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6 novembre 2009 : O’brother

Vendredi 6 novembre, direction l’aéroport de San Jose pour accueillir Franck, le frère d’Olivier.

10h30, il arrive un peu fatigué mais ravi d’être enfin là, après 20 h de voyage! Et nous on est bien content de le voir !

Pas de temps à perdre, nous filons vers la Péninsule de Nicoya et ses belles plages. En chemin, nous faisons une halte à Chasqui,

petit village d’artisans qui doit sa popularité à ses charrettes en bois peintes.

Nous arrivons vers 15 h à Puntarenas, le port d’où partent les ferrys vers la péninsule. Une fois encore, BEF va faire du bateau. Après une heure trente de navigation,

nous débarquons à Paquera . Il fait nuit, il pleut, la route est en très mauvais état, bref nous donnons un petit aperçu à Franck de ce que tout bon voyageur averti ne doit jamais faire : chercher un bivouac de nuit ! Mais bon, Olivier veut trouver un premier bon bivouac à 5, alors il transgresse les règles. Vers 19h, on trouve enfin un endroit pas trop mal, sur une petite plage, seul bémol, le bar d’à côté pousse les watts de sa sono un peu fort !

Franck est tellement crevé de son voyage, qu’il passera malgré tout une bonne première nuit. Lola lui laisse sa “chambre” et dort dans le salon sur les canapés. Réveil aux aurores, un peu d’école et on reprend la route vers Montezuma . Les routes de la péninsule sont assez pitoyables et nous avançons lentement, une fois arrivés, le plus difficile reste la recherche d’un endroit agréable pour se poser quelques jours et permettre à Franck de accommoder à notre vie de nomades ! Après avoir chercher vainement sous une pluie battante le “pur” spot, nous rencontrons par chance un chauffeur de taxi qui nous emmène sur un terrain qui sert de camping.

L’endroit n’est pas mal du tout,

à quelques mètres d’une belle plage,

et il y a de l’eau, ce qui pour nous veut dire : confort, luxe et autonomie de plusieurs jours ! Allez Franck, vas-y, saute dans ton maillot et plonge dans les vagues du Pacifique !

Dimanche, nous partons crapahuter dans la réserve de Cabo Blanco.

Mal équipé pour affronter les 10 km de sentiers boueux et escarpés,

Franck vivra ses premières sensations d’aventurier en marchant plus de 2 km pieds nus dans la boue, après avoir casser une de ses tongues ! Pique-nique sur la plage,

réparation de fortune de la chaussure défectueuse

et nous reprenons le chemin du retour . Le soir nous sommes tous vannés…

Lundi au programme :

promenade à cheval sur la plage . Et oui, il y a des clichés auxquels on ne veut pas échapper ! Cette fois ce sont les chevaux qui empruntent des sentiers boueux et pentus,

nous nous contentons de nous accrocher à la selle en espérant que notre monture ne va pas glisser . Nous longeons ainsi les plus belles plages de la péninsule et une fois sur le sable,

les chevaux ne se font pas prier pour se lancer dans un galop grisant ! Au bout de la plage, petite halte près d’une cascade.

L’eau fraiche est la bienvenue !

Nous remontons en selle pour le retour,

et là encore, on se la joue cavaliers émérites en galopant comme de vrais pros sous l’oeil envieux des baigneurs ! Le soir,

jeux d’eaux dans les vagues puissantes de Montezuma. Le lendemain, je ne peux plus m’assoir ! Nos dos nous font tous souffrir et nous marchons les jambes légèrement arquées… Pour réchauffer tous ces muscles endoloris, nouvelle séance de marche en terrain inhospitalier. Cette fois, nous voulons atteindre une cascade. Chemin difficile, encore très glissant, nous nous aidons des racines, des lianes, des branches pour avancer.

Mais l’endroit est joli et la cascade nous offre une baignade rafraîchissante !

Mercredi, nous reprenons la route vers le nord de la péninsule. Nous arrivons en vue de Playa Grande

en fin d’après-midi.

Baignade au coucher de soleil…

Ici se trouve l’un des rares lieux de ponte de la tortue Luth. Le parc Las Baulas, a été créé dans le but de maintenir la plage vierge de toute construction. En effet, toute lumière artificielle a pour effet néfaste de perturber les tortues lors de leurs sorties nocturnes. Ces géantes des mers ne sortent de l’eau que pour pondre, et phénomène étonnant, elles viennent pondre à l’endroit même de leur naissance. Autant dire que si la plage est envahie par les hôtels et les restaurants, la tortue ne daignera pas y enterrer ses œufs et donc ne pourra pas se reproduire. Nous allons nous inscrire pour la sortie nocturne. Le rendez-vous est à 19 h, mais bien sûr, rien ne nous garantit que les tortues seront de sortie ! A 19h, nous visionnons un petit film, qui nous explique la tragique et imminente disparition de cette espèce de tortue. Au parc national Las Baulas, tous les efforts sont faits pour maintenir ce lieu de ponte intact et pour protéger les œufs des prédateurs. Une fois sortis de leur coquille, les bébés tortues doivent réaliser un parcours du combattant pour rejoindre l’océan. 10% seulement des œufs pondus deviendront un jour tortue adulte. En plus, il est pour eux nécessaire de sentir sous leurs pattes le sable de leur plage de naissance pour pouvoir y revenir pondre un jour à leur tour.

