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26 Janvier 2009 : Une lente remontée

Dimanche 26 janvier, la tribu reprend la route direction El Chalten,

ce petit village perdu proche de la frontière chilienne ne doit sa renommée touristique qu’au fameux Mont Fitz Roy ( 3 405 m. ) pour une fois, la météo est avec nous et nous pourrons l’admirer dans toute sa splendeur !!!

Le site nous permettra de faire 2 belles randonnées.

Nous apercevons de temps en temps quelques condors qui planent bien haut dans le ciel, leur silhouette est caractéristique et leurs ailes immenses, les Andes sont leurs territoires.

En regardant la carte, nous constatons que nous sommes encore très bas et que la remontée s’annonce longue. En plus du nombre conséquent de kilomètres que nous devons parcourir, s’ajoute la piètre qualité des routes qu’il nous faut emprunter.

La ruta 40, qui parcours l’Argentine du sud au nord a très mauvaise réputation. Nous allons vite en prendre la mesure… 3 heures de route pour seulement 100 km. La route est vraiment mauvaise, cailloux, poussière, nids de poule, taule ondulée, un des rares véhicules qui circulent sur cette route nous double et nous voyons arriver une projection de cailloux qui ne tardent pas à s’abattre sur le pare-brise ( 2 fissures ), le vent est violent dans cette partie de la Patagonie et Olivier peine à tenir le cap. Nous passerons une nuit sur le bord de cette route isolée, dans un vent de folie.

Nous sommes avec Isa et Greg et heureusement, nous nous remontons le moral, Olivier réussira même à nous faire une grillade dans ces conditions extrêmes (désolé, pas de photos, ambiance trop poussiéreuse)

Le lendemain, après une matinée studieuse ( les évaluations approchent !), nous reprenons courageusement la route, notre objectif pour aujourd’hui est d’atteindre Bajo Caracoles, un point sur la carte 200 km plus au nord

Nous l’atteindrons en fin d’après-midi. Le village compte 50 habitants, 1 « camping » Une station service- bar- resto-épicerie. Les gens semblent tristes, nous ne leur en voulons pas, pour vivre ici il faut avoir un grand sens du sacrifice ou avoir fait le choix de vivre à l’écart de tout. L’endroit est surréaliste, mais il n’est pas unique, nous en avons déjà traversé plusieurs de ces villages fantômes patagoniens…

Le seul atout du village est qu’il est situé relativement près ( 50 km ) d’un site d’intérêt historique : Cueva de las Manos.

Dans cette grotte, on a retrouvé des peintures essentiellement de mains et d’animaux.

Elles datent de 8 à 10 mille ans et ont été réalisées avec des pigments de couleur rouge et noire.

Le site est au bord d’un canyon magnifique.

Après ce petit intermède culturel et vu que nos compagnons de route sont tout comme nous de bons vivants, nous décidons de commander un agneau grillé au camping.

Pendant la cuisson un match de foot franco-argentin s’organise…

Finalement, même si le lieu était un peu sordide, nous y avons passé une étape agréable.

Maintenant, notre objectif est de retourner au Chili et d’attaquer la Carretera Australe, une route célèbre chez les voyageurs pour son côté difficile. La route qui nous y conduit est d’une qualité épouvantable,

nous progressons à une vitesse moyenne de 30 km/h mais le paysage est incroyable et nous fait un peu oublier les vibrations…

Des espaces infinis avec en toile de fond les Andes,

au loin des sommets enneigés  tranchent avec le bleu du ciel, nous apercevons encore quelques glaciers, et puis des couleurs fantastiques qui me donnent des envies de peinture,

des herbes folles prennent naissance dans des lagunes bleutées

où quelques moutons viennent s’abreuver paisiblement…

A chaque tournant nous poussons une exclamation d’admiration et les arrêts photos se multiplient.

La description est difficile tant ce paysage est riche en détails et fascinant. Nous arrivons même à nous demander combien de temps la magie va opérer, combien de temps nous extasierons-nous devant les charmes de dame nature ?

Dimanche 1er février, nous atteignons notre but, nous faisons nos premiers kilomètres sur la fameuse carretera chilienne, la ruta 7…

 

Cela mérite un bon repas, nous entrons dans le village de Cochrane et trouvons un petit resto. On s’y sent comme à la maison, les propriétaires sont charmantes et nous ont concoctées un bon petit menu.

Nous passons 2 jours dans ce village tranquille, en pleine nature au bord d’une rivière.

Au camping où nous sommes installés, il y a même des poules et les enfants inventent un nouveau style de pêche : la pêche à la poule !

Le lendemain, nous fêtons l’anniversaire d’Ilinca (3 ans), la plus jeune des enfants voyageurs, un petit spectacle est organisé par les enfants et les adultes une fois encore se retrouvent devant le barbecue ( déception, la viande est beaucoup moins tendre qu’en Argentine !)

Dans ce genre d’endroit bucolique, nous pourrions facilement nous arrêter une semaine, mais cela risque de compromettre la suite du voyage, il nous reste tant à parcourir et les semaines s’égrainent à toute vitesse… Alors en voiture !!!

La route est tellement mauvaise, que nos amis cassent une fenêtre de leur caravane à cause des vibrations.

Les Pouzet arrachent complètement un des coffres du bas de caisse de leur camping-car (identique au nôtre) en descendant une côte pleine d’ornières. Chez nous, les grincements augmentent de jours en jours et la poussière s’infiltre un peu plus de tous les côtés. Nous commençons à nous demander s’il est raisonnable de poursuivre sur cette route au risque d’endommager sérieusement notre bon vieux BEF…

Nous longeons maintenant un lac d’une couleur bleu turquoise surnaturelle,

Dan le pêcheur de la bande forcera la troupe à bivouaquer à côté dans l’espoir d’y attraper quelques poissons…

mais une fois encore ce sont des … que nous faisons griller !

Mercredi 4 février : ce matin petit tour en barque pour admirer la Catedral de Marmol.

Curieux rocher de marbre sculpté par les eaux du lac.

Nous passons dessous pour la plus grande joie des enfants.

Jeudi 5, un peu d’école, un peu de route et un bon bivouac en pleine nature pour fêter l’anniversaire de Greg. Tous les enfants lui ont préparé une pièce de théâtre,

c’est incroyable de les voir si imaginatifs, ils ne s’ennuient jamais et s’approprient en un temps record un environnement chaque jour différent.

Vendredi, ça y est, nous atteignons Coyhaique et nous en avons terminé avec la plus mauvaise partie de la carretera australe.

Nos compagnons de route sont catégoriques, ils ne veulent plus continuer cette route et s’empressent de réserver un ferry pour l’île de Chiloé, notre prochaine destination.

Nous, nous hésitons, cette route mythique qui continue encore sur 600 km vers le nord fait partie des étapes incontournables que nous avions prévues dans ce voyage ( enfin surtout Olivier !).

Moi je l’ai toujours un peu redouter cette route et la poursuivre seuls, c’est moins rassurant…

D’après les renseignements que nous avons pu récolter, l’état de la piste est nettement meilleur à partir d’ici. Alors banco, on continue jusqu’à Chaiten, 420 km plus haut.

Mardi matin, nous quittons nos amis et reprenons la route seuls !

Nous commençons par 80 km de route goudronnée,

ça c’est la bonne surprise, ensuite 20 km de cailloux gros comme des pommes ( aïe ! je commence à regretter notre choix ) et puis à nouveau du goudron, à ce rythme, nous atteignons notre premier objectif, la ville de Puyuhuapi

Le soir même. Le paysage est complètement différent, nous traversons une forêt très dense où la nature se montre exubérante.

Malheureusement, une fois encore c’est dans la grisaille et sous la pluie que nous progressons, nous ne faisons qu’apercevoir des paysages que nous savons spectaculaires.

Le lendemain, pluie !

La grisaille me mine, je suis de mauvaise humeur, le camping-car me semble minuscule, il nous faut un peu de réconfort… Ca tombe bien, nous sommes juste à côté des célèbres thermes de Puyuhuapi. L’endroit semble paradisiaque, situé sur une petite île au milieu d’une végétation luxuriante. L’eau qui alimente les thermes provient de 4 volcans et donc est très chaude !!!

Exactement ce qu’il nous faut pour détendre nos nerfs…

Nous embarquons donc pour un après-midi de plaisir.

