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6 novembre 2009 : O’brother

Vendredi 6 novembre, direction l’aéroport de San Jose pour accueillir Franck, le frère d’Olivier.

10h30, il arrive un peu fatigué mais ravi d’être enfin là, après 20 h de voyage! Et nous on est bien content de le voir !

Pas de temps à perdre, nous filons vers la Péninsule de Nicoya et ses belles plages. En chemin, nous faisons une halte à Chasqui,

petit village d’artisans qui doit sa popularité à ses charrettes en bois peintes.

Nous arrivons vers 15 h à Puntarenas, le port d’où partent les ferrys vers la péninsule. Une fois encore, BEF va faire du bateau. Après une heure trente de navigation,

nous débarquons à Paquera . Il fait nuit, il pleut, la route est en très mauvais état, bref nous donnons un petit aperçu à Franck de ce que tout bon voyageur averti ne doit jamais faire : chercher un bivouac de nuit ! Mais bon, Olivier veut trouver un premier bon bivouac à 5, alors il transgresse les règles. Vers 19h, on trouve enfin un endroit pas trop mal, sur une petite plage, seul bémol, le bar d’à côté pousse les watts de sa sono un peu fort !

Franck est tellement crevé de son voyage, qu’il passera malgré tout une bonne première nuit. Lola lui laisse sa “chambre” et dort dans le salon sur les canapés. Réveil aux aurores, un peu d’école et on reprend la route vers Montezuma . Les routes de la péninsule sont assez pitoyables et nous avançons lentement, une fois arrivés, le plus difficile reste la recherche d’un endroit agréable pour se poser quelques jours et permettre à Franck de accommoder à notre vie de nomades ! Après avoir chercher vainement sous une pluie battante le “pur” spot, nous rencontrons par chance un chauffeur de taxi qui nous emmène sur un terrain qui sert de camping.

L’endroit n’est pas mal du tout,

à quelques mètres d’une belle plage,

et il y a de l’eau, ce qui pour nous veut dire : confort, luxe et autonomie de plusieurs jours ! Allez Franck, vas-y, saute dans ton maillot et plonge dans les vagues du Pacifique !

Dimanche, nous partons crapahuter dans la réserve de Cabo Blanco.

Mal équipé pour affronter les 10 km de sentiers boueux et escarpés,

Franck vivra ses premières sensations d’aventurier en marchant plus de 2 km pieds nus dans la boue, après avoir casser une de ses tongues ! Pique-nique sur la plage,

réparation de fortune de la chaussure défectueuse

et nous reprenons le chemin du retour . Le soir nous sommes tous vannés…

Lundi au programme :

promenade à cheval sur la plage . Et oui, il y a des clichés auxquels on ne veut pas échapper ! Cette fois ce sont les chevaux qui empruntent des sentiers boueux et pentus,

nous nous contentons de nous accrocher à la selle en espérant que notre monture ne va pas glisser . Nous longeons ainsi les plus belles plages de la péninsule et une fois sur le sable,

les chevaux ne se font pas prier pour se lancer dans un galop grisant ! Au bout de la plage, petite halte près d’une cascade.

L’eau fraiche est la bienvenue !

Nous remontons en selle pour le retour,

et là encore, on se la joue cavaliers émérites en galopant comme de vrais pros sous l’oeil envieux des baigneurs ! Le soir,

jeux d’eaux dans les vagues puissantes de Montezuma. Le lendemain, je ne peux plus m’assoir ! Nos dos nous font tous souffrir et nous marchons les jambes légèrement arquées… Pour réchauffer tous ces muscles endoloris, nouvelle séance de marche en terrain inhospitalier. Cette fois, nous voulons atteindre une cascade. Chemin difficile, encore très glissant, nous nous aidons des racines, des lianes, des branches pour avancer.

Mais l’endroit est joli et la cascade nous offre une baignade rafraîchissante !

Mercredi, nous reprenons la route vers le nord de la péninsule. Nous arrivons en vue de Playa Grande

en fin d’après-midi.

