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7 mai 2009 : Tchao Argentina.

Jeudi 7 mai, nous avons rendez-vous avec la famille Lebourg, leur voyage va bientôt se terminer, nous avons décidé d’aménager chacun notre programme pour nous retrouver et partager encore ensemble quelques bons et beaux moments. C’est à Tafi del valle ( 300km au sud de Salta) que nous nous retrouvons. Leur petite Maud a maintenant 2 mois et demi et est en pleine forme. Mais la bande n’est pas au complet, dés le lendemain nous retrouvons la famille Parcé enfin débarrassée de tous ses problèmes mécaniques… C’est un peu comme si nous retrouvions des amis de longue date ! les enfants sont aux anges ! Premier bivouac à 3 et première soirée bien arrosée…

Samedi matin, nous sommes rejoints par une autre famille française, les Anautica, rencontrée à Ushuaia. Le convoi part en direction du musée de la Patchamama.

Cette divinité symbolise “la terre-mère”. Un artiste de la région a construit ce musée il y a une dizaine d’années et l’endroit est fascinant.

Tous les murs, les sols, les différentes sculptures sont composés de dessins d’inspirations indigènes réalisés avec les pierres de la région.

L’ensemble est d’une richesse créative incroyable.

La visite terminée, nous nous dirigeons vers le village de Quilmes nous allons visiter les ruines d’une ancienne cité : celle des indiens Quilmes.

Cette communauté était implantée là depuis l’an mille. Elle a résisté aux Incas, et également aux colons Espagnols pendant plus de 130 ans. Une fois vaincue, les indiens rescapés ont été déracinés de leur territoire et conduits à Buenos Aires. Seulement 15 % du site a été défriché, mais l’on comprend aisément l’organisation de la cité.

A flan de montagne se dressent les forteresses ainsi que la maison du chef et du shaman. Plus bas, les paysans qui vivaient de l’élevage des lamas et de différentes cultures.

La guide, descendante de ces indiens nous laisse sous entendre le fort désir de sa communauté de se voir réapproprier ces milliers d’hectares longtemps laissés en concession pour une bouchée de pain au fameux artiste qui nous avait tant plu lors de la visite du musée de la Patchamama. Aujourd’hui l’affaire est aux mains de la justice et semble s’engluer…

Dimanche, arrêt express à Cafayate . Dégustation d’empanadas, ces fameux petits chaussons fourrés dont nous essaierons d’obtenir la recette un de ces jours. Le convoi repart sous les yeux éberlués des habitants. Quand nous circulons seuls avec BEF, nous attirons l’attention, mais 2 camping cars suivis d’un sprinter avec caravane et d’un énorme camion, c’est pire qu’une invasion d’extra-terrestres dans ces petites villes…

Le soir nous trouvons un bivouac de rêve dans la Quebrada de Cafayate.

Nous sommes entourés de formations rocheuses aux teintes féeriques.

Soirée au coin du feu, les journées sont chaudes mais les nuits frisquettes !

Lundi 11 mai, nous partons explorer la Quebrada de Cafayate , sur une cinquantaine de kilomètres,

des curiosités géologiques

se dressent de part et d’autre comme “los castillos”,

ou sont creusées dans la roche comme “la garganta del diablo”.

En chemin nous rencontrons une autre famille française avec 3 enfants, qui débute leur voyage.

Nous les invitons à passer la soirée avec nous. Et oui, ce soir je fête mes 38 ans et nous avons prévu une petite soirée.

Après le délicieux assado,

place à la danse, la musique résonne entre les montagnes, ici pas de danger de déranger les voisins…………Ah !!! Que ça sent bon la liberté !!!

Mardi, après le Cned, le convoi se remet en route.

Cette fois, nous allons attaquer les vallées Calchaïques. Nous sommes sur la ruta 40 et pour la première fois, je conduis sur la piste. Baptême du feu, les paysages sont beaux,

nous sommes dans la Quebrada de las flechas

et pendant qu’Olivier prend les photos, je me concentre sur chaque bosse et chaque trou. La route est sinueuse, étroite et au bout de 2h de conduite, je suis épuisée…pourtant nous n’avons parcouru que 60 km ! Petite halte au village de Molinos

l’église est originale,

sa charpente ainsi que son confessional sont en bois de cactus et le traditionnel chemin de croix est tissé en laine d’alpaga.

Le lendemain, nous atteignons Seclantas c’est dans ce charmant petit village que nous avons rendez-vous avec Luc (de Salta).

Nous sommes accueillis chez un de ses amis, Fido. Fido et son épouse Berta ont une hospedaje (chambres d’hôtes)

, nous sommes reçus très chaleureusement autour du traditionnel “Mate”(tisane).

Luc nous a organisé une randonnée pour le lendemain. A 8h30 : départ. Lola ne viendra pas, elle a encore une petite entorse. La randonnée commence après avoir parcouru 14 km dans le lit du rio. Seuls le 4×4 de Luc et le camion d’André sont aptes à rouler dans des conditions pareilles…

Estomacs fragiles s’abstenir, à l’arrière du 4×4, nous sommes secoués comme des pruniers pendant 45min !!!

Mais, nous ne sommes pas au bout de nos peines, il va nous falloir escalader quelques rochers avant de commencer la ballade.

Ensuite, 1h de grimpette pour arriver au sommet d’un cratère vertigineux.

Nous sommes presque à 3000m d’altitude et nous faisons de nombreuses haltes pendant l’ascencion. Fido nous sert de guide, ces terres lui appartiennent, ils montrent des empreintes d’animaux aux enfants, dont une assez fraîche de puma !

Après 2h de marche, le pique-nique est le bienvenu. Nous repartons pour une autre ballade, toujours dans le lit du rio complètement asséché en cette saison.

La troupe commence à fatiguer,

mais tous nos efforts sont récompensés car nous sommes dans un décor extraordinnaire.

Les falaises de sable regorgent de formes étonnantes,

nous entrons dans des grottes façonnées par l’érosion,

peu de gens sont venus ici, nous avons un peu la primeure de l’endroit et cela lui confère un charme puissant.

Quelle belle journée. Le soir, Berta nous a préparé un bon repas et nous fêtons avec eux les 5 ans de leur plus jeune fille. Lola qui a joué avec elle toute la journée lui offre une de ses poupées barbie… Marguerita est aux anges ! Nous sommes tous épuisés par cette longue jounée de marche, mais ravis. Le lendemain, chaleureux adieux avec Fido et sa famille. Luc nous quitte également, mais nous sommes tous attendus chez lui, à Salta dés le samedi soir.

Peu après Seclantas, nous empruntons le chemin des artisans. Il s’agit surtout de tisseurs.

Leur travail est magnifique, les étoffes, les ponchos, les écharpes en laine de lama ou de mouton sont de toute beauté…

essayage, négociage et achetage pour grand nombre d’entre nous !!!

Vendredi soir, arrivée à Cachi, encore une petite ville typique et bien agréable.

Samedi matin, nous poursuivons notre remontée vers Salta. Là encore, les paysages se succèdent et ne ressemblent pas, nous empruntons une route sinueuse et vertigineuse.

En chemin nous prennons un couple d’auto-stoppeurs,

l’homme est en tenue de gaucho, ils se rendent à un rassemblement un peu plus loin. Nous les y déposons et tombons en plein milieu d’une procession religieuse

suivie de cavaliers en tenue traditionnelle.

Samedi soir, nous arrivons chez Luc et Colette et nous envahissons leur jardin. Pendant 5 jours, nous allons rester chez eux avec les Lebourg et les Parcé. Fidèles à eux mêmes, ils accueillent nos amis comme ils l’avaient fait avec nous quelque temps auparavant. 5 jours de convivialité,

de rencontres avec leurs amis argentins,

de victuailles ( ah!!! Le délicieux locro !)et de plaisir. Nous fêterons même l’anniversaire de Thierry au son de la guitare argentine…

Jeudi 21 mai, l’heure est aux séparations. Salta restera une étape marquante de notre voyage en Argentine. Colette et Luc, merci pour votre gentillesse et votre convivialité.

Le nord de l’Argentine est une région sublime, en progressant vers le nord, toujours en compagnie de la famille Lebourg, nous entrons dans la Quebrada de Humahuaca. Cette vallée est classée au patrimoine mondial de l’Unesco.Tout d’abord, nous sommes un peu déçus, c’est vrai les montagnes sont belles, colorées,

mais nous avons déjà vu plus joli, plus étonnant…

Et puis, nous nous arrêtons dans les différents villages qui bordent la route, d’abord Tilcara où nous retrouvons un couple de voyageurs retraités déjà rencontrés en Argentine. Avec eux, nous partagerons un délicieux repas, nous goûtons pour la première fois à la viande de lama, très tendre et très bonne. Sur la place centrale, c’est le marché artisanal,

les vendeurs ne sont pas très aimables, nous achetons malgré tout quelques babioles.

Un groupe d’enfants présentent un spectacle à l’occasion du 25 mai,

jour de l’indépendance de leur pays.

Après Tilcara, nous visitons Humahuaca.

Ces villages sont assez touristiques, mais malgré tout très typiques, peuplés exclusivement de “nativos”.

Sur la route, un panneau et un drôle de monument nous signalent que nous venons de passer le tropique du Capricorne.

Plus nous progressons dans cette quebrada et plus le charme opère, les montagnes arborent des couleurs incroyables, comme “la palette du peintre”, devant laquelle se trouve le pittoresque cimetière de Maimara.

Enfin, nous arrivons à Purmamarca. Ce village est situé au pied de la montagne aux 7 couleurs. Une ballade matinale dans le cerro situé juste en face nous permet d’avoir une vue panoramique sur cette merveille de la nature et là franchement, on reste sans voix …

En plus, le village par son architecture est vraiment bien intégré au site, les nombreux hôtels et boutiques d’artisanat sont pour la plupart enduits des mêmes pigments que ceux qui colorent les montagnes,

et utilisent pour leurs boiseries, le bois de cactus, qui abonde dans cette région.

Lundi en fin d’après-midi, nous arrivons en vue d’une étendue éblouissante, nous traversons notre premier salar.

Evidemment, la question ne se pose pas, c’est ici que nous allons bivouaquer…

“Les salinas grandes” s’étendent à perte de vue et sont d’une blancheur ennivrante.

Le sel qui remonte à la surface forme des plaques géométriques assez régulieres.

Les enfants creusent : ah oui, il ya bien de l’eau sous cette croûte épaisse ! Dés que le soleil se couche, la température chute brutalement (nous sommes à 3500 m d’altitude), la nuit sera froide : -5º à l’extérieur et seulement 5º à l’intèrieur de Bef le matin au réveil…

Voilà 7 mois que notre voyage a commencé, nous avons parcouru l’Argentine du Sud au Nord et d’Ouest en Est. Ce pays tellement vaste nous a donné du fil à retordre avec ses nombreuses pistes cahotiques, nous avons parcouru près de 20 000 km pour aller voir toutes les merveilles naturelles qui composent ce territoire. Alors aujourd’hui, mardi 26 mai, en reprenant la route qui nous mène à la frontière chilienne,

nous avons un petit pincement au coeur… Mais nous quittons ce pays en beauté et par la grande porte, celle des Andes… Alors point trop de blabla, regardez plutôt…

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13 avril 2009 : Destination Salta

 

Mercredi 13 avril, nous quittons la province de Misiones. Je dois dire que cette région de l’Argentine m’a beaucoup plu et je la quitte à regret. Mais je sais que l’Argentine ne nous a pas encore montrée toutes ses richesses et que la région de Salta et tout le Nord-Ouest argentin apparait pour de nombreux voyageurs comme la destination phare à ne surtout pas manquer !

