semble paradisiaque, situé sur une petite île au milieu d’une végétation luxuriante. L’eau qui alimente les thermes provient de 4 volcans et donc est très chaude !!!

Exactement ce qu’il nous faut pour détendre nos nerfs…

Nous embarquons donc pour un après-midi de plaisir.

Olivier n’est pas attiré par la baignade, alors c’est seule avec les enfants que nous plongeons avec délice dans les piscines d’eau chaude.

Les bassins extérieurs affichent jusqu’à 40 ° et c’est un beau pied de nez au mauvais temps. Nous enchaînons jacuzzis,

bassins d’eau tiède et d’eau chaude, un régal… le soir nous sommes ramollis et notre peau est douce comme celle de nouveau-nés !

Jeudi, nous reprenons la route, il nous reste 145 km jusqu’à Chaiten notre ultime étape sur la carretera australe. Il pleut toujours lorsque nous atteignons notre but en début d’après-midi.

La ville a subi une éruption volcanique en mai 2008 et a été recouverte de cendre.

Tout est resté en l’état

et le gouvernement refuse de la réhabiliter car la menace d’une nouvelle éruption est toujours présente.

Les rares habitants revenus dans leur foyer survivent sans eau, sans électricité et réclament l’aide de l’état.

L’ambiance qui résulte de cette situation est des plus pesantes. Nous nous renseignons à la compagnie maritime qui assure la liaison avec l’île de Chiloé, le prochain bateau est prévu dans la nuit de samedi à dimanche. Il nous faut donc patienter 3 jours dans cet environnement peu attrayant et en plus, il PLEUT !!!

Nous cherchons un bivouac, la plage de Santa Barbara attire notre attention et nous nous y installons. Le lendemain, profitant d’une petite éclaircie, nous longeons la plage de sable noir.

Joli paysage. Soudain un aileron attire mon attention… des dauphins !

Ils sont à quelques mètres du bord, nous les suivrons un bon moment.

Retour au camping-car, car il pleut à nouveau, mais nous sommes ravis de ce petit spectacle.

Notre bateau partira finalement dimanche matin.

Nous sommes pressés de quitter cette ville morte et souhaitons beaucoup de courage à ses habitants résistants…

 Prochaine destination : L’île de Chiloé.

 Hasta luego amigos !

Article suivant …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

15 réflexions au sujet de « 26 Janvier 2009 : Une lente remontée »

  1. FERNANDEZ

    Contente d’avoir de vos nouvelles. Franchement Steph tu es au top pour le récit de votre voyage, pour un peu on se croirait avec vous. Merci pour ces photos merveilleuses.
    J’arrive du cours de danse, la choré avance petit à petit.
    Bisous. Christine

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  2. Simone Hivert

    Bravo pour votre persévérance et le récit vivant de votre périple. Les photos sont toujours aussi belles et vous continuez à me faire rêver !
    Je vous souhaite un peu plus de chance avec la météo.
    Dans les Landes, un mois après la tempête, le beau temps est de retour. c’est avec un très grand plaisir que nous avons retrouvé le soleil, ici, il pleuvait depuis le mois d’octobre … nous avons tous besoin du réconfort du ciel bleu pour panser les plaies de nos forêts de pins complètement défigurées. Mais finalement, ici la vie continue quand même contrairement à Chaitén …
    Bonne route et bisous à tous.
    La tatie de Coline qui a repris l’école après une bonne semaine de ski.

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  3. ALLO BEF ?? ICI LE CRES !!

    BONJOUR LES COPAINS,

    les paysages que vous nous avait envoyés sont MAGNIFIQUE!!!!!!!!

    Ma Mamie(de Pézénas) nous a envoyé des cartes postales avec le Poulain, parce que cette semaine c’était Mardi Gras.Quand vous reviendrez, j’aimerait bien que Olive nous joue l’air du Poulain.

