Archives de catégorie : Carnet de Route

10 janvier 2010 : De Palenque à Acapulco

Dimanche 10 janvier, nous entrons dans le Chiapas, une des provinces où vivent la majorité des indiens Mayas. Ici la pauvreté se fait vite ressentir,

nous avons l’impression d’être à nouveau au Guatemala, les petits villages indiens perdus dans la forêt tropicale, les enfants sur le bord des routes qui vendent des fruits, des friandises…

C’est également dans cette région du Mexique que le mouvement zapatiste est né et a été il y a quelques années encore très virulent.

Partout sont affichés des emblèmes pro-zapatistes, nous avons même le droit à un barrage payant pour aider le mouvement. Mais malgré la réputation un peu agitée de cette province, une fois encore nous ne ressentons aucune hostilité. Les routes sont sinueuses, pas toujours en bon état et pour couronner le tout, les dos d’âne appelés ici “tope” sont légion ! Nous avançons donc assez lentement et profitons au maximum du paysage !

Nous arrivons à Palenque en fin de journée. Le camping chaudement recommandé par de nombreux voyageurs est effectivement bien agréable. Nous y rencontrons la famille Mora avec qui nous sympathisons rapidement et Christophe un héraultais en vacances avec ses 2 enfants.

La période de froid semble vouloir durer et les soirées sont fraîches. Mais en contre partie, il n’y pas de moustiques et c’est très agréable ! Nous visitons les ruines de Palenque le lendemain

et une fois encore, nous nous projetons dans le temps en imaginant la vie des Mayas,

leurs rites,

leurs coutumes…

La route reprend, toujours sinueuse, nous faisons une halte aux cascades d’Agua Azul,

mais la grisaille persistante ne nous donne pas envie de plonger dans les bassins bleutés.

Prochaine halte, le site de Tonina. Nous pensions en avoir fini avec les Mayas, mais nous nous laissons encore tenter par celui-là et nous ne le regrettons pas.

Il s’agit en fait d’une cité construite à flanc de montagne, une ville verticale en quelque sorte. Au premier niveau un labyrinthe mystérieux nous entraine dans les profondeurs de la cité,

sur chaque niveau,

des temples et des stèles sculptées,

plus nous montons et plus la vue s’étend,

imprenable, sur toute la vallée… Le septième et ultime niveau s’atteint au prix d’une escalade risquée,

les escaliers sont en effet très raides et très étroits,

mais l’effort est récompensé par la vue grandiose.

Jeudi 14 janvier, nous arrivons à San Cristobal de las Casas.

Au camping, nous rencontrons un couple d’héraultais,

décidément, que de français sur les routes ! A part les français, depuis que nous sommes au Mexique, ce sont des Canadiens et des Québecois que nous rencontrons le plus.

La ville est très agréable,

un grand marché artisanal s’étend sur le parvis de l’église.

Les spécialités sont les chemises et vêtements brodés, mais nous commençons à être un peu fatigués de ce perpétuel marchandage qu’il faut effectuer avant d’acheter quelque chose.

Tout autour de San Cristobal , les villages indiens que nous traversons nous ravissent, surtout quand à l’occasion d’un culte, nous croisons les villageois parés de leurs plus beaux costumes. Mais il est très délicat de les photographier, certains nous jettent des regards noirs quand malgré sa discrétion, Olivier se fait repérer!

Lundi 18 janvier, nous partons en excursion sur le canyon del Sumidero.

Cette faille gigantesque atteint par endroit les 1000 m de hauteur.

Nous remontons le rio à bord d’une lancha rapide .

Le guide nous fait découvrir différentes grottes creusées dans les parois de la roche, dont la grotte des couleurs. Nous faisons quelques arrêts crocodiles

et singes avant de nous arrêter devant la plage des vautours…

Le plus bel arrêt a lieu devant le “sapin de Noël”, une paroi rocheuse érodée par une chute d’eau vertigineuse et recouverte de mousse.

Nous gagnons en altitude tout au long de la route qui nous mène à Oaxaca et la végétation change.

Des champs d’agave s’étendent à perte de vue.

Avec cette variété de cactus, les mexicains fabriquent le précieux mesqual. Nous retrouvons également des étendues d’immenses cactus candélabres,

cela nous rappelle le nord argentin. Ici le climat est chaud et sec. A Mitla, nous visitons un petit site archéologique de l´époque zapotèque.

Les mosaïques de pierre qui ornent les façades restaurées sont assez étonnantes

et les enfants se réjouissent de pouvoir entrer dans 2 des tombeaux du site.

Non loin de là, se trouve le site de Hierve el agua “ l’eau qui boue”, les guides nous promettent une baignade inoubliable, rien de tel pour attiser notre curiosité… A 1700 m d’altitude,

une piste assez chaotique nous amène sur un lieu de toute beauté.

Des sources minérales se jettent de hautes falaises en laissant sur la roche des traces de minéraux

qui donnent à ces chutes d’eau des allures de cascades pétrifiées.

Deux bassins naturels récupèrent également ces eaux,

et la baignade un peu fraîche y est malgré tout divine.

Nous payons un petit droit d’entrée et nous sommes invités à rester là aussi longtemps que nous le souhaitons. Nous sommes en pleine semaine, il n’y a donc pas grand monde et nous avons notre piscine à débordement rien que pour nous !

Un petit chien vient même nous tenir compagnie pendant 2 jours

et nous suit dans toutes nos balades.

Autre merveille de la nature non loin de là : El arbol del Tule .

Un mastodonte qui a défié les millénaires, un géant devant lequel on se sent infiniment petit et fragile.

Cet arbre (de la famille des cyprès) de 58 m de diamètre et de 42 m de hauteur est sous haute protection car il est menacé par le tarissement des sources qui lui apportent l’eau nécessaire à sa survie. Son age est estimé entre 2000 et 3000 ans… un record de longévité !

Vendredi 22 janvier, nous arrivons à Oaxaca. Nous consacrons le week-end aux évaluations du CNED, et les 2 jours suivants nous les passons au garage pour changer les amortisseurs fatigués de BEF.

Ceci se soldant par un échec, car les nouveaux sont pires que les anciens et qu’il faut tout démonter pour remettre les anciens préalablement ressoudés car ayant été découpés pour ajuster les nouveaux trop courts ! Bref, heureusement que la main d’oeuvre est bon marché ! Nous trouvons quand même le temps de visiter la très belle ville d’Oaxaca

de jour,

l’église de Santo Domingo,

le zocalo : la grande place ombragée,

le mercado qui recèle de friandises comme les sauterelles grillées auxquelles nous saurons résister,

les boutiques d’artisanat et leur penchant pour les squelettes…

Et Oaxaca de nuit,

avec son zocalo très animé où nous assisterons à un petit concert de marimbas, cousins du xylophone.

Mercredi 27, cap sur le Pacifique : 235 km séparent Oaxaca de la côte. Nous allons mettre 6h pour faire la route en nous relayant avec les enfants pour la place avant dés que la nausée devient insoutenable .

Ça tourne, ça monte, ça descend, ça saute toujours à cause de ces horribles topes qui rendent la route infernale. Enfin, vers 19h nous longeons l’océan et trouvons refuge au camping de Zipolite

Le climat particulièrement agréable de cette côte attire un nombre impressionnant de retraités canadiens et québécois qui viennent y passer l’hiver. A Zipolite, c’est la dolce vita, ambiance que nous allons retrouver sur toutes les plages alentours. Les naturistes surprennent et amusent les enfants,

les vacanciers font la sieste dans leur hamac sous les palapas,

les routards sirotent leur corona en regardant les rouleaux du pacifique et nous on adopte facilement le rythme,

entre baignade,

dégustation de poissons, couchers de soleil

et balades sur les plages immenses.

A Mazunte,

nous allons visiter le centre de protection de la tortue marine.

Sur les 11 espèces de tortues marines qui existent dans le monde, 10 viennent se reproduire sur les côtes du Mexique.

Autrefois chassées et mangées, elles sont aujourd’hui très protégées.

Nous avançons comme ça, de plage en plage, en faisant de temps en temps des bivouacs en pleine rue, comme à Puerto Escondido.

Et parfois, on est obligé de déménager au milieu de la nuit, quand une voiture peu scrupuleuse se gare juste à côté de nous la musique à fond vers 4h du matin ! Même si nous sommes habitués au bruit, là c’est trop, alors on change de place pour trouver un endroit plus calme ! Heureusement, une québécoise vient toquer à notre porte le lendemain matin et nous renseigne sur l’emplacement d’un petit camping. Bien installés, nous allons pouvoir profiter au maximum de la plage

et admirer le balai des surfeurs au soleil couchant…

Jeudi 4 février, nous arrivons à Acapulco, sous une pluie battante. Fait rarissime en cette saison, car en hiver sur la côte pacifique il ne pleut quasiment jamais ! Ici, la météo affiche beau fixe en permanence et les températures oscillent entre 27 et 30º toute l’année…ça fait rêver !

Acapulco

c’est tout un mythe, toute une légende, une vieille dame qui a eu son heure de gloire et à fait rêver le monde entier quand les stars d’Hollywood avaient jeté leur dévolu sur cette baie magnifique. Pour moi, c’était plus un souvenir d’enfance, me rappelant les opérettes de Luis Mariano que mes parents nous emmenaient voir… Olivier lui, c’est pour les célèbres plongeurs de la quebrada qu’il voulait venir…alors même si aujourd’hui, la ville est parait-il décevante, nous, nous avons envie d’y aller, pour mettre des images sur des émotions lointaines.

La ville a plusieurs visages, nous découvrons en premier le moins plaisant,

celui des bidonvilles qui l’encerclent avec une population qui survit dans des conditions difficiles et bien sûr, en bord de mer,

les hôtels paradent au milieu des centres commerciaux modernes. La circulation est dense,

nous sortons un peu de la ville pour trouver un petit havre de paix afin de nous poser quelques jours. Nous trouvons un camping les pieds dans l’eau,

à Pie de la Cuesta à 15 km d’Acapulco. Un immense banc de sable coincé entre une lagune et l’océan.

Le lendemain, nous nous levons sous le soleil et faisons connaissance avec nos voisins québecois. BEF parait ridiculement petit à côté de leurs immenses bus ou cellules aménagées…

Les canadiens sont en général très admiratifs de notre voyage, car peu d’entre eux osent aller plus loin que le Mexique !

Après 2 jours au bord de l’océan, nous nous décidons à aller visiter Acapulco . Direction la quebrada et ses fameux “ plongeurs de la mort”. Les Clavadistas effectuent leur show plusieurs fois par jour. Le jeu consiste à plonger dans une petite crique rocheuse, du haut d’une falaise de 35m.

Nous les voyons escalader agilement la paroi, prier un instant avant de s’approcher du vide et dans un élan majestueux, réaliser seul ou à plusieurs un incroyable saut de l’ange.

Ensuite, nous longeons la costera qui nous fait découvrir la très belle baie d’Acapulco. La lumière ici est particulièrement belle et invite à l’admiration de l’océan

et de cette côte découpée en nombreuses petites criques.

Le soir nous dormons en plein cœur de ville,

entre les nombreux hôtels qui longent la plage.

Visite rapide, mais voilà, nous avons pu ressentir une ambiance et c’est juste ce que nous voulions.

Dimanche 7 février : pour rejoindre notre prochaine étape, nous optons pour l’autoroute.

Ici au Mexique, ils sont hors de prix, mais permettent de gagner beaucoup de temps. Nous arrivons donc à Taxco en milieu après-midi. Fini la plage, bonjour la montagne, nous sommes à 1700m d’altitude et découvrons cette ville particulière, construite à flanc de colline.

Les maisons sont blanches,

les ruelles escarpées, les escaliers s’entrecroisent et les célèbres coccinelles taxi sont blanches elles aussi.

Nous en prenons une pour nous faire déposer au sommet de la ville,

au pied du christ.

De là-haut, nous avons une belle vue sur la ville et la vallée.

Nous redescendons à pied,

en suivant de près les indications précises d’un policier sous peine de nous perdre dans ce labyrinthe de ruelles.

Une fois sur la place principale,

nous admirons la magnifique façade sculptée de l’église de Santa Prisca. Taxco a tiré sa richesse des mines d’argent et aujourd’hui se présente comme la capitale de ce métal précieux, faisant commerce essentiellement de bijoux.

Lundi 8, nous ne sommes plus très loin de la capitale, où nous allons attendre impatiemment l’arrivée de ma sœur Nathalie, de tonton Rémi et de cousins Juliette et Louis. Ils viennent partager un petit bout de notre aventure, nous sommes tous les 4 hyper excités à l’idée de les revoir et de les embarquer sur les routes mexicaines…

Le prochain récit sera certainement très riche en émotions …

Article suivant …

14 décembre 2009 : Noël dans la Riviera Maya

Pour nous cette année, ce sera Noël sous les cocotiers caribéens, on l’avait prévu depuis le début du voyage, il nous reste une quinzaine de jours pour y parvenir.

Le 14 décembre, nous quittons le Guatemala pour entrer au Belize. Ce petit pays apparaît comme une exception sur le continent latino américain puisqu’il fait partie du Commonwealth et qu’ ici, on parle anglais. La population (250 000 habitants) est majoritairement créole.

Nous avons la malchance de tomber sur des douaniers peu aimables (serait-ce un trait de caractère recherché pour exercer ce métier ?) qui nous prennent de haut, fouillent le camping car et nous confisquent tous les légumes, la viande et les œufs ! Voilà longtemps que nous n’avions pas eu de contrôle sanitaire et nous nous sommes fait avoir comme des bleus. Je suis folle de rage, je demande l’autorisation de rester sur le parking, le temps de consommer quelques-uns de ces aliments (l’heure du dîner approchant) mais ils ne veulent rien savoir et nous font déguerpir. Le Belize, ça commence bien ! En plus, il fait nuit, le passage de frontière s’est avéré assez long et nous ne savons pas où dormir. Finalement nous trouverons un bivouac dans la ville suivante. Nous n’avons pas d’idée précise sur notre cheminement dans ce pays, nous hésitons à aller sur un des nombreux atolls qui bordent la côte du pays, mais le temps couvert et pluvieux nous fait renoncer. Nous roulons vers Belize City,

la plus grande ville du pays.

Ici les vieilles baraques en bois sur pilotis font le concours de la plus bancale,

la ville est sale, on n’a vraiment pas envie de s’y arrêter. Sous les conseils d’ autres voyageurs, nous décidons d’aller au Baboon Sanctuary.

C’est une réserve où vivent plusieurs colonies de singes hurleurs. Nous cherchons un guide dénommé Shane qui a un petit camping et comme par magie, sur la route, sous la pluie, Shane voit passer notre véhicule et nous arrête.

Jeune rasta en total harmonie avec la nature, il nous explique fièrement son concept “’d’éco-lution”( la révolution de l’écologie en quelque sorte, à moins que ce ne soit l’évolution ou la solution de l’écologie ???).

Après avoir étudié le comportement des singes hurleurs, il a constaté que ceux-ci ne descendaient jamais à terre, alors, pour les apprivoiser il a installé entre les arbres de son jardin, des échelles de corde. Les singes s’approchent donc en toute facilité et dégustent tranquillement leurs fruits préférés . Mais ce n’est pas tout, il communique aussi avec eux et nous promet de les approcher dés le lendemain matin. La balade commence dans la jungle et sous la pluie, Shane nous donne à chacun des plumeaux en fibre de coco pour chasser les moustiques. Il nous parle des arbres,

de la rivière Belize qui s’écoule en amont et dans laquelle on pourra se baigner un peu à l’écart des crocodiles si le cœur nous en dit ! Il nous montre un iguane géant percher en haut d’un arbre, et de temps en temps pousse un petit grognement pour appeler les singes. Finalement, ceux-ci sont quasiment dans son jardin et après les avoir repérés, il les appelle, et les singes s’approchent. Nous donnons quelques petits morceaux de fruit à un jeune peu farouche qui n’hésite pas à nous tenir la main.

Les adultes restent un peu en retrait, mais ils sont quand même tout près de nous. Ensuite, Shane nous fait la démonstration incroyable de son “dialogue” avec les singes hurleurs qui comme leur nom l’indique : hurlent.

En reproduisant avec sa voix un cri semblable, il déclenche chez le mâle de la tribu un hurlement puissant. Bien sûr, nous essayons tous de l’imiter sans succès. Le hurlement de ces singes est comparable au rugissement d’un lion et peut être entendu à plusieurs centaines de mètres à la ronde. Ok, nous sommes convaincus l’eco-lution c’est pas mal !

Nous déjeunons d’un bon poulet préparé par la grand-mère de Shane, le business ici c’est une histoire de famille !

On reprend la route en direction de la frontière mexicaine, pour sortir du Belize nous devons nous acquitter d’une vingtaine de dollars par adulte, décidément sympa ce pays ! L’entrée au Mexique sera repoussée au lendemain, car les bureaux ferment à 17h pour les véhicules, nous, nous sommes officiellement entrés au Mexique, mais pas BEF, super, on va devoir trouver un bivouac au beau milieu de la zone franche qui grouille de monde…Le gardien du parking d’un casino nous propose l’hospitalité pour 20 dollars la nuit, ça va pas non ? On n’a jamais payé autant même dans le plus top des campings ! On se gare juste derrière et on passe une nuit tranquille malgré ses mises en garde ! Le lendemain, après avoir réglé les formalités, nous entrons enfin sur le territoire mexicain !