Olivier n’est pas attiré par la baignade, alors c’est seule avec les enfants que nous plongeons avec délice dans les piscines d’eau chaude.

Les bassins extérieurs affichent jusqu’à 40 ° et c’est un beau pied de nez au mauvais temps. Nous enchaînons jacuzzis,

bassins d’eau tiède et d’eau chaude, un régal… le soir nous sommes ramollis et notre peau est douce comme celle de nouveau-nés !

Jeudi, nous reprenons la route, il nous reste 145 km jusqu’à Chaiten notre ultime étape sur la carretera australe. Il pleut toujours lorsque nous atteignons notre but en début d’après-midi.

La ville a subi une éruption volcanique en mai 2008 et a été recouverte de cendre.

Tout est resté en l’état

et le gouvernement refuse de la réhabiliter car la menace d’une nouvelle éruption est toujours présente.

Les rares habitants revenus dans leur foyer survivent sans eau, sans électricité et réclament l’aide de l’état.

L’ambiance qui résulte de cette situation est des plus pesantes. Nous nous renseignons à la compagnie maritime qui assure la liaison avec l’île de Chiloé, le prochain bateau est prévu dans la nuit de samedi à dimanche. Il nous faut donc patienter 3 jours dans cet environnement peu attrayant et en plus, il PLEUT !!!

Nous cherchons un bivouac, la plage de Santa Barbara attire notre attention et nous nous y installons. Le lendemain, profitant d’une petite éclaircie, nous longeons la plage de sable noir.

Joli paysage. Soudain un aileron attire mon attention… des dauphins !

Ils sont à quelques mètres du bord, nous les suivrons un bon moment.

Retour au camping-car, car il pleut à nouveau, mais nous sommes ravis de ce petit spectacle.

Notre bateau partira finalement dimanche matin.

Nous sommes pressés de quitter cette ville morte et souhaitons beaucoup de courage à ses habitants résistants…

 Prochaine destination : L’île de Chiloé.

 Hasta luego amigos !

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13 Janvier 2009 : La nature dans toute sa splendeur

Mardi après-midi, nous prenons la route vers l’un des plus beaux et des plus réputés parc national chilien : Torres del Paine.

110 km au nord de Puerto Natales, dont 80 km de piste. Nous commençons à appréhender ce genre de routes qui pourtant constituent l’essentiel du réseau routier. Nous sommes toujours surpris de la mauvaise qualité de certaines qui mènent à des parcs nationaux très touristiques et qui sont donc largement empruntées.

Bref, nous oublions vite l’épreuve lorsque nous pénétrons dans le parc.

Il s’agit en fait d’un ensemble montagneux appartenant aux Andes dont certains pics atteignent plus de 3 000m d’altitude alors que nous, nous sommes à peine à 100m au-dessus du niveau de la mer.

Au cœur du parc, 3 pics se dressent majestueusement, il s’agit des 3 tours qui ont donné leur nom au parc. Malheureusement, d’épais nuages gris cachent leur sommet.

Le parc est très étendu plus de 240 000 ha et constitué de lacs, cascades, glaciers, de forêts, steppes et montagnes.

Nous nous installons pour passer la première nuit au bord d’une cascade tumultueuse, bientôt rejoints par une famille de voyageurs autrichiens, déjà rencontrée à Ushuaia. Les gardes du parc ne tardent pas à nous déloger et nous indiquent un endroit où l’on peut passer la nuit. Nous sommes garés en face des Torres et n’avons pas perdu au change.

Nous passerons la soirée à discuter autour d’une bonne bouteille de vin avec nos amis autrichiens.

Le lendemain matin, le vent souffle violemment, nous restons à l’abris pour faire le Cned.

Retrouvaille avec la famille Parcé, avec qui nous échangeons nos dernières mésaventures mécaniques. Ils ont acheté quasiment le même véhicule que nous, chez le même concessionnaire et ont eux aussi quelques déconvenues de batteries, frigo etc… Mais cela ne les empêchent pas de garder un moral d’acier.

L’après-midi, nous décidons d’avancer un peu dans le parc, après le vent, c’est la pluie qui s’installe et nous parcourons des kilomètres de pistes dans un paysage exceptionnel gâché par ce mauvais temps. La route est longue et difficile, mais nous prévoyons quand même de la refaire en sens inverse quand le temps sera plus clément, tant nous sommes frustrés. Olivier est plus que prêt à tenir le siège jusqu’au retour du soleil !!!

Nous dormirons au bord du lac Péhoé, magnifique par sa couleur turquoise. Il pleuvra toute la nuit, puis toute la matinée ( parfait pour l’école ) l’après-midi le vent redouble de force et nous reprenons la route vers le glacier Grey qui se trouve à l’extrémité du parc. Nous retrouverons sur la route Greg, Isa et leurs 3 filles.

Le soir une fois les enfants couchés, nous établissons ensemble le programme des prochaines randonnées. Malheureusement, c’est sans compter sur cette fichue météo réputée pour être extrême dans cette partie du pays. Il pleuvra ainsi 2 jours et 2 nuits…

Nous commençons à accuser le coup, la pluie glaciale et le vent qui nous donne l’impression de vivre et de dormir dans une lessiveuse, c’est trop pour moi ! Petit coup de blues et mauvaise ambiance généralisée. Enfin, le samedi matin, nous profitons d’une petite accalmie et tentons notre chance. Nous choisissons la randonnée pour voir le glacier.

Il fait froid et finalement les magnifiques icebergs détachés du glacier que nous verrons, illustrent parfaitement la température de la région.

L’après-midi, le soleil fait son apparition mais le vent est tellement violent, que nous choisissons de faire une autre randonnée sans les enfants. Nous les laissons tous les 5, bien à l’abris devant un bon DVD. Cette fois, nous partons à l’assaut des 3 cornes ( Los Tres Cuernos) autre massif montagneux emblématique du parc. La ballade est rude à cause du vent, mais nous pouvons enfin admirer sous le soleil, ces monstres de granit aux sommets bicolores qui se jettent dans un lac bleuté. 

16 km de marche dans la journée, c’est dur et le soir nous nous couchons fatigués mais ravis.

Demain c’est décidé, nous repartons voir les Torres, convaincus que cette fois le beau temps va enfin s’installer !

Et bien non, les nuages jouent avec nos nerfs,

et cette fois, les réserves alimentaires sont plus que désastreuses, il nous faut capituler. Nous quitterons le parc un peu déçus, Olivier n’aura pas « la » photo, mais voici que la pluie refait son apparition, alors vite roulons vers d’autres horizons moins nuageux !!!

Mardi 20, nous nous arrêtons à El Calafate, dernière ville très touristique avant d’entrer dans le parc national des glaciers. Ici aussi, tout est beaucoup plus cher pour les étrangers !!!

Nous retrouvons Dan et Marilena avec leurs 3 enfants et Eric, Patricia et leurs 2 filles, avec qui nous faisons route depuis un bon moment et c’est un convoi de 4 véhicules qui se dirige vers l’entrée du parc.

Sur nos guides datant de 2008, l’entrée du parc est annoncée à 30 pesos. Lorsque nous arrivons, nous constatons que celle-ci vaut maintenant 60 pesos et qu’en plus, elle n’est valable qu’un seul jour ! C’est fou ce que les prix ont augmenté depuis un an ! Heureusement, nous bénéficions d’un euro fort en ce moment ( 1 euro = 4,40 pesos ) mais il est vrai que tous les parcs nationaux sont payants ici et que cela représente un budget conséquent !

Encore 30 kilomètres de route semi-goudronnée et nous arrivons devant le Perito Moreno…

Ce monstre de glace est le plus imposant et le plus accessible de tous les glaciers qui composent El Campo de Hielo Sur (Le champs de glace du sud, 500 km de long, à cheval entre l’Argentine et le Chili).

Le Perito Moreno, nous en rêvions, nous avions lu et vu tant de témoignages et de photos à son sujet, mais en arrivant sur les passerelles qui le surplombent, le choc est réel. 

On reste sans voix devant une telle splendeur.

Imaginez un géant de glace de 50 km de long et de 4 km de large atteignant les 60 m de haut qui se jette dans un lac aux reflets turquoises. Ce géant est vivant, il avance de 2m par jour dans une succession de craquements et de détonations.

Nous restons là à l’observer durant des heures guettant les morceaux de glace qui se décrochent dans un grand fracas et se brisent en arrivant dans l’eau. Le soir de notre arrivée, nous organisons une sortie nocturne pour obtenir une magnifique photo de nuit.