Alors en voiture, nous devons parcourir un peu plus de 1 400 km !

Mais avant de quitter cette ambiance sub-tropicale, je réussis à convaincre Olivier de nous conduire dans une zone reculée et très difficile d’accès : La réserve nationale Ibera.

La piste de 140km qui nous y conduit est en majeure partie une piste de sable.

Prêts pour le Paris-Dakar, accrochez-vos ceintures !!!

BEF malgré ses 4 tonnes bien tassées réussi à franchir les nombreuses ornières de sable, son moteur puissant, à moins que ce ne soit la conduite habile d’Olivier, nous emmènera à bon port !

Sur cette piste, nous rencontrerons un équipage d’un autre temps, la chaleur et la difficulté de la piste ne leurs ont pas ôté leur bonne humeur…

Finalement, voyager n’est vraiment pas une histoire de moyens financiers.

Tonya et Manuel, avec ce mode de déplacement vont vraiment au plus près des gens et se font toujours accueillir chaleureusement, par contre c’est certain, ils n’avancent pas bien vite !

Nous voilà arrivés à la réserve del Ibera. Il s’agit en fait d’une immense étendue marécageuse riche d’une grande bio-diversité.

Dés notre arrivée, un jeune guide vient nous proposer une excursion. Le seul moyen d’accéder à la réserve étant la barque. Il nous conseille le lever ou le coucher du soleil, 2 moments de la journée où les animaux sont le plus visible.

Nous optons pour le matin, rendez-vous est pris pour 7h30. Il nous reste à trouver un bivouac, chouette, nous trouvons un endroit qui a l’air parfait, au dessus des marais et nous assistons à un magnifique coucher de soleil…

L’ euphorie sera de courte durée, à peine avons-nous allumé les lumières du camping-car, qu’une nuée de moustiques et d’insectes en tout genre viennent se coller derrière les moustiquaires préalablement aspergées de répulsif, je précise! Toutes les ouvertures en sont pourvues, même les lanternaux de toits et vu la chaleur extérieure, toutes les fenêtres sont ouvertes. Bientôt, certains d’entre eux franchissent les moustiquaires et nous assistons impuissants à une invasion !!! Nous sommes coincés, impossible de fermer les fenêtres sans en faire rentrer davantage… Je sauve les enfants en les enfermant dans la salle de bain et je sors mon arme de destruction massive : la bombe insecticide ! Nous avons le choix entre mourir asphixiés ou nous donner en pature à ces insectes voraces. Je choisis l’intoxication. Ouf, nous refermons vite les fenêtres et tant pis pour le sauna !!!

Finalement je me réjouis d’avoir choisi l’excursion matinale, espérons que ces sales bêtes seront encore endormis !

La lumière du matin est vraiment belle,

César nous installe dans sa petite embarcation et nous entrons dans la réserve.

Là !!!!

Un caïman !!!

Un autre !!!

Partout, des petits yeux jaunes sortent de l’eau.

Ils sont parfaitement immobiles et pourtant quand notre guide chatouillera l’un d’eux avec le bout de sa rame, nous serons témoins de sa vivacité ! Nous apercevons ensuite nos premiers capybaras,

énormes rongeurs aux pattes palmées, puis nous voyons des cerfs d’eau

qui paissent paisiblement sur les îles éponges formées par les plantes aquatiques. Durant cette ballade de 2 heures au fil de l’eau, nous observerons aussi une multitude d’oiseaux d’espèces différentes.

Nous pouvons les approcher assez prêts tous ces animaux pour qui, l’homme ne représente pas une menace.

Les clichés se multiplient, maintenant nous avons 2 photographes ! Tout est calme, silencieux, les fleurs aquatiques s’ouvrent peu à peu, les caïmans se dorent au soleil, les capybaras dégustent quelques plantes et les oiseaux chantent…

Un petit goût de paradis pour tous les habitants de cette réserve.

Après la ballade en barque, nous empruntons un petit sentier botanique au coeur de la forêt tropicale en scrutant le haut des arbres,

car des singes y ont élus domicile. C’est une fois de plus Robin qui les débusquera…c’est l’heure de la sieste, ils dorment en haut d’un arbre…

Nous savons qu’il faudra refaire ces 140 km de piste pour repartir, mais quel bonheur d’avoir pu vivre ces instants merveilleux !

Sur la route nous recroiserons Tonya et Manuel qui souffrent de la chaleur tout comme leur mule. Nous leur offrons une petite cerveza bien fraîche et ils retrouvent le sourire.

Pour passer le week-end, nous faisons halte au bord du Rio Parana.

Ce fleuve, deuxième plus grand d’Amérique du sud est très large et ses rives offrent des plages de sable.

Journée trempette et bronzette et dépoussiérage pour BEF.

Lundi 20 avril, nous entrons dans la province de Chaco. Ici, l’épidémie de dengué est assez répendue, le soir nous traquons le moindre insecte suspect et nous continuons d’utiliser abondamment le répulsif, seul moyen efficace de ne pas être contaminés.

La ruta 16 qui nous mène à Salta est sans intérêt, nous traversons successivement 2 grandes villes Corrientes et Resistencia puis nous choisissons le camping municipal de Saenz Pena pour passer la soirée d’anniversaire de notre “petit” Robin : 10 ans.

Champagne,

crêpes et nutella sont dégustés sur un air de Cumbia, musique traditionnelle et folklorique de la région.

Si il y a 10 ans une petite fée s’était penchée au-dessus de son berceau pour me dire que ce petit homme fêterait son dizième anniversaire en Amérique du sud, je ne l’aurais certainement pas cru !!! Comme quoi, la vie est pleine de surprises…

Mercredi, nous allons visiter la ferme d’un Français expatrié ici depuis 30 ans et rencontré par hasard à Saenz Pena.

Cet homme assez triste et résigné nous racontera toutes les difficultés qu’il rencontre en tant que petit fermier, ici la sécheresse s’accentue un peu plus chaque année menaçant la survie de son maigre troupeau. La fabrication du charbon de bois est un revenu supplémentaire et lui permet de nettoyer ses terres en brûlant des arbres de piètre qualité.

Nous assistons au remplissage d’un des fours à charbon. Comme quoi, chaque rencontre est source d’apprentissage…

Nous arrivons à Salta vendredi soir, première nuit au camping municipal. Cet endroit est un peu le rendez-vous incontournable de tous les voyageurs en transit dans la région. Nous passons la soirée avec 2 familles allemandes en “grand” voyage, comme nous.

Pendant les préparatifs du voyage, un journaliste du midi-libre avait fait un petit reportage sur nous, c’est de cette façon que Colette et Luc Pujol, couple de mézois expatriés à Salta ont eu connaissance de notre voyage. Luc nous avait aussitôt appelé d’Argentine et nous avions convenu d’aller leur rendre visite lors de notre venue à Salta. L’ heure de la rencontre a sonné …

Nous sommes accueillis chaleureusement dans leur magnifique propriété. Ils mettent à notre disposition une maison secondaire avec tout le confort.

Nous plaisantons sur le fait de ne pas trop nous choyer, sinon ils auront du mal à nous faire partir !!!

Leur petit paradis est aussi celui de nombreux animaux et les enfants ne savent plus ou donner de la tête… chiens, lapins, chêvres,

cochons,

poules, une jument et son poulain

et même un guanaco bien familier !!!

La visite est suivie d’un délicieux assado. Les discussions sautent de l’Argentine à Méze et nous retrouvons avec plaisir l’accent chantant de notre région.

Comme prévu, nous nous sentons bien ici, le confort douillet de la maison, la chaleur de ses propriétaires font que les journées s’écoulent paisiblement.

Aprés le rythme assez soutenu de ce dernier mois de vagabondage, il n’est pas désagréable de se poser quelques jours… De plus,nous attendons des nouvelles de nos amis voyageurs, les Lebourg et les Parcé que nous devons retrouver ici prochainement, alors, nous ne sommes vraiment pas préssés.

Nous profitons de cette étape pour faire le grand nettoyage de BEF, les rideaux, les housses de coussins, du sol au plafond c’est le big décrassage, Olivier et moi mettrons 4 après-midi à tout nettoyer…

Luc et Colette connaissent parfaitement leur région qu’ils adorent et sont plein de bons conseils. Nous établissons ensemble la feuille de route de notre prochaine expédition.

Jeudi 30 avril, nous reprennons la route pour une petite virée de quelques jours. Nous allons suivre le parcours du train des nuages…

Départ de Salta et arrivée à San Antonio de Los Cobres à quelques 160 kilomètres de là.

Tout au long de la route, les paysages de montagne sont superbes,

nous retrouvons avec plaisir les Andes et leur immensité.

Le long de la Quebrada del Toro, nous verrons quelques petits villages typiques de la région avec des maisons très basses en briques de terre et au toit de chaume,

les habitants de ces minuscules villages, sont les natifs, descendants directs des tribus indiennes qui vivaient sur ces terres avant l’arrivée des colons.

Nous faisons une halte aux ruines de Tastil, ancienne cité qui date de la période pré-Inca.

Par ici, les montagnes sont couvertes d’énormes cactus

ce qui rend le paysage très étonnant.

Nous montons progressivement

et nous franchissons le col de Abra Blanca d’une altitude de 4080m.

C’est la première fois que nous sommes si hauts !!!

Tout le monde a l’air de bien supporter l’altitude, même BEF qui grimpe allègremment…

Nous arrivons à San Antonio de Los Cobres le vendredi soir.

C’est une ville grise et poussiéreuse.

De nombreux enfants aux cheveux noirs et aux visages tannés par le soleil viennent aussitôt nous voir pour nous demander quelques pesos.

L’envie est forte de leur donner, mais cette habitude est à bannir, nous leur donnons quelques biscuits et en échange de belles pierres qu’ils nous offrent, nous leur donnerons quelques pièces. Ils sont ravis.

Samedi 2 mai, nous faisons route

vers le viaduc de Polvorilla,

cet ouvrage de 220m de long et de 64m de haut qui culmine à 4220m, fait partie de la fameuse voie du train des nuages,

une des plus hautes lignes de chemin de fer du monde sur le point de reprendre du service après plusieurs années d’arrêt.

En chemin, au milieu d’une piste perdue, nous croisons un véhicule de voyageurs…tiens, des français !

Le plus amusant est que ce couple nous avait contacté pendant les préparatifs de notre voyage et qu’ils suivent notre périple via le blog. Echange d’anecdotes et d’informations…

Mais nous n’en avons pas fini avec les records d’altitude, cet après-midi au programme nous avons un col de 5000m à franchir…

L’atmosphère qui régne sur ce haut plateau des Andes est un mélange de pureté, de sérénité et d’énergie vivifiante.

Avant de commencer notre ascension, nous croisons un jeune enfant et son troupeau de lamas, ici les gens les élèvent pour leur laine ;

ils sont beaux, avec leurs petits fils de couleurs accrochés aux oreilles et dans leur épaisse toison.

Nous grimpons progressivement en espérant que BEF ne souffrira pas trop et nous non plus du manque d’oxygène !!! Plus nous prenons de la hauteur, plus nous nous émerveillons de ces paysages qui s’étendent à l’infini dans une palette de couleur des plus variées.

Le GPS nous indique au fur et à mesure notre progression…4500m, nous croisons des vigognes ( cousins sauvages des lamas), de nombreux ânes et au détour d’un virage, nous voyons planer au-dessus de nos têtes, les majestueux condors ;

à cette altitude, ils sont tout proches de nous… Enfin, nous atteignons le sommet du col Abra Acay vers 18h.