Certains diront qu’ici, dans cette partie du Mexique, la péninsule du Yucatan, ce n’est pas le “vrai” Mexique, c’est plutôt la grande cour de récréation des américains en mal de soleil, qui viennent y poser leur énormes camping car pour 6 mois… au milieu des résidences et autres hôtels de luxe bondés en cette fin d’année ! Nous savons tout ça, mais je vous promets que nous allons vite faire abstraction de ces petits désagréments quand devant nos yeux éblouis, s’étend pour la première fois la mer turquoise des caraïbes qui vient caresser le sable blanc de la plage de Tulum !

Malgré la grisaille et le froid inhabituel des 3 prochains jours, nous resterons sur le parking de la plage à admirer le spectacle sublime que nous offre une fois de plus la nature.

Enfin, au matin du 4ème jour, le soleil revient et avec lui la chaleur, le bleu de la mer est encore plus spectaculaire et le sable blanc éblouissant.

Nous profitons de ce beau temps pour aller visiter les ruines de Tulum.

Ancienne cité Maya, datant des années 1200, dressée derrière une enceinte de remparts.

Surplombant la mer, Tulum était une place forte .

Nous découvrons les ruines de plusieurs temples et palais

dans lesquels on aperçoit encore quelques sculptures.

Quand les conquistadors longèrent ces côtes en 1518,

la cité était encore habitée et se parait de couleurs chatoyantes qui séduirent les espagnols.

Nous sommes le 22 décembre et nous devons trouver notre petit coin de paradis pour attendre le père Noël. Xpu Ha a reçu les éloges de nos amis Rodolphe et Myriam, nous leur faisons confiance et décidons d’y aller. Le camping est déjà rempli de véhicules en tout genre arborant des nationalités multiples, certains sont installés pour 6 mois et ont recréé une “maison” de vacances. Nous trouvons un emplacement au pied de la dune de sable et on s’installe nous aussi pour quelques jours.

Jeudi 24 décembre, les enfants sculptent des temples mayas dans la dune,

nous décorons notre arbre de Noël qui sera un cocotier,

nous préparons notre petit repas de Noël… quand vers 18h nous voyons arriver un camping car français ! Ravis de rencontrer une nouvelle famille de voyageurs, nous les invitons à partager un peu plus tard dans la soirée, le dessert de Noël… Vers 21h,

pendant une petite promenade au clair de lune sur la plage, le père noël en profite pour glisser au pied du cocotier, quelques cadeaux pour Robin et Lola.

Et oui cette année encore il nous a trouvé chapeau père Noël ! Nous finissons la soirée avec la famille Matton, d’emblée, entre nous, les familles en baroude, se crée une réelle complicité, nous connaissons les mêmes galères ( je pense au CNED en particulier !), nous enrichissons nos carnets de route mutuels, nous notons les bons et mauvais plans de chacun, les discussions ne se tarissent jamais.

Vendredi 25 décembre, il fait très chaud,

nous lézardons sur la plage entre 2 séances de “snorkeling” (plongée avec masque et tuba),

car en plus d’être une plage de rêve,

Xpu Ha est un véritable aquarium.

Une multitude de poissons multicolores habitent les petits récifs coralliens tout proches du bord.

Lola raffole de ce sport et nous dit qu’elle a l’impression de voler !

Nous ne nous lassons pas d’aller observer les copains de Nemo

qui nagent entre les gorgones violettes et les formations rocheuses. Nous allons même apercevoir à plusieurs reprises une raie majestueuse…

Et pour clore cette belle journée, nous louons des kayaks de mer.

Samedi 26, en fin d’après-midi, une troisième famille française arrive au camping. Laurence, Christophe, Noah et Tom voyagent depuis les États-Unis pour une virée d’un an. Les deux journées suivantes, nous les passerons à discuter autour de bonnes tablées, à rire de nos anecdotes mutuelles, les enfants forment une bonne bande et ne manquent pas d’idées pour s’occuper.

Mardi 29, nous levons le camp les premiers : photo souvenir de ces 2 belles rencontres lors de notre Noël mexicain…

Sous les conseils de Christophe, nous mettons le cap sur Akumal, une autre plage, pour aller observer des tortues marines. Ici, pas de coraux, mais une algue goûtue dont les tortues raffolent et qu’elles viennent brouter sous les yeux des plongeurs curieux.

A 100 m du bord, nous les trouvons comme prévu et nous nageons un peu avec elles.

De temps en temps elles remontent à la surface pour respirer et replongent tranquillement pour continuer leur festin.

C’est à Puerto Morelos 30km plus au Nord, que nous basculerons en 2010, en toute tranquillité.

Nous passons plusieurs jours dans ce village qui a échappé aux constructions massives

et réservons une sortie en bateau pour aller plonger au-dessus de la barrière de corail.

Ici l’eau est extrêmement limpide,

et nous évoluons dans un aquarium

encore plus grand et encore plus beau…

Nous avons du mal à quitter cette côte paradisiaque, car nous savons que c’est la dernière fois du voyage que nous voyons la mer des Caraïbes …

Une autre particularité de la péninsule du Yucatan que nous ne pouvons pas rater est la présence de nombreux cenotes… Ces puits naturels dus à l’érosion du sol très calcaire de la région, très nombreux environ 3000, étaient sacrés pour la civilisation Maya qui y voyaient un passage vers l’inframonde. Nombreux sacrifiés y étaient jetés et les archéologues ont retrouvé de nombreux ossements.

Nous choisissons ceux de la région de Valladolid pour aller faire trempette. Dans le premier cenote, percé d’un puits de lumière naturelle,

un arbre y jette ses immenses racines .

L’eau est assez claire, fraîche et la baignade sous terre nous laisse une drôle d’impression. Le deuxième,

le Cenote Dtiznup, comporte de nombreux stalactites et stalagmites.

Dimanche 3 Janvier : cap sur Chichen Itza autre cité Maya de toute première importance. Le prix d’entrée comprend un spectacle son et lumière, notre première vision du site sera nocturne. Nous sommes dimanche soir et aujourd’hui c’est gratuit pour les mexicains qui se pressent en grand nombre !

Lors du spectacle, le jeu de lumière recrée sur la pyramide centrale,le phénomène solaire qui se joue aux équinoxes et qui fait apparaitre une série de triangles évoquant la progression d’un serpent.

Le lendemain matin, nous nous rendons sur le site au plus tôt, afin d’éviter les hordes de touristes qui débarquent en milieu de matinée.

Cette grandiose cité Maya fut construite et habitée par le peuple Maya jusqu’au 9 ème siècle, puis abandonnée et repeuplée un siècle plus tard.

Ensuite les Toltèques ont pris possession de la cité et reconstruits leur temples par-dessus les structures existantes. Ils ont donc introduits leurs croyances et notamment le plus vénéré de leur dieu : Quetzalcoatl.

Le serpent à plume Toltèque se partage donc la vedette avec Chac Mool le dieu Maya de la pluie . Sur tous les temples, palais, pyramides nous retrouvons des sculptures et des représentations de ces divinités.

Le site est grand, le Castillo en est l’image la plus connue.

Le jeu de pelote est immense et très bien restauré,

ce jeu tenait un caractère religieux, les 2 équipes rivales devaient faire passer une balle à l’intérieur d’un anneau de pierre situé en haut des murs latéraux.

Les historiens ne savent pas trancher sur la question suivante : à qui coupait-on la tête, au chef des vainqueurs ou à celui des vaincus ? En tout cas, la plateforme des crânes évoquent à elle seule le goût prononcé de ces peuples pour les sacrifices et la décapitation !!!

El Caracol, ou observatoire, purement de style Maya ,

permettait aux prêtres de prédire avec précision la position des étoiles dans le ciel et d’informer le peuple des dates de rituels, semailles et récolte du précieux maïs.

Mardi 5 janvier, nous faisons route vers Tixcocob, un village de tisseur de hamacs. Nous traversons Izamal, surnommé la Ciudad Amarilla ,

ici c’est le jaune qui domine ! Les franciscains y ont construit un énorme monastère, tout jaune, pour rivaliser avec tous les temples mayas des alentours.

Mercredi, nous négocions ferme plusieurs jolis hamacs colorés. Ici le hamac remplace les lits, c’est pourquoi ils sont réputés pour être très confortables et de bonne qualité.

En fin de journée, nous arrivons dans un petit village pour y visiter une hacienda encore en activité.

Dans cette région du Mexique était cultivé l’agave, une espèce de cactus dont on extrayait une précieuse fibre : le sisal. D’immenses haciendas cultivaient cet “or vert” et amassaient des fortunes. L’avènement de la fibre synthétique plongea nombre de ces propriétés dans la faillite. L’Hacienda de Sotuta de Peon continue d’exploiter cette ressource et son propriétaire américain en propose la visite guidée. Mais, nous n’avions pas prévu un tel droit d’entrée, le riche exploitant demande 30 dollars par personne pour 2h de balade dans l’exploitation !!! Ce sera sans nous ! Nous restons quand même sur la place du village pour y passer la nuit. Les enfants ne tardent pas à accourir et une partie de foot s’engage avec Robin et Olivier. Ces enfants sont comme toujours très ouverts, très souriants et très débrouillards.

Jeudi, nous quittons le petit village déçu de ne pas avoir visité l’exploitation, mais ravi d’avoir partagé un bon moment avec les enfants du village. Tout au long de la ruta Puuc, nous voyons les ruines d’anciennes haciendas abandonnées. Nous visiterons quand même celle de Ochil, en partie rénovée,

et nous imaginons un peu ce que pouvait être un tel domaine pendant l’âge d’or de l’agave.

La journée n’est pas finie, non loin de là se dresse le site d’Uxmal.

Encore une cité Maya,

mais différente des autres.

Nous tombons sous le charme,

les monuments sont grandioses et nous déambulons dans les ruines, émerveillés…

Vendredi 8 janvier, nous arrivons à Campeche. Le Mexique subit actuellement une vague de froid inhabituelle, la grisaille et la pluie vont un peu ternir le charme de cette ville coloniale.

La ville se situe dans le golfe du Mexique et était un port de première importance sous la domination espagnole. Cible de choix des pirates des caraïbes, le gouverneur de la ville reçu l’ordre de dresser des remparts tout autour de la cité. Classé au patrimoine mondiale de l’Unesco,

le centre historique a fait peau neuve et les façades arborent de jolies couleurs.

Petit tour au fort,

dans lequel se tient un musée maya recelant de magnifiques pièces.

Ainsi se termine notre périple dans le Yucatan, mais le Mexique est vaste et nous n’en sommes qu’au début de nos découvertes…

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26 novembre 2009 : Salut à toi Guatemala !

Jeudi 26 novembre, après un passage de frontière rapide,

BEF fait ses premiers tours de roues sur le sol Guatémaltèque. Notre premier arrêt est prévu à Antigua. Nous arrivons de nuit,

et d’emblée nous sommes séduits par cette ville coloniale. Le centre ville est interdit aux gros véhicules, mais profitant d’une borne manquante, nous entrons dans le cœur de ville. Nous cherchons la police touristique, qui met à disposition des voyageurs, un terrain sécurisé. Mais personne ne semble connaître cet endroit. Alors on tourne un peu, pour finalement se retrouver bloqués dans les rues délimitées par les bornes. Le demi-tour s’impose, Olivier manœuvre au millimètre et le spectacle est garanti ! Nous finissons quand même par trouver la sortie et un peu plus tard, le fameux terrain de la police.

Le lendemain matin, nous découvrons notre petit Sarajevo…

Les ruines nous entourent, l’herbe haute et la végétation sauvage laissent peu de place à notre petit salon d’été, les sanitaires sont un peu repoussants, mais quel luxe de pouvoir rester dans un tel endroit, sécurisé  ( policiers et chiens de garde 24h/24), gratuit et

à 5min à pied du centre d’Antigua.

En plus, nous avons le droit tous les matins à notre petit “crachat” volcanique du menaçant volcan Fuego.

Les 3 jours suivants seront consacrés aux évaluations nº4 du CNED :

3 jours de paix, d’amour et d’harmonie !!!

Franck s’éclipse en ville pendant que nous surveillons nos élèves…

Nous avons tous hâte d’en finir avec ces évaluations, car après, une semaine de vacances nous attend ! Samedi soir, Franck et Olive se payent une petite virée by night et vont écumer les bars de la ville. Lors de leur retour tardif, ils trouvent le portail fermé ; et oui, chez les policiers c’est permission de 22h, pas plus ! Courageux et téméraires, ils font le tour des ruines essayant de trouver un mur à escalader, la tentative échoue, les chiens les ont reniflés et les attendent tout crocs dehors en bas du mur ! Plus qu’une solution, réveiller le flic de garde… c’est Franck qui s’y colle en tambourinant sur le portail. Ensuite, de leur air d’enfants sages, ils s’excusent pour le dérangement en promettant bien sûr de ne pas recommencer !!!

Dimanche soir, nous avons la bonne surprise de voir arriver un camping car français, avec à son bord une sympathique famille ardéchoise. Ils voyagent pendant un an, des USA à Ushuaïa…

Lundi matin le réveil sonne à 5h15 : aujourd’hui, nous allons braver les éléments les plus hostiles, nous allons repousser nos limites, nous allons escalader le volcan Pacaya ! Parmi les 38 volcans que comptent le Guatemala, c’est le plus actif. Culminant à 2 600m d’altitude, il est assez facile d’en atteindre le sommet et de voir, si la chance est au rendez-vous, la lave bouillonnante se répandre sur ses versants. Le mini-bus nous prend à 6h15, sur la place principale. A son bord une dizaine de touristes. Il faut compter une heure et demie de route environ. Au bout de 20min, le chauffeur reçoit un coup de fil et fait demi-tour. Il nous informe qu’il a oublié 2 touristes à Antigua ! Nous attendrons 20 bonnes minutes de plus que les touristes oubliés nous rejoignent en taxi ! Il s’agit en fait d’une autre famille française, en voyage d’un an également. C’est incroyable ce que les français voyagent !!! Nous reprenons la route, et cette fois nous tombons au beau milieu d’une manifestation.

Impossible de passer, nous sommes bloqués. Un terre plein coupe la route en 2 voies, après avoir hésité un moment et n’y tenant plus, notre chauffeur de bus survolté tente le franchissement du terre plein. Il nous fait tous descendre pour alléger le véhicule. Les pneus crissent, glissent sur les bordures, le bus se cabre et finalement franchit l’obstacle dans un rugissement plaintif. Nous sommes de l’autre côté de la voie maintenant, mais la route que pensait prendre le chauffeur est elle aussi bloquée. Consultation générale dans le mini-bus, qu’allons nous faire ? L’annulation de l’excursion nous pend au nez ! Le conducteur passe plusieurs coups de fil et finalement, il redémarre et nous fait prendre des chemins de traverse. Nous irons coûte que coûte à Pacaya, une mauvaise piste nous y conduit, nous souffrons pour le bus, mais le chauffeur semble de plus en plus décidé ! Enfin, avec 1 bonne heure et demie de retard, nous arrivons sur le site. Il nous reste 4 km à parcourir à pied, 800 m de dénivelé. Le chemin est rude,

nous grimpons les enfants sur des chevaux pour la première partie de ascension.

Les 2 premiers kilomètres grimpent à travers la forêt, nous admirons les 3 autres volcans actifs qui entourent la ville d’Antigua.

Le plus dur reste à venir,

nous attaquons la face du volcan recouverte de lave durcie et de pierres volcaniques .

Les cailloux roulent sous nos pieds,

il fait chaud, dur dur. Les chevaux ne peuvent plus accéder à cette partie de l’ascension. Le sommet approche, mais nous ne l’atteindrons pas, le spectacle a lieu avant. Le guide nous donne quelques consignes de sécurité : rester groupés comme une famille, faire attention où l’on met ses pieds, taper un peu le sol avant d’avancer, pour être sûr qu’il est stable et solide et qu’on ne va pas se retrouver les 2 pieds dans la lave ! OK, les consignes de sécurité c’est fait, on y va ! La chaleur augmente, on n’ose pas poser la main sur les roches, elles ont l’air encore bien chaudes, on se concentre sur nos pieds… surtout ne pas déraper ! Et là, on commence à apercevoir les premiers filets rougeoyants de la lave incandescente,

et puis c’est une poussée plus importante à laquelle nous assistons,

la lave s’écoule, tranquillement, en une masse épaisse et visqueuse. Incroyable, cela se passe à quelques mètres de nous !

Olivier Franck et les enfants vont chatouiller la lave avec un bâton qui s’enflamme instantanément.

Séance photo, dans l’euphorie on en oublierait presque les mesures de sécurité !

Spectacle inouï et fascinant : “Dans la peau d’Haroun Tazieff”.

La descente est beaucoup plus rapide,

notre chauffeur nous attend un peu speed, il lui reste 1 heure pour être à Antigua et récupérer son prochain groupe de touristes ! Il fait tout son possible, mais le pauvre va encore devoir s’arrêter, cette fois c’est la crevaison !

Ce n’était vraiment pas son jour !!!

Mardi, nous quittons temporairement Antigua pour un autre site incontournable du pays : le lac Atitlan .

Ce lac est considéré comme un des plus beaux au monde, entouré de volcans posés dans une végétation verdoyante. Cette image idyllique fait peut-être partie du passé car le lac est complètement envahi par une algue brune depuis quelques mois (due à la pollution) et a perdu sa belle couleur azur. Nous faisons nos premiers achats artisanaux dans les étals de Panajachel. Tout est beau, retenez-moi ou je fais un malheur…

Mercredi matin,

nous prenons un bateau

qui doit nous mener sur 3 des villages qui entourent le lac.