Baignade au coucher de soleil…

Ici se trouve l’un des rares lieux de ponte de la tortue Luth. Le parc Las Baulas, a été créé dans le but de maintenir la plage vierge de toute construction. En effet, toute lumière artificielle a pour effet néfaste de perturber les tortues lors de leurs sorties nocturnes. Ces géantes des mers ne sortent de l’eau que pour pondre, et phénomène étonnant, elles viennent pondre à l’endroit même de leur naissance. Autant dire que si la plage est envahie par les hôtels et les restaurants, la tortue ne daignera pas y enterrer ses œufs et donc ne pourra pas se reproduire. Nous allons nous inscrire pour la sortie nocturne. Le rendez-vous est à 19 h, mais bien sûr, rien ne nous garantit que les tortues seront de sortie ! A 19h, nous visionnons un petit film, qui nous explique la tragique et imminente disparition de cette espèce de tortue. Au parc national Las Baulas, tous les efforts sont faits pour maintenir ce lieu de ponte intact et pour protéger les œufs des prédateurs. Une fois sortis de leur coquille, les bébés tortues doivent réaliser un parcours du combattant pour rejoindre l’océan. 10% seulement des œufs pondus deviendront un jour tortue adulte. En plus, il est pour eux nécessaire de sentir sous leurs pattes le sable de leur plage de naissance pour pouvoir y revenir pondre un jour à leur tour.

Malgré tous les moyens mis en place, la population des tortues luth ne cesse de décliner et cette espèce de tortue, vieille de plus d’un million d’années risque de disparaitre dans les 10 prochaines années !

Les gardiens patrouillent sur la plage et dés qu’une tortue se pointe, ils préviennent le guide qui nous emmène. L’attente peut être longue, heureusement nous stationnons juste devant l’entrée de la plage, aux premières loges ! Nous attendons motivés jusqu’à 23h, mais les enfants n’en peuvent plus et vont se coucher. Je ne tarde pas à les rejoindre. Vers minuit, toujours pas de signal de tortue, Olivier et Franck jettent l’éponge à leur tour…mais 10 minutes plus tard, le guide tape à la porte du camping car, ça y est : tortue en vue !!! Branle bas de combat, on saute dans nos tongues, et dans un demi-sommeil, nous rejoignons notre groupe. Les consignes sont draconiennes, pas de photo, pas de lumière, pas de bruit, en rang 2 par 2 et toujours derrière la tortue, jamais devant. Nous arrivons près de 2 tortues. La tortue luth est énorme, 1m 50 de long. Les traces qu’elle a laissé dans le sable sont équivalentes à celles d’un tracteur. Elle creuse avec difficulté un trou assez profond dans le sable sec et après une vingtaine de minute, nous la voyons déposer une quarantaine d’œufs blancs et brillants au fond du trou. Une autre tortue marine beaucoup plus petite à choisi le même endroit pour pondre. Les guides les éclairent avec une lampe infra rouge. Nous assistons au retour à l’eau de la petite tortue, mais nous ne pouvons malheureusement pas regarder la tortue luth repartir, toujours dans un souci de moindre dérangement. Bien sûr, c’est un peu frustrant nous aurions aimé en voir plus, ramener une belle photo souvenir, mais on comprend… l’enjeu est de taille !

(trace laissée par la tortue)

Le lendemain nous profitons encore au maximum de la magnifique Playa Grande, l’air tonique du pacifique nous donne des ailes…

Vendredi 13, notre long séjour au Costa-Rica se termine par la visite d’un autre parc national : Rincon de la Vieja. Situé à 800 m d’altitude, la température se rafraichit sensiblement et nous contraint à ressortir les pulls en début de soirée. Les différents sentiers de ce parc volcanique

nous emmènent tour à tour près de trous de boue bouillonnants,

de petites mares en ébullition d’où sortent des vapeurs sulfureuses.

Et puis toujours une végétation exubérante, les figuiers étrangleurs qui ne laissent aucune chance à leurs hôtes parasités.

En fin d’après-midi, nous détendons nos muscles de marcheurs dans une source d’eau chaude bien agréable.

Nous avons passé un mois et demi dans ce pays et plus que jamais nous avons été témoins d’une nature incroyablement riche, variée et fragile. Magnifique Costa Rica, mais pour combien de temps encore ???