Notre GPS indique 4975m, mais il paraît que le col a été remesuré dernièrement à une hauteur de 5061m sans doute la plus haute route nationale (routa 40) du monde… quoi qu’il en soit, nous sommes plus hauts que le Mont-Blanc !

Il fait très froid, l’air est sec et le manque de souffle se fait sentir dés que l’on fait un effort. Impression de liberté, nous sommes un peu seuls au monde dans ce décor de rêve !

Nous redescendons pour dormir à une altitude plus raisonnable : 4000m. On ressort les couettes et les couvertures polaires, la nuit sera très froide !

Nous refaisons la route en sens inverse pour rentrer à Salta,

et nous retournons rassurer Luc et Colette, notre petite excursion s’est parfaitement déroulée.

Mardi 6 mai, les mézois se séparent, dernière photo de famille.

En route pour Tucuman , où nous devons retrouver notre bande de voyageurs en fin de semaine.

Luc et Colette, merci pour tout … ce n’est qu’un au revoir !!!

Nous vous rappelons que le dernier jour pour participer à la tombola est le 10 mai.

Bientôt le tirage au sort !!!

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27 mars 2009 : IGUAZU-Paseo de la luna

Notre feuille de route est ficelée, nous devons être aux chutes d´Iguazu le 9 avril pour la pleine lune. Voilà un mois que nous conditionnons notre voyage avec cette date, l’avenir nous dira si nous avons eu raison.

Nous sommes le 27 mars, il nous reste 2 100 km à parcourir pour traverser d´Ouest en Est l´Argentine.
Bien sûr, nous prévoyons quelques haltes rapides le long de la route, la première se fera à Portrero de los Funes sous les conseils d´un pompiste. La ville s´est organisée autour du circuit automobile lui même construit autour d´un lac.

BEF prend la pôle position sous les yeux amusés des autres automobilistes.

Nous sommes hors saison et il y a peu de monde, mais nous peinons à trouver un bivouac sympa.

La halte sera brêve, dès le lendemain, nous repartons vers les sierras du centre. La région est très agréable et nous nous installons à Mina Clavero pour le week-end.

Au programme, trempette dans la rivière, construction de barrage,

et dégustation des meilleurs alfajores du pays ( les alfarojes sont de délicieux petits gâteaux fourrés au dulce de leche et recouverts de chocolat) c’est dans cette ambiance paisible et sobre que nous fêterons les 37 ans d’Olivier.

Lundi 30 mars : direction Alta Gracia. La ville présente un double intérêt : le premier historique, on peut y voir une ancienne estancia jésuite en partie restaurée, classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Second intérêt, la maison d´enfance d´Ernesto “CHE” Guevara.

Cette maison est désormais transformée en musée, relatant la vie passionnée de ce révolutionnaire.

Les nombreuses photos retraçent sa vie, ses parents, ses amis, ses rencontres dont celle décisive avec Fidel Castro.

Nous traversons les pièces de la maison et remontons le cours de sa vie, la visite est émouvante et nous avons une idée plus précise de ce personnage, les enfants le découvrent et s’intéressent á son histoire.

Mardi, nous filons en direction de Cordoba.

Cordoba est la deuxième plus grande ville d’Argentine, elle compte parmi les villes les mieux conservées pour son architecture coloniale. Mais les grandes villes ne sont pas faciles d’accès en camping car ; il faut d’abord réussir à s’orienter, puis à s’immiscer dans la circulation dense, ensuite, il faut se garer…bref, un vrai tour de force ! Enfin, il faut penser à trouver un bivouac pour la nuit, et les mises en garde sont nombreuses quand on s’approche des grandes villes… Bref, les grandes villes on ne s’y attarde pas. Nous faisons juste refaire notre compartiment pour les bouteilles de gaz, complétement délabré à cause des projections de cailloux, et nous faisons réparer la fissure de la capucine (souvenir de la traversée en cargo). Les travaux sont réalisés par Gibert Car, plus grand constructeur de cellules aménagées du pays . Lui et sa femme sont de grands voyageurs et par sympathie, ils réalisent les travaux en un temps record. Pendant ce temps, Olivier s’installe au volant d’un vieux bus aménagé, plein de nostalgie …

Le 2 avril est un jour férié en Argentine et nous en profitons pour visiter le centre historique de Cordoba. Les rues sont désertes, BEF trouve une place de choix et nous pouvons déambuler sereinement dans les rues piétonnes. Les bâtiments anciens sont en pleine rénovation,

le quartier le plus célébre est la Manzana Jésuite, qui regroupe une église de toute beauté, une université des plus renommée…

l’ensemble des bâtiments est classé à l’Unesco.

En quittant Cordoba, nous passons devant des quartiers insalubres, bidonvilles installés au beau milieu de décharges à ciel ouvert. C’est chose commune en Argentine, dés que l’on s’éloigne un peu du centre ville, la pauvreté et la précarité sont présentes partout.

Nous entrons dans la province d’Entre Rios , il parait que dans cette région, les policiers sont parfois un peu tatillons et un peu corrompus … nous allons vite en faire les frais !!! Il est 12h en ce samedi 4 avril et nous apercevons au loin un barrage de police.

D’habitude, les policiers nous arrêtent plus par curiosité et après un bref contrôle de nos papiers, ils nous souhaitent un bon voyage. Celui qui nous arrête n’a pas l’air engageant… Permis, assurance, feuille d’importation temporaire de la douane, nous sommes parfaitement en règle. Il fait le tour du véhicule et pendant ce temps, avec Olivier nous pressentons qu’il cherche la petite bête!!! Bingo ! Il revient et nous informe de son air le plus mal aimable que nous n’avons pas l’autocollant qui indique la vitesse maximale autorisée pour notre véhicule. Olivier est prié de le suivre auprès de son supèrieur encore moins sympathique. Celui-ci informe Olivier que l’autocollant est obligatoire en Argentine, et que pour cette “falta grava”, il nous en coûtera la modique somme de : 900 pesos (environ 200 euros). Olivier refuse de payer, cette somme nous parait vraiment exorbitante. Il lui confisque les papiers et le renvoie au camping car.

Nous ne sommes pas préssés et nous comptons bien leur montrer…Nous préparons le repas et dégustons nos spaghettis devant le poste de police. Une heure plus tard, le sous-chef rappelle Olivier dans son bureau et lui demande de payer 500 pesos (ça diminue!). Hors de question, nous ne paierons pas, nous expliquons que nous sommes étrangers, que nous ignorions cette loi et que jusqu’à aujourd’hui, aucun policier ne nous l’avait mentionné. Nous proposons même d’aller acheter l’autocollant à la prochaine ville (60 km plus loin) et de revenir lui montrer. Rien à faire, il ne veut rien savoir et renvoie Olivier au camping car. Les enfants paniquent un peu, Robin supplie Olivier de payer pour que nous puissions partir, mais nous refusons cette corruption déguisée en abus de pouvoir. Pendant ce temps, nous discutons avec un routier chilien qui vient de payer une amende de 300 pesos pour un pare-chocs trop bas de 2 cm, et qui est désolé pour nous d’être tombés dans les mains de ces policiers tristement célèbres pour leurs pratiques peu scrupuleuses !!! 1 heure plus tard, Olivier est rappelé au bureau, nouvelle proposition des policiers : il doit partir en stop acheter l’autocollant et revenir. Nous frisons le ridicule et la situation commence à s’envenimer. Olivier refuse de partir et de nous laisser seuls, mais le policier se montre de plus en plus borné! Mon mari resté très calme jusqu’à présent retrouve son instinct de guerrier et colle une droite au policier !!!
Non, je blague ! Il menace juste d’appeler l’ambassade de France, il sort son téléphone, qui ne fonctionne pas ici, tape un numéro bidon sous l’oeil inquiet du petit chef, et là, celui-ci le rappelle dans son bureau. Le policier dresse une amende de 1700 pesos, à régler lorsque nous sortirons du pays, et demande à Olivier de signer. Refus. C’est alors que sorti d’on ne sait où, le chef apparait. Il appelle Olivier dans son bureau et lui explique qu’il faut signer ce papier, mais que celui-ci sera ensuite annulé. Olivier vient me chercher. Je ne comprends rien à ces explications, je comprends juste le “falta grava” qui revient dans la discussion et je m’énerve ( en espagnol, ça vaut le coup !) , comment l’absence d’autocollant peut-il constituer une faute grave dans un pays qui laisse circuler des poubelles ambulantes dans lesquelles sont entassées des familles entières, sans ceintures et de plus, pendant notre sitting devant le barrage de police, nous avons vu passer de nombreuses camionnettes sans ce fameux autocollant !!! Ce qui est sûr, c’est que nous ne signerons pas ce papier sans être absolument certains que nous n’aurons rien à payer. Le chef est tout souriant, très calme, mais incompréhensible. Il finit par nous faire le papier d’annulation et nous commençons à nous détendre. Nous signons, reprennons nos papiers et promettons d’acheter l’autocollant dés que possible. Il est 15h30, nous repartons soulagés et finalement satisfaits de ne pas avoir cédé à ces pratiques douteuses. 60 km plus loin, nous achetons le fameux autocollant et les bandes réfléchissantes… Ça y est, cette fois nous sommes vraiment aux normes argentines !!!

La route est encore longue jusqu’à Iguazu, mais loin d’être monotone. Nous arrivons dans la province de Misiones, la végétation change, il fait de plus en plus chaud et la terre devient rouge.

Cette couleur donne aux villages taversés une chaleur particulière, les maisons, les chiens errants, les voitures tout est teinté de rouge.

Nous croisons nos premières grosses bébêtes !!!

Dimanche soir, après une longue journée de route, nous arrivons à San Ignacio. Nous bivouaquerons pendant 2 jours dans le jardin d’un petit hôtel avec piscine et internet.

Nous arrivons dans la région subtropicale de l’Argentine, et ici certains moustiques transmettent de sales virus ! Je sors ma panoplie complète de répulsifs et nous nous pulvérisons allègremment à chaque sortie nocturne. La nuit tombe très tôt, vers 18h30.

La région de Misiones rassemble une grande partie des missions jésuites créées au XVII ème siècle.

Pour un bref rappel historique, ces missions ont éte crées par l’ordre des jésuites, pour évangéliser les tribus d’indiens guaranis. Une sédentarisation forcée mais pacifique, pour ces tribus jusqu’àlors persécutées et asservies par les colons. La mission fonctionnait comme un vrai village avec son église, son cimetière,son hôpital, sa place centrale et constituait un état autonome, 2 pères pour 4 000 indiens. Chaque famille avait sa maison, les récoltes étaient en partie commune et la vie s´organisait autour des nombreux ateliers de sculpture, peinture…

L’expulsion des jésuites et le massacre de milliers d’indiens ont tragiquement mis fin à une forme de communauté unique au monde. Des 30 missions réparties entre le Paraguay et l’Argentine, ne reste que des ruines. Celles de San Ignacio Mini font parties des mieux restaurées. Nous les découvrons en fin de journée,

sous une lumière magnifique qui met en valeur ces vestiges du passé.

Le site, le calme, la jungle

qui nous entoure, l’histoire de ce lieu font planer au-dessus de ces ruines une ambiance bien étrange et très émouvante.

Mardi 7 avril, Puerto Iguazu : 230 km. Les chutes d’Iguazu marquent la frontière entre le Brésil et l’Argentine. Des 2 côtés, les excursions s’organisent pour admirer ces immenses chutes d’eau. Nous voulons commencer par le côté brésilien qui offre une vue panoramique. Le passage de frontière est une simple formalité et les douaniers sont très accueillants. C’est vrai on est au BRESIL !!!!!!!!!!! Le portuguais est une langue très chantante,mais à laquelle nous ne comprennons rien. La monnaie est le Real. Nous trouvons un camping juste à côté de l’entrée du parc. Il n’y a personne, sauf des dizaines de papillons multicolores…nous aurons même la chance de voir des toucans !