Nous avons pris un circuit organisé et on va vite le regretter. Le bateau avance plus que lentement et une fois débarqués, le pilote nous autorise 45 min de visite du village (au lieu de 1h30). C’est court et nettement insuffisant pour s’immiscer dans la vie de ce petit village.

Ici les gens ont conservé leurs coutumes,

les couleurs des costumes traditionnels sont différents dans chaque village.

Les femmes et les fillettes portent en majorité ce costume, quant aux hommes,

la tradition semble plus suivi par les anciens !

Ces gens ont l’air heureux dans leur petit village semi-isolé.

Nous reprenons le bateau

pour une éternité jusqu’à la deuxième escale du parcours, Santiago, le village le plus important. Là le temps qui nous est imparti est de 1h (au lieu de 1h30) ! Nous commençons à râler, ce n’est pas du tout ce qui était prévu dans l’excursion. Mais le pilote nous tourne le dos et n’écoute absolument pas nos revendications ! Nous prenons deux tuc tuc avec guide

pour nous faire voir rapidement les points d’intérêts : le lavoir maya, où les femmes viennent encore laver leur linge

et surtout Maximon, un personnage vénéré par les mayas, qui est sous haute surveillance, habillé, cravaté, enfumé…

La visite est vraiment trop rapide, nous ruminons en remontant sur le bateau qui nous traine 1heure et demie plus tard sur le troisième village,

le plus petit des 3. Là c’est 30 min chrono ! En plus, très peu d’intérêt à part les femmes que l’on voit tisser dans leur maison.

C’est décidé, nous ne rentrerons pas en bateau, nous désertons et montons à bord d’un pick-up collectif, moyen de transport le plus utilisé dans le coin !

On se tasse un peu avec les locaux et c’est cheveux au vent que nous rentrons à Panajachel. Bien sûr, nous ne manquerons pas d’aller exprimer notre mécontentement à la charmante dame qui nous a vendu l’excursion la veille… Elle est désolée, nous assure que personne n’est jamais venu se plaindre, et que donc elle n’est pas au courant des pratiques douteuses du pilote ! Oui mais nous madame on est Français, alors c’est un peu dans nos gènes de râler !

Jeudi matin , nous filons vers Chichicastenango, c’est jour de marché, le plus grand du pays.

Franck doit faire ses petites emplettes avant de repartir !!!

Ici le marchandage est de mise, cela fait parti du jeu, mais à la longue il devient épuisant.

Le marché est très étendu, riche en couleurs,

et on est vraiment au cœur du Guatemala typique.

Le plus dur pour moi est de résister à l’assaut permanent des enfants qui nous proposent des petites choses… alors je craque et pour quelques quetzales, je collectionne les objets inutiles.

Ils sont tellement beaux ces enfants avec leurs grands yeux noirs, leurs magnifiques cheveux et ils savent bien nous amadouer !

Le soir nous retournons à Antigua, le voyage de Franck touche à sa fin et nous voulons fêter dignement son départ. Nous passerons cette dernière soirée avec la famille ardéchoise autour d’un curry de poulet divinement cuisiné par Manu. Quelques rhum pour nous réchauffer, car à Antigua les nuits sont assez fraîches, ce n’est pas plus mal, Franck se réhabitue et le choc sera moins brutal avec la température parisienne hivernale…

Samedi ça y est, c’est l’heure des séparations.

Franck tu vas nous manquer !!! En tout cas tu as été un partenaire exemplaire. Copilote, chef vaisselle, baby sitter…tu t’es glissé dans notre 9m2 comme un poisson dans l’eau, c’est quand tu veux pour un autre mois de vadrouille… au fait, on a fait 2 600 km avec toi !

Le soir, on se fait une petite sortie nocturne.

Diner au Mac Donald qui il faut le signaler est un endroit magnifique d’Antigua. Ensuite, nous assistons à un petit concert donné par un orchestre de jeunes.

Noël approche, les rues sont décorées, et très animées…

Dimanche nous échangeons nos bonnes adresses avec la famille Corbasson qui reprend la route en fin d’après-midi. Nous nous donnons rendez-vous l’été prochain en France, ils habitent à côté de Pierrelatte, une ville où nous avons déjà quelques attaches.

Le lendemain nous quittons à notre tour notre petit Sarajevo,

nous mettons le cap sur les forêts tropicales humides, un des seuls endroit du pays où l’on peut encore observer le sublime et rarissime Quetzal. Cet oiseau somptueux surnommé oiseau serpent par les Mayas à cause de sa longue queue, est la mascotte du pays, la monnaie a même pris son nom et on le trouve dessiné sur tous les billets. Mais l’oiseau sacré est très difficile à voir. Le guide du routard nous donne un bon tuyau, près de la réserve il y a un petit hôtel et dans le jardin, avec un peu de chance on peut y voir le fameux Quetzal. Les propriétaires nous permettent de bivouaquer sur leur parking et Andrea leur petite fille nous emmène aussitôt sur la piste du serpent à plumes… 5 min plus tard, nous avons beaucoup de chance, l’oiseau se montre.

Il est assez loin, tout en haut d’un arbre, mais on est charmé par sa forme originale, sa queue immense verte et bleue séparée en deux, son ventre rouge et sa tête de petit poussin bleu. Lors de son envol il nous révèle toute sa splendeur. Voilà un rendez-vous réussi avec la nature !

Mercredi 9 décembre, nous allons jusqu’à Coban, par hasard nous déjeunons dans un resto tenu par une française qui nous fait découvrir une délicieuse cuisine kekchi.

Ensuite nous roulons

jusqu’au village de Lanquin. Les 20 derniers kilomètres sont de la mauvaise piste et plusieurs fois nous raclons le sol… Enfin, après quelques frayeurs ( je parle essentiellement pour moi ), nous bivouaquons au vert, sur la belle pelouse d’un centre touristique.

Nous réservons un bus taxi pour le lendemain, car la piste qui mène aux piscines naturelles de Semuc Champey est très difficile.

Départ à 9h, on fait le tour des hôtels pour ramasser les quelques autres touristes et nous voilà partis pour une belle balade au grand air à l’arrière du mini-bus.

Pendant ces 10km, nous apprécions le paysage couvert de forêts tropicales, les petites maisons complètement dissimulées dans la végétation, les villageois souriants sur le bord de la route… 1h plus tard nous arrivons sur le site de Semuc Champey.

Ici la rivière plonge brutalement dans un tunnel

au-dessus duquel se sont formées une succession de 8 piscines d’eau limpide et turquoise.

Nous passons de l’une à l’autre en sautant ou en descendant le long des toboggans naturels.

Une journée pleine de bonne énergie

entre eau et forêt.

Jeudi matin après l’école, nous continuons la route en direction des grottes de Candelaria. Sur notre carte, la route qui y mène est tracée en blanc, ce qui signifie piste. Celle que nous avons empruntée la veille était également signalée en blanc et elle était très mauvaise, mais bon on décide d’y aller quand même, 50 km, ce n’est pas grand chose… On va vite se rendre compte que BEF a atteint ses limites.

La piste est vraiment dure et en plus ça monte raide. Après quelques km, nous sommes obligés de renoncer. Mais le plus délicat va être de trouver un endroit pour faire demi-tour.

Un bus et un camion qui nous suivent ont l’air pressés et on les empêche de passer. Olive se colle à la paroi de la montagne et le bus nous frôle dangereusement,

ensuite marche arrière et dés que la piste s’élargit un peu, Olive tente le demi-tour. C’est la première fois du voyage que nous reculons devant l’obstacle !!! Le plus ennuyeux c’est que nous devons faire 100 km de plus pour atteindre ces fameuses grottes. Mais là encore, les cartes ne sont pas fiables et nous avons beaucoup de mal à les trouver. Après plusieurs aller et retour sur la route, nous localisons enfin l’entrée du site. C’est un spéléologue français qui a découvert ces grottes il y a une trentaine d’années. Depuis il a ouvert un lodge et un restaurant et organise des excursions souterraines.

Les grottes de Candelaria s’étendent sur plus de 30 km et sont les plus importantes d’Amérique centrale. Nous partons avec un guide du coin faire une balade dans l’inframonde…

Plusieurs entrées se dissimulent dans la jungle, et sitôt franchit le pas, nous pénétrons dans un univers extraordinaire. Les stalagmites et stalactites formés par les infiltrations croissent d’un millimètre par an et forment des sculptures variées.

La hauteur de la grotte atteint par endroit les 100 m.

Le peuple Maya utilise encore aujourd’hui ce lieu pour y célébrer ses croyances,

tout comme le faisaient ses ancêtres, en témoigne cette vasque naturelle qui recueille l’eau de ruissellement et sert de bénitier.

Véritable cathédrale naturelle,

la grotte est semi-éclairée par endroit

par des “fenêtres” au nombre de 9.

A toute heure du jour, l’éclairage y est donc différent et les nuances,

les ombres des parois changent et dessinent de multiples reliefs.

Au retour, nous déjeunons au restaurant du français où le chef cuisinier nous a préparé un bon bœuf bourguignon…

Après cette expédition souterraine, retour à la réalité, nous avons un pneu crevé à l’arrière, il nous faut le faire réparer. Nous trouvons un petit atelier de “pétassage” et pour la modique somme de 5 euros, nous repartons avec un pneu remis à neuf.

Nous filons vers le lac de Peten Itza,

petite promenade dans la ville insulaire de Flores,

mais c’est à El Remate un peu plus loin au bord du lac, que nous trouvons un bivouac agréable.

Les eaux cristallines du lac ont une belle couleur turquoise qui invitent à la baignade.

Dimanche après-midi, nous levons le camp pour les ruines de Tikal. C’est notre premier rendez-vous avec les ruines Mayas. Ce site fut l’une des plus importantes cités de l’empire Maya. Nous prenons un guide pour la visite prévue à 6h le lendemain matin . Nous pénétrons dans la jungle sous la brume du petit matin, les singes araignées font déjà des acrobaties

et les toucans volent dans l’air frais matinal. A l’entrée du site, un magnifique ceiba se dresse à une hauteur vertigineuse.

Arbre sacré pour les Mayas, qui le considérait comme l’arbre de vie à cause de ses profondes racines et de ses branches déployées haut dans le ciel. Tikal, c’est avant tout un site étonnant, construit en pleine jungle. Les ruines qui ont été découvertes à la fin du 19 ème siècle, s’étendent sur 16 km2 et comprenaient 3 000 édifices. La cité atteint son apogée vers les années 700 apr. J-C, environ 150 000 personnes vivaient ici. Notre guide nous amène vers les pyramides et les temples les mieux restaurés. Nous commençons par le temple IV, du haut duquel la vue est très belle, mais pour l’instant, la brume matinale ne nous laisse que deviner le sommet des plus hauts temples. Le travail de restauration est titanesque, la cité a quasiment disparue sous une végétation dense pendant 10 siècles.

Les Mayas étaient de grands bâtisseurs, ils avaient une connaissance fine de l’astronomie, possédaient un alphabet de plus de 200 glyphes et un système arithmétique poussé. Et non ils n’avaient pas prévu la fin du monde pour 2 012, c’était juste pour eux la fin d’un cycle de plus de 5 000 ans !

Sur la place principale de la cité,

le temple du jaguar fait face au temple II.

Du sommet du temple II (environ 40 m), nous admirons dans son ensemble l’acropole, le temple du jaguar et autres édifices.

Les Mayas vénéraient en plus de leur roi, plusieurs dieux dont Chac, le dieu de la pluie dont nous pouvons admirer l’énorme masque sculpté.

Une ascension vertigineuse nous conduit au sommet du temple V

et une fois là-haut,

nous avons un panorama fabuleux sur le site.

Le soleil n’est toujours pas de la partie, je prends le chemin du retour avec les enfants pendant que notre photographe repart à l’assaut du temple IV en espérant une éclaircie.

En chemin, nous allons encore observer les grands singes araignées et notre premier fourmilier.

Voilà, notre voyage au Guatemala s’arrête là. Ce pays est vraiment le plus authentique des pays d’Amérique centrale, une fois encore nous aurions aimé mieux le connaître, mais les semaines et les mois défilent, il nous reste encore beaucoup à voir. En plus Noël approche et nous avions prévu de le passer au Mexique…alors en voiture !!! Dans l’empressement, Olivier roule un peu trop vite pour notre pneu fragilisé et le pneu éclate dans un grand fracas . Allez Olive, au boulot !!!

Je ne peux terminer cet article sans vous souhaitez à tous, d’excellentes fêtes de fin d’année. Vous allez bien sûr nous manquer profondément familles et amis, c’est notre deuxième Noël loin de notre bonne vieille France et forcément l’éloignement se fait plus douloureux à cette période de l’année, mais nous allons tenir le coup, nous avons conservé jalousement nos 2 petites boîtes de foie gras envoyées par ma chère sœur et nous le dégusterons non pas près de la cheminée, mais à l’ombre des cocotiers !

Alors pour 2010, on vous souhaite évidemment le Bonheur avec un grand “B”, la Zénitude avec un grand “Z”, l’Amour avec un grand “A”… Pour nous 2 010 sera l’année du retour, donc ce sera plutôt Déprime avec un grand “D” ! Non je blague, rien qu’à l’idée de tous vous revoir dans quelques mois …

Notre cœur fait BOUM !!!!

EXCELLENTE ANNÉE 2010

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6 novembre 2009 : O’brother

Vendredi 6 novembre, direction l’aéroport de San Jose pour accueillir Franck, le frère d’Olivier.

10h30, il arrive un peu fatigué mais ravi d’être enfin là, après 20 h de voyage! Et nous on est bien content de le voir !

Pas de temps à perdre, nous filons vers la Péninsule de Nicoya et ses belles plages. En chemin, nous faisons une halte à Chasqui,

petit village d’artisans qui doit sa popularité à ses charrettes en bois peintes.

Nous arrivons vers 15 h à Puntarenas, le port d’où partent les ferrys vers la péninsule. Une fois encore, BEF va faire du bateau. Après une heure trente de navigation,

nous débarquons à Paquera . Il fait nuit, il pleut, la route est en très mauvais état, bref nous donnons un petit aperçu à Franck de ce que tout bon voyageur averti ne doit jamais faire : chercher un bivouac de nuit ! Mais bon, Olivier veut trouver un premier bon bivouac à 5, alors il transgresse les règles. Vers 19h, on trouve enfin un endroit pas trop mal, sur une petite plage, seul bémol, le bar d’à côté pousse les watts de sa sono un peu fort !

Franck est tellement crevé de son voyage, qu’il passera malgré tout une bonne première nuit. Lola lui laisse sa “chambre” et dort dans le salon sur les canapés. Réveil aux aurores, un peu d’école et on reprend la route vers Montezuma . Les routes de la péninsule sont assez pitoyables et nous avançons lentement, une fois arrivés, le plus difficile reste la recherche d’un endroit agréable pour se poser quelques jours et permettre à Franck de accommoder à notre vie de nomades ! Après avoir chercher vainement sous une pluie battante le “pur” spot, nous rencontrons par chance un chauffeur de taxi qui nous emmène sur un terrain qui sert de camping.

L’endroit n’est pas mal du tout,

à quelques mètres d’une belle plage,

et il y a de l’eau, ce qui pour nous veut dire : confort, luxe et autonomie de plusieurs jours ! Allez Franck, vas-y, saute dans ton maillot et plonge dans les vagues du Pacifique !

Dimanche, nous partons crapahuter dans la réserve de Cabo Blanco.

Mal équipé pour affronter les 10 km de sentiers boueux et escarpés,

Franck vivra ses premières sensations d’aventurier en marchant plus de 2 km pieds nus dans la boue, après avoir casser une de ses tongues ! Pique-nique sur la plage,

réparation de fortune de la chaussure défectueuse

et nous reprenons le chemin du retour . Le soir nous sommes tous vannés…

Lundi au programme :

promenade à cheval sur la plage . Et oui, il y a des clichés auxquels on ne veut pas échapper ! Cette fois ce sont les chevaux qui empruntent des sentiers boueux et pentus,

nous nous contentons de nous accrocher à la selle en espérant que notre monture ne va pas glisser . Nous longeons ainsi les plus belles plages de la péninsule et une fois sur le sable,

les chevaux ne se font pas prier pour se lancer dans un galop grisant ! Au bout de la plage, petite halte près d’une cascade.

L’eau fraiche est la bienvenue !

Nous remontons en selle pour le retour,

et là encore, on se la joue cavaliers émérites en galopant comme de vrais pros sous l’oeil envieux des baigneurs ! Le soir,

jeux d’eaux dans les vagues puissantes de Montezuma. Le lendemain, je ne peux plus m’assoir ! Nos dos nous font tous souffrir et nous marchons les jambes légèrement arquées… Pour réchauffer tous ces muscles endoloris, nouvelle séance de marche en terrain inhospitalier. Cette fois, nous voulons atteindre une cascade. Chemin difficile, encore très glissant, nous nous aidons des racines, des lianes, des branches pour avancer.

Mais l’endroit est joli et la cascade nous offre une baignade rafraîchissante !

Mercredi, nous reprenons la route vers le nord de la péninsule. Nous arrivons en vue de Playa Grande

en fin d’après-midi.