Malgré tous les moyens mis en place, la population des tortues luth ne cesse de décliner et cette espèce de tortue, vieille de plus d’un million d’années risque de disparaitre dans les 10 prochaines années !

Les gardiens patrouillent sur la plage et dés qu’une tortue se pointe, ils préviennent le guide qui nous emmène. L’attente peut être longue, heureusement nous stationnons juste devant l’entrée de la plage, aux premières loges ! Nous attendons motivés jusqu’à 23h, mais les enfants n’en peuvent plus et vont se coucher. Je ne tarde pas à les rejoindre. Vers minuit, toujours pas de signal de tortue, Olivier et Franck jettent l’éponge à leur tour…mais 10 minutes plus tard, le guide tape à la porte du camping car, ça y est : tortue en vue !!! Branle bas de combat, on saute dans nos tongues, et dans un demi-sommeil, nous rejoignons notre groupe. Les consignes sont draconiennes, pas de photo, pas de lumière, pas de bruit, en rang 2 par 2 et toujours derrière la tortue, jamais devant. Nous arrivons près de 2 tortues. La tortue luth est énorme, 1m 50 de long. Les traces qu’elle a laissé dans le sable sont équivalentes à celles d’un tracteur. Elle creuse avec difficulté un trou assez profond dans le sable sec et après une vingtaine de minute, nous la voyons déposer une quarantaine d’œufs blancs et brillants au fond du trou. Une autre tortue marine beaucoup plus petite à choisi le même endroit pour pondre. Les guides les éclairent avec une lampe infra rouge. Nous assistons au retour à l’eau de la petite tortue, mais nous ne pouvons malheureusement pas regarder la tortue luth repartir, toujours dans un souci de moindre dérangement. Bien sûr, c’est un peu frustrant nous aurions aimé en voir plus, ramener une belle photo souvenir, mais on comprend… l’enjeu est de taille !

(trace laissée par la tortue)

Le lendemain nous profitons encore au maximum de la magnifique Playa Grande, l’air tonique du pacifique nous donne des ailes…

Vendredi 13, notre long séjour au Costa-Rica se termine par la visite d’un autre parc national : Rincon de la Vieja. Situé à 800 m d’altitude, la température se rafraichit sensiblement et nous contraint à ressortir les pulls en début de soirée. Les différents sentiers de ce parc volcanique

nous emmènent tour à tour près de trous de boue bouillonnants,

de petites mares en ébullition d’où sortent des vapeurs sulfureuses.

Et puis toujours une végétation exubérante, les figuiers étrangleurs qui ne laissent aucune chance à leurs hôtes parasités.

En fin d’après-midi, nous détendons nos muscles de marcheurs dans une source d’eau chaude bien agréable.

Nous avons passé un mois et demi dans ce pays et plus que jamais nous avons été témoins d’une nature incroyablement riche, variée et fragile. Magnifique Costa Rica, mais pour combien de temps encore ???

Dimanche, nouveau tampon sur le passeport : Bienvenidos a Nicaragua.

Nous voulons encore profiter des plages et nous cherchons un bivouac dans la station balnéaire de San Juan del Sur.

Nos recherches nous éloignent de la ville et c’est ainsi que par hasard nous débouchons sur une plage quasi déserte,

où nous rencontrons une famille française ! C’est vraiment incroyable ces rencontres inopinées ! Anne-Laure, Patrice et leurs 3 enfants sont ravis de nous voir, cela fait 4 mois qu’ils ont commencé leur voyage en camping car et nous sommes les premiers français qu’ils rencontrent. Ils nous conduisent à 500m de là, chez Roy et Karen,

un couple d’américains qui tiennent des cabañas. L’endroit est très accueillant à l’image de ses propriétaires.

Nous allons passer 4 jours chez eux, 4 jours festifs et ludiques. Roy est un sacré personnage, un peu magicien et très joueur.