Dimanche, nouveau tampon sur le passeport : Bienvenidos a Nicaragua.

Nous voulons encore profiter des plages et nous cherchons un bivouac dans la station balnéaire de San Juan del Sur.

Nos recherches nous éloignent de la ville et c’est ainsi que par hasard nous débouchons sur une plage quasi déserte,

où nous rencontrons une famille française ! C’est vraiment incroyable ces rencontres inopinées ! Anne-Laure, Patrice et leurs 3 enfants sont ravis de nous voir, cela fait 4 mois qu’ils ont commencé leur voyage en camping car et nous sommes les premiers français qu’ils rencontrent. Ils nous conduisent à 500m de là, chez Roy et Karen,

un couple d’américains qui tiennent des cabañas. L’endroit est très accueillant à l’image de ses propriétaires.

Nous allons passer 4 jours chez eux, 4 jours festifs et ludiques. Roy est un sacré personnage, un peu magicien et très joueur.

Ça tombe bien, il va se mesurer aux 2 grands french boys ! Fléchettes, horse shoes, freesby golf et

pocker (bravo Franck pour tes 2 victoires) ! On ne peut pas dire que cette région du Nicaragua nous donne une image authentique du pays. Ici, c’est plutôt gringo land ! Tous les hôtels et cabañas du coin sont tenus par des américains !!! Olivier et Franck en profitent pour aller suivre le match décisif de l’équipe de France dans l’un des hôtels. Roy qui n’a jamais vu un match de foot de sa vie se prend au jeu et se laisse emporter par l’euphorie des 2 frangins lors de la victoire finale !

Le soir, nous fêtons les 9 ans de Cléa dans une ambiance quasi-familiale.

Jeudi 19, l’heure des séparations a sonné… Chacun reprend sa route et Roy et Karen se préparent à recevoir d’autres touristes…

Nous atteignons les bords de l’immense lac Nicaragua dans l’après-midi.

Dans ce lac,sur l´île Ometepe trônent majestueusement le volcan Concepcion et le volcan Maderas. Nous réservons un taxi pour le lendemain afin de faire le tour de l’île.

Départ du 1er ferry à 7h30.

Une heure plus tard nous débarquons. Notre guide taxi nous attend et nous emmène tour à tour découvrir les plus beaux sites d’Ometepe.

Celui que nous préférons est l’ojo del agua,

une grande piscine naturelle remplie d’une eau thermale fraîche.

L’île recense 41 000 habitants et produit essentiellement des bananes et de la canne à sucre. Le tourisme y est important, mais Ometepe a su conservé une vraie authenticité.

Samedi 21, nous arrivons à Granada “la” ville coloniale par excellence du Nicaragua.

Nous dormons le premier soir au centro turistico,

genre de base de loisirs située au bord du lac. Nous cherchons longtemps un endroit pas trop souillé pour nous installer. La vision du lac pollué et de ses abords jonchés de détritus n’est pas très attirante. Pourtant, le lendemain les gens affluent dés 7h00 du matin

et se baignent pour la plupart habillés dans ces eaux troubles !

Dimanche, visite de Granada. La place principale est entourée de maisons coloniales colorées, par les portes entrouvertes

nous apercevons les patios fleuris. Au détour des rues, nous nous attardons sur les détails des portes en bois magnifiques, sur les ferronneries…

puis en haut du clocher de l’église de la merced,

nous admirons les toits de tuiles et la cathédrale qui tourne le dos au lac.

Lundi 23, nous visitons les ruines de Leon Viejo, qui fut au 16ème siècle, la première capitale du pays. L’ensemble est classé à l’Unesco. Les ruines n’ont été découvertes que dans les années 60 . La ville a été abandonné par la population en raison des nombreux tremblements de terre et éruptions volcaniques.

Le site ne nous impressionne pas plus que ça.

Nous roulons ensuite en direction de la frontière hondurienne. Nous dormons sur un parking un peu glauque, mais sécurisé. Entre nos 4 murs et nos fils barbelés, nous sortons quand même la table pour passer la soirée, rien ne nous arrête !