Il pleut à nouveau toute la nuit ( nous sommes poursuivis !) et le réveil prévu à 5h45 pour la photo au lever du jour est annulé. Mais quelques heures plus tard, le soleil est là et nous passons toute la journée à contempler le spectacle que nous offre ce glacier.

Les enfants contemplent les nombreux pics et crevasses qui se tintent de mille reflets bleutés.

Le soir, nous avons du mal à quitter cet endroit.

Nous passerons ensuite 2 jours dans un camping gratuit, au bord du lago Roca. 

Nous prenons place entre les arbres, à l’abris du vent. Un petit air de liberté et de bien être souffle au-dessus de nos têtes. Nous faisons la connaissance de Peter et Anke, un couple d’Allemands en voyage de noce. L’apéro s’improvise dans la bonne humeur. 

Notre bande ne cesse de s’agrandir, et notre regroupement fait parfois penser à un camp de gitans ! Nous profiterons ( je profiterai) de ce petit havre de paix pour faire un grand nettoyage de BEF.

La poussière des pistes s’infiltre de plus en plus et j’emploie tous les stratagèmes pour la combattre. Les vis des placards continuent à tomber allègrement ( nous en avons une boîte pleine ) et quelques-uns uns seulement ferment normalement. Le pauvre BEF est bien malmené, Olivier a du mal à assurer la maintenance, la splendide boîte à outils que son papa lui a offert ne l’inspire pas plus que ça !

Vendredi 24 : La croisière s’amuse !

Réveil à 7h, nous partons à la découverte de 3 autres glaciers accessibles uniquement en bateau.

Là encore, nous sommes assommés par l’augmentation des tarifs : 295 pesos par adultes et 205 pour les enfants au-dessus de 6 ans !

Dan, qui parle très bien l’espagnol essaie de négocier un tarif de groupe, rien à faire, les touristes sont nombreux, les bateaux sont pleins, pourquoi nous ferait-il une faveur ?

Comble de l’arnaque, il faut repayer l’entrée du parc national (valable une seule journée) !

Heureusement nous avions gardé nos anciens tickets et nous réussissons à les faire passer, ni vu ni connu !

La croisière nous emmènera d’abord au pied du glacier Upsala dont la superficie est plus grande que la ville de Buenos Aires.

Nous naviguons sur le magnifique lac Argentino, entre les icebergs plus ou moins bleutés selon leur ancienneté, car plus la glace est ancienne et donc tassée, plus le bleu est profond.

Certains sont gigantesques et dérivent tranquillement.

Deuxième arrêt devant le glacier Spegazzini, que je trouve sublime.

Et enfin, après 6 heures de navigation,

nous sommes au pied du Perito Moreno

une fois encore nous le contemplons sans nous lasser.

Retour à 16h30.

La splendide ballade a été un peu longue par moment et heureusement nous avons parmi nous Thierry, ancien notaire et futur comique qui se charge de mettre un peu d’animation…

Le soir, nous bivouaquons tous ensemble autour d’une montagne d’empanadas !!!

De retour au camping-car, nous apprenons par SMS le décès accidentel de Renaud, le cousin d’Olivier. Nous sommes sonnés. Comble du sort, nous avions parlé de lui quelques heures plus tôt en expliquant à nos amis les joutes languedociennes.

Nous savons que dans ces moments si difficiles, les mots sont dérisoires, mais nous tenions à dire à toute la famille que nous partageons votre peine et que nous pensons sincèrement très fort à Gersande sa femme, Kelly, Pauline, Hugo et Ronan ses enfants, Jacky et René-Paul ses parents, et à toute la famille. 

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9 Janvier 2009 : Bienvenue au Chili

Vendredi 9 janvier, voilà une semaine que nous nous battons pour récupérer notre colis. Il est 17 h, nous raccrochons le téléphone après une ultime tentative d’explications espano-anglaises. Fedex Argentine nous confirme que le colis est bien bloqué en douane à l’aéroport de Buenos Aires.

3 solutions s’offrent à nous :

– Retourner à Buenos Aires ( 3 000 km)

– Abandonner notre colis ( 600 € de perdus)

– Faire appel à un broker ( intermédiaire habilité à retirer des colis bloqués pour les particuliers ( combien ça va nous coûter ?)

Cela implique une prise de décision délicate. Quoi qu’il en soit, nous n’avons plus rien à faire à Ushuaia, et nous décidons de larguer les amarres le soir même. Une nuit au bord d’un joli lac à Tolhuin qui nous vaudra un coucher de soleil divin, quelques bons empanadas et notre moral remonte.

Le lendemain, nous quittons la Terre de Feu et repassons la frontière du Chili.

Première ville étape, Puerto Natales. La route qui nous y conduit est sublime, nous longeons un bon moment le détroit de Magellan, puis nous passons devant une suite d’Estancias joliment entretenues avec de nombreux et impressionnants troupeaux de bétails. Petite halte sur le bord de mer où 2 carcasses de bateaux échoués datant du 18ème siècle, rouillent paisiblement depuis plusieurs dizaines d’années. Pourtant classés monuments nationaux, ils ne bénéficient d’aucun entretien.

Ils sont échoués devant une estancia elle aussi à l’abandon,

le tout forme un paysage désolé et saisissant.

Quelques km avant d’arriver à Puerto Natales, nous sommes intrigués par un rassemblement de voitures et de chevaux, il s’agit en fait d’un tournoi de rodéo. Génial, un spectacle auquel nous n’avons pas encore assisté !

Les participants sont vêtus de la tenue traditionnelle des gauchos ( pantalon noir bouffant, bottes de cuir, large ceinture et béret sur la tête), le cheval sauvage est attaché à un poteau, on lui bande les yeux, on lui met un genre de tapis sur le dos, de drôles d’étriers et une fois le cavalier en selle, le cheval est détaché ; s’en suit alors une série de ruades auxquelles les participants résistent tant bien que mal,

tout ça sous les coups de klaxons des spectateurs assis dans leur voiture autour de l’enclos…

Lundi matin, nous décidons de nous tourner vers Fedex France, pour nous aider à résoudre notre problème de colis. Le commercial chargé de notre dossier nous annonce très vite la couleur : « vous feriez mieux de renoncer à votre paquet, l’Argentine c’est la misère, les douaniers sont tous des « c…s », je ne vois pas de solutions, à part vous, personne ne peut débloquer la marchandise ! » Il insiste en nous disant que s’il avait connu notre situation, il n’aurait jamais fait partir notre colis !!!

En fait, le colis a été envoyé de France par notre concessionnaire et contient des pièces pour le camping-car : des protections isolantes (qui auraient dû nous être livrées avec le camion !), un ventilateur pour le frigo, un système de filtre pour les WC… mais ce colis portait bêtement la mention pièces électriques, la douane l’a intercepté et le considérant comme marchandises d’importation, elle réclame des taxes d’où le blocage ! 

Nous commençons à baisser les bras… Parmi nos obligations ménagères, nous avons celle d’aller régulièrement porter notre linge sale à la laverie. Celle que nous choisissons est tenue par un personnage haut en couleur : Tomislav Govic. C’est un Chilien d’origine croate, qui a pas mal bourlingué et a vécu quelques temps au Québec, nous commençons à discuter en Français, parlons de notre voyage etc… En plus de la laverie, il tient également un centre d’informations touristiques et nous donne des renseignements sur nos prochaines destinations.

Nous décidons d’aller manger une bonne pizza pour nous remonter le moral bien malmené par cette histoire de colis. Et pendant le repas, nous vient une idée, si nous demandions à Tomislav d’appeler pour nous la douane et d’essayer de débloquer notre situation ? Notre anglais trop limité et notre espagnol hésitant sont des obstacles à toutes discussions et tentatives de négociations. De retour à la laverie, nous expliquons notre désarroi à .Tomislav qui est tout de suite d’accord pour nous aider. Nous prenons place dans le camping-car et grâce à Skype, notre hôte se met au travail.

Pendant plus de 2 heures, baladé de numéros en numéros il va batailler, discuter, négocier, plaider notre cause et obtenir la possibilité de faire intervenir un broker pour débloquer le colis à notre place et le faire parvenir à Rio Gallegos ( 350 km plus au sud en Argentine).