Baignade au coucher de soleil…

Ici se trouve l’un des rares lieux de ponte de la tortue Luth. Le parc Las Baulas, a été créé dans le but de maintenir la plage vierge de toute construction. En effet, toute lumière artificielle a pour effet néfaste de perturber les tortues lors de leurs sorties nocturnes. Ces géantes des mers ne sortent de l’eau que pour pondre, et phénomène étonnant, elles viennent pondre à l’endroit même de leur naissance. Autant dire que si la plage est envahie par les hôtels et les restaurants, la tortue ne daignera pas y enterrer ses œufs et donc ne pourra pas se reproduire. Nous allons nous inscrire pour la sortie nocturne. Le rendez-vous est à 19 h, mais bien sûr, rien ne nous garantit que les tortues seront de sortie ! A 19h, nous visionnons un petit film, qui nous explique la tragique et imminente disparition de cette espèce de tortue. Au parc national Las Baulas, tous les efforts sont faits pour maintenir ce lieu de ponte intact et pour protéger les œufs des prédateurs. Une fois sortis de leur coquille, les bébés tortues doivent réaliser un parcours du combattant pour rejoindre l’océan. 10% seulement des œufs pondus deviendront un jour tortue adulte. En plus, il est pour eux nécessaire de sentir sous leurs pattes le sable de leur plage de naissance pour pouvoir y revenir pondre un jour à leur tour.

Malgré tous les moyens mis en place, la population des tortues luth ne cesse de décliner et cette espèce de tortue, vieille de plus d’un million d’années risque de disparaitre dans les 10 prochaines années !

Les gardiens patrouillent sur la plage et dés qu’une tortue se pointe, ils préviennent le guide qui nous emmène. L’attente peut être longue, heureusement nous stationnons juste devant l’entrée de la plage, aux premières loges ! Nous attendons motivés jusqu’à 23h, mais les enfants n’en peuvent plus et vont se coucher. Je ne tarde pas à les rejoindre. Vers minuit, toujours pas de signal de tortue, Olivier et Franck jettent l’éponge à leur tour…mais 10 minutes plus tard, le guide tape à la porte du camping car, ça y est : tortue en vue !!! Branle bas de combat, on saute dans nos tongues, et dans un demi-sommeil, nous rejoignons notre groupe. Les consignes sont draconiennes, pas de photo, pas de lumière, pas de bruit, en rang 2 par 2 et toujours derrière la tortue, jamais devant. Nous arrivons près de 2 tortues. La tortue luth est énorme, 1m 50 de long. Les traces qu’elle a laissé dans le sable sont équivalentes à celles d’un tracteur. Elle creuse avec difficulté un trou assez profond dans le sable sec et après une vingtaine de minute, nous la voyons déposer une quarantaine d’œufs blancs et brillants au fond du trou. Une autre tortue marine beaucoup plus petite à choisi le même endroit pour pondre. Les guides les éclairent avec une lampe infra rouge. Nous assistons au retour à l’eau de la petite tortue, mais nous ne pouvons malheureusement pas regarder la tortue luth repartir, toujours dans un souci de moindre dérangement. Bien sûr, c’est un peu frustrant nous aurions aimé en voir plus, ramener une belle photo souvenir, mais on comprend… l’enjeu est de taille !

(trace laissée par la tortue)

Le lendemain nous profitons encore au maximum de la magnifique Playa Grande, l’air tonique du pacifique nous donne des ailes…

Vendredi 13, notre long séjour au Costa-Rica se termine par la visite d’un autre parc national : Rincon de la Vieja. Situé à 800 m d’altitude, la température se rafraichit sensiblement et nous contraint à ressortir les pulls en début de soirée. Les différents sentiers de ce parc volcanique

nous emmènent tour à tour près de trous de boue bouillonnants,

de petites mares en ébullition d’où sortent des vapeurs sulfureuses.

Et puis toujours une végétation exubérante, les figuiers étrangleurs qui ne laissent aucune chance à leurs hôtes parasités.

En fin d’après-midi, nous détendons nos muscles de marcheurs dans une source d’eau chaude bien agréable.

Nous avons passé un mois et demi dans ce pays et plus que jamais nous avons été témoins d’une nature incroyablement riche, variée et fragile. Magnifique Costa Rica, mais pour combien de temps encore ???

Dimanche, nouveau tampon sur le passeport : Bienvenidos a Nicaragua.

Nous voulons encore profiter des plages et nous cherchons un bivouac dans la station balnéaire de San Juan del Sur.

Nos recherches nous éloignent de la ville et c’est ainsi que par hasard nous débouchons sur une plage quasi déserte,

où nous rencontrons une famille française ! C’est vraiment incroyable ces rencontres inopinées ! Anne-Laure, Patrice et leurs 3 enfants sont ravis de nous voir, cela fait 4 mois qu’ils ont commencé leur voyage en camping car et nous sommes les premiers français qu’ils rencontrent. Ils nous conduisent à 500m de là, chez Roy et Karen,

un couple d’américains qui tiennent des cabañas. L’endroit est très accueillant à l’image de ses propriétaires.

Nous allons passer 4 jours chez eux, 4 jours festifs et ludiques. Roy est un sacré personnage, un peu magicien et très joueur.

Ça tombe bien, il va se mesurer aux 2 grands french boys ! Fléchettes, horse shoes, freesby golf et

pocker (bravo Franck pour tes 2 victoires) ! On ne peut pas dire que cette région du Nicaragua nous donne une image authentique du pays. Ici, c’est plutôt gringo land ! Tous les hôtels et cabañas du coin sont tenus par des américains !!! Olivier et Franck en profitent pour aller suivre le match décisif de l’équipe de France dans l’un des hôtels. Roy qui n’a jamais vu un match de foot de sa vie se prend au jeu et se laisse emporter par l’euphorie des 2 frangins lors de la victoire finale !

Le soir, nous fêtons les 9 ans de Cléa dans une ambiance quasi-familiale.

Jeudi 19, l’heure des séparations a sonné… Chacun reprend sa route et Roy et Karen se préparent à recevoir d’autres touristes…

Nous atteignons les bords de l’immense lac Nicaragua dans l’après-midi.

Dans ce lac,sur l´île Ometepe trônent majestueusement le volcan Concepcion et le volcan Maderas. Nous réservons un taxi pour le lendemain afin de faire le tour de l’île.

Départ du 1er ferry à 7h30.

Une heure plus tard nous débarquons. Notre guide taxi nous attend et nous emmène tour à tour découvrir les plus beaux sites d’Ometepe.

Celui que nous préférons est l’ojo del agua,

une grande piscine naturelle remplie d’une eau thermale fraîche.

L’île recense 41 000 habitants et produit essentiellement des bananes et de la canne à sucre. Le tourisme y est important, mais Ometepe a su conservé une vraie authenticité.

Samedi 21, nous arrivons à Granada “la” ville coloniale par excellence du Nicaragua.

Nous dormons le premier soir au centro turistico,

genre de base de loisirs située au bord du lac. Nous cherchons longtemps un endroit pas trop souillé pour nous installer. La vision du lac pollué et de ses abords jonchés de détritus n’est pas très attirante. Pourtant, le lendemain les gens affluent dés 7h00 du matin

et se baignent pour la plupart habillés dans ces eaux troubles !

Dimanche, visite de Granada. La place principale est entourée de maisons coloniales colorées, par les portes entrouvertes

nous apercevons les patios fleuris. Au détour des rues, nous nous attardons sur les détails des portes en bois magnifiques, sur les ferronneries…

puis en haut du clocher de l’église de la merced,

nous admirons les toits de tuiles et la cathédrale qui tourne le dos au lac.

Lundi 23, nous visitons les ruines de Leon Viejo, qui fut au 16ème siècle, la première capitale du pays. L’ensemble est classé à l’Unesco. Les ruines n’ont été découvertes que dans les années 60 . La ville a été abandonné par la population en raison des nombreux tremblements de terre et éruptions volcaniques.

Le site ne nous impressionne pas plus que ça.

Nous roulons ensuite en direction de la frontière hondurienne. Nous dormons sur un parking un peu glauque, mais sécurisé. Entre nos 4 murs et nos fils barbelés, nous sortons quand même la table pour passer la soirée, rien ne nous arrête !

Mardi 24 : journée frontière.

Olive s’est mis la pression pour cette journée. De l’avis de tous les voyageurs rencontrés depuis ces derniers mois, les frontières de ces pays d’ Amérique centrale sont une épreuve de patience… Les douaniers honduriens ne respirent pas la joie de vivre et sont plutôt du genre bourru. Nous ne tardons pas à nous faire alpaguer par les locaux qui nous proposent leur aide contre quelques pièces. Après 2 heures de formalités douanière, nous voilà en Honduras. 126 km nous séparent du Salvador que nous comptons bien atteindre dans la journée. Le Honduras est en pleine crise politique, ce pays nous semble assez triste, nous n’avons pas envie de nous y attarder.

Sur cette route, nous allons passés 9 barrages de police et être contrôlés 7 fois ! Un record ! En plus des papiers du véhicule, des passeports, il faut leur présenter à chaque fois les 2 triangles de sécurité, l’extincteur… et ils nous réclament des bandes réfléchissantes sur les côtés du camion. Mais bon, nous leur expliquons que nous sommes sur leur territoire pour quelques heures seulement, alors de mauvais gré ils nous laissent passer.

En milieu d’après-midi, nous sommes en vue de la frontière du Salvador. La transition est frappante, les douaniers accueillants, la population souriante… Et en plus, les formalités sont minimales nous entrons sur le territoire très facilement !

Nous passons 2 petites journées au Salvador. Le pays vient de subir la violence de l’ouragan Ida et même si les régions que nous traversons n’ont pas été très touchées,

nous sommes contraints de traverser une rivière à guet car le pont a été emporté par la rivière en crue.

Ce pays est lui-aussi bien américanisé ! La chaleur est étouffante, vite, direction la plage

… dernier bain dans le Pacifique

pour Franck !

Prochaine étape haute en couleur : le Guatemala

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4 octobre 2009 : PURA VIDA !!!

Dimanche 4 octobre, après 2 jours de paperasses, de contrôles en tout genre dont celui du service anti-narcotique, nous sommes sur le port de Carthagène, fin prêts à embarquer sur notre cargo. Nous avons payé les services d’un agent pour faciliter les interminables procédures douanières, mais malgré tout, nous avons quand même passés de nombreuses heures dans les différents bureaux du port !!!

Nous stationnons à côté de la soute du cargo, dans laquelle sont amenés de nombreux containers…nous attendons notre tour…1heure, 2 heures plus tard, personne ne semble soucieux de notre présence. Tout le monde commence à s’impatienter, il fait une chaleur insupportable et nous avons hâte de découvrir notre bateau. Enfin, vers 14h un homme de l’équipage vient nous voir et nous propose de monter à bord.

Les enfants sont hyper impatients et c’est avec un grand plaisir que nous entrons dans l’espace de vie climatisée du cargo. Nous découvrons nos cabines, spacieuses et confortables.

Autour de nous l’équipage s’active, sur le pont les grues chargent sans interruption des piles de containers. 2 grues sont en action sur le navire, plus celle du quai. C’est un balai incessant et nous apprécions la précision des grutiers qui déplacent ces lourdes charges et les calent avec une grande habilité. Mais le temps passe et Olivier et Rodolfo ne nous ont toujours pas rejoints .

En fait, nous apprenons que les camping car ne voyageront pas dans la soute, mais qu’ils vont être “grutés” sur le pont au milieu de ces grandes boîtes de ferraille ! Les véhicules sont installés sur une plateforme et solidement arrimés.

Heureusement qu’Olivier guident les employés pour qu’ils n’attachent pas leur câbles n’importe où, notre bon vieux BEF n’est pas en ferraille lui ! L’heure tourne, le départ de Carthagène est prévue à 18h. Enfin, tous les containers sont chargés, c’est le tour de nos 2 engins .

Petite appréhension quand nous voyons s’élever dans les airs notre maison roulante, le grutier manoeuvre très délicatement et pose les véhicules en douceur. Quand on sait qu’un grutier travaille 8 heures d’affilée, on peut avoir certains doutes sur ses réflexes en fin de journée !!!

18h, le cargo largue les amarres, sur le plus haut pont, nous contemplons les lumières de Carthagène qui s’éloignent, une petite coupette de champagne à la main… TCHAO America del Sur…

A bord, ce n’est pas vraiment la croisière s’amuse ; la compagnie maritime est allemande et l’équipage ukrainien, autant dire que l’on ne badinne pas avec le règlement ! Repas à heures fixes, service au carré, capitaine et officiers prennent leur repas en 5 min montre en main, sans s’échanger le moindre regard ni le moindre mot !!! Mais pour nous, tout va bien, on se la coule douce, la nourriture est délicieuse, nous avons droit tous les soirs à un plateau de fromages onctueux, au petit déjeuner pain frais et véritable baguette… un petit gout d’Europe qui nous fait du bien !

Les journées s’écoulent au rythme du Cned ,

on profite des 2 cabines pour faire les évaluations dans de bonnes conditions, puis c’est ping pong, fléchettes et jeux de société. Les enfants adorent l’ambiance cargo, ils veulent continuer le voyage comme ça !

A bord, nous sommes seulement 11 passagers et nous serons les derniers, car la compagnie arrête le transport de passagers. Après un premier jour de mer,

le cargo stoppe dans une baie des eaux colombiennes proche du Panama.

Nous y stationnerons 2 jours, pour faire le plein de bananes ! Ici il n’y a pas de port, c’est donc sur des barges que tous les containers chargés à Carthagène vont être enlevés du cargo afin d’ouvrir les soutes réfrigérées qui seront remplies de palettes de banane.

Incroyable, quel boulot de fou ! Je vous assure que je ne regarderai plus les bananes de la même façon quand je les achèterai à Intermarché ! Quand on sait d’où elles viennent, le nombre de manipulations dangereuses que cela nécessite de charger un cargo…

le nombre d’hommes mobilisés pour mener à bien l’opération… On est ravi de pouvoir suivre tout cela en direct, c’est mieux qu’à Thalassa !

Il nous reste une journée de navigation avant d’arriver au Costa-Rica, cette fois la houle est assez importante et la position couchée est parfois chaudement recommandée… Enfin, jeudi 8 octobre vers 16h nous accostons à Puerto Limon, aussitôt les camions arrivent et les containers sont déchargés à toute vitesse. Cette fois le grutier n’est pas très délicat et quand on voit les containers se balancer dangeureusement au-dessus de nos camping car, on craint le pire. Nous observons le manège du pont et nous assistons impuissants au téléscopage d’un container avec le véhicule de nos amis suisses. On crie, on insulte cette brute de grutier qui ne fait absolument pas attention à nos engins. Il nous faudra patienter plusieurs heures avant qu’ils ne déchargent BEF. Les containers le frôlent, et c’est avec des pans de mousses que les dockers protégent la carrosserie avant d’ajuster les câbles métalliques qui soulèveront la plate-forme. Je n’en peux plus d’angoisse, je suis sûre qu’ils vont nous le broyer. Appareil photo au poing, nous nous tenons prêts à shooter pour avoir des preuves en cas de désastre. Finalement tout se passe bien, les camping car sont sur le quai …OUF ! Celui des suisses a un trou à l’arrière, mais un des responsable du bateau prend les choses en main pour le constat et l’assurance. Nous passons encore la nuit sur le cargo, au plus grand plaisir des enfants. Le déchargement continu suivi du chargement d’ananas cette fois, dans 15 jours tous ces fruits seront dans les supermarchés européens. Le lendemain, encore une course folle à la paperasse pour l’entrée au Costa-Rica, Olive à ce jeu-là en est maintenant au “mode expert”, enfin, vers 16h, nous quittons le navire, Costa-Rica nous voilà !!!

Premier bivouac au bord d’une plage, à côté d’un resto bar un peu bruyant, ça nous change de l’ambiance feutrée du cargo !

Samedi, journée garage. BEF a un pneu crevé et il fait un bruit de casserole au freinage depuis un bon moment. Les plaquettes de frein arrière ont rendu l’âme, elles frottent donc sur les disques de frein ce qui expliquent le bruit de casserole. Nous trouvons un atelier de jeunes “rasta man”, malgré leur allure décontractée, ils s’affairent consciencieusement . En 2 h, les plaquettes sont changées. Ils nous posent plein de questions sur le voyage et veulent voir des photos des pays que nous avons traversés. Nous regrettons de ne pas les avoir pris en photos, ils étaient vraiment bien sympa.

Enfin, nous sommes prêts à profiter pleinement de la côte Caraïbe du Costa-Rica. Direction Cahuita et ses plages magnifiques. Nous trouvons un petit camping dans un jardin tropical,

la Playa Negra est à 10m, nous nous posons dans ce petit paradis, ça va être difficile de nous déloger.

En plus, nous avons à nouveau tout notre temps, fini le speed des derniers mois, on se fond à l’ambiance d’ici où le “Pura Vida” est sur toutes les lèvres, plus qu’un simple “bonjour”, c’est un état d’esprit, presque une religion, la musique de Bob Marley résonne dans tous les bars et restaurants…

La population afro-caribéenne est ici majoritaire, même si une grosse communauté suisse et européenne s’est installée dans ce coin du Costa Rica. Du coup, certains se croient encore en Europe et pratiquent des prix exhorbitants !

C’est dans ce petit coin de paradis, que nous faisons la connaissance d’une famille française en voyage tout comme nous. Myriam et Rodolphe sont instituteurs à la Martinique et parcourent l’Amérique du nord, le Mexique et l’Amérique centrale avec leurs trois enfants depuis 10 mois. Avec eux nous allons explorer le parc de Cahuita. Notre but, voir le plus d’animaux possible ! La ballade se fait sur un sentier qui longe la plage. Ici la jungle rejoint le sable pour former des paysages sauvages et saisissants de beauté.

( On se croirait dans “Lost” pour les initiés!!!) Nous marchons les yeux en l’air, à l’affut du moindre mouvement de branches qui marque la présence de singes. Nous en voyons plusieurs, des capucins,mais aussi des singes hurleurs qui ont la particularité de “rugir” tel des lions. Et puis nous rencontrons notre premier paresseux, suspendu à une branche au-dessus du sentier.