Mercredi matin, nous sautons du lit de bonne heure : c’est le matin qu’il faut aller voir les chutes, il y a moins de monde, il fait encore un peu frais et la lumière est la plus belle. Et puis surtout, nous avons hâte de les voir ces chutes si réputées ! Un bus nous conduit dans le parc, de là, partent plusieurs sentiers aménagés le long desquels on peut admirer

les cascades nimbées d’arcs-en-ciel.

La balade dure 2 heures

et nous amène au mirador le plus convoité,

celui duquel on contemple “la gorge du diable”. Le nom est bien choisi, à cet endroit, le rio Iguazu tombe brutalement dans une faille de plus de 70 mêtres de haut.

La violence des chutes à cet endroit est inouie, le bruit est assourdissant

et le nuage d’écume qui s’en échappe est visible à plusieurs kilomètres à la ronde.

La visite au Brésil sera brêve, finalement, nous n’irons pas à Rio, ce sera pour un autre voyage…nous ramènerons juste une paire de tongs et 2 hamacs.

Nous profitons de notre proximité avec le Paraguay pour faire un saut à Ciudad Del Este,

ville frontière et vaste zone franche.

Les prix sont intéressants, nous remplaçons un de nos ordinateurs et nous achetons un bel appareil photo à notre Robinou qui va bientôt fêter ses 10 ans !

Jeudi 9, c’est le grand jour… La pleine lune !!! Notre excursion nocturne aux chutes d’Iguazu côté argentin est pour ce soir. Nous nous installons au superbe camping de Puerto Iguazu. La balade est prévue à 20h30, précédée d’un dîner au restaurant du parc. Avec un peu de retard, la centaine de personnes qui nous accompagnent et nous même prenons place à bord du petit train écologique qui parcourt le parc. Après 10 min de trajet dans la forêt tropicale, nous descendons pour parcourir une série de passerelles qui traversent le fleuve jusqu’à la fameuse Garganta del Diablo. La pleine lune est le seul éclairage, mais il est suffisant pour rendre ce moment magique et innoubliable. Les passerelles se succèdent, nous respirons les odeurs de la jungle, écoutons les bruits lointains des animaux sauvages…Robin et Lola aimeraient croiser la route d’un jaguar ou d’un puma, mais même si ces fauves vivent ici, il est très rare de les rencontrer (ouf !) Au loin, nous commençons à entendre le rugissement des chutes et le nuage de vapeur qui s’en échappe est bien visible. Enfin ça y est, la dernière passerelle nous amène au bord du gouffre et maintenant, place au spectacle !!!

Le débit des chutes est si puissant que l’on ne peut pas apercevoir le fond de la gorge noyé dans les remous.

De tous les côtés, l’eau tombe violemment et semble vouloir nous entraîner dans sa chute. C’est tout simplement grandiose !

Nous passerons le week-end pascal au camping équipé d’internet, ce qui nous permettra de passer un petit moment avec certains d’entre vous via skype… Le dimanche matin, après l’évaluation de maths, la chasse à l’oeuf de Pâques a lieu dans la végétation luxuriante.

Dépêchez-vous les enfants, le chocolat fond à vue d’oeil !!!

Pour éliminer tous les chocolats avalés, rien ne vaut une petite promenade de 8h dans la forêt tropicale! C’est ce que nous ferons lundi.

Départ 9h30, direction le parc national d’Iguaçu. Le parc du côté argentin est beaucoup plus étendu, la visite des chutes prend une journée entière. Un circuit nous amène tour à tour aux pieds des nombreuses cascades

qui s’étendent le long du fleuve. Un petit bateau nous permet d’accoster sur l’Isla San Martin, encore un autre point de vue.

Il commence à faire vraiment chaud et nous pique-niquons à l’ombre, l’odeur du pain ne tarde pas à attirer un groupe d’oiseaux affamés…

Ensuite, le paseo supérieur nous permet de surplomber les différentes cascades.

Les enfants marchent courageusement sous la chaleur, ils n’ont qu’une envie, croiser les fameux coatis au long nez … Nous les rencontrerons enfin en milieu d’après-midi,

ils sont très mignons, mais très mal élevés,

ils n’hésitent pas à fouiller dans notre sac à dos à la recherche de nourriture !

Puis c’est la chasse aux papillons, Robin les prend tous en photo.

Enfin, nous referons la même balade que celle de la pleine lune

et le spectacle de la gorge du diable en plein jour est aussi saisissant.

Nous rentrons fatigués, des images plein les yeux, ravis de cette nature spectaculaire. Robin notre petit oeil de lynx nous montrera encore 2 toucans et le bonheur sera total.

Prochaine destination, Salta et le Nord Ouest argentin…

Au sujet de la tombola-tour, nous souhaitons remercier tous ceux qui ont participé, pour les autres, les jeux sont ouverts jusqu’au 10 mai !!!

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15 Mars 2009 :Route des Andes – Route des vins

Dimanche 15 mars : allez, il est temps de quitter le Chili, nous sommes attendus à San Rafaël lundi soir pour retrouver Sandrine et Daniel, couple suisse-argentin rencontrés à la douane de Buenos Aires quelques mois plus tôt ! Pour rallier l’Argentine voisine, nous allons emprunter la route des Andes.

Le passage de frontière est à 3000 m d’altitude, c’est donc sur une route de montagne que nous avançons, la fameuse route en lacet qui a récolté de nombreux commentaires élogieux.

Je vais tout vous dire, pour faire cette photo, nous avons dû prendre le petit déjeuner dans un virage, sur le bord de la route en attendant que le soleil éclaire toute la route ! J’avoue, le résultat est concluant, donc parfois il faut s’armer de patience et savoir attendre la bonne lumière, j’en ai pris bonne note !

Une fois la frontière chilienne passée, nous arrivons au parc Aconcagua, qui tient son nom, du plus haut sommet des Amériques : Le Mont Aconcagua qui culmine à 6962 m d’altitude.

La balade qui permet de s’en approcher et de le contempler dure environ 2 h. Allez, c’est parti… à nous le toit des Amériques !!!!!!!!

Les enfants ne sont pas du tout motivés, même l’idée du pique-nique ne les emballe pas.

Robin a un bobo au genou qui « l’empêche » de marcher et Lola trouve la promenade trop longue. Peu importe, Olivier et moi, nous savons que ce genre de rendez-vous ne se manque pas, alors on motive les troupes et en marche. Des lagunes,

des formations rocheuses de toutes formes charriées par les anciens glaciers, aujourd’hui disparus, forment le paysage.

L’Aconcagua se dresse majestueux devant nous, son sommet est enneigé et se distingue des autre monts qui l’entourent. Dans cette partie des Andes, les sommets vont de 5000 à presque 7000m, c’est vraiment impressionnant, on se sent si petit !

La ballade nous a fatigué, nous sommes quand même à plus de 3000m et nous le ressentons.

Nous reprenons la route et juste après la frontière argentine, nous arrivons au village de Puente Del Inca.

Le site est extrêmement touristique et juste derrière les nombreux vendeurs d’artisanat, nous découvrons le fameux pont formé par les Incas qui en détournant les eaux sulfureuses d’un fleuve ont réussi à créer cette arche ocre orangée qui scintille sous le soleil.

La journée a été bien remplie,

nous établissons le bivouac à Uspallata, pour la petite histoire c’est dans cette région que Jean-Jacques Annaud a tourné Sept ans au Tibet, pour sa ressemblance avec l’Asie mineure.

Demain soir nous devons être à San Rafaël, qui est à 4h de route plus au sud. Hélas, il en sera autrement : Lola souffre de forts maux de ventre depuis 20h, elle a un peu de fièvre et toute la nuit qu’elle passera avec moi sera ponctuée de réveils et de pleurs. Le lendemain, nous préférons allés consulter le médecin de garde à l’hôpital d’Uspallata.

Il y a beaucoup de monde, c’est un peu le bazar. Nous sommes reçus par le médecin de garde qui semble avoir 2 de tension tellement elle est dynamique. Nous expliquons le problème de Lola qui peine à dire où elle a mal tant la douleur est étendue. L’hypothèse de l’appendicite est évoquée. Mais rien n’est moins sure, une prise de sang et une analyse d’urine sont prescrites. Nous allons au laboratoire, Lola redoute les prises de sang et semble angoissée :

«  Maman, c’est normal que je ne voie plus rien ? »

Juste le temps de la prendre sur mes genoux, notre petite Lola a failli tomber dans les pommes ! Elle est blanche comme un linge, nous la ramenons au médecin, l’infirmière l’allonge, sort un carton du placard et 2 paquets de coton et lui cale sous les jambes (position de sécurité ?) Nous sommes obligés d’aller chercher de l’eau dans le camping-car pour lui donner un peu à boire. Peu à peu elle reprend des couleurs, l’infirmière lui pique le bout du doigt pour récolter un peu de sang et ensuite une fois sur ses 2 jambes je l’emmène faire l’analyse d’urine dans un WC qui ne ferme pas, sans papier toilette ni savon.

Nous attendons les résultats environ 1 heure. Le médecin nous conseille par précaution d’aller à l’hôpital pédiatrique de Mendoza (100 km), car les analyses révèlent un taux de globules blancs trop élevés et elle ne peut écarter l’hypothèse de l’appendicite. Elle met à notre disposition une ambulance, pas pour l’urgence, mais plus pour éviter une attente insupportable à Mendoza, en effet, les enfants qui arrivent en ambulance sont reçus en priorité. Je prends donc place dans l’ambulance avec ma petite malade. Olivier et Robin nous suivent avec BEF.

1h30 plus tard, nous débarquons aux urgences. Je me renseigne sur la renommée de cet hôpital auprès de l’ambulancier, qui ne tarit pas d’éloge : « el mejor ». Olivier n’est pas autorisé à entrer avec nous, un seul accompagnant par enfant. J’explique brièvement le problème à l’infirmière et nous voilà parti pour une nouvelle attente. Inutile de vous raconter le film catastrophe qui se déroule dans ma tête à ce moment- là… J’imagine l’opération, dans un hôpital en mal d’hygiène avec toutes les complications que cela impliquent… Enfin le médecin arrive, il tâte avec application le ventre douloureux de Lola : le verdict tombe : inflammation des intestins, l’appendicite est écartée. Le soulagement est simultané pour moi et Lola. Par contre, pas de médicament, la diète est préconisée.

Nous quittons l’hôpital de Mendoza à 16h, quelle journée !

Nous passons 3 jours à Mendoza,

nous préférons restés à proximité de l’hôpital et en plus, BEF va faire sa première vidange. La ville est agréable, très arborée, les places et jardins sont nombreux.

En faisant nos traditionnelles courses à Carrouf, nous rencontrons un couple de français. Ils possèdent une bodega (domaine viticole) à 70km de Mendoza et nous proposent de la visiter. Rendez-vous est pris pour le lundi suivant.

Vendredi 20 mars, direction les thermes de Cacheuta.

L’endroit est très grand et les bassins plus ou moins importants. Ils sont construits dans la roche, certains sont froids et d’autres très chauds. De quoi nous occupés tout l’après-midi. Il y a même un toboggan qui fait la joie des enfants.