Comme il se plait à nous le dire, notre colis est maintenant son colis, et il fera tout pour bousculer cette léthargie douanière et procédurière si caractéristique de l’Argentine voisine.

Bilan, si nous voulons notre marchandise, il nous faut :

retourner à Rio Gallegos ; faire un virement de 340 dollars au broker ; envoyer nos bons de transports originaux en express 34 dollars de plus ; payer les frais de garde du paquet 4 dollars par jour depuis le 26 déc. soit 80 dollars, attendre le colis encore plusieurs jours, et enfin, payer les taxes d’importation au bon vouloir du douanier !

Tomislav a fait tout son possible, il a surtout mis sa générosité et sa verve à notre service et nous lui en sommes grandement reconnaissants,

mais l’addition se révèle trop lourde et cette histoire nous a déjà fait perdre suffisamment de temps, nous renonçons à notre colis.

Dans la liste des choses à ne pas faire, nous ajouterons celle-ci : 

Ne plus jamais se faire envoyer d’effets autres que personnels en Argentine !!!

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A la recherche d’internet !

Les fidèles lecteurs du Meriguet-Tour s’impatientent !!! Pas de nouvelles de nous depuis plus d’1 mois, et pourtant, nous nous efforçons de vous tenir au courant de nos déambulations le plus vite possible…

Les retards sont dus au manque de connexion internet haut débit au fin fond de la Patagonie !!!

Mais réjouissez-vous, aujourd’hui à Cochrane (Chili) c’est peut-être gagné, la suite du feuilleton est pour bientôt !!!

26 Décembre 2008 : Brèves du bout du monde

Vendredi 26 déc. Après 6 jours passés au camping, nous avons des fourmis dans les jambes et BEF commence à rouiller, il est temps pour nous de reprendre la route malgré une météo épouvantable. La pluie ne nous a pas quittés depuis notre arrivée et le camping ressemble à une grande pataugeoire de boue !!!

Nous décidons donc de partir à l’est d’Ushuaia, et d’aller jusqu’au bout de la route, au bout du bout du monde en quelque sorte…

Après 80 km, nous arrivons à l’Estancia Harberton. Une estancia est une grande propriété agricole souvent consacrée à l’élevage de bovins ou de moutons. Celle-ci a un intérêt historique  puisqu’elle a été fondée en 1886 par un pasteur anglais, Thomas Bridges, premier européen à s’être installé en Terre de Feu et farouche défenseur des indiens Yamanas, qu’il accueillera sur ses terres et protégera.

Le domaine est immense, 20 000 hectares, il est toujours resté dans la même famille et a vécu de son activité agricole jusqu’en 1992. Aujourd’hui, c’est un endroit touristique.

Après s’être présentés à la réception, nous pouvons circuler librement et gratuitement dans le domaine, plusieurs aires de stationnement sont prévues pour y passer la nuit. L’endroit est magnifique, Olivier le trouve très photogénique et ne lâchera pas son appareil photo, même en conduisant ! Nous croiserons des chevaux en liberté, de nombreux renards et de belles oies sauvages.

Non loin de là, un musée très intéressant sur la faune marine de la région, où des scientifiques récupèrent les ossements des animaux échoués sur les côtes et reconstituent leur squelette. L’occasion de voir à taille réelle une multitude de dauphins, baleines, orques et autres pingouins, les enfants sont très intéressés par une telle diversité d’animaux marins.

La piste longe une côte sauvage et découpée,

nous roulons le long du canal de Beagle.

Une fois encore, nous ne nous lassons pas d’admirer cet endroit authentique, où seule la nature puissante a laissé son empreinte si l’on en juge par la forme de certains arbres !!!

Nous passons 2 nuits sur ces terres et le deuxième matin, nous nous réveillons sous une pluie de flocons de neige… On vous l’a dit, « ici c’est l’été mais il fait froid » !

Dimanche 28 déc. , nous décidons de retourner au camping d’Ushuaia. Robin et Lola trépignent d’impatience à l’idée de retrouver leur bande de copains. Les retrouvailles se savourent autour d’un bon barbecue. Ici, la météo ne sera jamais un obstacle à l’organisation d’un asado et même sous la pluie, à grand renfort de bâches tendues, la viande succulente est saisie sur le grill.

Le lendemain, les plus bricoleurs du groupe décident de s’attaquer à notre problème de batterie.

Le capot est ouvert, les testeurs en tout genre sont sortis et de nombreux tests seront effectués.

Sans que toutefois en fin de journée, notre problème ne soit résolu…

Mais bon, ce qui importe c’est la grande solidarité qui règne entre nous tous, voyageurs novices ou affranchis aux atouts divers et multiples. Nous, nous n’avons pas encore ce côté « débrouille » qui caractérise souvent ceux qui ont déjà pas mal bourlingué, mais nous avons les oreilles grandes ouvertes prêtes à capter une multitude de bons tuyaux !!!

Mercredi 31 déc. , une nouvelle fête se prépare, cette fois c’est un agneau entier grillé que nous avons au menu. Nous trinquons au champagne au son de la guitare d’Olivier et sur un air bien connu repris en chœur par tout le camping, des Brésiliens, des Argentins, des Israéliens, des Australiens… «  Ushuaia… donde esta…  »

Une bonne soirée, qui me vaudra une bonne migraine le lendemain matin, le champagne argentin serait-il de piètre qualité ?

Vendredi 2 janvier, visite au Museo maritimo y del Presidio, qui est en fait l’ancien pénitencier de la ville. La prison a été construite en 1902, pour essayer de peupler la ville d’Ushuaia. Il retrace 500 ans de navigation autour de cette région, mais c’est également l’occasion d’avoir un bon aperçu des conditions de détention des bagnards, car une aile entière de la prison est restée en état et se visite.

Les enfants ont montré un grand intérêt pour cet endroit et ont joué pour quelques instants aux prisonniers.

Samedi 3 janv. , le soleil brille, la température est un peu plus clémente, il n’y a pas de temps à perdre pour se rendre dans le parc naturel de la Terre de Feu. Dans ce parc, on y trouve le bureau de poste le plus austral du monde où l’on peut faire tamponner son passeport comme preuve de son passage,

on peut y voir le train du bout du monde, ancien train qui servait à amener les bagnards pour tailler le bois, l’appellation « bout du monde » est utilisée à tout va, ça fait partie du jeu !

C’est également ici que se termine en cul de sac, la fameuse ruta 3 que nous avons longuement empruntée depuis Buenos Aires.

Nous ferons notre première grande randonnée (3 h de marche),

le paysage est somptueux, d’un côté les montagnes enneigées qui se jettent dans le canal de Beagle,

de l’autre la forêt qui à cause d’une multitude d’arbres morts prend des allures inquiétantes.

Nous partirons même un soir en expédition pour voir les castors qui causent ici des dommages conséquents pour l’environnement du fait de leur nombre important, mais nous reviendrons bredouilles, le castor ne se laisse pas trop observer !

Lundi 5 janv. , fini les vacances, l’école reprend sous les soupirs et les plaintes… 15 jours de vacances ça fait prendre de mauvaises habitudes, mais en tant que parents enseignants, nous en avions vraiment besoin !!!

Il nous tarde maintenant de quitter la région et de remonter vers le soleil, mais nous attendons un colis et cela nous pose quelques problèmes… Expédié de France le 19 déc. par Fedex, il est introuvable, après deux jours entiers de recherches et d’appels multiples durant lesquels nous avons reçu une multitude d’informations erronées. Aux dernières nouvelles, il serait bloqué à l’aéroport de Buenos Aires par la douane… Buenos Aires n’est après tout qu’à 3 070 km plus au nord !!! C’est affaire courante si l’on en croit les témoignages récoltés autour de nous, l’Argentine est un magnifique pays désorganisé…

Dans la série des choses qui fâchent, la honteuse habitude de tout faire payer plus cher aux touristes :ici, les prix du gasoil, du gaz, des musées, des entrées dans les parcs, tout est de 2 à 4 fois plus cher pour les étrangers, c’est une spécialité de la région, certainement pas la plus accueillante !

Impossible de terminer ce carnet de route, sans vous remercier chaleureusement pour tous vos mails et SMS de bons vœux !