    Programme de la semaine de la rentrée:
    LUNDI:
    Sport+Histoire
    MARDI:
    Mathématiques(Controle de fraction)+Chant+Theatre
    JEUDI:
    Sciences(Controle de science)
    VENDREDI:
    Anglais+Géographie

    Je vous fait de Gros Bisous a tous
    (meme aux personnes que je ne connait pas!)
    et Bonne chance a BEF!
    Elisa

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  4. lefebvre monique

    MERCI POUR CE SUPER RECIT QUI NOUS F. Il est sympa de voir que le plaisir de la découverte arrive à pallier les moments de découragement. C’est vrai que les enfants sont souvent eminament adaptables et cela aide les parents. Je fais plein de bisous à mes zouzous et je vous envoie KITTY dans un prochain colis pour que vous constatiez à quel point elle évolue positivement. J’ai le droit à des calins « tout plein »  » des léchouilles » ca c’est un peu BEURK et plein de miaulements parfois un peu dur nerveusement
    je pense à vous bon courage BYE TATA MOMO

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  5. agnès

    salut les amis,
    c’est GRANDIOSE !!! cette diversité, ces couleurs … il nous manquerait peut-être l’odeur, si vous pouviez faire un effort!
    quelle joie de vous retrouver, de te lire, Sté, et de s’émerveiller des photos d’Olive … encore merci de nous faire partager cette aventure comme ça ! de gros bisous des banaux et à très bientôt

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  6. la famille laine-vivies

    contents d’avoir de vos nouvelles! les photos sont a coupees le souffle, tes textes , ma Ste un p’tit delice! je trouve que Rbin change , qu’il grandit et cette coupe de cheveux lui va super! bonne continuation a vs 4 ! prenez soin du bon vieux BEF il doit vous faire faire un p’tit bout de chemin de gros bisous des normands!

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  7. Jack Sparrow

    Salut les aventuriers. On ne se lasse toujours pas de vous lire et de vous voir. On trépigne à l’idée de s’évader…à travers vos récits captivants. @ + sur les ondes…

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  8. COMBE Maurice

    Bonjour,

    Bravo pour votre persévérance.

    Merci pour ces photos magnifiques avec ces récits fabuleux qui les accompagnent, qui nous permettent de continuer à partager et vivre cette avanture.

    Ici à Sète le temps a été assez froid pour la région cette année, d’après la météo nous allons vers des jours meilleurs.

    En ce qui me concerne nous partons en camping-car avec mes deux petites filles à Eurodisney.

    Bonne continuation, bonne route.

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  9. avenel maurice

    Mes chers enfants
    Merci de vos reportages bien complets,bien écrits et documentés.Heureux de voir la bonne humeur qui vous anime.Quant au condor,s’il dort il n’est pas dangereux,et s’il plane,il ne reve point,il repère les nids de poule.Robin n’aura besoin d’aller pecher la poule au filet.Faite attention aux forets pleines de loups;l’Ande à loup
    Je vais bien et je sais occuper mes journées.gros bizous à tous. PAPY MO

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  10. Annie et Yves LIARD

    MERCI DE NOUS ASSOCIER A VOTRE EXPEDITION .LES PHOTOS ET LES COMMENTAIRES SONT DIGNES DES PROFESSIONNELS QUE VOUS ETES. NOUS AVONS L’IMPRESSION DE FAIRE PARTIE DU VOYAGE.BONNE CONTINUATION ET BIEN AMICALEMENT

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  11. Claude

    Hello les amis !

    ENFIN DES NOUVELLES !!!!! de nos amis Hulot-Mériguet !
    Merci pour ce voyage si captivant…ces textes saisissants et ces images dignes d’un Cartier-Bresson !
    Dommage que la téléportation n’existe pas! vous devrez donc continuer à nous faire rêver…!
    A très bientôt les amis et bonne route !
    Ethel Lisa et claude

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  12. Sandrine

    Salut les Meriguet !
    Les Torres del Paine ont fait les capricieuses, mais vos photos du Fitz Roy sont superbes. Les paysages andins sont à tomber à la renverse, et nous même alors que nous effectuons plusieurs fois les mêmes parcours nous ne nous lassons pas de les photographier. A chaque heure de la journée et à chaque saison les couleurs changent !
    On espère que nous serons encore là lors de votre passage, ce serait vraiment dommage de se croiser pour si peu !
    Bisous à vous et à bientôt !
    Les San Rafaelinois ! Sandrine et Daniel

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