Mardi 24 : journée frontière.

Olive s’est mis la pression pour cette journée. De l’avis de tous les voyageurs rencontrés depuis ces derniers mois, les frontières de ces pays d’ Amérique centrale sont une épreuve de patience… Les douaniers honduriens ne respirent pas la joie de vivre et sont plutôt du genre bourru. Nous ne tardons pas à nous faire alpaguer par les locaux qui nous proposent leur aide contre quelques pièces. Après 2 heures de formalités douanière, nous voilà en Honduras. 126 km nous séparent du Salvador que nous comptons bien atteindre dans la journée. Le Honduras est en pleine crise politique, ce pays nous semble assez triste, nous n’avons pas envie de nous y attarder.

Sur cette route, nous allons passés 9 barrages de police et être contrôlés 7 fois ! Un record ! En plus des papiers du véhicule, des passeports, il faut leur présenter à chaque fois les 2 triangles de sécurité, l’extincteur… et ils nous réclament des bandes réfléchissantes sur les côtés du camion. Mais bon, nous leur expliquons que nous sommes sur leur territoire pour quelques heures seulement, alors de mauvais gré ils nous laissent passer.

En milieu d’après-midi, nous sommes en vue de la frontière du Salvador. La transition est frappante, les douaniers accueillants, la population souriante… Et en plus, les formalités sont minimales nous entrons sur le territoire très facilement !

Nous passons 2 petites journées au Salvador. Le pays vient de subir la violence de l’ouragan Ida et même si les régions que nous traversons n’ont pas été très touchées,

nous sommes contraints de traverser une rivière à guet car le pont a été emporté par la rivière en crue.

Ce pays est lui-aussi bien américanisé ! La chaleur est étouffante, vite, direction la plage

… dernier bain dans le Pacifique

pour Franck !

Prochaine étape haute en couleur : le Guatemala

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4 octobre 2009 : PURA VIDA !!!

Dimanche 4 octobre, après 2 jours de paperasses, de contrôles en tout genre dont celui du service anti-narcotique, nous sommes sur le port de Carthagène, fin prêts à embarquer sur notre cargo. Nous avons payé les services d’un agent pour faciliter les interminables procédures douanières, mais malgré tout, nous avons quand même passés de nombreuses heures dans les différents bureaux du port !!!

Nous stationnons à côté de la soute du cargo, dans laquelle sont amenés de nombreux containers…nous attendons notre tour…1heure, 2 heures plus tard, personne ne semble soucieux de notre présence. Tout le monde commence à s’impatienter, il fait une chaleur insupportable et nous avons hâte de découvrir notre bateau. Enfin, vers 14h un homme de l’équipage vient nous voir et nous propose de monter à bord.

Les enfants sont hyper impatients et c’est avec un grand plaisir que nous entrons dans l’espace de vie climatisée du cargo. Nous découvrons nos cabines, spacieuses et confortables.

Autour de nous l’équipage s’active, sur le pont les grues chargent sans interruption des piles de containers. 2 grues sont en action sur le navire, plus celle du quai. C’est un balai incessant et nous apprécions la précision des grutiers qui déplacent ces lourdes charges et les calent avec une grande habilité. Mais le temps passe et Olivier et Rodolfo ne nous ont toujours pas rejoints .

En fait, nous apprenons que les camping car ne voyageront pas dans la soute, mais qu’ils vont être “grutés” sur le pont au milieu de ces grandes boîtes de ferraille ! Les véhicules sont installés sur une plateforme et solidement arrimés.

Heureusement qu’Olivier guident les employés pour qu’ils n’attachent pas leur câbles n’importe où, notre bon vieux BEF n’est pas en ferraille lui ! L’heure tourne, le départ de Carthagène est prévue à 18h. Enfin, tous les containers sont chargés, c’est le tour de nos 2 engins .

Petite appréhension quand nous voyons s’élever dans les airs notre maison roulante, le grutier manoeuvre très délicatement et pose les véhicules en douceur. Quand on sait qu’un grutier travaille 8 heures d’affilée, on peut avoir certains doutes sur ses réflexes en fin de journée !!!