A notre tour de souhaiter à nos familles adorées, à nos amis fidèles et à tous ceux qui suivent notre aventure, une EXCELLENTISSIME année 2009,  pleine de joies, de bonnes surprises, de bonne humeur, de bons petits plats, de soirées entre amis, de ballades dans la nature, d’étoiles dans le ciel, de voyages, de nouveaux projets, de rêves qui se réalisent, …………………………………………………….. de VIE !

17 Décembre 2008 : OBJECTIF TERRE DE FEU

Ce nom vous fait peut-être rêver, il éveille sans doute en vous des images et des questions…
Pour nous, ce nom représentait un territoire fascinant et un peu inaccessible. Et bien, ça y est, nous y sommes et en ce qui me concerne, j’ai ressenti une grande émotion en franchissant le Détroit de Magellan.

Ce bras de mer qui sépare le continent américain de cet archipel lointain si joliment baptisé Tierra del Fuego par les Espagnols.

Pour les amateurs, un petit rappel historique.
1520 : une grande expédition maritime est commanditée par le roi d’Espagne, à la tête de la flotte : Magellan
Son but : ouvrir une nouvelle voie navigable pour rallier l’océan Atlantique à l’océan Pacifique.

Novembre 1520, les 5 bateaux arrivent au sud du continent américain, il leur faudra 5 semaines pour franchir le détroit rendu difficilement navigable par une météo capricieuse, des vents violents et une multitude d’îlots.
Opération réussie, une nouvelle voie est tracée, le détroit sera baptisé du nom de ce grand explorateur.

Les habitants de ces terres extrêmes sont les indiens Yamanas, ils vivent nus et font constamment de grands feux pour se réchauffer, c’est à la vue de ces lueurs que Magellan appellera ces territoires : Terre de Feu.

Retour en l’an 2008 : c’est au tour du Meriguet-Tour de franchir le détroit ! Pour se faire, il nous faudra d’abord passer la frontière Chilienne. Effectivement l’archipel de la Terre de Feu appartient pour les 2 tiers au Chili.
Les nombreuses mises en garde d’autres voyageurs, laissaient sous-entendre que les douaniers chiliens étaient tatillons et qu’ils ne laissaient pas entrer de nourriture. D’autres informations nous conseillaient pourtant de faire le plein de course avant d’arriver sur la Terre de feu, car les prix y étaient beaucoup plus élevés que sur le continent. Encore très à l’écoute de ce genre d’informations, nous décidons de faire de bonnes réserves et de trouver une planque pour faire passer les produits frais en toute discrétion.
C’est ainsi que 10 kilomètres avant de passer la frontière, Olivier sort sa boîte à outils et se met à dévisser les caches de boîte à néon qui ne nous servent à rien et à y fourrer la viande, les laitages, les fruits et légumes, enfin tout ce qui est susceptible d’être intercepté à la frontière. Tout ceci sous l’oeil médusé et amusé d’un couple d’auto-stoppeur que nous avions embarqués quelque temps plus tôt.

Nous arrivons en vue du poste de douane, nous remplissons quelques formulaires dont celui qui est censé lister la nourriture transportée et effectivement, la liste de produits défendus est longue… Nous nous félicitons en silence de notre petit subterfuge. Quand vient l’heure de la vérification dans le camping car, nous nous réjouissons de ne pas avoir à faire à un chien renifleur qui aurait sans nul doute flairer à 10 mètres notre saucisson et nos tranches de jambon. Mais c’est un douanier très sympathique que nous avons à bord et à qui nous remettons quand même 2 carottes, 1 pomme et 1 citron histoire de ne pas attiser ses doutes.

Tout est en règle, BEF fait ses premiers tours de roues sur le sol chilien, les enfants sont ravis du nouveau tampon sur le passeport et nous, nous gloussons de notre petit tour de passe passe.

Notre premier arrêt au Chili sera au parc Pali Aïke, ce parc n’est pas mentionné dans nos guides et pourtant, il sera pour nous une étape agréable. Nous entrerons au coeur du cratère d’un ancien volcan.

Nous déambulerons sur une mer de lave,

nous croiserons un jeune carancho,

tout cela sous un vent violent et glacial !

Après une nuit passée dans ce parc, nous reprenons la route direction Punta Delgada, dernière ville du continent américain avant de prendre le ferry pour traverser ce fameux détroit de Magellan.

La traversée à cet endroit est très rapide.

La mer est assez calme malgré le vent qui ne faiblit pas. Nous sommes tous les 4 très excités d’arriver enfin sur la Terre de Feu. Après 20 min de traversée pendant laquelle nous verrons quelques petits dauphins noirs et blancs (Tonimas), nous débarquons avec BEF.

Maintenant, c’est 120 km de mauvaise piste qui nous attendent avant de repasser la frontière et de retrouver l’Argentine.
La première grande ville de la Terre de Feu se situe côté argentin et se nomme RIO GRANDE. C’est une ville côtière, très vivante et où l’on trouve de tout et à moindre coût qu’en Patagonie, nous repensons à nos provisions excessives en nous moquant un peu de notre naïveté !!!

A cause de nos batteries qui se déchargent toujours en roulant ( le grand mystère de ce voyage… si un génie en électricité a une petite idée, elle est la bienvenue, car jusqu’à présent personne n’a pu résoudre notre problème !!!), nous sommes obligés de nous arrêter au camping de la ville. L’endroit est peu plaisant mais l’accueil sympathique et cette halte permettra à Olivier de passer une excellente soirée avec le club nautique de la ville, qui y organise tous les vendredi soirs une parilla (grillade géante) suivi d’un karaoké…

Mon mari en reviendra presque bilingue !

Samedi 20 décembre, les enfants nous pressant, nous décidons de rejoindre notre nouvelle bande d’amis voyageurs au camping d’Ushuaia. La route pour y arriver est très agréable et c’est avec un immense plaisir que nous voyons le paysage changer et la végétation s’étoffer au fil des km…

Enfin de la verdure, des arbres… fini la pampa et sa platitude, à nouveau du relief, des virages !

A 30 km d’Ushuaia, nous recevons nos premières gouttes de pluie, la température chute, le bout du monde n’est plus très loin…
C’est donc sous une pluie battante que nous arrivons au fameux camping de la pista del Andino.
Nous y retrouvons nos amis et ferons la connaissance de 2 autres familles françaises qui voyagent depuis 2 ans et 5 ans !

Les enfants sont aux anges, ils sont désormais 14 et passent leurs journées à jouer dans les bois, à construire des cabanes, malgré un temps épouvantable.

Il est temps d’organiser le réveillon de Noël, à défaut de foie gras, nous décidons de faire une orgie de crêpes. Nous prévoyons d’être une quarantaine de français, heureusement, le camping met à notre disposition une grande pièce commune.

La soirée est un peu chaotique, avec tous les enfants qui réclament à tour de rôle une crêpe au jambon ou une au nutella ! Mais tout rentrera dans l’ordre, quand vers 22h, nous voyons arriver lentement une petite silhouette rouge qui marche lentement, appuyée sur un long bâton et qui porte sur son dos, 2 gros sacs remplis de cadeaux !

Les yeux des enfants s’illuminent (eux qui avaient peur d’être oubliés à cause de la distance !), les yeux des plus grands s’emplissent d’émotion : Le Père-Noël ! Sans doute était-il en fin de tournée,(et oui, comme dans la chanson, Ushuaia, c’est tout en bas !!!). La distribution de cadeaux se fait dans une grande joie, Robin et Lola seront bien gâtés.


Le Père-Noël repart, nous n’avons pas vu ses rennes, mais nous sommes quand même ravis de l’avoir vu lui !

C’est sûr, ce Noël à Ushuaia, restera dans tous les esprits.

8 Décembre 2008 : Patagonie forever !

Pour commencer cette nouvelle missive, je voudrais souhaiter la bienvenue à la petite Thelma Rose Naus, née le 8 décembre dernier. Nous l’embrassons bien fort ainsi que son grand frère Ruben et leurs heureux parents Rochelais d’adoption. Loin des yeux mais toujours près du cœur, nous pensons souvent à vous tous famille et amis qui êtes un peu partout dans notre bon vieux pays…

Ceci dit, pour l’instant nous n’avons pas encore le mal du pays. Cependant, Lola regrette le bon camembert de Normandie moulé à la louche, Olive la bonne charcuterie et de temps en tant se laisserait bien tenter s’il en avait par un petit verre de Calvados !

Mais sinon, nous trouvons pour l’instant à peu près tout pour satisfaire notre gourmandise !