Ça tombe bien, il va se mesurer aux 2 grands french boys ! Fléchettes, horse shoes, freesby golf et

pocker (bravo Franck pour tes 2 victoires) ! On ne peut pas dire que cette région du Nicaragua nous donne une image authentique du pays. Ici, c’est plutôt gringo land ! Tous les hôtels et cabañas du coin sont tenus par des américains !!! Olivier et Franck en profitent pour aller suivre le match décisif de l’équipe de France dans l’un des hôtels. Roy qui n’a jamais vu un match de foot de sa vie se prend au jeu et se laisse emporter par l’euphorie des 2 frangins lors de la victoire finale !

Le soir, nous fêtons les 9 ans de Cléa dans une ambiance quasi-familiale.

Jeudi 19, l’heure des séparations a sonné… Chacun reprend sa route et Roy et Karen se préparent à recevoir d’autres touristes…

Nous atteignons les bords de l’immense lac Nicaragua dans l’après-midi.

Dans ce lac,sur l´île Ometepe trônent majestueusement le volcan Concepcion et le volcan Maderas. Nous réservons un taxi pour le lendemain afin de faire le tour de l’île.

Départ du 1er ferry à 7h30.

Une heure plus tard nous débarquons. Notre guide taxi nous attend et nous emmène tour à tour découvrir les plus beaux sites d’Ometepe.

Celui que nous préférons est l’ojo del agua,

une grande piscine naturelle remplie d’une eau thermale fraîche.

L’île recense 41 000 habitants et produit essentiellement des bananes et de la canne à sucre. Le tourisme y est important, mais Ometepe a su conservé une vraie authenticité.

Samedi 21, nous arrivons à Granada “la” ville coloniale par excellence du Nicaragua.

Nous dormons le premier soir au centro turistico,

genre de base de loisirs située au bord du lac. Nous cherchons longtemps un endroit pas trop souillé pour nous installer. La vision du lac pollué et de ses abords jonchés de détritus n’est pas très attirante. Pourtant, le lendemain les gens affluent dés 7h00 du matin

et se baignent pour la plupart habillés dans ces eaux troubles !

Dimanche, visite de Granada. La place principale est entourée de maisons coloniales colorées, par les portes entrouvertes

nous apercevons les patios fleuris. Au détour des rues, nous nous attardons sur les détails des portes en bois magnifiques, sur les ferronneries…

puis en haut du clocher de l’église de la merced,

nous admirons les toits de tuiles et la cathédrale qui tourne le dos au lac.

Lundi 23, nous visitons les ruines de Leon Viejo, qui fut au 16ème siècle, la première capitale du pays. L’ensemble est classé à l’Unesco. Les ruines n’ont été découvertes que dans les années 60 . La ville a été abandonné par la population en raison des nombreux tremblements de terre et éruptions volcaniques.

Le site ne nous impressionne pas plus que ça.

Nous roulons ensuite en direction de la frontière hondurienne. Nous dormons sur un parking un peu glauque, mais sécurisé. Entre nos 4 murs et nos fils barbelés, nous sortons quand même la table pour passer la soirée, rien ne nous arrête !

Mardi 24 : journée frontière.

Olive s’est mis la pression pour cette journée. De l’avis de tous les voyageurs rencontrés depuis ces derniers mois, les frontières de ces pays d’ Amérique centrale sont une épreuve de patience… Les douaniers honduriens ne respirent pas la joie de vivre et sont plutôt du genre bourru. Nous ne tardons pas à nous faire alpaguer par les locaux qui nous proposent leur aide contre quelques pièces. Après 2 heures de formalités douanière, nous voilà en Honduras. 126 km nous séparent du Salvador que nous comptons bien atteindre dans la journée. Le Honduras est en pleine crise politique, ce pays nous semble assez triste, nous n’avons pas envie de nous y attarder.

Sur cette route, nous allons passés 9 barrages de police et être contrôlés 7 fois ! Un record ! En plus des papiers du véhicule, des passeports, il faut leur présenter à chaque fois les 2 triangles de sécurité, l’extincteur… et ils nous réclament des bandes réfléchissantes sur les côtés du camion. Mais bon, nous leur expliquons que nous sommes sur leur territoire pour quelques heures seulement, alors de mauvais gré ils nous laissent passer.

En milieu d’après-midi, nous sommes en vue de la frontière du Salvador. La transition est frappante, les douaniers accueillants, la population souriante… Et en plus, les formalités sont minimales nous entrons sur le territoire très facilement !

Nous passons 2 petites journées au Salvador. Le pays vient de subir la violence de l’ouragan Ida et même si les régions que nous traversons n’ont pas été très touchées,

nous sommes contraints de traverser une rivière à guet car le pont a été emporté par la rivière en crue.

Ce pays est lui-aussi bien américanisé ! La chaleur est étouffante, vite, direction la plage

… dernier bain dans le Pacifique

pour Franck !

Prochaine étape haute en couleur : le Guatemala

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