18h, le cargo largue les amarres, sur le plus haut pont, nous contemplons les lumières de Carthagène qui s’éloignent, une petite coupette de champagne à la main… TCHAO America del Sur…

A bord, ce n’est pas vraiment la croisière s’amuse ; la compagnie maritime est allemande et l’équipage ukrainien, autant dire que l’on ne badinne pas avec le règlement ! Repas à heures fixes, service au carré, capitaine et officiers prennent leur repas en 5 min montre en main, sans s’échanger le moindre regard ni le moindre mot !!! Mais pour nous, tout va bien, on se la coule douce, la nourriture est délicieuse, nous avons droit tous les soirs à un plateau de fromages onctueux, au petit déjeuner pain frais et véritable baguette… un petit gout d’Europe qui nous fait du bien !

Les journées s’écoulent au rythme du Cned ,

on profite des 2 cabines pour faire les évaluations dans de bonnes conditions, puis c’est ping pong, fléchettes et jeux de société. Les enfants adorent l’ambiance cargo, ils veulent continuer le voyage comme ça !

A bord, nous sommes seulement 11 passagers et nous serons les derniers, car la compagnie arrête le transport de passagers. Après un premier jour de mer,

le cargo stoppe dans une baie des eaux colombiennes proche du Panama.

Nous y stationnerons 2 jours, pour faire le plein de bananes ! Ici il n’y a pas de port, c’est donc sur des barges que tous les containers chargés à Carthagène vont être enlevés du cargo afin d’ouvrir les soutes réfrigérées qui seront remplies de palettes de banane.

Incroyable, quel boulot de fou ! Je vous assure que je ne regarderai plus les bananes de la même façon quand je les achèterai à Intermarché ! Quand on sait d’où elles viennent, le nombre de manipulations dangereuses que cela nécessite de charger un cargo…

le nombre d’hommes mobilisés pour mener à bien l’opération… On est ravi de pouvoir suivre tout cela en direct, c’est mieux qu’à Thalassa !

Il nous reste une journée de navigation avant d’arriver au Costa-Rica, cette fois la houle est assez importante et la position couchée est parfois chaudement recommandée… Enfin, jeudi 8 octobre vers 16h nous accostons à Puerto Limon, aussitôt les camions arrivent et les containers sont déchargés à toute vitesse. Cette fois le grutier n’est pas très délicat et quand on voit les containers se balancer dangeureusement au-dessus de nos camping car, on craint le pire. Nous observons le manège du pont et nous assistons impuissants au téléscopage d’un container avec le véhicule de nos amis suisses. On crie, on insulte cette brute de grutier qui ne fait absolument pas attention à nos engins. Il nous faudra patienter plusieurs heures avant qu’ils ne déchargent BEF. Les containers le frôlent, et c’est avec des pans de mousses que les dockers protégent la carrosserie avant d’ajuster les câbles métalliques qui soulèveront la plate-forme. Je n’en peux plus d’angoisse, je suis sûre qu’ils vont nous le broyer. Appareil photo au poing, nous nous tenons prêts à shooter pour avoir des preuves en cas de désastre. Finalement tout se passe bien, les camping car sont sur le quai …OUF ! Celui des suisses a un trou à l’arrière, mais un des responsable du bateau prend les choses en main pour le constat et l’assurance. Nous passons encore la nuit sur le cargo, au plus grand plaisir des enfants. Le déchargement continu suivi du chargement d’ananas cette fois, dans 15 jours tous ces fruits seront dans les supermarchés européens. Le lendemain, encore une course folle à la paperasse pour l’entrée au Costa-Rica, Olive à ce jeu-là en est maintenant au “mode expert”, enfin, vers 16h, nous quittons le navire, Costa-Rica nous voilà !!!

Premier bivouac au bord d’une plage, à côté d’un resto bar un peu bruyant, ça nous change de l’ambiance feutrée du cargo !