Il est vrai qu’à l’approche des fêtes, nous allons sûrement regretter un petit toast de foie gras mais vous en dégusterez en pensant bien à nous !

Après ce petit intermède culinaire, reprenons notre récit…

Position actuelle : 50 ° parallèle sud.

Buenos Aires est à 2200 km au Nord et Ushuaia à 800 km au sud.

Nous avançons assez lentement, faisant des haltes de 2 à 3 jours à chaque endroit qui nous intéresse. La dernière nous l’avons effectuée au Monumento Natural Bosques Petrificado, un lieu impressionnant de majesté. Après une cinquantaine de kilomètres de pistes caillouteuses sur lesquelles BEF se comporte à merveille (exception faite de la poussière qui s’infiltre partout et des grincements de plus en plus nombreux qui apparaissent dans la cellule), nous arrivons au beau milieu de nulle part.

Une immense étendue de steppe semi-désertique peuplée de quelques guanacos,

nandous et renard gris que nous aurons la chance de rencontrer.

Tout autour, une chaîne de monts et d’anciens volcans. Au milieu, des troncs immenses, couchés et pétrifiés.

Nous avions déjà vu ce phénomène lors d’une précédente étape à la différence que cette fois, tout c’est passé sur place il y a environ 150 millions d’année.

A cette époque, l’endroit était une vaste forêt luxuriante bientôt dévastée par des vents violents et recouverte d’un manteau de cendres volcaniques. L’eau de pluie en s’infiltrant dans le bois des arbres, se cristallise et provoquera ce phénomène de pétrification au bout de plusieurs millions d’années.

Nous passerons 2 nuits à côté de ce parc national, dans un silence absolu.

Comment dans ces conditions voulez-vous que nous ouvrions un oeil avant 8h30 le matin ?

A cette heure-là, bon nombre d’entre vous ont déjà attaqué courageusement leur journée de travail et tous les petits écoliers sont en rang devant la porte de leur classe ! C’est ce que nous mettons en avant quand Robin et Lola ouvrent péniblement leur cahier de français vers 10h, en se plaignant de ne jamais avoir le temps de jouer.

Comme vous l’aurez compris, l’école en voyage ce n’est pas si simple et notre patience de parents éducateurs est bien souvent mise à rude épreuve. Mais nous sommes rassurés de constater que dans les familles qui voyagent depuis longtemps, les enfants prennent le rythme la deuxième ou troisième année !

Allons nous devoir prolonger notre voyage pour vérifier ces dires ?

Enfin, aujourd’hui le week-end commence et nous rangeons les cours du CNED bien au fond du placard… Place à la découverte et à l’observation de la nature !

Nous nous dirigeons vers un parc national côtier : El Parque Monte Leon, pour y accéder, encore 20 kilomètres de mauvaise piste (en Argentine, les beaux endroits se méritent !)

Mais une fois encore, nous ne sommes pas déçus. Cette fois, il s’agit d’une côte très découpée, et qui laisse apparaître à marée basse, des îles, des promontoires et des grottes sculptées au fil des ans par les marées successives.

Il y a comme un petit air d’Etretat sur ces falaises !

Nous passerons tout le week-end dans ce parc avec nos amis français. Les enfants passent leurs journées sur la plage à observer, gratter le sable, construire des barrages, ramasser des coquillages.

Ils remontent juste au campement à l’appel du ventre et une fois rassasiés, repartent à leurs découvertes. Il y a un parfum de liberté très fort qui flotte autour de nous, et souvent nous repensons à vos réactions à tous, lorsque nous vous avons annoncé notre désir de faire ce voyage. La plupart d’entre vous nous qualifiait de « courageux » et bien non, je vous assure  nous ne sommes que « chanceux » .

Demain, nous reprenons la route, dans 3 jours au plus tard, nous sommes sur la Terre de Feu, le bout du monde approche…

Hasta luego amigos !

29 Novembre 2008 : CAP AU SUD…

La route est encore longue jusqu’à la terre de feu, nous avons prévu de passer notre premier Noël d’expatriés sur ces terres du bout du monde. Nous avons décidé de passer ces fêtes de fin d’année avec tous nos compagnons de voyage rencontrés récemment, et avec qui nous nous entendons plus que bien. Lola espère que le père Noël ne sera pas découragé par la distance et que ses rennes réussiront à le guider jusqu’à nous !

Pour l’instant nous ne ressentons pas du tout l’ambiance de Noël, sûrement à cause de la température (c’est difficile d’acheter ses guirlandes en tongues !)

Mais nous sommes quand même le 29 novembre et j’ai promis aux enfants de parer notre maison roulante aux couleurs de Noël, dés le premier décembre. Robin et Lola insistent pour mettre le sapin, je crois que cela ne sera vraiment pas envisageable…

Nous avons prévu de nombreuses haltes le long de cette « routa 3 » qui mène à Ushuaia et qui est bien longue, bien  monotone, bien droite et le long de laquelle s’étend à perte de vue la pampa patagonne…

Le premier point d’intérêt se situe à Punta Tumbo, là-bas se trouve la plus grande colonie de « pinguinos » d’Amérique latine. En fait, il s’agit de Manchots de Magellan, car les pingouins se trouvent uniquement dans l’hémisphère Nord.

Nous accédons à ce site protégé après 100 km de pistes caillouteuses et poussiéreuses (m’en fiche, maintenant j’ai un bel aspirateur !).

A peine garés, nous apercevons nos premiers manchots. Le chemin qui parcourt tout le site est balisé tantôt par des pierres, tantôt par des passerelles en bois, ici le pingouin est roi, le gardien à l’entrée nous indique les règles à observer :

– priorité aux pinguinos traversant

– laisser au minimum une distance de 1 mètre entre nous et les manchots

– bien sûr ne pas les caresser.

Nous sommes ici chez eux c’est leur territoire et non l’inverse, nous l’avons bien compris et cela rend l’endroit encore plus attachant.

Chaque année, les mâles arrivent ici à la fin du mois d’août, ils réhabilitent leur nid de l’année passée, ensuite quand le ménage est fait, les femelles arrivent à leur tour, c’est la période de reproduction. Début octobre, chaque femelle pond 2 oeufs et les couve durant 40 jours, nous avons donc pu voir de tout jeunes manchots à peine sortis de l’œuf, ils sont tout gris et c’est seulement à l’âge d’un an qu’ils auront leur plumage définitif.

Leur nombre est hallucinant.

Partout des petites silhouettes se dandinant, peu effarouchés par l’homme, certains viennent jusqu’à nous piquer les chaussures avec leur bec.

Le soir, nous dormirons sur le parking de la réserve et plusieurs d’entre eux viendront voir BEF d’un peu plus près. Ensuite, place au concert : le manchot s’avère être un peu bruyant et pousse un cri assez strident, mais cela ne nous empêchera pas de passer une excellente nuit.

Pour le week-end, nous retrouvons nos amis voyageurs et reformons notre campement dans un site également protégé et très sauvage : Cabo Dos Bahias. On peut y voir des manchots de Magellan, des lions de mers et de nombreux oiseaux marins.

Nous réalisons à chaque fois la chance que nous avons de pouvoir nous « poser » dans ces endroits sauvages sans aucune difficulté. Les gardiens viennent nous voir et sont toujours prévenants et agréables. Les enfants sont ravis et ils passent leur journée à « chasser » les guanacos et les moutons et le soir, tous munis d’une lampe frontale, ils cherchent le tatou.

Pour les parents, le week-end est souvent synonyme de bricolage, rangement, dépoussiérage (c’est fou le temps que l’on passe à ranger dans ce camping car )! Mais, rassurez-vous, nous trouvons toujours le temps de siroter un petit verre de vin argentin au soleil couchant…

Après un réapprovisionnement complet à Comodoro Rivadia en eau, gasoil et nourriture ( Carrefour est présent dans chaque ville, nous n’arrivons pas à nous en désintoxiquer c’est un cauchemard ! ), nous prenons la route vers Sarmiento, petite ville à l’ouest sans grand intérêt si ce n’est qu’à 30 km de là se trouve le Bosque Petrificado José Ormachea. Il s’agit en fait d’un territoire désertique, où ont été charriés il y a environ 65 millions d’années, des troncs d’arbres pétrifiés provenant de forêts ayant subi une forte activité volcanique. Le sol est jonché de morceaux de bois plus ou moins gros tous transformés en pierre. Le tout se trouve dans un décor lunaire, vallonné et entouré de falaises striées de rouge et d’orangé… de quoi dynamiser le photographe le moins inspiré (ce qui n’est pas le cas d’Olive je vous rassure !)