Pour passer le week-end, nous optons pour un camping au bord d’une rivière. Il fait chaud, l’endroit est calme, nous avons un barbecue à notre disposition et il y a de l’eau pour occuper les enfants, que demander de plus ? Le dimanche, les argentins arrivent en grand nombre pour passer la journée. Ils sont très équipés et sont friands de ces journées au camping. A peine sortis de la voiture, les familles parfois entassées à 8 dans une vieille auto, débarquent tout le nécessaire et allument le feu pour l’asado du dimanche. Bientôt notre petit endroit paisible se transforme en champs de fumée et la musique jaillit de toute part ! Tant pis, nous ne nous mélangerons pas à la foule locale, nous préférons chercher un endroit plus paisible pour terminer le week-end !

Lundi 23, nous rejoignons Vista Flores pour visiter la bodega de monsieur et madame Cuvelier.

Leur domaine fait partie d’une vaste propriété que se partagent 7 familles françaises dont certaines assez connues (Rothschild et Dassault).

Le clos de los siete existe depuis une dizaine d’années. Avant, cet endroit était un désert au pied des Andes. La culture de la vigne n’est possible que grâce à un vaste système d’irrigation.

C’est l’époque des vendanges

et nous commençons la visite là où arrive le raisin fraichement cueilli.

Les grappes sont ramassées à la main dans des cagettes. Ensuite, le tri manuel commence. Nous goûtons quelques grains de merlot et de malbec délicieux et très sucrés. Les grains débarrassés de leur rafe, tombent dans une cuve en inox refroidit afin que la fermentation ne débute pas trop tôt. Une fois pleine, celle-ci est déplacée au dessus des immenses cuves de la cave.

Bertrand et son épouse nous expliquent chaque étape, jusqu’à la mise en bouteille. Bien sûr, nous aurons droit à une petite dégustation, d’abord du jus de raisin fraîchement pressé puis en cours de fermentation et enfin, nous finirons par la cuvée collection de 2006.

Malheureusement, l’angine que j’ai depuis 2 jours et le rhume d’Olivier nous empêchent d’apprécier à sa juste valeur ce délicat nectar. Le soir, nous dormirons dans les vignes, face à la cordillère des Andes, un petit moment de pur bonheur.

Encore une rencontre inattendue qui nous a permis de passer une journée passionnante. Un grand merci à monsieur et madame Cuvelier pour leur accueil.

Mercredi 25 mars, nous faisons route vers San Rafaël la région recèle de choses à voir, mais il nous faut faire des choix, car le temps passe si vite. Voilà 5 mois que nous sommes sur les routes et il nous reste tant de pays à parcourir… Nous portons notre choix sur le Canyon Del Atuel

et en faisons le tour par la route.

Le fleuve qui coule en bas du canyon est le rio Atuel, le long duquel sont construits 4 barrages hydro-électriques.

Le paysage est très beau,

la roche sculptée se décline dans tous les tons d’ocres.

Les activités sportives sont nombreuses dans la région, et pour le plaisir de toute la famille, nous optons pour un peu de rafting. Une fois équipés de gilets de sauvetage et de casques,

le guide Fernando, nous enseigne les gestes de bases et surtout les ordres qu’il faudra suivre. Nous prenons place sur l’embarcation avec un autre couple argentin.

Les vagues des rapides et les nombreuses éclaboussures que nous infligent Fernando avec sa rame, finirons de nous tremper intégralement.

Nous descendons 7km du rio et passons plusieurs rapides. Les enfants s’éclatent, et nous aussi… c’est sûr, il faudra renouveler l’expérience !

Prochain objectif : Iguaçu, à quelques 2100 km de là vers le nord-est… Roule BEF ! Et tient le bon cap !

Hasta Luego amigos.

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15 Février 2009 : La route des lacs

Vous êtes nombreux à nous dire que vous attendez avec impatience le récit de notre voyage, et nous, nous lisons avec délice vos commentaires. Nous sommes ravis, notre objectif est atteint, ce blog est un véritable journal de bord qui nous sera bien utile plus tard pour nous remémorer ce début de voyage, mais c’est aussi un vrai lien que nous gardons avec la France et avec vous tous qui nous suivaient avec tant d’enthousiasme.

Vous l’avez compris, notre style de voyage n’est pas synonyme de vacances, et nous manquons de temps pour répondre à vos nombreux e-mails. Nous avons retrouvé un grand nombre d’amis grâce à ce blog, certains avec qui nous n’avions plus de contact depuis plusieurs années et c’est de l’autre bout du monde que nous renouons le fil, on adore !

Bref, ceci est un petit message pour vous dire que l’on vous aime familles, amis, lecteurs d’un jour ou accro au Meriguet-tour !!!

Nous vous avons quitté sous la pluie, nous vous retrouvons sous la pluie !!! Il se pourrait bien que le dérèglement climatique soit bel et bien d’actualité.

Après 4h de traversée, le ferry nous débarque sur l’île de Chiloé.

Cette petite île, grande comme la Corse a des airs de Bretagne, elle est surtout connue pour ses nombreuses églises témoin de la colonisation jésuite. L’architecture est particulière, les maisons colorées sont recouvertes de tuile en bois d’alerce. Nous passons notre première soirée en bord de mer… la pluie se remet à tomber, laissant peu de temps à Olivier pour prendre quelques photos.

Nous sommes prévenus, ici, il est coutume de dire qu’il pleut « 370 » jours par an, ça nous remonte le moral !

Cette première étape sur l’île, nous permettra de goûter à l’une de ses spécialités : le curanto.

Mélange de saucisses, de viande de porc cuisinée avec des fruits de mer dont des moules géantes et des palourdes. Ce plat ne nous laissera pas de souvenir impérissable, mais plutôt quelques lourdeurs digestives !

Nous reprenons la route vers Castro, la capitale de l’île. Nous y retrouvons nos amis les Pouzet et les Lebourg. Il pleut toujours… Nous visitons la cathédrale de Castro,

dont l’intérieur tout en bois sculpté est des plus chaleureux,

et en quittant la ville, nous  prendrons rapidement une photo des célèbres palafitos (maisons de pécheurs sur pilotis) classés patrimoine de l’UNESCO.

Toujours sous la pluie, nous faisons route vers la petite île de Quinchao, après 5 min de traversée, nous avançons résignés, sous un ciel plombé, vers l’un des endroits recommandés par nos guides touristiques. Effectivement, le petit village de Curaco de Velez avec son église en bois

et toutes ses petites maisons multicolores semble être d’un autre temps.

Nous trouvons un bivouac en bord de mer et admirons le spectacle des cygnes blancs à tête noire qui paressent sur la plage.

Nous sommes en face d’un restaurant qui propose de déguster les fameuses huîtres géantes de l’île.

L’endroit est plein de charme et les huîtres vraiment géantes, les empanadas au fromage sont divins et les quelques bouteilles de bon vin blanc nous font presque oublier la pluie !!!

Le lendemain midi nous décidons de continuer le festin avec des empanadas aux fruits de mer. Rien de tel qu’un bon repas entre amis pour oublier les caprices de la météo chilienne.

Jeudi 19 février, nous quittons l’île de Chiloé un peu déçus, mais maintenant c’est sûr, ce qu’il nous faut c’est du soleil, alors direction le nord (et oui, ici pour avoir du soleil il faut aller vers le nord !)!!!

Isabelle va bientôt avoir son bébé, nos amis décident de s’arrêter à Puerto Varas pour attendre l’heureux évènement. Nous trouvons un camping au bord du lago Lanquihe, face au magnifique volcan Osorno.

Nous y passerons tout le week-end sous le soleil ; les enfants sont ravis de profiter encore un peu de leurs amis, car l’heure des séparations approche.

Lundi matin, nous reprenons la route tous les 4, direction l’Argentine et San Carlos de Bariloche. Nous roulons toute la journée, et découvrons cette région rebaptisée la Suisse argentine en fin d’après-midi. Nous sommes dans la région des lacs, qui, entourée de montagnes recouvertes de sapins ressemble un peu il est vrai à la Suisse.

De plus, l’une des spécialités de la ville est le chocolat ; on y trouve également du fromage et plusieurs resto proposent des fondues. Nous en rêvions en venant ici, mais malheureusement nous subissons à tour de rôle notre premier épisode de turista !!!

La ville est hyper touristique, les rues commerçantes regorgent de magasins de marque et de chocolatiers, la clientèle est assez huppée. Pendant qu’Olivier mettra le blog à jour au cyber café du coin, j’emmène les enfants au musée. Une des salles est consacrée à la faune patagonienne. L’occasion de voir de nombreux animaux empaillés. Nous avons déjà vu certaines espèces, et nous en découvrons d’autres. Le deuxième étage est consacré aux indiens Mapuches, peuple qui vivait dans cette partie de la Patagonie et qui a été largement décimé par les colons espagnols.

Le lendemain, après avoir fait le plein d’excellents chocolats, nous quittons la ville de Bariloche pour découvrir ses environs. Nous prenons le téléphérique qui nous monte au sommet du cerro Campanorio

et nous permet d’apprécier une vue panoramique grandiose de cette région.

Il fait chaud, nous bivouaquons au bord d’un lac et une petite baignade rafraîchissante est la bienvenue.

Vendredi 27 : nous bouclons les évaluations numéros 7, elles sont au nombre de 10, cela signifie que nous avons déjà effectué les ¾ du programme scolaire… à ce rythme nous serons en grandes vacances fin mai ! Je m’occupe le plus souvent de Lola et Olivier de Robin, même si nous échangeons nos élèves de temps en temps selon notre degré de patience !

Au programme géographique cet après-midi, nous avons la route des 7 lacs. Cet itinéraire est chaudement recommandé par notre bon vieux guide du routard. Nous prenons d’abord la route qui longe la vallée enchantée,

curieuse suite de rochers sculptés par des siècles d’érosion. Certains ont un nom, comme le « doigt de Dieu »,

d’autres sont libres d’interprétation et chacun y voit un animal ou une forme différente. Ensuite nous empruntons une très mauvaise piste pour découvrir ces fameux lacs.

Rien d’exceptionnel, ces paysages n’ont rien de dépaysant pour nous européens. Bivouac en pleine nature au bord d’une petite rivière, c’est le calme absolu… Au réveil, chaque matin une vue différente… les enfants nous avouent ne plus savoir toujours où ils sont lorsqu’ils ouvrent les yeux !

Prochain objectif, le volcan Lanin (3759 m).

Nous l’atteignons après avoir traversé une forêt d’araucarias, arbres résineux très « piquants » .

Dimanche matin, nous faisons une belle ballade jusqu ‘au pied du volcan.

En consultant nos e-mails, nous apprenons la naissance de Maud, quatrième fille de nos amis Isa et Greg. Pas de temps à perdre, nous redescendons jusqu’à Puerto Varas. Là-bas, toute notre bande d’amis est réunie pour fêter la naissance de ce bébé voyageur ! Retrouvailles chaleureuses autour du traditionnel barbecue !

Nous profitons pleinement de ces derniers instants tous ensemble, voilà 3 mois que nous nous suivons et partageons ces quelques milliers de kilomètres entre l’Argentine et le Chili…

Dan, Mariléna et leurs trois enfants rentrent en Europe dans moins d’un mois et sont les premiers à partir, nous nous reverrons sans aucun doute sur un autre continent !

Les Lebourg vont adapter leur rythme à celui du bébé, Les Parcé vont visiter des lieux que nous connaissons déjà, mais rendez-vous est pris avec eux pour de prochaines destinations !

Quant au Meriguet-tour : destination Santiago ! 1000 km nous séparent de la capitale chilienne, mais cette fois, c’est de l’autoroute… autant dire du caviar !

Hasta pronto…

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26 Janvier 2009 : Une lente remontée

Dimanche 26 janvier, la tribu reprend la route direction El Chalten,

ce petit village perdu proche de la frontière chilienne ne doit sa renommée touristique qu’au fameux Mont Fitz Roy ( 3 405 m. ) pour une fois, la météo est avec nous et nous pourrons l’admirer dans toute sa splendeur !!!