Pique-nique, baignade, observation des fourmis et des crabes… les enfants marchent d’un bon pas avec leurs nouveaux copains. Le soir, une petite cerveza est la bienvenue après la chaleur de la journée.

Mardi, nous quittons la famille française qui poursuit sa visite de la côte en voiture de location. Toute la journée, des trombes d’eau se déversent sur Cahuita, ici c’est la saison des pluies et nous avons droit à notre orage tous les jours.

Les jours qui vont suivre, seront beaucoup moins drôles pour toute la famille, surtout pour Lola. Des petites cloques se forment sur son thorax et dans son dos et grossissent très rapidement. Nous décidons d’aller consulter un médecin à l’hôpital de Puerto Limon. Le verdict implacable tombe : zona ! Zona=grosse galère et on en a pour 3 semaines ! Résurgence du virus de la varicelle qui se loge sur un nerf. Les enfants ne souffrent pas autant que les adultes, mais les démangeaisons sont là, impossible pour Lola de dormir plusieurs nuits de suite et l’aspect mutilant de la maladie est assez terrible à supporter. Enfin, comme on se plait à le dire maintenant, ce sera juste un très mauvais souvenir du voyage. A l’heure où j’écris ces lignes, Lola est en pleine forme et a retrouvé tout son tonus !

Pendant que sa soeur se soigne,

Robin prend son premier cours de surf, la mer est assez agitée, mais après plusieurs essais, il réussit à tenir debout…

Mardi 20 octobre, notre petite malade va mieux et nous quittons Cahuita en direction de Puerto Viejo, dernière ville de la côte caribéenne avant le Panama. A Manzanillo, nous trouvons un bivouac de rêve,

les roues dans le sable. Toujours accompagnés de Rodolfo et Nelli, nous savourons ces instants de …PURA VIDA…

Vendredi 23 Octobre : date symbolique de notre calendrier, cela fait exactement 1 an que nous avons quitté la France. Une année bien remplie, comme vous l’avez lu, une année exceptionnelle, qui restera gravée dans nos 4 petites têtes pour l’éternité…

Nous arrivons en fin d’après-midi à San Jose, capitale du pays, sous une pluie diluvienne. Nous trouvons non sans mal le camping spécialisé camping car, où nous retrouvons avec plaisir “les bananes bleues” ( Myriam, Rodolphe et leurs 3 enfants). Nous avons un anniversaire à féter, cela tombe bien …

Le camping est très bien équipé, c’est en fait un RV park, où tout est pensé pour le camping car à la mode américaine ! A part nos 2 familles, il y a également un autre voyageur français, sur les routes depuis 11 ans, originaire de notre région…

le monde est tout petit ! Les enfants sont contents d’avoir de nouveaux copains de voyage, les 2 familles s’entendent bien, nous décidons de faire un petit bout de route ensemble.

Lundi 26, nous quittons la capitale pour la côte pacifique. Le pays est petit, et en quelques heures nous atteignons l’océan. Sur cette côte, l’urbanisme est beaucoup plus développé. Le Costa Rica a de nombreux atouts, en une quinzaine d’années le pays est devenu “LA” destination touristique la plus prisée des américains, entre autres ; ainsi le bord de mer est de plus en plus construit, les hôtels et autres complexes touristiques rivalisent de modernité et le nombre considérable de terrains à vendre laissent présager une défiguration alarmante du pays dans les années à venir ! Le plus choquant, c’est que la langue anglaise y est presque plus affichée que l’Espagnol ! Heureusement, le territoire possède de nombreux parcs nationaux qui échapperont au bétonnage et à la déforestation.

Avant d’arriver au parc Carrera, nous traversons un pont sous lequel gisent et somnolent une vingtaine de crocodiles.

Nous avons l’autorisation de bivouaquer sur le parking du parc, en vue de notre visite du lendemain matin. Le parking est très fréquenté et nous y verrons des iguanes, un jeune cerf, un couple de hiboux, un coati… plus d’animaux sur le parking,

que lors de notre ballade dans le parc ! Il fait chaud, vite nous avons envie de retrouver la plage !!! A Jaco, nous trouvons un petit squat au bord d’une belle plage.

Le soir un orage monstrueux s’abat sur nos têtes,

mais une fois le déluge passé, nous profitons de la fraîcheur apportée par la pluie. Nos soirées sont festives, belote et rhum-miel-citron … Les enfants passent leurs journées dans l’eau

et la cour d’école a des allures paradisiaques… Si si, on arrive quand même à bosser un peu !

Vendredi 30 octobre, nous descendons un peu plus la côte, jusqu’au parc Manuel Antonio. Là encore, hôtels, cabanas et resto à gogo… Ici, pas de bivouac en sauvage, mais nous trouvons des cabanas avec accès direct à la playa Estrella,

paradis des surfeurs.

Samedi, nous passons toute la journée á découvrir ce formidable parc Manuel Antonio : les animaux sont omniprésents, il suffit de lever la tête pour observer les paresseux se mouvoir avec une extrême nonchalance,

s’amuser des sauts des singes capucins

et des singes écureuils,

débusquer les sauterelles mordeuses…

puis en baissant les yeux, on suit la course amusante des bernard l’ermite,

on traque les basiliques (genre de gros lézards à crête)

au milieu des feuillages et on suit des yeux le vol des morphos ( papillon géant aux ailes bleu électrique ).

Après tant de découvertes,

vient l’heure de la baignade et là,

les plages sublimes

nous comblent de bonheur…

Le soir,

nous terminons cette magnifique journée autour d’une grillade, nous dégustons une viande digne de nos meilleurs souvenirs argentins !

Les jours se suivent et se ressemblent, mais pas de lassitude, on est bien ici. Nous passons encore 2 jours avec nos amis et l’heure des séparations arrive, toujours un peu triste de se quitter,

mais une fois encore, nous nous donnons rendez-vous quelque part … bientôt …

Mardi 3 novembre, en route vers San Jose, nous allons y attendre celui qui va partager 1 mois de la vie de notre petite famille… QUI EST CE VEINARD ???

Suite au prochain épisode…

Article suivant …

13 septembre 2009 : Trois semaines en Colombie.

Ce pays ne faisait pas partie de notre feuille de route initiale, mais pour atteindre l’Amérique centrale, il est nécessaire de prendre un ferry, car il n’y a pas de route au sud du Panama. Plusieurs solutions s’offraient à nous,( toutes plus honteusement chères les unes que les autres !) nous avons finalement opté pour la liaison Cartaghène / Puerto Limon (Costa-Rica). Nous allons voyagé avec le camping-car, pendant 5 jours sur un cargo-bananier. Le départ est donc prévu le 4 Octobre de Carthagène.

Nous passons la frontière colombienne le dimanche 13 septembre.

La Colombie est décrite par tous les voyageurs qui l’ont traversée, comme un pays magnifique, à la population adorable. Le seul bémol, c’est la sale réputation qui lui colle à la peau et en fait une destination “dangereuse”, si on ne prend pas un minimum de sécurité. La guérilla bien qu’affaiblit depuis quelque temps, conserve des groupes de rebelles encore bien présents dans de nombreuses zones du pays. Lola n’est pas très rassurée depuis notre rencontre il y a quelques mois avec un français qui nous a annoncé d’un air inspiré : “ La Colombie, il ne faut pas y aller, là-bas, ils enlèvent les enfants et ils leur coupent la tête !” Merci Monsieur l’Intelligent de nous avoir traumatisé les enfants !!!

Enfin, c’est promis nous allons être encore plus prudents que d’habitude, nous allons suivre les grands axes et tant pis pour les bivouacs sauvages.

La route qui nous conduit à notre première destination, longe un canyon et prend des allures vertigineuses…

Première ville colombienne : Pasto. Nous devons y souscrire une assurance obligatoire pour le véhicule. Le regard des gens est plus que jamais curieux et insistant. Les touristes par ici, il n’y en a pas. Mais à aucun moment, nous ne sentons un regard malveillant, bien au contraire, quand nous discutons avec les gens, ils sont ébahis devant le récit de notre voyage, pour eux la France c’est vraiment très très très loin…Le nom de Zidane est ici aussi souvent énoncé, c’est vraiment encore le français le plus populaire en Amérique du sud !

Nous attaquons donc la traversée Sud- Nord de la Colombie et nous allons beaucoup rouler. Contrairement à l’Equateur, ce pays est vaste. La panaméricaine passe dans les zones montagneuses du pays et nous empruntons des routes très sinueuses sur lesquelles roulent de nombreux camions.

Impossible bien souvent de les dépasser, ce qui fait chuter notre moyenne horaire à 40km/h… Nous bivouaquons dans les stations services, ce n’est pas très exotique, mais au moins c’est surveillé.

Nous avons appris à dormir avec le bruit et à nous réveiller avec le jour, c’est à dire vers 6h30. Par contre le soir, à 18h il fait nuit et vers 21h tout le monde dort ! Nous passons dans la ville de Popayan,

toute blanche et ensuite nous mettons le cap sur Cali l’une des principales villes de Colombie. Après une bonne journée de route, juste avant d’entrer dans cette grande ville, nous nous mettons en quête d’un lieu pour la nuit. Nous espèrons trouver un hôtel pour pouvoir y passer un ou deux jours. Nous cherchons vainement pendant une demi-heure, la nuit tombe, la pluie commence elle aussi à tomber, nous sommes sur la voie rapide et c’est dans ce contexte des plus favorables, que BEF nous fait un nouveau coup de calcaire et stoppe tout net…

Juste le temps pour Olivier de se mettre sur le bas côté, devant la barrière d’une propriété. Je n’y connais rien, mais cela ressemble bel et bien à une panne sèche… Olivier rallume, BEF tousse, mais ne redémarre pas. La pompe du réservoir supplémentaire de gasoil semble ne plus fonctionner et nous avons épuisé notre réserve. A situation d’urgence, les grands moyens : nous vidons un bidon d’eau, Olivier se glisse sous le véhicule, défait le tuyau d’alimentation du réservoir arrière et récupère quelques litres d’essence. A ce moment, la porte de l’estancia devant laquelle nous stationnons, s’ouvre et un homme en sort avec sa moto. Nous lui demandons si nous pouvons dormir sur le terrain, en expliquant notre problème. Il appelle son patron par téléphone et celui-ci lui donne son accord. Olive vide l’essence dans le réservoir principal et essaie de redémarrer. BEF refuse et continue à tousser. A force d’obstination, il redémarre et nous pouvons nous mettre à l’abris dans l’estancia. L’employé nous indique où nous mettre, près de l’écurie, il nous allume la lumière et après s’être assuré que nous ne manquions de rien, il repart chez lui sous des trombes d’eau. OUF ! Nous sommes en sécurité pour la nuit, si c’est juste la pompe qui a lâché, on s’en sort bien ! Le lendemain matin, nous découvrons le magnifique cadre dans lequel nous avons passé la nuit, le domaine appartient à un riche colombien, qui possède des chevaux de polo. Par contre mauvaise nouvelle, le camping car ne démarre plus. Là, ce n’est plus drôle du tout, je commence à pester contre la nouvelle technologie si peu fiable au bout d’un an de voyage ! Bon, il nous faut trouver un garage, mais pour y aller, c’est dépanneuse obligatoire ! Les 2 employés de l’estancia appellent pour nous et en trouvent une qui semble assez grande. Nous attendons, Lola en profite pour faire un peu de cheval avec un beau petit colombien qui passera toute la journée avec nous.

A midi, la dépanneuse arrive. Au premier coup d’oeil, nous jugeons que le plateau sera trop court. Après plusieurs tentatives, on renonce.

BEF ne peut être hissé sans risque d’être endommagé. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de dépanneuse plus grande dans le coin… Que faire ? Olivier retente le coup de l’essence, peut-être qu’il faut en ajouter plus pour redémarrer le moteur. 10 litres plus tard, après avoir toussoté un bon moment, le moteur rugit de nouveau !!! On a envie de crier victoire, mais cela nous paraît trop beau pour être vrai !!! Tout l’après-midi, nous ferons des tests et vers 17h, nous sortons sur la route pour essayer l’engin… jusqu’à la station service la plus proche. Nous faisons le plein et ça roule !

Après toutes les émotions du jour, nous passons une seconde nuit à l’estancia. Alors que la nuit tombe et que nous aspirons à un repos bien mérité, nous allons subir un assaut d’insectes volants.

Ils sont attirés par nos lumières et sont des centaines à se jeter sur nos vitres et moustiquaires dans un grand fracas. Le cauchemar est à son comble, quand ces petites bêtes réussissent à se faufiler sous les fenêtres et à rentrer chez nous ! Cris des enfants, traumatisme de la mère( du moins dans les 10 premières minutes), panique du père qui démarre le camping car et nous fait faire un tour de terrain pour chasser les envahisseurs… L’attaque a duré une dizaine de minutes, et nous mettrons plusieurs heures à venir à bout de ces petits objets volants non identifiés.

Il y a certains jours où je me demande encore, pourquoi j’ai quitté le confort douillé de ma maison !

Nous passons une troisième nuit à l’estancia, plus calme cette fois, l’orage du soir a découragé les vilaines bébêtes. Nous remercions chaleureusement nos hôtes

et reprenons la route pour Cali, où ne nous attarderons pas.

Vendredi 18 septembre, nous arrivons à Armenia, nous sommes dans une des régions de la Colombie que nous avons préféré : la zone caféière.

Les paysages sont sublimes, la végétation d’un vert brillant, des bougainvillés géants ornent les façades de propriétés aux couleurs vives. Tout est propre, entretenu, paisible. Dans cette région, se trouve le Parc national du café, un des lieux les plus visités du pays. Les hôtels ici sont nombreux et pourtant nous avons du mal à en trouver un qui nous accepte avec le camping car ; grâce à un jeune guide qui ne va pas nous lâcher, nous en trouvons un bien placé avec piscine.

La baignade du soir est divine après la chaleur de la journée. Nous sommes à 1100m d’altitude, alors la nuit sera douce.

Samedi : journée loisir, Le Parc du café est en fait un grand parc d’attractions,

au milieu de plantations de café.

L’endroit est magnifique, nous pouvons observer de près nos premiers caféiers .

la Colombie est le deuxième producteur de café d’Amérique du Sud. Les enfants prennent la pause devant la célèbre jeep de Juan Valdez alias Jacques Vabre : “ EH ! Gringo !!! “, la fameuse publicité des années 80…

Nous déambulons dans les allées du parc, tantôt au milieu des caféiers, tantôt au milieu de bambous géants ( les Guabas) et puis vient l’heure de l’amusement et toute la journée nous accompagnerons les enfants dans les attractions les plus diverses, de l’auto-tamponneuse en passant par le kart,

jusqu’au grand huit

pour finir par les sensations fortes de la cumbre !

A 18 h, le parc ferme, le téléphérique nous ramène à l’entrée, et nous apprécions vu d’en haut, un environnement splendide.

Dimanche, petite visite à la Grange de Mama Lulu…

Petite démonstration d’écologie et de vie en totale autonomie par une famille de 10 personnes qui vit, cultive, crée son énergie, retraite ses déchets, recycle son eau en utilisant au mieux la nature qui l’entoure.

Les projets d’éco-tourisme sont nombreux dans cette région de Colombie, et on comprend que les gens d’ici tiennent à préserver un si bel environnement…

On quitte cette région magnifique et toujours cap au Nord, plus on monte, plus la chaleur se fait lourde. Visite éclair dans la ville de Medellin ,

un nom qui a lui seul dégage toute une ambiance… On se contente d’aller voir la place où sont exposées des statues de Botero

et pour se faire, nous prennons le métro moderne, de création française !

Les kilomètres défilent,

nous savons que nous allons vers le plus beau de la Colombie, Cartagena et la côte caraïbe…alors les enfants acceptent ces longues journées de route, préssés de se baigner dans les eaux chaudes d’une mer de rêve…

Les contrôles routiers sont nombreux sur la route et nous nous faisons arréter à chaque fois, par des policiers curieux et toujours très aimables. La présence militaire est bien présente aussi sur tout le territoire. 2 fois, Olivier commet une petite infraction au code de la route, et 2 fois nous bénéficions de la clémence des policiers sans que jamais ne planne une ombre de corruption !!!

Nous sommes jeudi 24, il nous reste une dizaine de jours avant le départ du bateau, alors nous dévions un peu de notre route pour nous immerger dans une Colombie plus secrète, plus inaccessible : “en route” ou plutôt “en bateau” vers Monpox.

Ancien port de première importance pendant la colonisation espagnole et première ville de la Nouvelle Grenade( ancienne Colombie) a déclaré son indépendance en 1810, Monpox est aujourd’hui une petite ville paisible entourée par les bras du fleuve.

On y accède uniquement par bateau.

Ensuite, une heure de route est nécessaire pour atteindre ce petit bijou.

Ici, le temps s’est arrété, les maisons coloniales ont gardé toute leur beauté,

certaines transformées en hôtel , nous laissent ressentir le charme de ces belles bâtisses. Nous faisons le tour de la ville en moto-taxi avec un guide qui nous conte sa ville avec amour. La chaleur est presque insupportable, l’air est étouffant, la température frôle les 42º, nous rasons les murs pour trouver un peu d’ombre. C’est très dur cette chaleur, Lola en souffre et moi je dois affronter des migraines quotidiennes ! La nuit, c’est pire, nous dormons dans un four ! L’ achat de 2 ventilateurs nous permet de brasser un air à 35º… dans un bruit assourdissant ! Autant dire que nos nuits sont brèves et que l’humeur de chacun commence à se noircir… Vendredi, après l’école, nous retrouvons notre guide qui nous montre de jolis singes

et nous emmène visiter un atelier de filigrane.