Nous arrivons sur le site vers 17h, en bon camping caristes avertis, c’est l’heure de trouver le bivouac pour la nuit. Nous demandons au gardien si nous pouvons passer la nuit sur le parking devant l’entrée, il refuse, mais nous autorise à dormir à 500 m de là. Avec Greg, Isa et leur 3 filles, nous dressons le campement dans un décor désertique. Dommage, ce soir le vent est violent et glacial, il fait gris et nous ne pouvons pas vraiment apprécier ce paysage.

Heureusement, le lendemain c’est un soleil radieux qui nous accueille au saut du lit.

C’est même sous un soleil brûlant que nous avancerons péniblement lors de notre excursion entre les troncs pétrifiés.

Le climat est vraiment étonnant dans cette partie de l’Argentine, il nous arrive souvent de passer du débardeur-short-tongues au jean-polaire-chaussettes dans la même journée ! Mais c’est bien là notre seul souci, alors…nous acceptons volontiers les caprices de la météo patagonne !!!

25 Novembre 2008 : En route vers les baleines !

Notre itinéraire a un peu changé, au lieu de remonter vers le Brésil, nous avons décidé de commencer notre périple par une visite aux baleines de la Péninsule Valdès.

Si nous tardons trop, elles seront parties et c’est quand même un des rendez-vous de ce voyage que nous ne pouvons pas manquer.

Nous ferons route avec nos amis suisses ( Eugénie, Damien, Valentin 8 ans et Amaury 3 ans),

Ils débutent comme nous dans le camping-car !

Robin et Lola sont ravis d’avoir rencontré d’autres enfants voyageurs.

Nous longeons la côte et le premier soir, nous bivouaquons au bord de l’océan, à Miramar, à côté de Mar del Plata. Pendant qu’Olivier se baigne avec les enfants, je m’attelle au rangement de notre maison sur roues.

Les énormes valises envahissent l’habitacle et je me demande par quel tour de magie je vais tout faire rentrer dans les placards.

Pourquoi avons nous emporté tant de choses ? La peur de manquer sans doute ! Nous ne sommes que des apprentis voyageurs, nous avons encore besoin d’une multitude de nos petits repères de sédentaires…

Après plusieurs heures, la plus grande partie des affaires a trouvé sa place, profitons maintenant du bruit des vagues et du doux murmure de l’océan… Je tue d’abord la dizaine de moustiques qui a réussi à passer à travers les moustiquaires ( c’est rassurant !) et enfin je profite du bruit des vagues et du doux murmure de l’océan…

Jeudi matin, nous reprenons la route vers la péninsule Valdès, il nous reste 1000 km à parcourir, le vent souffle très fort et BEF consomme un maximum de gasoil.

Cette journée et la suivante seront sources de tensions dans l’habitacle :

-La jauge du réservoir fait des siennes…

-Le gaz ne fonctionne pas, nous sommes partis sans le raccord international et l’adaptateur acheté ici ne s’adapte pas ! De ce fait, il y a des fuites et le frigo affiche 18 degrés…

-Les batteries se déchargent en roulant…

Enfin c’est la fête et nous sommes ravis d’avoir un véhicule neuf !

Malgré ces petits incidents, nous roulons beaucoup mais les enfants ne se plaignent pas, car au bout de la route, il y a les baleines !

Nous bivouaquerons une nuit dans une propriété au milieu de la pampa, accueillis chaleureusement par les propriétaires et la nuit suivante dans un camping à Balnério El Condor, les roues dans le sable. BEF rechargera ses batteries et ses réservoirs d’eau et le frigo fonctionnant sur le courant, nous pouvons à nouveau boire de la bière fraîche.

Ce début de voyage est un peu rapide à mon goût, nous roulons environ 4 à 5 heures par jour et commençons à prendre la mesure de l’immensité de ce pays.

Nous sommes désormais en Patagonie, à nous les grandes lignes droites et les paysages à perte de vue…

Partout des troupeaux broutant une herbe abondante. La « routa 3 » est plutôt bonne, par moment nous restons 30 minutes sans croiser aucun véhicule, ce n’est pas le moment de tomber en panne d’essence et pourtant nous avons failli connaître notre premier grand moment de solitude car le tuyau d’alimentation du réservoir supplémentaire était fermé et que cela faisait une demi-heure que nous roulions sur la réserve. Résultat, Olivier s’arrête pour faire une photo et BEF refuse de redémarrer… mais mon cher mari, après m’avoir dresser le tableau noir de la panne sèche et du désamorçage de pompe, ira ouvrir le tuyau et tout rentrera dans l’ordre. Lola trouvera les mots justes pour me rassurer :

« Et oui maman, c’est ça les voyages parfois il y a des galères et parfois des bons moments »

C’est vrai ma chérie mais moi pour l’instant je ne veux que des bons moments !

Samedi soir nous arrivons à Puerto Madryn, ville balnéaire très touristique, dernière étape avant d’entrer sur la péninsule. Nous dormirons là encore sur un parking au bord de l’océan.

La température a bien diminué, nous ressortons les vestes polaires et les couettes.

Nous nous offrons un petit resto sur la plage, l’occasion de manger des fruits de mer pour la première fois depuis que nous sommes en Argentine. Les Argentins préfèrent nettement manger de la viande et ici le poisson est très cher.

Partout où nous passons, les gens regardent BEF avec curiosité et nous posent beaucoup de questions, sur notre voyage.

Dimanche, après une petite halte devant un cybercafé qui nous permettra de remettre à jour le blog et de consulter nos nombreux mails ( merci encore à tous pour vos messages ), nous reprenons la route en direction de la péninsule Valdès.

Le paysage est magnifique, nous croiserons de nombreux animaux en liberté : moutons, chevaux, guanacos.

Nous entrons enfin dans la péninsule qui est un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1999.

Les 2 golfes de la péninsule servent de nursery aux grands mammifères marins qui viennent y mettre bas et élever leur progéniture de juin à décembre. Il y a également des phoques, des lions de mer, des éléphants de mer, des pingouins… enfin, de quoi faire rêver petits et grands.

Le soir nous passerons, un bon moment à scruter l’océan et nous verrons au loin nos premières baleines. Dés que la météo sera plus clémente (vent très fort), nous prendrons un bateau à la rencontre de ces géants des mers…

Mercredi 19 novembre : Il y a des moments magiques…

Aujourd’hui, le vent s’est un peu calmé et nous décidons de faire la sortie en mer en zodiac pour observer les baleines.

Nous vivrons ce moment intense avec une autre famille de voyageurs que nous connaissions pour avoir suivi le site de leurs aventures, ils voyagent depuis 2 ans avec 3 enfants et nous les avons rencontrés par hasard à Valdès. Le monde n’est pas si grand !

Nous pourrons observer plusieurs baleines suivies de près par leur baleineau. Le spectacle est sensationnel, nous sommes tout près de ces géants des mers, c’est fascinant !

L’une d’elle viendra si près du bateau que Lola aura même un peu peur. Nous pourrions rester là toute la journée  à observer leurs mouvements, conscients que ce spectacle est unique et rarissime.

Le soir, nous ferons nos premiers 20 kilomètres de piste pour dormir à Punta Pardelas, une plage déserte qui est un véritable observatoire de baleines, elles sont là, juste devant nous…

C’est sur cette plage sauvage et peu fréquentée que nous décidons, pour la première fois depuis notre départ de Buenos Aires, de nous poser ! Nous serons bientôt rejoints par 2 autres familles de voyageurs avec enfants, nous formons une bonne équipe avec d’un côté les expérimentés qui en sont à leur troisième année de vagabondage, plein de bons conseils, d’anecdotes et de gentillesses et les autres, voyageurs débutants, comme nous, pleins de questions et avides de réponses.

10 enfants répondent à l’appel, de 2 ans et demi à 12 ans, tous suivent les cours du CNED et le matin c’est plus facile pour Robin et Lola de se motiver !!!

Samedi, après 3 jours de squat, il est temps de tester BEF sur les pistes sablonneuses de la péninsule. A 60 km de là, il y a une grande colonie de pingouins, nous sommes séparés d’eux par une barrière, mais ils sont vraiment proches de nous et c’est la première fois que nous voyons ces animaux évoluer en toute liberté. Pour les fans de Pingu, le spectacle est vraiment attendrissant.