Le site nous permettra de faire 2 belles randonnées.

Nous apercevons de temps en temps quelques condors qui planent bien haut dans le ciel, leur silhouette est caractéristique et leurs ailes immenses, les Andes sont leurs territoires.

En regardant la carte, nous constatons que nous sommes encore très bas et que la remontée s’annonce longue. En plus du nombre conséquent de kilomètres que nous devons parcourir, s’ajoute la piètre qualité des routes qu’il nous faut emprunter.

La ruta 40, qui parcours l’Argentine du sud au nord a très mauvaise réputation. Nous allons vite en prendre la mesure… 3 heures de route pour seulement 100 km. La route est vraiment mauvaise, cailloux, poussière, nids de poule, taule ondulée, un des rares véhicules qui circulent sur cette route nous double et nous voyons arriver une projection de cailloux qui ne tardent pas à s’abattre sur le pare-brise ( 2 fissures ), le vent est violent dans cette partie de la Patagonie et Olivier peine à tenir le cap. Nous passerons une nuit sur le bord de cette route isolée, dans un vent de folie.

Nous sommes avec Isa et Greg et heureusement, nous nous remontons le moral, Olivier réussira même à nous faire une grillade dans ces conditions extrêmes (désolé, pas de photos, ambiance trop poussiéreuse)

Le lendemain, après une matinée studieuse ( les évaluations approchent !), nous reprenons courageusement la route, notre objectif pour aujourd’hui est d’atteindre Bajo Caracoles, un point sur la carte 200 km plus au nord

Nous l’atteindrons en fin d’après-midi. Le village compte 50 habitants, 1 « camping » Une station service- bar- resto-épicerie. Les gens semblent tristes, nous ne leur en voulons pas, pour vivre ici il faut avoir un grand sens du sacrifice ou avoir fait le choix de vivre à l’écart de tout. L’endroit est surréaliste, mais il n’est pas unique, nous en avons déjà traversé plusieurs de ces villages fantômes patagoniens…

Le seul atout du village est qu’il est situé relativement près ( 50 km ) d’un site d’intérêt historique : Cueva de las Manos.

Dans cette grotte, on a retrouvé des peintures essentiellement de mains et d’animaux.

Elles datent de 8 à 10 mille ans et ont été réalisées avec des pigments de couleur rouge et noire.

Le site est au bord d’un canyon magnifique.

Après ce petit intermède culturel et vu que nos compagnons de route sont tout comme nous de bons vivants, nous décidons de commander un agneau grillé au camping.

Pendant la cuisson un match de foot franco-argentin s’organise…

Finalement, même si le lieu était un peu sordide, nous y avons passé une étape agréable.

Maintenant, notre objectif est de retourner au Chili et d’attaquer la Carretera Australe, une route célèbre chez les voyageurs pour son côté difficile. La route qui nous y conduit est d’une qualité épouvantable,

nous progressons à une vitesse moyenne de 30 km/h mais le paysage est incroyable et nous fait un peu oublier les vibrations…

Des espaces infinis avec en toile de fond les Andes,

au loin des sommets enneigés  tranchent avec le bleu du ciel, nous apercevons encore quelques glaciers, et puis des couleurs fantastiques qui me donnent des envies de peinture,

des herbes folles prennent naissance dans des lagunes bleutées

où quelques moutons viennent s’abreuver paisiblement…

A chaque tournant nous poussons une exclamation d’admiration et les arrêts photos se multiplient.

La description est difficile tant ce paysage est riche en détails et fascinant. Nous arrivons même à nous demander combien de temps la magie va opérer, combien de temps nous extasierons-nous devant les charmes de dame nature ?

Dimanche 1er février, nous atteignons notre but, nous faisons nos premiers kilomètres sur la fameuse carretera chilienne, la ruta 7…

 

Cela mérite un bon repas, nous entrons dans le village de Cochrane et trouvons un petit resto. On s’y sent comme à la maison, les propriétaires sont charmantes et nous ont concoctées un bon petit menu.

Nous passons 2 jours dans ce village tranquille, en pleine nature au bord d’une rivière.

Au camping où nous sommes installés, il y a même des poules et les enfants inventent un nouveau style de pêche : la pêche à la poule !

Le lendemain, nous fêtons l’anniversaire d’Ilinca (3 ans), la plus jeune des enfants voyageurs, un petit spectacle est organisé par les enfants et les adultes une fois encore se retrouvent devant le barbecue ( déception, la viande est beaucoup moins tendre qu’en Argentine !)

Dans ce genre d’endroit bucolique, nous pourrions facilement nous arrêter une semaine, mais cela risque de compromettre la suite du voyage, il nous reste tant à parcourir et les semaines s’égrainent à toute vitesse… Alors en voiture !!!

La route est tellement mauvaise, que nos amis cassent une fenêtre de leur caravane à cause des vibrations.

Les Pouzet arrachent complètement un des coffres du bas de caisse de leur camping-car (identique au nôtre) en descendant une côte pleine d’ornières. Chez nous, les grincements augmentent de jours en jours et la poussière s’infiltre un peu plus de tous les côtés. Nous commençons à nous demander s’il est raisonnable de poursuivre sur cette route au risque d’endommager sérieusement notre bon vieux BEF…

Nous longeons maintenant un lac d’une couleur bleu turquoise surnaturelle,

Dan le pêcheur de la bande forcera la troupe à bivouaquer à côté dans l’espoir d’y attraper quelques poissons…

mais une fois encore ce sont des … que nous faisons griller !

Mercredi 4 février : ce matin petit tour en barque pour admirer la Catedral de Marmol.

Curieux rocher de marbre sculpté par les eaux du lac.

Nous passons dessous pour la plus grande joie des enfants.

Jeudi 5, un peu d’école, un peu de route et un bon bivouac en pleine nature pour fêter l’anniversaire de Greg. Tous les enfants lui ont préparé une pièce de théâtre,

c’est incroyable de les voir si imaginatifs, ils ne s’ennuient jamais et s’approprient en un temps record un environnement chaque jour différent.

Vendredi, ça y est, nous atteignons Coyhaique et nous en avons terminé avec la plus mauvaise partie de la carretera australe.

Nos compagnons de route sont catégoriques, ils ne veulent plus continuer cette route et s’empressent de réserver un ferry pour l’île de Chiloé, notre prochaine destination.

Nous, nous hésitons, cette route mythique qui continue encore sur 600 km vers le nord fait partie des étapes incontournables que nous avions prévues dans ce voyage ( enfin surtout Olivier !).

Moi je l’ai toujours un peu redouter cette route et la poursuivre seuls, c’est moins rassurant…

D’après les renseignements que nous avons pu récolter, l’état de la piste est nettement meilleur à partir d’ici. Alors banco, on continue jusqu’à Chaiten, 420 km plus haut.

Mardi matin, nous quittons nos amis et reprenons la route seuls !

Nous commençons par 80 km de route goudronnée,

ça c’est la bonne surprise, ensuite 20 km de cailloux gros comme des pommes ( aïe ! je commence à regretter notre choix ) et puis à nouveau du goudron, à ce rythme, nous atteignons notre premier objectif, la ville de Puyuhuapi

Le soir même. Le paysage est complètement différent, nous traversons une forêt très dense où la nature se montre exubérante.

Malheureusement, une fois encore c’est dans la grisaille et sous la pluie que nous progressons, nous ne faisons qu’apercevoir des paysages que nous savons spectaculaires.

Le lendemain, pluie !

La grisaille me mine, je suis de mauvaise humeur, le camping-car me semble minuscule, il nous faut un peu de réconfort… Ca tombe bien, nous sommes juste à côté des célèbres thermes de Puyuhuapi. L’endroit semble paradisiaque, situé sur une petite île au milieu d’une végétation luxuriante. L’eau qui alimente les thermes provient de 4 volcans et donc est très chaude !!!

Exactement ce qu’il nous faut pour détendre nos nerfs…

Nous embarquons donc pour un après-midi de plaisir.

Olivier n’est pas attiré par la baignade, alors c’est seule avec les enfants que nous plongeons avec délice dans les piscines d’eau chaude.

Les bassins extérieurs affichent jusqu’à 40 ° et c’est un beau pied de nez au mauvais temps. Nous enchaînons jacuzzis,

bassins d’eau tiède et d’eau chaude, un régal… le soir nous sommes ramollis et notre peau est douce comme celle de nouveau-nés !

Jeudi, nous reprenons la route, il nous reste 145 km jusqu’à Chaiten notre ultime étape sur la carretera australe. Il pleut toujours lorsque nous atteignons notre but en début d’après-midi.

La ville a subi une éruption volcanique en mai 2008 et a été recouverte de cendre.

Tout est resté en l’état

et le gouvernement refuse de la réhabiliter car la menace d’une nouvelle éruption est toujours présente.

Les rares habitants revenus dans leur foyer survivent sans eau, sans électricité et réclament l’aide de l’état.

L’ambiance qui résulte de cette situation est des plus pesantes. Nous nous renseignons à la compagnie maritime qui assure la liaison avec l’île de Chiloé, le prochain bateau est prévu dans la nuit de samedi à dimanche. Il nous faut donc patienter 3 jours dans cet environnement peu attrayant et en plus, il PLEUT !!!

Nous cherchons un bivouac, la plage de Santa Barbara attire notre attention et nous nous y installons. Le lendemain, profitant d’une petite éclaircie, nous longeons la plage de sable noir.

Joli paysage. Soudain un aileron attire mon attention… des dauphins !

Ils sont à quelques mètres du bord, nous les suivrons un bon moment.

Retour au camping-car, car il pleut à nouveau, mais nous sommes ravis de ce petit spectacle.

Notre bateau partira finalement dimanche matin.

Nous sommes pressés de quitter cette ville morte et souhaitons beaucoup de courage à ses habitants résistants…

 Prochaine destination : L’île de Chiloé.

 Hasta luego amigos !

Article suivant …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

13 Janvier 2009 : La nature dans toute sa splendeur

Mardi après-midi, nous prenons la route vers l’un des plus beaux et des plus réputés parc national chilien : Torres del Paine.

110 km au nord de Puerto Natales, dont 80 km de piste. Nous commençons à appréhender ce genre de routes qui pourtant constituent l’essentiel du réseau routier. Nous sommes toujours surpris de la mauvaise qualité de certaines qui mènent à des parcs nationaux très touristiques et qui sont donc largement empruntées.

Bref, nous oublions vite l’épreuve lorsque nous pénétrons dans le parc.

Il s’agit en fait d’un ensemble montagneux appartenant aux Andes dont certains pics atteignent plus de 3 000m d’altitude alors que nous, nous sommes à peine à 100m au-dessus du niveau de la mer.

Au cœur du parc, 3 pics se dressent majestueusement, il s’agit des 3 tours qui ont donné leur nom au parc. Malheureusement, d’épais nuages gris cachent leur sommet.

Le parc est très étendu plus de 240 000 ha et constitué de lacs, cascades, glaciers, de forêts, steppes et montagnes.

Nous nous installons pour passer la première nuit au bord d’une cascade tumultueuse, bientôt rejoints par une famille de voyageurs autrichiens, déjà rencontrée à Ushuaia. Les gardes du parc ne tardent pas à nous déloger et nous indiquent un endroit où l’on peut passer la nuit. Nous sommes garés en face des Torres et n’avons pas perdu au change.

Nous passerons la soirée à discuter autour d’une bonne bouteille de vin avec nos amis autrichiens.

Le lendemain matin, le vent souffle violemment, nous restons à l’abris pour faire le Cned.