Les ouvriers artistes,avec une patience et une habilité exemplaire, jouent avec des fils d’argent et composent des bijoux uniques.

D’aprés notre guide, BEF serait le premier camping car a avoir à sa connaissance, franchi les frontières de Monpox

Samedi matin, ça y est, nous atteignons Carthagène.

Nous cherchons un bivouac toute la journée et finalement, nous optons pour un grand parking gardé, en face la mer.

Le parking est un peu sale et au premier abord me rebute un peu, mais il y a de l’eau, l’endroit est surveillé 24/24 et il nous faut juste traverser la route pour nous jetter dans la mer alors, c’est décidé c’est ici que nous passerons notre dernière semaine en Colombie.

Le dimanche, c’est baignade à outrance, l’eau est à 30º, l’air a 35º, les vagues sont parfaites pour que nous peaufinions notre style en body board.

Tout serait parfait si une fois sur le sable, nous n’étions sollicités toutes les 2min par les vendeurs ambulants . Massage, tresse, lunettes de soleil, tee-shirts, boissons, fruits…crevettes marinées, statuettes, dessins, beignets, glaces, cigarettes… C’est un défilé permanent et un peu pénible, en fait, il n’y a que dans l’eau que nous sommes tranquilles !

Le soir, nous retrouvons Nelly et Rodolfo, couple suisse, que nous avions croisé á Cuzco et qui prennent le même cargo que nous.

Mardi après-midi, nous sortons de la ville pour jouer aux petits cochons !!! Direction le volcan del Totumo : de ce volcan, on n’aperçoit qu’un petit cône de boue de 7m, le reste du volcan est enfoui dans le sol.

Après avoir gravi l’escalier, un bain de boue visqueux à souhait nous attend. Sensation unique et déconcertante que de s’immerger dans cette matière gluante et épaisse.

Seul, on ne peut y entrer tellement la boue est dense.Une fois sur le ventre, c’est grâce à des efforts impressionants que l’on parvient à se retourner, et debout, impossible de s’enfoncer alors que sous nos pieds il y a 2 000m de profondeur… Le rinçage se fait dans une lagune chaude où des femmes nous attendent pour nous “décrasser” vigoureusement.

Jeudi soir, nous visitons Carthagène,

cette ville est tout simplement magnifique.

Ancien coffre fort des conquistadors espagnols qui faisaient partir du port tout le butin amassé et pillé dans les différentes villes d’Amérique du sud, la ville a connu de nombreuses attaques de pirates. Pour protéger leurs richesses, les Espagnols ont construits autour de la cité, des remparts et plusieurs forts. Le centre est très bien conservé, les maisons aux couleurs pastel et leurs balcons en bois,

les nombreuses places verdoyantes, les arcades…

La ville était aussi un des bastions du commerce d’esclaves et doit sa richesse et l’existence de somptueuses demeures à ce sombre trafic.

Nous rentrons en calèche vers notre parking situé dans le quartier moderne de Bocagrande.

Autour de nous les buildings rivalisent de hauteur et contrastent fortement avec l’architecture du centre historique.

A l’unanimité, nous décernons à Cartagena le prix de plus belle ville coloniale de toute l’Amérique du Sud !

La semaine se termine par une visite à l’hopital, rien de grave, une otite pour Robin et une angine pour Lola, excès de ventilateur et de baignade…

Voilà, c’est fait, nous avons traversé le continent sud américain du Sud au Nord, 35 000 km, 6 pays traversés, 11 mois sur les routes, des paysages sublimissimes, des rencontres passionnantes, des populations authentiques, des rires, des larmes, des petits bobos, des petites frayeurs …

Demain , BEF rentre au port, l’ aventure va continuer … en route vers l’Amérique centrale !!!

Article suivant …

3 septembre 2009 : Latitude 0º 00. 00’

Voici le programme des prochaines semaines :
Le 4 Octobre, nous embarquons avec BEF à bord d’un bananier au départ de Cartagène (Colombie) à destination du Costa-Rica. Il nous reste donc un petit mois pour parcourir plus de 2500 km.
Jeudi 3 septembre, nous quittons Manta et ses plages pour rejoindre les Andes. La route assez mauvaise

passe au milieu de forêts tropicales. Les vallons verdoyants, la température moite, les vendeurs de banane et de fruits sur les bords de la route, les gens allanguis dans les hamacs devant leur maison …C’est dans ce joli décor que BEF choisit de faire des siennes et se refuse brutalement à avancer… plus de puissance, nous roulons à 40 km/h. Les voyants s’allument sur le tableau de bord et clignotent en alternance !!! Le livret Iveco nous annonce clairement la couleur : “panne grave, contactez votre garage Iveco le plus proche !” Au fait, il est où notre garage Iveco le plus proche ? Ah oui, à Quito, à 250 km !!! Olivier éteint la bête, la rallume, de temps en temps les voyants s’allument, puis s’éteignent et pour finir, BEF se met à cracher une fumée noire et épaisse digne des camions les plus polluants du continent ! Nous sommes près de la ville de Quevedo, nous décidons d’aller chercher secours auprès d’un garage. Toyota, c’est pas mal, ils ont des moteurs modernes ça doit ressembler un peu à Iveco ! Les employés sont très aimables, Olivier leurs expose le problème, il explique que notre filtre à aire ne tient plus, que peut-être la poussière de la mauvaise route à bloquer les injecteurs, le mécano semble sceptique, mais il répare quand même le filtre. Pour le reste, le diagnostique ne peut être établi qu’avec un ordinateur…et oui, nous redoutions d’être confrontés à ça un jour, mais voilà c’est fait ! Le moteur trop moderne de notre engin nécéssite un bilan électronique qui dépasse les compétences des garages sud-américains. Mais le garagiste nous redonne malgré tout espoir…il connait quelqu’un qui possède les programmes et l’ordinateur pour faire les diagnostiques de panne sur Mercedes. Pas de temps à perdre, il nous y emmène. L’ordinateur se connecte, mais malheureusement, les programmes de diagnostiques s’adressent aux voitures, toutes les marques défilent, mais bien sûr pas d’Iveco… Tout le monde est désolé pour nous, BEF ne dévoilera pas sa faille ! Tant pis, nous décidons de dormir ici, il parait que la nuit porte conseil !!!
Vendredi matin, au démarrage, les voyants sont tous éteints, BEF ronronne normalement et plus de fumée noire à l’horizon !!! Alors on décide d’avancer, de poursuivre la route, en faisant confiance à notre bon camping car qui jusqu’alors, ne nous a jamais déçu. Le test va être vite fait, car nous retrouvons les Andes et des altitudes qui frôlent les 4000m. BEF a besoin de toute sa puissance pour franchir les nombreux cols…

et il y parvient avec brio !!! Le mystère restera entier, mais puisque ça marche, on avance …
Si tôt passés de l’autre côté de la cordillère, nous retrouvons les paysages et une population andine que nous connaissons bien. De ce côté, la végétation est toute autre, les versants des montagnes sont plus arides, les paysans cultivent de petites parcelles de quinoa et de pommes de terre… Partout des enfants au visage tanné et aux grands yeux noirs surveillent leur petit troupeau de moutons. Première halte : la laguna Quilotoa.

Cette lagune se trouve à 400m de profondeur dans le cratère d’un ancien volcan. Nous arrivons en fin d’après-midi, le vent souffle très fort nous empéchant presque d’avancer. De plus, l’ascencion a été un peu rapide et Lola souffre de l’altitude : maux de tête et vertiges. Nous passons la nuit à 3 800m au bord du cratère. Insomnie pour toute la famille à cause de l’altitude et du vent tempétueux qui nous secoue dans tous les sens ! Samedi matin, le vent n’a pas faibli, nous renonçons à la randonnée de 3h qui descend au bord de la lagune. On décide de redescendre un peu pour se réadapter plus doucement .
L’Equateur est aussi le pays des volcans, pas moins de 20 sommets se dressent dans cette partie du pays. Nombre d’entre eux sont actifs. Celui que nous allons voir fait parti des plus hauts ( 5897m) et des plus beaux. Un parc national porte son nom : le parc Cotopaxi.

Le volcan a le sommet recouvert par les glaces, il se dresse majestueusement au milieu du parc. Après une petite ballade autour d’une jolie lagune,

nous décidons de monter avec le camping-car jusqu’au refuge situé sur le versant nord du volcan à plus de 4800m. Encore une fois, BEF arrive à se hisser jusqu’en haut d’une piste bien éprouvante.

Une fois là -haut, il est possible d’aller toucher les glaces du Cotopaxi

après une heure de marche…

Mais, c’est sans compter le vent violent et glacial qui souffle ici ! Seul Olivier est prêt à relever le défi, nous, nous l’attendrons bien à l’abris…

Au bout d’une heure et demie, il revient gelé et déçu, trop dur, trop froid et trop loin la neige éternelle… Nous redescendons au bord de la lagune, pour un bivouac de rêve,

seuls au monde face à ce volcan sublime.
Lundi 7 septembre, on rejoint la panaméricaine en direction de Quito. La capitale de l’Equateur est décrite dans nos guides comme un bijou de l’art colonial.

Le quartier historique est classé à l’Unesco . Mais Quito est aussi une ville moderne et la “ville nouvelle”est une succession de buildings, hôtels modernes et boutiques branchées. Nous trouvons une petite cour d’hôtel pour stationner pendant quelques jours. Pour avoir un aperçu général de la ville,

nous prenons le téléphérique construit sur les flancs du volcan Pichincha. Terminus : la Cruz Loma, 4 100m. Quito est situé au fond d’une haute vallée andineentourée de montagnes et volcans.

Ensuite, nous découvrons le centre historique, de belles églises, de beaux bâtiments…on sent presque comme une petite lassitude, non ? Alors soyons fous, visitons pour une fois une de ces églises par l’envers du décor !!!

Les tours et le clocher de La Basilica del Voto National vont nous donner quelques sensations fortes… Les enfants aujourd’hui, séance escalade. On commence l’ascencion par un escalier classique, ensuite sur une petite passerelle en bois,

on passe au dessus des voûtes, au bout de la nef, une échelle raide nous amène au premier niveau d’une des tours et ensuite 2 échelles rouillées successives adossées à la façade nous permettent d’atteindre le plus haut niveau de la tour…

Les enfants et Olivier adorent et moi j’évite de regarder en bas .

Mercredi, j’entraîne ma petite troupe à la découverte d’un immense artiste équatorien : Oswaldo Guayasamin. Ce monsieur a consacré une grande partie de son oeuvre aux indigènes qui ont tant souffert à l’arrivée des conquistadors.

Pour que l’on n’oublie pas ces milliers de morts et que l’humanité ne connaisse plus ce genre de tragédie, il a construit “La Capilla del Hombre”sorte d’oeuvre d’art /musée dédié à l’éternel espoir d’un monde meilleur !

Nous sommes séduits par ses peintures et ses fresques monumentales.

Ensuite nous visitons son ancienne propriété transformée en musée, l’occasion de contempler sa collection privée d’objets précolombiens.
La visite de Quito se termine, elle fut brève mais nous laissera de bons souvenirs.
Jeudi 10, maintenant une urgence s’impose, il nous faut trouver une usine de gaz pour remplir nos 2 bouteilles. En général, nous trouvons facilement, en plus le gaz en Equateur est vraiment très bon marché. Cette fois, c’est un peu plus compliqué, l’usine n’est pas sur notre route et nous faisons un bon détour pour nous y rendre.

En plus, les employés ne sont pas très préssés et nous font patienter 2 bonnes heures !!! Enfin, nous aurons gagné en patience durant ce voyage… Il est plus de 17h, pas de bivouac en vue, on décide de la reprendre la route. Notre GPS nous indique que nous ne sommes plus très loin de franchir la ligne de l’Equateur, alors on continue, ce soir on veut dormir dans l’hémisphère Nord !!! On suit avec une certaine excitation la descente des degrés et des minutes, et au moment où le GPS affiche 0º 00. 00’,

c’est la fête !!! Par contre, rien sur la route, même pas un petit trait !!! Première nuit en hémisphère Nord (sur une station service), ça mérite bien un petit apéro avec une bonne terrine de campagne !!! Le lendemain les caprices de la route, nous font repasser dans le côté sud du globe, et c’est ainsi qu’un peu plus loin, à Cayambe , se dresse un monument signalant : mitad del mundo.

Cette fois, c’est officiel nous sommes bien sur la ligne virtuelle de l’Equateur, la seule, l’unique, mesurée au degré près par l’armée.
Au moment où nous franchissons cette ligne, nous sommes à peu près au milieu de notre voyage, sur le chemin du retour en quelque sorte…
Notre périple en Equateur touche à sa fin, pour ce dernier week-end, nous allons une dernière fois nous méler à la foule et à la population du pays pour le marché hebdomadaire d’Otavalo. Mais avant de rejoindre la dernière grande ville de notre parcours, nous empruntons des chemins de traverse pour admirer les lagunas de Mojanda…

La piste que nous allons suivre nous entraîne dans des paysages magnifiques,

mais les nuages de poussière que BEF déplace me laisse présager du pire en ce qui concerne l’habitacle… Je ne suis pas déçu du résultat, la poussière brune et fine s’est bien infiltrée PARTOUT, dans tous les recoins, mais pour un fois, je ne cède pas à l’appel de l’aspirateur, allons nous balader, le ménage attendra.
A Otavalo, se tient tous les samedi, un immense marché.

Les rues sont bondées, les vendeurs ambulants nombreux,

les étals proposent des mets de toute sorte,

pour certains peu appétissants… Une place de la ville est consacrée à l’artisanat. Nous négocions quelques articles (maintenant, on sait y faire !), mais l’artisanat nous déçoit, rien de nouveau ici, en fait nous voyons les mêmes produits depuis la Bolivie ! L’après-midi, nous allons observer les rapaces et autres oiseaux de proie au Parque condor.

L’occasion de voir de prêts tous ces oiseaux qui planent dans le ciel équatorien y compris le gigantesque condor des Andes!!!

Ce petit mois passé en Equateur ne nous a permis de découvrir qu’une partie de ce petit pays aux multiples facettes. Nous reviendrons…plus tard ! Maintenant, en route vers la Colombie …

Article suivant …

11 août 2009 : Un petit pays au milieu du monde.

Mardi 11 août, après des formalités douanières trés rapides, nous entrons en Equateur. La température s’est réchauffée, mais nous commençons notre découverte du pays par la sierra et l’air y est encore frais.

Première nuit dans le petit village de Catacocha. Nous demandons aux habitants si l’endroit est sûr, on nous confirme notre impression, le village est très tranquille, nous pouvons dormir sur nos 2 oreilles ! Le lendemain, direction Loja, première ville de moyenne importance, sans grand intérêt à part un grand parc avec des reconstitutions de bâtiments célèbres,

de nombreux jeux pour les enfants,

un lac sur lequel nous faisons un petit tour de pédalo…

et un zoo.

Nous passons une seconde nuit à Saraguro village typique où tous les hommes ont les cheveux longs, portent des pantalons courts noirs, un poncho et un chapeau de feutre.

Les femmes elles aussi pour la plupart sont vétues d’une tenue traditionnelle. Nous déjeunons dans un restaurant populaire tenu par des femmes, qui reversent les bénéfices à une association de femmes dans le besoin. Le repas est copieux et très bon, le prix de ces almuerzos est toujours dérisoire, ici 1,8 dollars.

Nous achetons un peu d’artisanat et les prix affichés en dollars sont beaucoup plus élevés que leurs voisins péruviens et boliviens… Depuis l’année 2000, l’Equateur a adopté la monnaie américaine et connu une inflation conséquente.

Vendredi 14, nous approchons de Cuenca, troisième ville du pays. Sous les conseils de Mariane et Nicolas, nous faisons étape à Terraventura…

C’est un lieu d’eco-tourisme, tenu par Luis, amoureux et grand connaisseur de sa terre natale et de la nature en générale. Il n’a pas l’habitude de recevoir des camping car, mais il accepte volontier de nous accueillir pour la nuit, nous fait visiter son beau jardin où s’épanouissent toutes sortes de plantes aromatiques et médicinales.

Sa maison et ses 60 hectares sont un vrai havre de paix.

Samedi, après une belle ballade matinale,

nous reprenons la route pour Cuenca.

Nous sommes trés étonnés des infrastructures modernes, des “Mall”(immenses centres commerciaux à l’américaine) présents dans chaque ville moyenne…l’Equateur nous surprend par sa” modernité”, nous avions une autre image de ce pays…Comme quoi, rien ne vaut le voyage pour contrer les fausses idées reçues !!! Ici aussi, la ville est jugée tranquille par ses habitants et nous bivouaquons à côté d’un grand parc du centre ville.

Cuenca est une ville classée à l’Unesco, mais ce qui nous intéresse surtout ici, ce sont les fameux “Panama”…

Ces chapeaux de paille tréssés à la main et célèbres dans le monde entier sont en effet bien mal nommés, puisqu’ils portent le nom d’un autre pays ! Erreur historique qui leurs volent leur identité.

Nous visitons un petit musée où sont fabriqués ces fameux sombreros de toquilla. Les fibres (toquilla)sont issues d’une espèce de palmiers qui poussent exclusivement sur la côte équatorienne ;

lavées, bouillies, séchées parfois blanchies, elles sont ensuite apportées aux femmes de Cuenca qui ont une habilité particulièrepour tresser les fibres et donner forme aux chapeaux.