30 km de plus vers le nord et nous pourrons observer un grand nombre de phoques, plus ou moins gros avec comme seul activité celle de se déplacer de 1m toutes les cinq minutes pour éviter de se faire mouiller par la marée montante.

L’endroit est vraiment sauvage, protégé et les animaux l’ont bien senti…

Nous retournons à notre petit bivouac après avoir encore parcouru 70 km de pistes. Une fois arrivés, l’intérieur du camping car ressemble à un bac à sable, sans les pelles ni les seaux !!!

Courage Stéphanie, tu n’as que 10 m² à nettoyer..

Demain nous reprenons la route, la prochaine destination est Ushuaia, mais nous sommes bien décidés à prendre notre temps pour parcourir les 1500 km qui nous en séparent.

10 Novembre 2008 : Mais où est BEF ?

Lundi 10 Novembre, 10h

Les sacs sont bouclés, nous attendons Nicolas le propriétaire de l’appartement pour la remise des clés. Tout est ok, le gardien de l’immeuble accepte même de garder nos bagages le temps pour nous de récupérer notre casa rodante.

Direction le port, nous sommes tous impatients et un peu inquiets est-ce que nous allons retrouver notre Bef en bon état ?

Nous savons que la journée va être longue, mais nous ne sommes pas au bout de nos peines !

L’agent maritime nous a donné un plan, à nous de nous débrouiller.

10h30 : le taxi nous dépose à la douane, première étape, ah ! ce n ‘est pas le bon bureau ? On ne comprend évidemment rien à ce qu’on nous dit, alors un gentil monsieur nous conduit au bon endroit ( les argentins sont charmants ). Olivier se précipite pour ouvrir la porte et là les 15 personnes assises sur le banc se lèvent et nous indiquent la file d’attente.

Pas de problème, nous attendons…

Autour de nous, il y a des jeunes, des moins jeunes, des anglais, des allemands, un belge …

Tous sont là comme nous, dans l’espoir de récupérer quelque chose, souvent un véhicule, parfois un container…. bienvenue dans la communauté des voyageurs !

11h, : quelqu’un sort enfin du bureau, tiens c’est un français, nous nous élançons vers lui, tout souriant, il a obtenu son laissé passer, il prend le temps de nous donner quelques conseils : « les plus grosses baleines sont arrivées, il n’y a pas de temps à perdre pour descendre à la péninsule Valdès…ah ! au  fait, il y a eu de nombreux vols sur les véhicules, allez bon voyage ! »

Ok, ne cédons pas à la panique, de toute façon c’est sûr ils ont dû nous faucher les 2 roues de secours sanglées sur le toit, on a pris un risque en les laissant !

11h15, il ne se passe pas grand chose, tout le monde attend ; Nous voyons une famille arrivée avec 2 enfants et ils parlent français. Robin et Lola sont tout contents et commencent à jouer avec eux.

En fait, nous venons de rencontrer nos partenaires de galère, ils sont suisses et ils viennent récupérer leur ccar . Ah ! quel plaisir de discuter en français !

Les heures s’écoulent, la file d’attente ne diminue pas, je commence à me demander ce qui se passe dans ce bureau pour que ce soit si long ?  C’est le belge qui nous mettra sur la piste, la photocopieuse est en panne et l’ordinateur fait des siennes.

Nous rencontrons également un couple Suisse/Argentin qui s’installe en Argentine et qui attend son container de meubles.

13h : un monsieur (premier argentin pas sympa) sort du bureau, c’est l’heure de déjeuner alors il distribue des numéros dans l’ordre d’arrivée, nous avons le numéro 5, il nous faut revenir à 14h30.

14h30 : nous attendons toujours, apparemment, c’est un peu comme ça partout en Argentine, c’est long !

Heureusement, les enfants jouent et improvisent un match de foot avec une vieille bouteille  ( c’est donc vrai, les enfants peuvent s’amuser avec 2 fois rien quand ils n’ont pas leur DS.)

16h : « Numéro cinco » :  Olivier et Eugénie  ont décidé d’unir leurs forces, ils entrent ensemble dans le bureau.

Nous les voyons ressortir peu de temps après, dépités, il manque une photocopie du passeport et du bon de transfert. Mais la photocopieuse est toujours en panne, heureusement là encore un charmant monsieur vole à leur secours et les emmène faire une photocopie dans un autre bureau. Pour nous tout est bon, nous obtenons enfin la précieuse autorisation d’importation signée de la douane.

Apparemment, les douaniers étaient débordés, 14 dossiers à traiter dans une journée, ça laisse pas beaucoup de temps pour siroter son maté (boisson nationale) !!!

Pour nos compagnons de galère, problème de nom, il faut retourner chez l’agent maritime.

Il est 16h45, nos espoirs de récupérer BEF aujourd’hui sont minces, mais on y croit encore !!!

Il faut maintenant aller payer les différentes taxes d’importation, pour ce faire, direction l’autre bout de la zone portuaire, heureusement une petite navette nous y emmène.

Là-bas nous serons reçus par un employé très souriant et plein de bonne volonté, mais malheureusement il est 17 h et les chefs sont partis, donc personne n’est autorisé à encaisser plus de 200 pesos.

Bon, nous ne retrouverons pas notre BEF ce soir, nous sommes donc sdf il va falloir trouver un hôtel pour la nuit…

Mardi 11- 10h, nous payons nos diverses taxes et une fois notre papier tamponné, nous sommes plein d’espoir en ce qui concerne la suite …Tout d’abord il nous faut reprendre la navette pour retourner à la douane, Olivier est seul autorisé à passer la barrière et nous le voyons passé et repassé devant nous à plusieurs reprises accompagné à chaque fois d’une personne différente. BEF est par ici ? non il est par là ! La pression commence a monter, comment allons-nous retrouver ce qui sera notre maison pour les prochains 20 mois ?

Olive repasse devant nous : « Bon ! il manque encore un papier, je dois reprendre la navette, reste-là avec les enfants ! »

Entre temps, je retrouve nos amis suisses, qui continuent eux aussi leurs démarches.

Olivier revient, en fait il est allé là-bas pour rien, en suivant les indications douteuses d’un des douaniers (deuxième argentin pas sympa).

Pour finir, il obtient le bon de sortie et repart à la recherche de BEF…

Avec les enfants, nous trépignons d’impatience derrière le grillage et soudain, nous voyons Olive arriver au volant du ccar, il me fait signe que tout va bien, il s’avance près des barrières, je sors le caméscope pour immortaliser l’évènement, mais la barrière ne s’ouvre pas, Olivier fait marche arrière et disparait .

11h30, nous attendons toujours avec les enfants, en plus Lola s’est fait une entorse et elle ne peut pas marcher, donc je suis clouée sur mon banc.

30 minutes s’écoulent, toujours pas d’Olive, je prends mon courage à 2 mains et me dirige vers un policier, avec mes 3 mots d’espagnol, j’arrive à lui demander si par hasard il y aurait une autre sortie, car mi marido a disparu .

Non non, c’est la seule sortie, attendez là.

12h : Olivier réapparait au volant et s’approche à nouveau de la barrière, cette fois elle s’ouvre, je m’avance pour filmer et me fait gronder, interdiction de filmer l’évènement !

Nous sommes soulagés, mais Olivier a un doute en ce qui concerne notre lecteur CD/GPS/Caméra de recul , les 2 vis du cache ( brillamment imaginé et conçu par Michel ) ont été dévissées, nous craignons que sous le cache se soit le grand vide, mais non, il n’en est rien, tout est à sa place, même les roues de secours sont là !

Plus tard nous relèverons quand même  2 petits enfoncements sur le véhicule.

Il est 13h, après la joie des retrouvailles, il nous faut récupérer les bagages à l’hôtel, allez Olive, il est temps de nous montrer de quoi tu es capable dans cette jungle urbaine…

Nous passerons ensuite l‘après-midi à chercher du gaz, un adaptateur, du gasoil, de l’eau et pour finir un petit plein de courses devinez où ? A carrefour ! Finalement on n’est pas si loin que ça …

Le soir, nous retrouverons nos amis suisses pour notre premier bivouac à Buenos Aires, sur un parking, au bord  du Rio del Plata ça mérite bien un peu de champagne non ?