Samedi, journée garage. BEF a un pneu crevé et il fait un bruit de casserole au freinage depuis un bon moment. Les plaquettes de frein arrière ont rendu l’âme, elles frottent donc sur les disques de frein ce qui expliquent le bruit de casserole. Nous trouvons un atelier de jeunes “rasta man”, malgré leur allure décontractée, ils s’affairent consciencieusement . En 2 h, les plaquettes sont changées. Ils nous posent plein de questions sur le voyage et veulent voir des photos des pays que nous avons traversés. Nous regrettons de ne pas les avoir pris en photos, ils étaient vraiment bien sympa.

Enfin, nous sommes prêts à profiter pleinement de la côte Caraïbe du Costa-Rica. Direction Cahuita et ses plages magnifiques. Nous trouvons un petit camping dans un jardin tropical,

la Playa Negra est à 10m, nous nous posons dans ce petit paradis, ça va être difficile de nous déloger.

En plus, nous avons à nouveau tout notre temps, fini le speed des derniers mois, on se fond à l’ambiance d’ici où le “Pura Vida” est sur toutes les lèvres, plus qu’un simple “bonjour”, c’est un état d’esprit, presque une religion, la musique de Bob Marley résonne dans tous les bars et restaurants…

La population afro-caribéenne est ici majoritaire, même si une grosse communauté suisse et européenne s’est installée dans ce coin du Costa Rica. Du coup, certains se croient encore en Europe et pratiquent des prix exhorbitants !

C’est dans ce petit coin de paradis, que nous faisons la connaissance d’une famille française en voyage tout comme nous. Myriam et Rodolphe sont instituteurs à la Martinique et parcourent l’Amérique du nord, le Mexique et l’Amérique centrale avec leurs trois enfants depuis 10 mois. Avec eux nous allons explorer le parc de Cahuita. Notre but, voir le plus d’animaux possible ! La ballade se fait sur un sentier qui longe la plage. Ici la jungle rejoint le sable pour former des paysages sauvages et saisissants de beauté.

( On se croirait dans “Lost” pour les initiés!!!) Nous marchons les yeux en l’air, à l’affut du moindre mouvement de branches qui marque la présence de singes. Nous en voyons plusieurs, des capucins,mais aussi des singes hurleurs qui ont la particularité de “rugir” tel des lions. Et puis nous rencontrons notre premier paresseux, suspendu à une branche au-dessus du sentier.

Pique-nique, baignade, observation des fourmis et des crabes… les enfants marchent d’un bon pas avec leurs nouveaux copains. Le soir, une petite cerveza est la bienvenue après la chaleur de la journée.

Mardi, nous quittons la famille française qui poursuit sa visite de la côte en voiture de location. Toute la journée, des trombes d’eau se déversent sur Cahuita, ici c’est la saison des pluies et nous avons droit à notre orage tous les jours.

Les jours qui vont suivre, seront beaucoup moins drôles pour toute la famille, surtout pour Lola. Des petites cloques se forment sur son thorax et dans son dos et grossissent très rapidement. Nous décidons d’aller consulter un médecin à l’hôpital de Puerto Limon. Le verdict implacable tombe : zona ! Zona=grosse galère et on en a pour 3 semaines ! Résurgence du virus de la varicelle qui se loge sur un nerf. Les enfants ne souffrent pas autant que les adultes, mais les démangeaisons sont là, impossible pour Lola de dormir plusieurs nuits de suite et l’aspect mutilant de la maladie est assez terrible à supporter. Enfin, comme on se plait à le dire maintenant, ce sera juste un très mauvais souvenir du voyage. A l’heure où j’écris ces lignes, Lola est en pleine forme et a retrouvé tout son tonus !

Pendant que sa soeur se soigne,

Robin prend son premier cours de surf, la mer est assez agitée, mais après plusieurs essais, il réussit à tenir debout…

Mardi 20 octobre, notre petite malade va mieux et nous quittons Cahuita en direction de Puerto Viejo, dernière ville de la côte caribéenne avant le Panama. A Manzanillo, nous trouvons un bivouac de rêve,

les roues dans le sable. Toujours accompagnés de Rodolfo et Nelli, nous savourons ces instants de …PURA VIDA…

Vendredi 23 Octobre : date symbolique de notre calendrier, cela fait exactement 1 an que nous avons quitté la France. Une année bien remplie, comme vous l’avez lu, une année exceptionnelle, qui restera gravée dans nos 4 petites têtes pour l’éternité…