Chez Barrenco, nous voyons les phases de finition et essayons les nombreux modèles ( je me revois quelques années en arrière quand je travaillais chez une grande modiste parisienne…).

A “La Casa del sombrero”, nous aprécions le savoir-faire d’Alberto Pulla,

ce vieux monsieur de plus de 80 ans, fabrique ces chapeaux de paille depuis qu’il a 6 ans.

Les prix de 15 à 200 euros dépendent de la finesse du tressage. Ainsi, un superfino se négocie ici dans les 300 dollars et une fois en Europe, dans les boutiques des grands couturiers, il se vendra 10 fois plus cher !

Le dimanche est jour de marché, nous visitons quelques villages aux alentours de Cuenca, pour nous plonger dans les traditions locales… C’est à Gualaceo, que nous nous immergeons dans l’ambiance du pays.

Le marché de fruits et légumes occupe la place du village, partout des bananes en quantité phénoménale, des jaunes ,des vertes, des rouges,des petites, des grosses jamais nous n’ avions vu autant de variétés.

D’ailleurs, “LA” banane est la principale source de revenus du pays, les cultures de plantain s’étendent à perte de vue et dans la nourriture de tous les jours, la banane ou plantain se consomme sous toutes les formes.

Les autres fruits sont bon marché, mûrs à point et délicieux. Pour le déjeuner, une autre expèrience typique nous attend. Nous décidons de nous méler aux locaux pour le déjeuner dominicale au ”comedor”. Au menu : cochon d’Inde rôti…c’est “LA” gourmandise du pays.

Les pauvres bêtes sont embrochées de bas en haut et se font dorer la panse près du feu, délicatement tournés par les femmes… Finalement, je n’arrive pas à oublier mon petit cochon d’inde qui me servait d’animal de compagnie pendant ma tendre enfance et nous ne goûterons pas cette spécialité !

A l’intèrieur du comedor, le spectacle continu, les stands et étals de nourriture sont largement approvisonnés, les gens choisissent leur plat et prennent place à une table. Au second étage, le met à l’honneur est le cochon rôti. Les femmes qui s’en occupent, plonge la main sous la peau dorée pour en extraire une chair tendre et savoureuse.

Nous portons notre choix sur le cochon, en espérant que la madame se soit bien lavée les mains avant de nous servir !!! Les gens nous regardent curieusement, mais avec sympathie, une famille de “gringos” au comedor populaire, ce n’est pas chose courante…

Lundi 17 août, nous quittons Cuenca pour rejoindre Guayaquil, ville côtière en plein essort. Nous ferons la route en 2 jours, car c’est une route de montagne, en travaux, comme quasiment toutes les routes du pays et en plus, il nous faudra traverser à plusieurs reprises,

une mer de nuages qui nous empêchent d’y voir à plus de 2 mètres.

Dommage, car les paysages traversés doivent être sublimes sous le soleil !!!

Une fois redescendus au niveau de la mer, nous sentons la moiteur et la chaleur tropicale. Nous atteignons Guayaquil en fin de matinée. Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur cette ville de plus de 2 millions d’habitants, si ce n’est qu’elle est dangeureuse, peu de voyageurs s’y arrêtent et nous n’avons pas de bon plan pour bivouaquer.

On se lance dans un premier tour de ville : circulation dense, rues en sens unique, tous les parkings sécurisés n’acceptent que les petits véhicules, après une heure de recherche infructueuse, nous décidons de tenter notre chance en nous éloignant du centre. Nous arrivons alors dans un quartier récent, au bord du fleuve, ici des bâtiments luxueux sont à peine terminés, mais tous possèdent un parking gardé. Nous négocions notre place auprès du chef de la sécurité, qui nous promet une surveillance 24/24. BEF est entre de bonnes mains, nous partons nous promener dans la ville, l’esprit tranquille… Déjeuner au fast food, pas bon, mais une fois n’est pas coutume…

Ensuite nous empruntons “ la” ballade touristique par excellence : le Malecon 2000.

Entièrement rénové, cette belle promenade longe le Guayas.

Nous atteignons le parc Simon Bolivar

(figure légendaire d’Amérique du sud) où nous allons rencontrés des habitants venus d’un autre âge : dans ce petit parc, en plein centre-ville, vivent des Iguanes !

Très familiers, habitués aux humains, les enfants leurs donnent à manger et nous pouvons même les caresser.

Le soir, profitant de l’aubaine d’avoir un bataillon armé pour garder BEF, nous sortons pour visiter le quartier de Las Penãs.

400 marches nous mènent au sommet pour une vue panoramique.

Le quartier a été totalement rénové, autrefois bidonville, aujourd’hui “petit Montmartre”.

Nous dînons dans un restaurant au cadre agréable mais à la nourriture désastreuse ! Cette petite escapade nocturne était quand même bien agréable.

Mercredi matin,

Olivier part avec Emigdio au bureau de celui-ci. Ce monsieur a lui aussi fait un beau et grand voyage en 1953 au volant d’une Ford de 1928. Il est fier de partager avec Olivier ses souvenirs de voyage…

Nous mettons ensuite les voiles en direction de la Ruta del Sol. C’est le nom donné à la route qui longe la côte pacifique. Nous devons retrouver Claude et Alain sur la plage des surfeurs : Montañita.

Sur la Ruta del Sol en cette saison , il n’y a pas beaucoup de “sol”. Nous sommes dans la saison sèche, qui se caractérise ici en Equateur, par une température douce, mais une couverture nuageuse quasi permanente. Mais en contre-partie, l’océan est “chaud”. Premier bain pour moi dans le Pacifique. Jeudi nous remontons encore un peu la ruta del sol jusqu’à Puerto Lopez.

En arrivant, nous assistons au déballage de poissons tout droit sortis des barques des pécheurs.

Les poissons sont jetés dans le sable et classés : par-ici les dorades, par-là les requins marteaux un peu plus loin les thons…

La scène est typique et amusante.

Nous allons ensuite rencontrer un drôle de personnage : Winston, qui affiche clairement son goût pour les chansons paillardes françaises !!!

Il propose des sorties en mer pour aller observer les baleines à bosses. Juillet et Août sont les 2 mois durant lesquels les baleines à bosses viennent dans les eaux chaudes du Pacifique au large de l’Equateur pour s’accoupler. Elles restent près du littoral, il est donc facile d’aller les observer. Nous réservons la sortie pour le lendemain matin en espérant que le temps s’améliore un peu…

Vendredi matin, il pleuviote… Winston nous affirme qu’au large le temps est plus clair et que de toute façon, cela n’a aucune incidence sur l’activité des baleines. La mer est démontée, nous sommes un peu secoués dans la petite embarcation ; premier arrêt pour voir les Fous à pattes bleues.

Après un bon moment, nous apercevons d’autres bateaux de touristes regroupés, les baleines sont là !

Les mâles pour séduire leur belle, se livrent à une série de sauts et de battements de nageoires. C’est le spectacle que nous sommes venus voir, mais pour l’instant, ces géants des mers se contentent d’avancer. Elles passent juste à côté des bateaux, elles sont énormes et très nombreuses, il y en a environ une dizaine autour de nous. Winston en fin connaisseur, nous demande d’être patients, il y a trop de bateaux autour d’elles, les baleines ont besoin d’un peu d’intimité pour se livrer à leur parade amoureuse.

Effectivement, 2 des embarcations s’éloignent et nous assistons à un véritable festival de sauts.

C’est notre deuxième rendez-vous avec les baleines, mais celui-ci est vraiment magique… Après ce spectacle grandiose, Winston nous emmène pécher. La mer est assez forte et une fois l’ancre jetée, la houle nous rend un peu nauséeux et en plus le poisson se fait rare. Seul Alain remontera une petite prise…

Avant de rentrer, à l’abris d’une falaise sur laquelle sont regroupés une multitude de Fous , Frégate à col rouge et autres oiseaux marins,

petite baignade pour les moins frileux !

Samedi, nous disons définitivement au-revoir à Claude et Alain qui rentrent en France pour quelques mois, nous avons partager avec eux de très bons moments.

Notre prochaine mission maintenant, est de récupérer 3 colis, dont les nouveaux cours du Cned . Nous avons réussi à obtenir l’adresse de Kostia, un français installé à Manta depuis 3 ans et qui a accepté de recevoir nos colis. Aux dernières nouvelles, il n’a rien reçu, en attendant, nous allons passer le week-end à Crucita,

une autre plage bien animée.

Dimanche nous nous réveillons avec le soleil, et passons la journée à jouer dans les vagues. Le temps d’une ballade sur la plage pour observer le repas des pélicans qui plongent raides comme des arbalettes pour saisir le poisson,

nous prenons nos premiers vrais coups de soleil ! En Equateur, le soleil frappe fort !

Mardi midi,nous rencontrons Kostia et après un passage à la poste, l’employé nous confirme que nos 3 paquets sont arrivés, mais qu’il faut revenir le lendemain matin pour les formalités de douane. Kostia nous recommande une plage à côté de Manta pour passer l’après-midi.

Santa-Marianita est un spot de kite-surf et Olivier veut se lancer dans l’aprentissage de ce nouveau sport. Il prend un premier cours et le stage durant 10 heures,

nous allons rester un petit moment sur cette plage ! Le soir nous rejoignons Kostia pour un Manta by night : resto et soirée casino,

BEF trouve sa place juste devant l’entrée et les enfants peuvent dormir tranquillement pendant que nous allons jetter quelques pièces dans les machines à sous !!!

Mercredi 26 à 9h : nous sommes à la poste. La douanière se fait attendre et nous patientons 1h et demie. Les clients devant nous ressortent tous du bureau des douanes sans leur colis mais avec le montant des taxes à payer avant de réceptionner leur paquet. Pour certains le montant est énorme, plus de 200 dollars. Nous commençons à nous inquiéter, car en plus des cours du Cned, nous attendons un appareil photo, des pièces de rechange pour BEF et…du pâté !!! Enfin c’est notre tour. La douanière nous demande juste ce qu’il y a dans ces colis, nous répondons des livres d’école. Les colis ne seront pas ouverts (ouf!) mais elle nous demande 70 dollars de taxe. C’est une nouvelle loi, tous les colis arrivant en Equateur sont taxés ! Nous demandons une dérogation du fait de notre voyage, de notre nationalité étrangère, mais elle ne peut rien pour nous, il faut nous adresser à la caisse des douanes situées à 3 km de là ! A la caisse des douanes même blabla, cette fois on nous parle de surpoids, nos colis dépassant les 30 kilos… bon d’accord, mais on l’a payé ce surpoids à la poste française ! 300 euros de frais d’envoi c’est déjà pas mal ! Dialogue de sourds, il faut payer ! Mais pas ici, dans une banque … on repart…une fois le montant acquitté, nous retournons à la poste et cette fois nous en ressortons avec les paquets sous le bras !

Le soir nous dégustons une bonne boîte de terrine française et ça…ça n’a pas de prix !

Jeudi 27 août : c’est la rentrée !!!

Les enfants découvrent leurs nouveaux livres et nous nous remettons dans le bain tout doucement. Pendant que les petits travaillent, papa fait du sport : deuxième leçon de kitesurf pour Olivier ( dur, dur ) .

Le lendemain lors de la troisième leçon, c’est la blessure : retournage des 2 orteils et étirement des ligaments ( Rémi ne te moque pas ! ) Nous restons malgré tout sur cette plage et nous rencontrons plein de gens sympathiques et pour la plupart kite surfeur.

Lundi, Olivier peut reprendre les cours, il n’arrive toujours pas à se hisser hors de l’eau, mais tout le monde le rassure en lui disant que le vent n’est pas assez fort pour lui. Mais la persévérance paiera et à la derniére leçon, ça y est, il glisse sur l’eau !

Nous quittons ce petit bivouac bien agréable, cela faisait longtemps que nous n’étions restés aussi longtemps dans un même lieu, sans rien faire, mais nous en avions tous besoin.

Mercredi soir, nous retrouvons Kostia pour une petite soirée d’au revoir. Il nous a organisé une paëlla chez ses voisins espagnols Manuel et Maria.

Nous sommes encore une fois accueillis comme des princes par des gens au grand coeur.

Jeudi 3 septembre, nous quittons Manta, petite photo souvenir avec Kostia devant le bureau de son agence WAPA qui vend et fabrique des filtres à eaux.

Un immense merci à toi Kostia et longue vie à WAPA !!!

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27 juillet 2009 : La côte pacifique et le nord Pérou

 

Lundi 27 juillet, nous reprennons la route en direction de la côte.

Voilà près de 3 mois que nous sommes sur les hauts plateaux et dans les montagnes, un furieux besoin de voir la mer se fait sentir ! Un furieux besoin de chaleur aussi ! Notre prochaine destination est Nazca, à 500 km cap plein ouest. C’est une route de montagne avec de nombreux cols,

nous remontons plusieurs fois encore au-dessus de 4 000m.

Paysages sublimés par de récentes chutes de neige…

les lamas, vigognes et autres troupeaux paissent tranquillement entre les flaques gelées.

Pendant les longues journées de route, les enfants en profitent pour regarder un film ou jouer à la DS, parfois cela leur semble un peu long…

Mardi après-midi, après 200 km de route épouvantable, nous rejoignons Claude et Alain près de l’aérodrome de Nazca.

Ici, en plein désert ont été découverts en 1937, un ensemble de lignes et géoglyphes gigantesques tracés dans la pampa. Leur datation est estimée entre -300 et 600 de notre ère, on les attribut à la civilisation Nazca qui vivait sur cette partie du territoire. Ces dessins sont à ce jour, le plus grand mystère archéologique de la planète ! De nombreux chercheurs, dont la spécialiste Maria Reiche qui a consacré sa vie à les étudier, n’ont pu donner d’explications catégoriques à ce vaste ensemble de lignes et de dessins, mais il semblerait qu’ils constituent un calendrier astronomique. La seule façon de les découvrir se fait par la voie aérienne. Nous réservons un Cesna 6 places pour le lendemain à la première heure. A 6h30, nous sommes à l’aérodrome.

Le plafond est très bas, comme tous les jours en cette saison, les nuages se dissipent vers 10h en général. Nous en voulons un peu à l’employée de la compagnie aérienne de nous avoir fait venir si tôt, mais au moins nous sommes les premiers sur la liste. A 11h, la visibilité est suffisante, nous montrons à bord de l’avion.

Le survol des lignes a la réputation d´être un peu sportif et on nous a conseillé d’être à jeun ou d’avoir bien digéré avant d’embarquer ! “Tout le monde a bien ses 2 sacs à vomi ?”questionne le pilote… C’est parti pour 30 min de bohneur ! le pilote nous amène au dessus de chacun des principaux dessins et nous les montre en effectuant des virages tantôt à gauche tantôt á droite afin que l’on puisse les observer sous tous les angles. A chaque volte face de l’appareil, nous sentons notre estomac se retourner, mais le spectacle est vraiment à la hauteur! Nous découvrons d’abord la baleine,

puis les trapèzes,

ensuite l’astronaute sur sa colline,

le singe et sa magnifique queue en spirale,

le chien plus petit,

le gigantesque condor qui fait plus de 100m de long,

le colibri,

l’oiseau serpent et son bec démesuré,

le perroquet,

et enfin les mains et l’arbre collés à la Panaméricaine.

Leur symétrie est parfaite et leur tracé des plus rectiligne. A la fin du vol, Robin est blanc,

nous sommes tous un peu “barbouillés”,

mais nous sommes époustouflés par le spectacle !

Prochaine étape, la laguna d’Huancachina.

Cet oasis est situé en plein désert, à côté d’Ica, au milieu de gigantesques dunes de sable. Jeudi matin, à peine levés, les enfants partent à l’assaut d’une des dunes.

Nous louons ensuite des sandboard et montons nous aussi jusqu’au sommet.

La montée est rude, nous avons l’impression de gravir une montagne, mais une fois au sommet, le GPS d’Alain indique une hauteur décevante de 100m pour ce tas de sable géant ! Le panorama est sublime,

le désert de sable s’étend à perte de vue. Olivier et Alain chaussent leur planche avec la ferme intention de surfer jusqu’en bas,

mais la glisse n’est pas vraiment possible et finalement nous finirons en position assise.

L’autre grande activité récréative proposée ici, est le tour de buggy dans les dunes. Nous les voyons partir à fond, le moteur vrombissant, cela nous donne envie, même si le côté anti-écologique de l’activité nous fait un peu réfléchir…

Finalement, on réserve le buggy 8 places et nous voilà partis avec nos coéquipiers de sensations fortes pour une nouvelle aventure ! Les hommes devant, les femmes et les enfants derrière, accrochez vos harnais, ça va décoiffer !!! (vidéo ci-dessous)

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Le conducteur semble vouloir nous en mettre plein la vue, il roule vite, devant nous se dresse un mur de sable, il accélère encore et peu avant le sommet, il nous fait prendre un virage en dévers à la même vitesse. S’enchaînent alors les franchissements, les descentes vertigineuses, les virages à la corde et les lignes droites à fond ! Au début je ferme les yeux, je m’agrippe au harnais d’une main et de l’autre j’essaie de bloquer les enfants qui eux sont morts de rire. Claude demande au chauffeur de ralentir sinon elle rentre à pied ! Et puis, on s’habitue, on voit que ça passe et on se détend. Arrêt sandboard,

cette fois-ci c’est en position ventrale que nous défions les dunes et c’est beaucoup plus efficace !

Claude renonce à l’activité pour immortaliser l’instant … Petits et grands se sont une fois encore bien amusés !!!