Retrouvaille avec la famille Parcé, avec qui nous échangeons nos dernières mésaventures mécaniques. Ils ont acheté quasiment le même véhicule que nous, chez le même concessionnaire et ont eux aussi quelques déconvenues de batteries, frigo etc… Mais cela ne les empêchent pas de garder un moral d’acier.

L’après-midi, nous décidons d’avancer un peu dans le parc, après le vent, c’est la pluie qui s’installe et nous parcourons des kilomètres de pistes dans un paysage exceptionnel gâché par ce mauvais temps. La route est longue et difficile, mais nous prévoyons quand même de la refaire en sens inverse quand le temps sera plus clément, tant nous sommes frustrés. Olivier est plus que prêt à tenir le siège jusqu’au retour du soleil !!!

Nous dormirons au bord du lac Péhoé, magnifique par sa couleur turquoise. Il pleuvra toute la nuit, puis toute la matinée ( parfait pour l’école ) l’après-midi le vent redouble de force et nous reprenons la route vers le glacier Grey qui se trouve à l’extrémité du parc. Nous retrouverons sur la route Greg, Isa et leurs 3 filles.

Le soir une fois les enfants couchés, nous établissons ensemble le programme des prochaines randonnées. Malheureusement, c’est sans compter sur cette fichue météo réputée pour être extrême dans cette partie du pays. Il pleuvra ainsi 2 jours et 2 nuits…

Nous commençons à accuser le coup, la pluie glaciale et le vent qui nous donne l’impression de vivre et de dormir dans une lessiveuse, c’est trop pour moi ! Petit coup de blues et mauvaise ambiance généralisée. Enfin, le samedi matin, nous profitons d’une petite accalmie et tentons notre chance. Nous choisissons la randonnée pour voir le glacier.

Il fait froid et finalement les magnifiques icebergs détachés du glacier que nous verrons, illustrent parfaitement la température de la région.

L’après-midi, le soleil fait son apparition mais le vent est tellement violent, que nous choisissons de faire une autre randonnée sans les enfants. Nous les laissons tous les 5, bien à l’abris devant un bon DVD. Cette fois, nous partons à l’assaut des 3 cornes ( Los Tres Cuernos) autre massif montagneux emblématique du parc. La ballade est rude à cause du vent, mais nous pouvons enfin admirer sous le soleil, ces monstres de granit aux sommets bicolores qui se jettent dans un lac bleuté. 

16 km de marche dans la journée, c’est dur et le soir nous nous couchons fatigués mais ravis.

Demain c’est décidé, nous repartons voir les Torres, convaincus que cette fois le beau temps va enfin s’installer !

Et bien non, les nuages jouent avec nos nerfs,

et cette fois, les réserves alimentaires sont plus que désastreuses, il nous faut capituler. Nous quitterons le parc un peu déçus, Olivier n’aura pas « la » photo, mais voici que la pluie refait son apparition, alors vite roulons vers d’autres horizons moins nuageux !!!

Mardi 20, nous nous arrêtons à El Calafate, dernière ville très touristique avant d’entrer dans le parc national des glaciers. Ici aussi, tout est beaucoup plus cher pour les étrangers !!!

Nous retrouvons Dan et Marilena avec leurs 3 enfants et Eric, Patricia et leurs 2 filles, avec qui nous faisons route depuis un bon moment et c’est un convoi de 4 véhicules qui se dirige vers l’entrée du parc.

Sur nos guides datant de 2008, l’entrée du parc est annoncée à 30 pesos. Lorsque nous arrivons, nous constatons que celle-ci vaut maintenant 60 pesos et qu’en plus, elle n’est valable qu’un seul jour ! C’est fou ce que les prix ont augmenté depuis un an ! Heureusement, nous bénéficions d’un euro fort en ce moment ( 1 euro = 4,40 pesos ) mais il est vrai que tous les parcs nationaux sont payants ici et que cela représente un budget conséquent !

Encore 30 kilomètres de route semi-goudronnée et nous arrivons devant le Perito Moreno…

Ce monstre de glace est le plus imposant et le plus accessible de tous les glaciers qui composent El Campo de Hielo Sur (Le champs de glace du sud, 500 km de long, à cheval entre l’Argentine et le Chili).

Le Perito Moreno, nous en rêvions, nous avions lu et vu tant de témoignages et de photos à son sujet, mais en arrivant sur les passerelles qui le surplombent, le choc est réel. 

On reste sans voix devant une telle splendeur.

Imaginez un géant de glace de 50 km de long et de 4 km de large atteignant les 60 m de haut qui se jette dans un lac aux reflets turquoises. Ce géant est vivant, il avance de 2m par jour dans une succession de craquements et de détonations.

Nous restons là à l’observer durant des heures guettant les morceaux de glace qui se décrochent dans un grand fracas et se brisent en arrivant dans l’eau. Le soir de notre arrivée, nous organisons une sortie nocturne pour obtenir une magnifique photo de nuit.

Il pleut à nouveau toute la nuit ( nous sommes poursuivis !) et le réveil prévu à 5h45 pour la photo au lever du jour est annulé. Mais quelques heures plus tard, le soleil est là et nous passons toute la journée à contempler le spectacle que nous offre ce glacier.

Les enfants contemplent les nombreux pics et crevasses qui se tintent de mille reflets bleutés.

Le soir, nous avons du mal à quitter cet endroit.

Nous passerons ensuite 2 jours dans un camping gratuit, au bord du lago Roca. 

Nous prenons place entre les arbres, à l’abris du vent. Un petit air de liberté et de bien être souffle au-dessus de nos têtes. Nous faisons la connaissance de Peter et Anke, un couple d’Allemands en voyage de noce. L’apéro s’improvise dans la bonne humeur. 

Notre bande ne cesse de s’agrandir, et notre regroupement fait parfois penser à un camp de gitans ! Nous profiterons ( je profiterai) de ce petit havre de paix pour faire un grand nettoyage de BEF.

La poussière des pistes s’infiltre de plus en plus et j’emploie tous les stratagèmes pour la combattre. Les vis des placards continuent à tomber allègrement ( nous en avons une boîte pleine ) et quelques-uns uns seulement ferment normalement. Le pauvre BEF est bien malmené, Olivier a du mal à assurer la maintenance, la splendide boîte à outils que son papa lui a offert ne l’inspire pas plus que ça !

Vendredi 24 : La croisière s’amuse !

Réveil à 7h, nous partons à la découverte de 3 autres glaciers accessibles uniquement en bateau.

Là encore, nous sommes assommés par l’augmentation des tarifs : 295 pesos par adultes et 205 pour les enfants au-dessus de 6 ans !

Dan, qui parle très bien l’espagnol essaie de négocier un tarif de groupe, rien à faire, les touristes sont nombreux, les bateaux sont pleins, pourquoi nous ferait-il une faveur ?

Comble de l’arnaque, il faut repayer l’entrée du parc national (valable une seule journée) !

Heureusement nous avions gardé nos anciens tickets et nous réussissons à les faire passer, ni vu ni connu !

La croisière nous emmènera d’abord au pied du glacier Upsala dont la superficie est plus grande que la ville de Buenos Aires.

Nous naviguons sur le magnifique lac Argentino, entre les icebergs plus ou moins bleutés selon leur ancienneté, car plus la glace est ancienne et donc tassée, plus le bleu est profond.

Certains sont gigantesques et dérivent tranquillement.

Deuxième arrêt devant le glacier Spegazzini, que je trouve sublime.

Et enfin, après 6 heures de navigation,

nous sommes au pied du Perito Moreno

une fois encore nous le contemplons sans nous lasser.

Retour à 16h30.

La splendide ballade a été un peu longue par moment et heureusement nous avons parmi nous Thierry, ancien notaire et futur comique qui se charge de mettre un peu d’animation…

Le soir, nous bivouaquons tous ensemble autour d’une montagne d’empanadas !!!

De retour au camping-car, nous apprenons par SMS le décès accidentel de Renaud, le cousin d’Olivier. Nous sommes sonnés. Comble du sort, nous avions parlé de lui quelques heures plus tôt en expliquant à nos amis les joutes languedociennes.

Nous savons que dans ces moments si difficiles, les mots sont dérisoires, mais nous tenions à dire à toute la famille que nous partageons votre peine et que nous pensons sincèrement très fort à Gersande sa femme, Kelly, Pauline, Hugo et Ronan ses enfants, Jacky et René-Paul ses parents, et à toute la famille. 

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26 Décembre 2008 : Brèves du bout du monde

Vendredi 26 déc. Après 6 jours passés au camping, nous avons des fourmis dans les jambes et BEF commence à rouiller, il est temps pour nous de reprendre la route malgré une météo épouvantable. La pluie ne nous a pas quittés depuis notre arrivée et le camping ressemble à une grande pataugeoire de boue !!!

Nous décidons donc de partir à l’est d’Ushuaia, et d’aller jusqu’au bout de la route, au bout du bout du monde en quelque sorte…

Après 80 km, nous arrivons à l’Estancia Harberton. Une estancia est une grande propriété agricole souvent consacrée à l’élevage de bovins ou de moutons. Celle-ci a un intérêt historique  puisqu’elle a été fondée en 1886 par un pasteur anglais, Thomas Bridges, premier européen à s’être installé en Terre de Feu et farouche défenseur des indiens Yamanas, qu’il accueillera sur ses terres et protégera.

Le domaine est immense, 20 000 hectares, il est toujours resté dans la même famille et a vécu de son activité agricole jusqu’en 1992. Aujourd’hui, c’est un endroit touristique.

Après s’être présentés à la réception, nous pouvons circuler librement et gratuitement dans le domaine, plusieurs aires de stationnement sont prévues pour y passer la nuit. L’endroit est magnifique, Olivier le trouve très photogénique et ne lâchera pas son appareil photo, même en conduisant ! Nous croiserons des chevaux en liberté, de nombreux renards et de belles oies sauvages.

Non loin de là, un musée très intéressant sur la faune marine de la région, où des scientifiques récupèrent les ossements des animaux échoués sur les côtes et reconstituent leur squelette. L’occasion de voir à taille réelle une multitude de dauphins, baleines, orques et autres pingouins, les enfants sont très intéressés par une telle diversité d’animaux marins.

La piste longe une côte sauvage et découpée,

nous roulons le long du canal de Beagle.

Une fois encore, nous ne nous lassons pas d’admirer cet endroit authentique, où seule la nature puissante a laissé son empreinte si l’on en juge par la forme de certains arbres !!!

Nous passons 2 nuits sur ces terres et le deuxième matin, nous nous réveillons sous une pluie de flocons de neige… On vous l’a dit, « ici c’est l’été mais il fait froid » !

Dimanche 28 déc. , nous décidons de retourner au camping d’Ushuaia. Robin et Lola trépignent d’impatience à l’idée de retrouver leur bande de copains. Les retrouvailles se savourent autour d’un bon barbecue. Ici, la météo ne sera jamais un obstacle à l’organisation d’un asado et même sous la pluie, à grand renfort de bâches tendues, la viande succulente est saisie sur le grill.

Le lendemain, les plus bricoleurs du groupe décident de s’attaquer à notre problème de batterie.

Le capot est ouvert, les testeurs en tout genre sont sortis et de nombreux tests seront effectués.

Sans que toutefois en fin de journée, notre problème ne soit résolu…

Mais bon, ce qui importe c’est la grande solidarité qui règne entre nous tous, voyageurs novices ou affranchis aux atouts divers et multiples. Nous, nous n’avons pas encore ce côté « débrouille » qui caractérise souvent ceux qui ont déjà pas mal bourlingué, mais nous avons les oreilles grandes ouvertes prêtes à capter une multitude de bons tuyaux !!!