Nous arrivons en fin d’après-midi à San Jose, capitale du pays, sous une pluie diluvienne. Nous trouvons non sans mal le camping spécialisé camping car, où nous retrouvons avec plaisir “les bananes bleues” ( Myriam, Rodolphe et leurs 3 enfants). Nous avons un anniversaire à féter, cela tombe bien …

Le camping est très bien équipé, c’est en fait un RV park, où tout est pensé pour le camping car à la mode américaine ! A part nos 2 familles, il y a également un autre voyageur français, sur les routes depuis 11 ans, originaire de notre région…

le monde est tout petit ! Les enfants sont contents d’avoir de nouveaux copains de voyage, les 2 familles s’entendent bien, nous décidons de faire un petit bout de route ensemble.

Lundi 26, nous quittons la capitale pour la côte pacifique. Le pays est petit, et en quelques heures nous atteignons l’océan. Sur cette côte, l’urbanisme est beaucoup plus développé. Le Costa Rica a de nombreux atouts, en une quinzaine d’années le pays est devenu “LA” destination touristique la plus prisée des américains, entre autres ; ainsi le bord de mer est de plus en plus construit, les hôtels et autres complexes touristiques rivalisent de modernité et le nombre considérable de terrains à vendre laissent présager une défiguration alarmante du pays dans les années à venir ! Le plus choquant, c’est que la langue anglaise y est presque plus affichée que l’Espagnol ! Heureusement, le territoire possède de nombreux parcs nationaux qui échapperont au bétonnage et à la déforestation.

Avant d’arriver au parc Carrera, nous traversons un pont sous lequel gisent et somnolent une vingtaine de crocodiles.

Nous avons l’autorisation de bivouaquer sur le parking du parc, en vue de notre visite du lendemain matin. Le parking est très fréquenté et nous y verrons des iguanes, un jeune cerf, un couple de hiboux, un coati… plus d’animaux sur le parking,

que lors de notre ballade dans le parc ! Il fait chaud, vite nous avons envie de retrouver la plage !!! A Jaco, nous trouvons un petit squat au bord d’une belle plage.

Le soir un orage monstrueux s’abat sur nos têtes,

mais une fois le déluge passé, nous profitons de la fraîcheur apportée par la pluie. Nos soirées sont festives, belote et rhum-miel-citron … Les enfants passent leurs journées dans l’eau

et la cour d’école a des allures paradisiaques… Si si, on arrive quand même à bosser un peu !

Vendredi 30 octobre, nous descendons un peu plus la côte, jusqu’au parc Manuel Antonio. Là encore, hôtels, cabanas et resto à gogo… Ici, pas de bivouac en sauvage, mais nous trouvons des cabanas avec accès direct à la playa Estrella,

paradis des surfeurs.

Samedi, nous passons toute la journée á découvrir ce formidable parc Manuel Antonio : les animaux sont omniprésents, il suffit de lever la tête pour observer les paresseux se mouvoir avec une extrême nonchalance,

s’amuser des sauts des singes capucins

et des singes écureuils,

débusquer les sauterelles mordeuses…

puis en baissant les yeux, on suit la course amusante des bernard l’ermite,

on traque les basiliques (genre de gros lézards à crête)

au milieu des feuillages et on suit des yeux le vol des morphos ( papillon géant aux ailes bleu électrique ).

Après tant de découvertes,

vient l’heure de la baignade et là,

les plages sublimes

nous comblent de bonheur…

Le soir,

nous terminons cette magnifique journée autour d’une grillade, nous dégustons une viande digne de nos meilleurs souvenirs argentins !

Les jours se suivent et se ressemblent, mais pas de lassitude, on est bien ici. Nous passons encore 2 jours avec nos amis et l’heure des séparations arrive, toujours un peu triste de se quitter,

mais une fois encore, nous nous donnons rendez-vous quelque part … bientôt …

Mardi 3 novembre, en route vers San Jose, nous allons y attendre celui qui va partager 1 mois de la vie de notre petite famille… QUI EST CE VEINARD ???

Suite au prochain épisode…

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