Vendredi 31 juillet, nous poursuivons notre remontée sur la panaméricaine en direction de la Réserve de Paracas.

Nous retrouvons le Pacifique,

que nous avions quitter 6 mois plus tôt à Valparaiso.

La réserve comprend de nombreuses îles qui se visitent en bateau pour admirer les lions de mer, oiseaux marins et pingouins… Nous avons déjà vu à maintes reprises ces spécimens et en plus le temps est couvert, la mer un peu agitée, nous renonçons à la sortie en mer et nous nous contentons d’admirer la côte découpée et sauvage.

Le lendemain matin, nous allons jusqu’au port et voyons de très près nos premiers pélicans.

Samedi en fin d’après-midi, nous entrons dans Lima c’est notre quatrième capitale, comme à chaque fois, nous avons une liste d’adresse d’hôtels ou de parkings qui acceptent les camping car. Ces informations sont précieuses et nous les devons au vaste réseau de voyageurs rencontrés un peu partout. Nous avons choisi l’hôtel Hitchhikers dans le quartier de Miraflores.

Nous y retrouvons avec plaisir la famille Cousinié. Dimanche 1er août, nous profitons d’une belle journée ensoleillée, rarissime en cette saison hivernale,

pour profiter du bord de mer, visiter le quartier Barrenco,

déguster notre premier ceviche mixto ( poissons, calamars et crevettes marinées dans le citron) et arpenter la plaza mayor.

Ensuite, les rues piétonnes bondées nous ferons renoncer à visiter davantage. Retour à l’hôtel, petit apéro dans la cour et échanges d’anecdotes avec Jacky et Nathalie. Nous quittons Lima le mardi matin. Devant nous une bonne journée de route nous attend, 560 km jusqu’à Trujillo. Arrivés tard, nous trouvons refuge pour la nuit sur le parking d’une station service. Trujillo possède une place magnifique

et de beaux bâtiments coloniaux très colorés.

Petite coupe de cheveux pour Robin

et grosse révision pneumatique pour BEF.

La côte pacifique péruvienne fut autrefois le berceau de nombreuses civilisations. Du Sud au Nord, les ruines et les vestiges de ces peuples plus ou moins anciens, se comptent par dizaines. Nous nous rendons à Chan Chan pour visiter le plus grand site en adobe (briques de terre) jamais construit.

Le site s’étend sur 28 km2, il y a 700 ans, vivaient ici environ 60 000 personnes de la civilisation “Chimu”. Malheureusement, certains phénomènes climatiques ont détruits la majorité du site.

On en visite une petite partie restaurée, l’occasion de voir une architecture bien différente de celle des Incas. Les Chimus étaient très liés à la mer et on trouve des frises marines sculptées sur de nombreux murs du site.

Après la visite, nous rejoignons la plage de Huanchaco un peu plus au nord.

Bivouac sur la plage, ce soir nous serons bercés par le va et vient des vagues du Pacifique. Cette plage est un bon spot de surf,

mais on y rencontre également des pécheurs qui utilisent des embarcations d’un autre âge, pour partir à l’assaut des vagues.” Los caballitos de totora”,

sont réalisés avec des roseaux et ont une durée de vie d’environ 1 mois…La grisaille persiste en cette première journée, mais les enfants et Olivier veulent eux aussi “surfer” la vague et louent des bodyboards.

La force des vagues et la fraîcheur de l’eau me laisseront juste le temps de prendre la photo souvenir !!!

Nous retrouvons sur cette plage Claude et Alain et nous faisons la connaissance d’une famille française qui voyage depuis plusieurs mois avec le même itinéraire que nous, mais en sens inverse. L’occasion d’échanger de nombreuses infos autour de bons ti-punch ! Les enfants ont de nouveaux petits copains français et ils en profitent !

Pour que ces bons moments durent un peu, Marianne et Nicolas décident de faire un petit bout de route avec nous. C’est donc ensemble, que nous allons découvrir les trésors de Sipan…

Il y a 20 ans une découverte majeure s’est produite dans cette région du Pérou. Des pilleurs de tombe ont mis la main sur un trésor enfoui, provenant d’un site funéraire. L’ archéologue Walter Alva alerté par ce trafic d’objets de grandes valeurs fait son enquête et découvre le fameux site datant de l’an 300, les pyramides ressemblent à s’y méprendre à de vulgaires buttes de terre,

mais sont en fait des tombes de hauts dignitaires du peuple Mochicas. La plus importante des sépultures étant celle du seigneur de Sipan. Les tombes sont restaurées avec exactitude,

le tombeau royal contient 8 corps en plus de la dépouille du roi. Des femmes, un gardien, un vigil, un soldat, un enfant, un lama et un chien. La mort représentait un passage dans une autre vie et pour y conserver son rang, les défunts apportaient avec eux de nombreuses offrandes rassemblées dans des urnes et étaient parés de leurs plus beaux atouts. Le contenu des tombeaux est présenté dans un musée ultra-sophistiqué à la hauteur du trésor qu’il renferme.

Nous parcourons les différents étages et découvrons une quantité impressionante de bijoux, plastrons, ceintures en or massif ou en cuivre, cernés de turquoise. Les Mochicas étaient de brillants orfèvres et la qualité de restauration des objets trouvés est fantastique. Nous sommes devant un véritable trésor et les archéologues continuent les fouilles, certains que d’autres gisent encore sous terre !

Nous quittons Mariane Nicolas Timothé et Zoé, encore une belle rencontre dans la famille des voyageurs…

Mardi 11 août, notre périple au Pérou se termine, demain nous entrons en Equateur.

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20 juillet 2009 : Welcome to the jungle !

Et si on se payait quelques jours de vacances ? Après tout on est au mois de juillet, bon c’est vrai, on est un peu en vacances prolongées depuis quelques mois, mais bon, déserter notre 9m2 pour quelques jours, c’est tentant !!! On a envie de chaleur, d’exotisme, d’aventure et de nouvelles sensations, quelle destination peut bien répondre à tous ces critères ???

L’ AMAZONIE bien sûr !!!!!!!!!

Claude et Alain nos amis voyageurs sont partants eux aussi, Olivier et Alain partent à la recherche du séjour parfait dans les nombreuses agences de la ville. La destination idéale est Puerto Maldonado, cette ville touristique située à 50 min d’avion de Cuzco, est en bordure de 2 rivières amazoniennes, le rio Madre de Dios et la rivière Tambopata. De nombreux lodges sont construits sur les berges, nous optons pour le lodge Corto Maltes tenus par des français. Le programme 4 jours 3 nuits nous permettra d’avoir un premier contact avec la jungle, de faire de belles excursions et d’avoir toutes les explications nécéssaires dans notre langue.

Jeudi 20 juillet 10h15 : décollage immédiat. Nous quittons Cuzco sous un froid hivernal en nous réjouissant à l’avance de bientôt retrouver le soleil et la chaleur.

Une petite heure plus tard, nous sortons de l’aéroport de Puerto Maldonado et le choc thermique est brutal. L’humidité ( 80%) et la chaleur ambiante (35º) nous plongent instantanément dans l’ambiance “jungle”.

Nous faisons la connaissance de notre guide, Carlos dit “Carlito” et du groupe de touristes français qui débarquent en même temps que nous.

Nous entassons les blousons et polaires dans le sac, et prenons place sur la petite embarcation qui nous conduit au lodge situé à 10 km en amont du fleuve.

Après un petit jus de fruit de bienvenue, nous nous installons à notre table pour un premier repas. Tout est bien organisé, nous n’avons pas l’habitude d’être pris en charge de la sorte, mais ma foi ce n’est pas déplaisant.

Le lodge est très agréable, notre bungalo spacieux et exotique,

mais nous n’avons qu’une envie, enfiler les maillots de bain et plonger une tête dans la piscine… L’eau fraîche est un vrai plaisir,

la végétation autour de nous est féerique,

les perroquets du lodge et le toucan apprivoisé viennent à notre rencontre…

le décor est posé et il est du genre paradisiaque !!!

Au loin on aperçoit des éclairs, le ciel s’obscurcit et nous avons bientôt droit à notre première averse tropicale…

L’orage passé, le soleil refait son apparition et il est temps de se préparer pour notre première excursion dans la jungle.

Nous chaussons les bottes en caoutchouc, le terrain est un peu détrempé. Autour de notre groupe, flotte le doux parfum des répulsifs anti-moustique dont tout le monde s’est largement aspergé. C’est parti aventuriers, nous entrons dans la selva…

D’abord clairsemé, le sentier que nous suivons depuis le lodge pénètre petit à petit dans une végétation plus dense et par endroit quasi impénétrable. Nous faisons de nombreux arrêts devant certains arbres ou plantes et à chaque fois Carlito nous donne de nombreuses informations. La jungle est un milieu hostile, nous observons les fourmis “balle”,

longues de plusieurs cm et dont la douloureuse morsure équivaut à un coup de revolver, ensuite les fourmis “flamme” un peu plus petites, qui se fondent à l’écorce de l’arbre qu’elles protègent et sur lequel elles vivent , je vous laisse imaginer la sensation de leur piqûre ! La végétation aussi peut-être sans pitié, c’est le cas du ficus étrangleur, qui s’enroule impunément autour de palmier jusqu’à les étouffer… Les arbres de fer ( à cause de leur dureté) se dressent majestueusement, sur leurs branches s’enroulent et pendent des lianes gigantesques.

Les palmiers marcheurs peuvent se déplacer grâce à leur drôles de racines aériennes. Les bruits et les odeurs sont multiples dans cet environnement richissime…les moustiques aussi, mais les répulsifs semblent les maintenir un peu éloignés. Notre ballade durera 3 heures, ponctuée de petits moments de détente…

difficile de résister à l’envie de jouer les tarzans dans un tel décor…

Retour au lodge, il est 17h45 et la nuit commence à tomber.

Avant le dîner, c’est le moment du “safari caïmans”.

Nous embarquons pour une ballade sur le Madre de Dios pour débusquer le caïman blanc. Le bruit du moteur ne doit pas les mettre en confiance, car ils se font putôt rares ! Après 20 min de navigation, nous nous approchons de la berge, moteur au ralenti, Carlos se penche et plus rapide que l’éclair il saisit un bébé. C’est un spécimen d’environ un an, un petit caïman blanc à lunettes.

Il fait environ 50 cm et pendant que le guide lui maintient la gueule bien fermée, nous en profitons pour lui faire un petit câlin !!!

Nous en apercevrons 2 autres, qui filent se réfugier sous l’eau quand ils prennent le projecteur dans les yeux ! Au retour, nous saluons madame tarentule …

20h, madame est servie…le dîner est délicieux, “la” chef est française et ça se sent ! Nous regagnons notre bungalow , les lits sont tous recouverts de moustiquaires, il fait bon, l’architecture sans fenêtre et le toit en feuilles de palme tréssées laissent passés un air doux et tiède, nous nous glissons sous les draps heureux de laisser au placard les couvertures !!! Le réveil est prévu à 5h45, pour assister au petit déjeuner des perroquets sur la falaise d’argile.

Ce n’est pas le réveil qui nous sortira du sommeil ce vendredi matin, mais un petit air frais. Dehors, il fait gris, les nuages épais forment un bouclier antisoleil. Nous nous levons surpris, et rejoignons le point de rdv pour les perroquets. Il n’y a personne de notre groupe, un autre guide nous informe que les perroquets ne viendront pas par ce froid, la sortie est annulée. Bon, nous retournons dans notre chambre, sur le chemin “Touqui”le toucan nous accompagne

bientôt rejoint par “Lola”

le petit perroquet vert.

Lola se prend d’affection pour Olivier et ne veut plus quitter l’épaule robuste qui lui sert de perchoir !!!

Il faut patienter 2h avant le petit-déjeuner, nous trouvons refuge dans les hamacs,

ressortons les polaires et les blousons, Olivier s’improvisent un poncho dans une des couverture.

Notre bungalow si agréable hier ressemble aujourd’hui à un vrai frigidaire !!! Pendant le petit-déjeuner, Carlos nous annonce la mauvaise nouvelle : le temps ne va pas s’améliorer et même se rafraîchir en fin de soirée ! On se regarde un peu incrédules, c’est une mauvaise blague ! J’avais bien lu dans les guides que de temps en temps un phénomène météorologique amenait des courants froids des Andes, mais quelques jours par an, pas plus ! BINGO ! Nous sommes en plein dedans…

Nous nous équipons au plus chaud et partons pour notre deuxième journée d’excursion. La pirogue quand on se gèle, c’est beaucoup moins fun.

Premier arrêt, l’île aux singes. Sur cette petite île au milieu du fleuve, ont été réintroduits plusieurs spécimens de singes capucins. Le guide dépose quelques bananes sur un système de monte-plat et aussitôt les singes accourent de toute part.

Nous voyons aussi de petits singes écureuils. Les singes capucins sont un peu terrifiants quand ils montrent leurs dents et Carlos nous recommande de ne pas sourire car nos dents peuvent être perçues par eux comme un signe d’agression. Le chef du groupe se montre enfin, mais il n’y a plus rien à manger. Je reste seule, un peu plus longtemps que le groupe, avec les enfants pour observer ces petits primates quand soudain le chef singe descend à toute allure de sa liane et nous montre ses dents en criant…

J’te jure, j’en ai plus des bananes moi ! Allez les enfants, sauve qui peut !!!

Nous réembarquons à destination du lac Sandoval. Le lac est au coeur de la réserve Tambopata et pour l’atteindre, une marche de 4km. Carlito nous conseille de prendre un bâton ( pourquoi ?)

En fait, le bâton s’avèrera très utile, car nous allons patauger dans la bouillasse et la gadoue pendant 1h et demie.

Le chemin est glissant, détrempé et le souvenir des fourmis balle et flamme nous empêche de nous tenir aux arbres pour faciliter notre progression ! Les enfants marchent d’un bon pas, je redoute le moment où l’un d’eux va glisser et se vautrer dans une flaque, mais il n’en sera rien. Nous arrivons enfin aux abords du lac. Une petite barque nous y emmène, et à chaque mouvement de l’un d’entre nous, nous risquons le bouillon !

Le lac Sandoval est le refuge d’une faune variée et abondante,

mais ces gentilles petites bêtes ne sont pas habituées à ce froid polaire et donc ne se montrent pas. Nous déjeunons dans la barque, notre guide a apporté une préparation délicieuse servie dans une feuille.

Cette feuille que nous avions touchée la veille a des vertus calorifères. Elle permet la cuisson des aliments en papillotte et permet de les conserver au chaud de nombreuses heures. Nous avons même le droit à un petit café réconfortant. En longeant les rives du lac, nous verrons quand même de drôles d’oiseaux,

des martins pécheurs, des chauves-souris plaquées sur les troncs d’arbres et pour finir, une colonie de singes écureuils qui nous suivra un petit moment.

Le retour se fait dans la boue, à une allure sportive. Carlito félicitera les enfants d’avoir si bien suivis. Il est 17h, nous devons attendre 3h avant le dîner…l’idée de rentrer dans notre bungalow glacial ne nous réjouit pas, encore moins l’idée de prendre une douche tiéde dans la salle de bain ouverte !!! Bon et bien allons boire des cocktails au bar, ça nous réchauffera ! Le personnel du lodge semble frigorifié, tout le monde nous accable en insistant sur le caractère exceptionnel de la météo !

Samedi matin, nous sommes réveillés par lola le perroquet et Touqui qui essaient d’entrer dans la chambre,

Paco le ara rouge est de la fête lui aussi.

Nous leur gardons les fruits du petit déjeuner qu’ils viennent déguster avec gourmandise. A 10h, nous partons pour rendre visite à des indiens de la communauté Eseeja. En remontant la rivière Madre de Dios, nous voyons les barges des nombreux chercheurs d’or.

Avec un système de pompe, ils aspirent les sables auriféres et captent les paillettes d’or sur un large tapis. Ils peuvent en prélever jusqu’à 15 g par jour. Nous sommes accueillis par un drôle de personnage qui va assurer le spectacle pendant une petite heure.

Vétu d’un simple tissu ajouré provenant de l’écorce d’un arbre, il nous parle de sa vie d’indien d’amazonie, de ses coutumes et rituels. D’après lui, les cheveux blancs sont la conséquence d’une trop grande absorption d’alcool , lui ne boit que du jus de canne à sucre ! Il se vante d’avoir 5 femmes et 14 enfants et d’après lui, la stature d’Olivier lui permettrait d’avoir 40 épouses (!). Il chante, nous fait danser et même si le numéro est bien rodé, nous passons un agréable moment. Nous terminerons la journée par une autre excursion dans la forêt jusqu’à un arbre aux racines gigantesques, de plus de 400 ans.

Carlito nous fait découvrir des plantes et arbres aux vertues médicinales.

Cet environnement est d’une richesse incroyable, la nature regorge de trésors,

protégeons-la !

La vision des zones brûlées et déforestées n’en est que plus écoeurante !

Après une dernière nuit glaciale, nous nous levons à l’aube, sous le soleil, qui vient nous narguer le jour du départ.

Direction la falaise d’argile où cette fois les perroquets sont au rendez-vous…

Ils viennent ici tous les matins, picorent une petite quantité d’argile afin de se protéger des germes et microbes qu’ils ingurgiteront par la suite dans leur alimentation. Cette dernière ballade matinale nous permet de nous ennivrer encore des parfums et des sons de la selva, qui sous le soleil se révèle tellement plus belle !

Retour à Cuzco pour ma part avec un bon rhume et une bonne angine, mais heureux et enrichis de cette nouvelle expèrience.

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