Mercredi 31 déc. , une nouvelle fête se prépare, cette fois c’est un agneau entier grillé que nous avons au menu. Nous trinquons au champagne au son de la guitare d’Olivier et sur un air bien connu repris en chœur par tout le camping, des Brésiliens, des Argentins, des Israéliens, des Australiens… «  Ushuaia… donde esta…  »

Une bonne soirée, qui me vaudra une bonne migraine le lendemain matin, le champagne argentin serait-il de piètre qualité ?

Vendredi 2 janvier, visite au Museo maritimo y del Presidio, qui est en fait l’ancien pénitencier de la ville. La prison a été construite en 1902, pour essayer de peupler la ville d’Ushuaia. Il retrace 500 ans de navigation autour de cette région, mais c’est également l’occasion d’avoir un bon aperçu des conditions de détention des bagnards, car une aile entière de la prison est restée en état et se visite.

Les enfants ont montré un grand intérêt pour cet endroit et ont joué pour quelques instants aux prisonniers.

Samedi 3 janv. , le soleil brille, la température est un peu plus clémente, il n’y a pas de temps à perdre pour se rendre dans le parc naturel de la Terre de Feu. Dans ce parc, on y trouve le bureau de poste le plus austral du monde où l’on peut faire tamponner son passeport comme preuve de son passage,

on peut y voir le train du bout du monde, ancien train qui servait à amener les bagnards pour tailler le bois, l’appellation « bout du monde » est utilisée à tout va, ça fait partie du jeu !

C’est également ici que se termine en cul de sac, la fameuse ruta 3 que nous avons longuement empruntée depuis Buenos Aires.

Nous ferons notre première grande randonnée (3 h de marche),

le paysage est somptueux, d’un côté les montagnes enneigées qui se jettent dans le canal de Beagle,

de l’autre la forêt qui à cause d’une multitude d’arbres morts prend des allures inquiétantes.

Nous partirons même un soir en expédition pour voir les castors qui causent ici des dommages conséquents pour l’environnement du fait de leur nombre important, mais nous reviendrons bredouilles, le castor ne se laisse pas trop observer !

Lundi 5 janv. , fini les vacances, l’école reprend sous les soupirs et les plaintes… 15 jours de vacances ça fait prendre de mauvaises habitudes, mais en tant que parents enseignants, nous en avions vraiment besoin !!!

Il nous tarde maintenant de quitter la région et de remonter vers le soleil, mais nous attendons un colis et cela nous pose quelques problèmes… Expédié de France le 19 déc. par Fedex, il est introuvable, après deux jours entiers de recherches et d’appels multiples durant lesquels nous avons reçu une multitude d’informations erronées. Aux dernières nouvelles, il serait bloqué à l’aéroport de Buenos Aires par la douane… Buenos Aires n’est après tout qu’à 3 070 km plus au nord !!! C’est affaire courante si l’on en croit les témoignages récoltés autour de nous, l’Argentine est un magnifique pays désorganisé…

Dans la série des choses qui fâchent, la honteuse habitude de tout faire payer plus cher aux touristes :ici, les prix du gasoil, du gaz, des musées, des entrées dans les parcs, tout est de 2 à 4 fois plus cher pour les étrangers, c’est une spécialité de la région, certainement pas la plus accueillante !

Impossible de terminer ce carnet de route, sans vous remercier chaleureusement pour tous vos mails et SMS de bons vœux !

A notre tour de souhaiter à nos familles adorées, à nos amis fidèles et à tous ceux qui suivent notre aventure, une EXCELLENTISSIME année 2009,  pleine de joies, de bonnes surprises, de bonne humeur, de bons petits plats, de soirées entre amis, de ballades dans la nature, d’étoiles dans le ciel, de voyages, de nouveaux projets, de rêves qui se réalisent, …………………………………………………….. de VIE !

23 Décembre 2008 : Joyeux Noël – Feliz Navidad

Vous nous réclamez des images, vous voulez de la vidéo, vous voulez du son, du live, de l’inédit, de la composition… et bien comme c’est Noël, on a décidé de vous gâter !!!

Voici le premier vidéo clip du Meriguet-Tour, peut-être qu’un jour, ce tube figurera sur les meilleurs albums de Karaoké…

En attendant, laissez-vous emporter par le rythme de la guitare et reprenez en chœur le refrain devant un bon feu de cheminée.

On vous embrasse tous très très fort joyeux Noël à tous.

17 Décembre 2008 : OBJECTIF TERRE DE FEU

Ce nom vous fait peut-être rêver, il éveille sans doute en vous des images et des questions…
Pour nous, ce nom représentait un territoire fascinant et un peu inaccessible. Et bien, ça y est, nous y sommes et en ce qui me concerne, j’ai ressenti une grande émotion en franchissant le Détroit de Magellan.

Ce bras de mer qui sépare le continent américain de cet archipel lointain si joliment baptisé Tierra del Fuego par les Espagnols.

Pour les amateurs, un petit rappel historique.
1520 : une grande expédition maritime est commanditée par le roi d’Espagne, à la tête de la flotte : Magellan
Son but : ouvrir une nouvelle voie navigable pour rallier l’océan Atlantique à l’océan Pacifique.

Novembre 1520, les 5 bateaux arrivent au sud du continent américain, il leur faudra 5 semaines pour franchir le détroit rendu difficilement navigable par une météo capricieuse, des vents violents et une multitude d’îlots.
Opération réussie, une nouvelle voie est tracée, le détroit sera baptisé du nom de ce grand explorateur.

Les habitants de ces terres extrêmes sont les indiens Yamanas, ils vivent nus et font constamment de grands feux pour se réchauffer, c’est à la vue de ces lueurs que Magellan appellera ces territoires : Terre de Feu.

Retour en l’an 2008 : c’est au tour du Meriguet-Tour de franchir le détroit ! Pour se faire, il nous faudra d’abord passer la frontière Chilienne. Effectivement l’archipel de la Terre de Feu appartient pour les 2 tiers au Chili.
Les nombreuses mises en garde d’autres voyageurs, laissaient sous-entendre que les douaniers chiliens étaient tatillons et qu’ils ne laissaient pas entrer de nourriture. D’autres informations nous conseillaient pourtant de faire le plein de course avant d’arriver sur la Terre de feu, car les prix y étaient beaucoup plus élevés que sur le continent. Encore très à l’écoute de ce genre d’informations, nous décidons de faire de bonnes réserves et de trouver une planque pour faire passer les produits frais en toute discrétion.
C’est ainsi que 10 kilomètres avant de passer la frontière, Olivier sort sa boîte à outils et se met à dévisser les caches de boîte à néon qui ne nous servent à rien et à y fourrer la viande, les laitages, les fruits et légumes, enfin tout ce qui est susceptible d’être intercepté à la frontière. Tout ceci sous l’oeil médusé et amusé d’un couple d’auto-stoppeur que nous avions embarqués quelque temps plus tôt.

Nous arrivons en vue du poste de douane, nous remplissons quelques formulaires dont celui qui est censé lister la nourriture transportée et effectivement, la liste de produits défendus est longue… Nous nous félicitons en silence de notre petit subterfuge. Quand vient l’heure de la vérification dans le camping car, nous nous réjouissons de ne pas avoir à faire à un chien renifleur qui aurait sans nul doute flairer à 10 mètres notre saucisson et nos tranches de jambon. Mais c’est un douanier très sympathique que nous avons à bord et à qui nous remettons quand même 2 carottes, 1 pomme et 1 citron histoire de ne pas attiser ses doutes.

Tout est en règle, BEF fait ses premiers tours de roues sur le sol chilien, les enfants sont ravis du nouveau tampon sur le passeport et nous, nous gloussons de notre petit tour de passe passe.

Notre premier arrêt au Chili sera au parc Pali Aïke, ce parc n’est pas mentionné dans nos guides et pourtant, il sera pour nous une étape agréable. Nous entrerons au coeur du cratère d’un ancien volcan.

Nous déambulerons sur une mer de lave,

nous croiserons un jeune carancho,

tout cela sous un vent violent et glacial !

Après une nuit passée dans ce parc, nous reprenons la route direction Punta Delgada, dernière ville du continent américain avant de prendre le ferry pour traverser ce fameux détroit de Magellan.

La traversée à cet endroit est très rapide.

La mer est assez calme malgré le vent qui ne faiblit pas. Nous sommes tous les 4 très excités d’arriver enfin sur la Terre de Feu. Après 20 min de traversée pendant laquelle nous verrons quelques petits dauphins noirs et blancs (Tonimas), nous débarquons avec BEF.

Maintenant, c’est 120 km de mauvaise piste qui nous attendent avant de repasser la frontière et de retrouver l’Argentine.
La première grande ville de la Terre de Feu se situe côté argentin et se nomme RIO GRANDE. C’est une ville côtière, très vivante et où l’on trouve de tout et à moindre coût qu’en Patagonie, nous repensons à nos provisions excessives en nous moquant un peu de notre naïveté !!!

A cause de nos batteries qui se déchargent toujours en roulant ( le grand mystère de ce voyage… si un génie en électricité a une petite idée, elle est la bienvenue, car jusqu’à présent personne n’a pu résoudre notre problème !!!), nous sommes obligés de nous arrêter au camping de la ville. L’endroit est peu plaisant mais l’accueil sympathique et cette halte permettra à Olivier de passer une excellente soirée avec le club nautique de la ville, qui y organise tous les vendredi soirs une parilla (grillade géante) suivi d’un karaoké…

Mon mari en reviendra presque bilingue !

Samedi 20 décembre, les enfants nous pressant, nous décidons de rejoindre notre nouvelle bande d’amis voyageurs au camping d’Ushuaia. La route pour y arriver est très agréable et c’est avec un immense plaisir que nous voyons le paysage changer et la végétation s’étoffer au fil des km…

Enfin de la verdure, des arbres… fini la pampa et sa platitude, à nouveau du relief, des virages !

A 30 km d’Ushuaia, nous recevons nos premières gouttes de pluie, la température chute, le bout du monde n’est plus très loin…
C’est donc sous une pluie battante que nous arrivons au fameux camping de la pista del Andino.
Nous y retrouvons nos amis et ferons la connaissance de 2 autres familles françaises qui voyagent depuis 2 ans et 5 ans !

Les enfants sont aux anges, ils sont désormais 14 et passent leurs journées à jouer dans les bois, à construire des cabanes, malgré un temps épouvantable.

Il est temps d’organiser le réveillon de Noël, à défaut de foie gras, nous décidons de faire une orgie de crêpes. Nous prévoyons d’être une quarantaine de français, heureusement, le camping met à notre disposition une grande pièce commune.

La soirée est un peu chaotique, avec tous les enfants qui réclament à tour de rôle une crêpe au jambon ou une au nutella ! Mais tout rentrera dans l’ordre, quand vers 22h, nous voyons arriver lentement une petite silhouette rouge qui marche lentement, appuyée sur un long bâton et qui porte sur son dos, 2 gros sacs remplis de cadeaux !

Les yeux des enfants s’illuminent (eux qui avaient peur d’être oubliés à cause de la distance !), les yeux des plus grands s’emplissent d’émotion : Le Père-Noël ! Sans doute était-il en fin de tournée,(et oui, comme dans la chanson, Ushuaia, c’est tout en bas !!!). La distribution de cadeaux se fait dans une grande joie, Robin et Lola seront bien gâtés.


Le Père-Noël repart, nous n’avons pas vu ses rennes, mais nous sommes quand même ravis de l’avoir vu lui !

C’est sûr, ce Noël à Ushuaia, restera dans tous les esprits.